Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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samedi 17 décembre 2016

Les Changements Climatiques et Notre Avenir (très) Incertain (Partie 2 de 3)


Le climat, c'est la zone habitable par différentes espèces,
certaines espèces se sont "acclimatées" au fond des océans...


     Tempêtes incroyables et météo de plus en plus chaotique

Principe élémentaire : quand on réchauffe un gaz ou un liquide, ils deviennent de en plus actif. On le remarque à chaque fois que nous faisons bouillir de l'eau. Une atmosphère plus chaude sera sans nul doute plus active, plus chaotique, ce qui laisse présager des vents plus puissants, des tempêtes plus fortes et des vagues plus hautes comme l'étude du Dr James Hansen et son équipe de chercheurs le prévoient (article antérieur).

Par contre et toujours à cause du réchauffement, les océans se stratifient par couches de températures ce qui entrave, entre autres, les échanges verticaux de nutriments dans les océans.

Une température plus chaude cause aussi plus d'évaporation et ça, c'est la plus puissante boucle amplificatrice du système climatique qui ajoute autant de réchauffement que ce qu'ajoutent les autres gaz à effet de serre. Donc, 1°C de réchauffement du aux gaz à effet de serre ajoutent 1°C et nous voilà rendu à 2°C de réchauffement en un rien de temps. La vapeur d'eau double le réchauffement causé par les autres GES, (article en Anglais) et du GIEC (IPCC), (aussi en Anglais).

Avec plus d’évaporation arrivent des pluies parfois plus torrentielles comme on commence à en voir fréquemment presque partout autour du globe, les États-Unis sont particulièrement touchées (excellent article en Français).
Inondation à Bâton Rouge, Louisiane. Un des désastres (plus ou moins naturel) les plus coûteux aux États-Unis. Article en Anglais. Les États-Unis ont connu au moins huit inondations suite à des pluies diluviennes en environ un an.
Nous percevons aisément que le climat est déjà sérieusement déréglé : il neige de plus en plus fréquemment en Arabie alors qu'ailleurs, les chutes de neige ont carrément cessées. Les moussons sont altérées, le réchauffement climatique cause aussi d'immenses avalanches au Tibet (article en Anglais), les feux de forêts hors saison comme celui de Fort Mc-Murray début mai 2016 ou ceux au Tennessee (jusqu'en décembre 2016) sans oublier tous les autres feux de forêts, (plus dévastateurs qu'avant) en Californie, en Alaska, dans l'Ouest Canadien et Américain, en Sibérie, au Tibet et en Afrique en 2015 et 2016 ni toutes les canicules, pluies torrentielles, tempêtes et météo hors de l'ordinaire ni les très puissants cyclones qui ont semé tant de destruction au cours des dernières années.
Nous sommes en période de changements climatiques abrupts.


Gaspésie, Québec, quatre portions de la route 132 ont été emportée sous les  actions combinées de la hausse du niveau des océans et d'une forte marée. L'article journalistique ne mentionne évidemment pas la hausse du niveau des océans ni l'absence des glaces qui protègent normalement les berges comme c'est souvent le cas lorsque le réchauffement climatique est en cause. Les routes sur les deux rives du majestueux St-Laurent sont directement menacées par la hausse du niveau des océans et ce n'est qu'une question de quelques décennies avant qu'elles soient englouties sur de longues portions.


     Manque d'eau et sécheresses

Si certaines régions voient plus de nuages et/ou reçoivent plus de pluie, d'autres, comme le Moyen-Orient, le Sud et l'Ouest du continent Nord-Américain, l'Amérique Latine et plusieurs régions d'Afrique et sans oublier l’Australie sont aux prises avec des sécheresses d'intensité croissante et de durée variables. Voici une carte de prévision des sécheresses auxquelles on s'attend pour la décennie 2060. À l'échelle géologique, c'est dans moins d'une seconde...
L'échelle : les couleurs à gauche représentent un accroissement de la sécheresse alors que celles de droite représentent un accroissements des précipitations et/ou de l'humidité
Les raisons de la raréfaction de l'eau potable ne sont pas attribuables qu'au seul réchauffement climatique. L'accroissement de la population et le gaspillage, comme à Las Vegas, qui est en voie de vider les nappes phréatiques de la région en plus de vider partiellement le fleuve Colorado (qui alimente 7 états Américain et deux états Mexicain). Mais le Colorado est aussi victime de la sécheresse causée par le réchauffement climatique.
Image satellitaire qui montre à quel point le Colorado s'est asséché entre 1999 et 2013
Située en plein désert, Las Vegas est l'une des villes du monde qui consomme le plus d'eau par habitant. Après des efforts de sensibilisation, la consommation d'eau par habitant a diminué de 37 % entre 2002 et 2015 alors que durant la même période, la population de Las Vegas a augmenté de plus de 500 000 habitants, article source en Anglais.

Il y a bien sûr, toute l'eau qu'on fournit au bétail. On a estimé que la viande d'un seul Big Mac nécessite au total 600 litres d'eau. Devenir végétarien est certainement bénéfique pour tous, autant pour votre santé que pour protéger la biosphère.
 

La fonte des glaciers assèche rivières, lacs et bassins de rétention; plusieurs régions du monde sont et seront affectées dont les bassins versants de l’Himalaya, ce qui inclut de très grandes parties de l'Inde et de la Chine.

On vient juste de me partager cet article (en Anglais sur phys.org) qui dit que les ressources souterraines d'eau (nappes phréatiques) seront probablement à sec vers 2050 (plus ou moins 20 ans selon les régions). La raison est simple : on les vide plus vite qu'elles ne se remplissent.
Image courtoisie Al Jazeera.
  • à partir de 2030, le centre de la Californie sera à sec.
  • le bassin supérieur du Gange, l'Espagne et l'Italie seront à sec entre 2040 et 2060.
  •  On prévoit que 1,8 milliards d'êtres humains seront à court d'eau vers 2050 (même dans des pays riches).

     "Global Dimming" vous connaissez ? 

Ça veut dire "assombrissement global" et je ne fais pas référence à notre culture… Le fait de brûler du charbon, du bois ou n'importe quoi, envoie dans notre atmosphère des milliards de tonnes de particules fines qui sont nocives pour la santé ainsi que du mercure qui se retrouve principalement dans les océans et qui contamine les poissons que nous mangeons. Tout ça retombe en continu car les particules ne demeurent pas dans l'atmosphère plus de quelques semaines.
Le quotidien dans bien des villes de la Chine. La même situation se retrouve aussi en Inde et ailleurs. Il y a un palmarès des dix villes les plus pollués au monde".
Globalement, les niveaux de concentration de particules fines en milieu urbain se sont accrus de 8 % au cours des cinq dernières années, voir l'article du "Le Monde".

La plupart de nos activités, dont l'agriculture qui est responsable d'une bonne partie de ces poussières, envoient des tonnes de particules dans l'atmosphère. Ces poussières, généralement toxiques, retombent continuellement et sont un problème majeur de santé publique (et certainement animale) causant notamment des maladies respiratoires ; mais elles ralentissent du même coup le réchauffement global en limitant la quantité de rayonnement solaire qui atteint la surface du globe.

Les traînées de condensation des avions participent aussi à l'assombrissement global, tout comme les véhicules automobiles, l'agriculture, les industries, les feux de forêts, volontaires ou non.

Les vols d'avions dans le monde

On comptabilise plus de 100 000 vols par jour, soit plus de 37 millions de vols par an dans le monde ou plus d'un par seconde. C'est 2,7% de plus qu'en 2013. En 2014, le transport aérien a émis 688 740 000 tonnes de CO2.
Source : leplanétoscope
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les avions ont été interdits de vol partout en Amérique durant 3 jours. On a immédiatement remarqué que l'absence des traînées de condensation a causé un réchauffement subit des températures en Amérique. Encore une surprise...

Voici une étude en Anglais qui parle des traînées de condensation et de leurs impacts sur le réchauffement climatique : les traînées de condensation des avions (qui ne sont que de la vapeur d'eau) causent plus de réchauffement que le CO2 émis par ces mêmes avions.

La fin de la pollution atmosphérique aura un effet amplificateur sur le réchauffement global. Selon Peter Cox, on doit prévoir 8°C à 10 °C  de réchauffement pour 2100 au lieu de 4°C à 6 °C selon le GIEC, source Wikipédia fr. C'est une autre bombe climatique qui nous guette... 

     Les guerres

Encore et toujours les guerres maudites bien que certains veulent nous faire croire qu'elles sont saintes... Ce n'est pas ma spécialité mais je sais que le Pentagone affirme que le réchauffement climatique causera des conflits (à mon avis, il devrait être source de coopération ). Le Pentagone surveille particulièrement l'Arctique qui se libère de plus en plus rapidement de ses glaces, ce qui ouvrira le célèbre passage du Nord-Ouest à la navigation ainsi que la possibilité d'y faire de l'exploitation pétrolière, ressource que la Russie, la Chine et bien sûr les USA veulent s'approprier sans oublier la pêche (lire surpêche) et le tourisme.


Nous savons que le "printemps Arabe" et la guerre civile en Syrie ont débuté suite à une sécheresse sévère qui a duré environ 4 ans dans la région et qui ne s'est pas encore totalement résorbée. Les gens des campagnes ont migré vers les villes dans l'espoir d'y trouver travail et nourriture mais ils s'y sont souvent laissés convaincre de se battre contre les autorités Syriennes par les organisations terroristes et les rebelles. La situation géo-politique y est beaucoup plus complexe, mais il est reconnu que les effets de la sécheresse ont ajouté au mécontentement et à l'anxiété général,
(voir cet article)

Les changements climatiques risquent de causer des guerres. Comme le disent les militaires, c'est un multiplicateur de menaces. Mais les militaires pensent comme des militaires...

     À 4°C de réchauffement global moyen...

 Nous allons quasi certainement atteindre et même dépasser 6°C de réchauffement global moyen avant ou vers 2100, mais comment sera la Vie à 4°C?  

Rappelons d'abord que seulement  4°C de température moyenne globale nous sépare de la précédente ère glaciaire (vous avez bien lu, seulement 4°C) alors que l'Europe et l'Amérique du Nord étaient recouverts par kilomètres de glace sur la moitié de leurs superficies. 
La planète ressemblait alors à ceci...

Source de l'image
Voici une autre image qui montre la Terre à 4°C de réchauffement
En plus du mauvais temps dont j'ai déjà parlé, à partir d'environ 4°C, il ne devrait plus y avoir de forêts pluvieuses ni de moussons et la fonte des glaces sera extrêmement rapide et le niveau des océans grimperait possiblement dix fois plus vite, disons de 20 à 30 cm par années.
Lecture complémentaire en Anglais


La perte de coraux est déjà entamée. À 4°C, il en resterait tout au plus quelques miettes. Et la perte d'espèces qui se fait déjà à un rythme jamais connu en 65 millions d'années, soit depuis l’extinction des dinosaures par une météorite, serait catastrophique car tous les éléments de la biosphère sont inter-reliés. 

N.B. Pour l'instant, ce n'est pas le réchauffement climatique qui cause l’extinction des espèces bien que le réchauffement fasse mourir un nombre de plus en plus grand de créatures.

C'est la perte d'habitats et la surexploitation, notamment surpêche et déforestation qui pour l'instant, causent le plus grand nombre d'extinctions d'espèces.
Voici une vidéo avec sous-tires en Français qui montre comment les super-chalutiers détruisent les fonds marins.
 

Comble de l'absurde, 40% des prises sont rejetées à la mer car elles sont d'espèces différentes que celles convoitées
Le total de la pêche mondiale représente 154 millions de tonnes de poissons, soit 4 900 kilos de poissons chaque seconde. En 2012 selon la FAO, 91,6 millions de tonnes de poissons et animaux marins ont été capturés, un niveau relativement stable depuis 20 ans. 40% de la production de poisson proviennent de l'aquaculture et 60% de la pêche de poissons sauvages. La pêche illégale représente presque un tiers de la pêche légale, source : Leplanètoscope

mercredi 14 décembre 2016

Les Changements Climatiques et Notre Avenir (très) Incertain (Partie 1 de 3)

Ce qu'il y a de plus difficile à prévoir, c'est le futur...
Auteur inconnu

Le futur n'est plus ce qu'il était jadis.
Yogi Berra
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Après avoir fait un résumé plutôt long mais non-exhaustif de la situation climatique actuelle, il faut bien parler de l'avenir. Même si nous pouvons prévoir plusieurs événements de notre futur, on ne peut prédire quand auront lieu ces événements ni toutes leurs conséquences sur notre civilisation, sur nous ou sur la Vie, mais nous avons des idées générales...

Avant de commencer, il est essentiel de prendre conscience que nous sommes en pleine période d’extinction massive dont nous, les humains, sommes les causes car il y a plusieurs fronts sur lesquels nous avançons vers la 6e extinction de l'histoire de la Terre. Nous menons un assaut sur la biosphère, un assaut sur quatre fronts. Les espèces s'éteignent à un rythme 100 à 1 000 fois supérieur à la normale...


Le 1er front, c'est notre envahissement qui provoque la destruction d'habitats "naturels", soit pour nos demeures, nos routes, notre agriculture et nos élevages, nos mines, nos loisirs, sans oublier les graves conséquences la déforestation et la surpêche.

Le 2e front, c'est la pollution. Nos rejets agricoles et miniers, l'utilisation de pesticides et de milliers d'autres produits chimiques contaminent tout l'environnement, de nos résidences jusqu'aux pôles. Cette pollution intoxique les humains et les autres animaux, qu'on pense par exemple aux perturbateurs endocriniens, aux cancers, à l'épilepsie (souvent causée par les pesticides comme cela a récemment été découvert) et d'autres maladies neurologiques, perte de stérilité… la liste des maladies causées par les pesticides et autres produits chimiques est longue et encore incomplète.

Le 3e front, c'est l’acidification des océans, causée elle aussi par nos émissions de CO2. L'acidification des océans à elle seule peut causer une extinction massive, car si les océans meurent, nous mourrons. Au moins 60% de l'oxygène que nous respirons provient de plantes microscopiques nommées phytoplancton, et 40 % du phytoplancton est disparu de nos océans à cause de l'acidification, et peut-être aussi à cause du réchauffement des océans, depuis les années 1950.

Le 4e front, c'est évidemment le réchauffement du climat lui aussi causé par nos émissions de CO2 et autres Gaz à Effet de Serre (GES). Le réchauffement s'accélère exponentiellement. Des épisodes de réchauffement comparables à celle que nous causons ont été responsable des plus importantes extinctions massives de l'histoire de notre Terre dont l’extinction Permienne maintenant nommée "Extinction Permien-Trias" au cours de laquelle 95 % des espèces marines sont disparues ainsi que 70 % des espèces vivant sur les continents, source Wikipedia Fr.

Ce qui est important à comprendre au sujet du réchauffement climatique, c'est qu'une fois amorcé par des GES, plusieurs autres composantes du système climatique développent des boucles auto-amplificatrices, (self reinforcing feedback loops) qui augmentent le réchauffement.

Donc, si nous injectons assez de GES dans le système climatique pour qu'à eux seuls ils provoquent 1°C de réchauffement, ces boucles auto-amplificatrices vont ajouter au moins 3°C à 4°C (ou plus car on comprend encore mal les quelques 60 boucles auto-amplificatrices identifiées à ce jour) au réchauffement initial causé par les seuls GES. C'est ça la sensibilité aux conditions initiales et ça donne le même effet que d'appuyer sur l'accélérateur en descendant une côte ; nous allons éventuellement sortir de la route et tomber en bas de notre planète...

     La hausse du niveau des océans

Les dernières nouvelles de l'Antarctique sont tout simplement désastreuses, et celles du Groenland aussi. Les deux fondent à un rythme de plus en plus accéléré. On vient d'apprendre que contrairement à ce que certains croyaient, que le Groenland pourrait fondre au complet, article source en Anglais. Je trouvais ça illogique de penser que le Groenland ne pourrait pas fondre totalement. S'il fait assez chaud, peu importe où est la glace et son âge, elle va éventuellement fondre, non ?

En Floride, on bâtit encore dans des zones qui seront inondées dans 30 ans, avant la fin de leur hypothèque. Les assureurs commencent à se désister et le gouvernement Américain parle de se retirer de l’obligation de dédommager les inondés. À toutes les grandes marées, des rues de Miami, et d'autres villes, sont maintenant inondées ; les quartiers pauvres sont évidemment affectés davantage. Les systèmes d'égout refoulent, les sols et puits artésiens sont saturés d'eau salée, et le contenu des fosses sceptiques et des champs d'épurations se retrouve sur les terrains autour des habitations, entraînant ainsi des risques sévères pour la santé des habitants comme on le voit dans cette vidéo.

Dans l'Antarctique, on remarque que le taux de fonte s'accélère grandement. Les plates formes de glace le long des côtes servent à retenir les immenses inlandsis (gigantesques glaciers). Ces plates-formes fondent principalement par le dessous à cause de l'eau surchauffée transportée par les courants ; les fissures se propagent donc du dessous vers la surface. Ça fait quelque années qu'on surveille une fissure longue de 110 km qui va bientôt céder, permettant ainsi au plus grand iceberg jamais vu, soit 6 475 km², de se séparer de l'Antarctique, article source en Anglais.

Nous savons qu'une bonne partie de la péninsule Ouest de l'Antarctique va éventuellement faire monter le niveau des océans d'environ 3 mètres au cours de ce siècle. C'est sans compter les 5 à 7 mètres à venir du Groenland aussi au cours de ce siècle au rythme ou sa fonte s'accélère. Rien ne pourra empêcher la fonte du Groenland et d'une partie plus ou moins vaste de l’Antarctique, mais la fonte de l'Antarctique au complet prendrait deux ou trois siècles ajoutant au total 60 mètres au niveau des océans.

Il y a 15 millions d'années, au Miocène moyen (Wikipedia Fr), le taux de CO2 atteignait les 400 à 500 ppm, un niveau identique à ce que nous avons injecté dans l'atmosphère jusqu'à ce jour, c'est-à-dire 485ppm en CO2e, équivalent CO2 (ce qui inclut les autres GES). Et les taux de CO2 et des autres GES grimpent de plus en plus vite. À cette époque reculée, c'est-à-dire 13 millions d'années avant l'arrivée de l'homo-sapiens, le niveau des océans était d'environ 20 mètres plus élevé qu'aujourd'hui, car il faisait plus chaud à cause des 400 à 500 ppm de CO2 : c'est la température moyenne de la Terre qui détermine le niveau des océans.
À titre d'exemple, la Floride et une grande partie de la côte Est Américaine  étaient submergées il y a 15 millions d'années alors que le niveau des océans était 20 mètres plus élevé que de nos jours.
Source : l'excellent blogue de Robert Scribbler
Bien que catastrophique pour notre civilisation, la montée du niveau des océans demeure un inconvénient assez mineur comparé à la hausse des températures qui a le potentiel d'exterminer la Vie à grande échelle.

Jamais sur Terre le taux de CO2 n'a-t-il augmenté aussi rapidement que depuis le début de l'ère industrielle ; nous en avons émis autant en 200 ans que la planète peut en émettre en dix-mille ans...

     Les sols rejettent du carbone

Une nouvelle étude vient à nouveau de sidérer la communauté des climatologues. Comme les végétaux ont commencé à le faire, les sols vont bientôt se mettre à rejeter du CO2 dans l’atmosphère. En présumant que la réponse des sols au réchauffement climatique se produise d'ici un an et qu'aucune réduction massive de nos émissions de GES ne soit entreprise, l'étude prévoit une augmentation à peu près équivalente de 12 % à 17 % de nos émissions. C'est donc une autre boucle qui va amplifier et accélérer le réchauffement, article source en Anglais.

     La végétation s'est mise à rejeter du CO2 et à en absorber de moins en moins

J'en ai parlé dans des articles précédents, mais ça vaut la peine de me répéter. Ce phénomène a débuté en 2006. Pour l'instant, ce que la végétation n'absorbe plus en CO2 équivaut aux émissions du pays le plus émetteur et le plus peuplé, la Chine, article source en Anglais.

Certaines forêts de l'Amazonie et de l'Afrique de l'Ouest se sont mises à émettre du CO2. On ne sait pas encore exactement combien de CO2 est rejeté par ces forêts, c'est assez récent, article source en Anglais. C'est évidemment le signe que les forêts meurent ou métaphoriquement, que la planète fait littéralement une indigestion de CO2. En Californie, il y avait 60 millions d'arbres morts en 2014, cette année, il y en a 102 millions, article source en Anglais.

Si les arbres y meurent en si grand nombre, c'est qu'ils sont affaiblis par la température plus élevée, la sécheresse et les hivers trop doux, ce qui en retour favorise la prolifération d'insectes, et plus particulièrement pour ces régions: le Dendroctone du pin ponderosa, Wikipedia FR. Plus les arbres seront affaiblis par les changements climatiques et plus ils seront sensibles à ce genre d'infestation, et c'est sans compter que nous transportons accidentellement des variétés d'insectes sur d'autres continents ; qu'on pense au longicorne Asiatique transporté accidentellement en Amérique et qui décime les arbres d'ici.
Un article de Ressources naturelles Canada concernant le longicorne asiatique.
Évidemment, tous ces aspects vont aller en s'amplifiant et moins la végétation (incluant l'essentiel phytoplancton), va absorber du CO2, elle produira de moins en  moins d'oxygène, (dont on note déjà une faible baisse). Tout cela, incluant un déclin massif du règne végétal était prévu dans les rapports du GIEC, mais ça se produit des décennies plus tôt que prévu. C'est ce qu'on sous-entend quand on dit que le GIEC a sous-estimé la sensibilité réactionnelle du climat par rapport à nos émissions de gaz à effet de serre ; tout se produit beaucoup plus rapidement que ce que le GIEC avait prévu. Qui sait à quel niveau s'établira le réchauffement global en 2050, dans seulement 35 ans : 2,5°C, 5°C, ou plus... ? À 6°C de réchauffement global moyen, la vie nous sera virtuellement impossible sur presque toute la surface du globe et les famines auront déjà emporté la majorité de la population mondiale.

     L’agriculture et l'élevage

Ces deux importants secteurs de l'activité humaine produisent beaucoup de gaz à effet de serre, notamment l'oxyde nitreux, 268 fois plus puissant que le CO2 ; et le méthane qui est aussi très puissant comparé au CO2. Voir ce tableau comparatif des GES.

L'agriculture est très sensible à la météo, demandez le à un agriculteur : vagues de chaleur et sécheresses, pluies intenses, grêle, diminution de l'ensoleillement à cause des nuages plus présent et refroidissements subits, ce qui peut facilement se produire avec le vortex Polaire qui se balade de plus en plus dans l'hémisphère Nord au lieu de résider dans l'Arctique.

D'ailleurs, on prévoit que le vortex Polaire va envahir la moitié Nord des États Américains vers le 15 décembre, article source en Anglais. À cette même date, il est prévu que la température moyenne dans la Sibérie Arctique soit environ 25°C à 30°C supérieure à la normale, c'est extraordinairement anormal !

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On sait que l'avenir sera plus chaud, surtout sur les continents et plus particulièrement sur ceux de l'hémisphère Nord qui se réchauffent plus vite que la moyenne globale. La hausse de la température affecte tout, la météo, la végétation, les océans, les animaux de toutes les espèces et la météo deviendra de plus en plus chaotique et donc impropre à l'agriculture et à plusieurs autres secteurs de l'activité humaine dont le transport, les réseaux électriques et de communication. L'approvisionnement en eau potable sera aussi de plus en plus incertain même dans les pays développés


La débrouillardise, l'ingéniosité et la coopération seront essentiels à ceux qui survivront et à ceux qui voudront aussi essayer de survivre...

Nous sommes à 1,2°C de réchauffement, et déjà plusieurs populations souffrent amèrement, qu'on pense à l'Amérique Latine, le Moyen-Orient, à l'Arctique où les villages sont emportés à cause de l'érosion ou du pergélisol qui dégèle, l'Afrique du Nord ou même à un état aussi riche que la Californie, la 7e plus grande économie mondiale.

samedi 19 novembre 2016

Réchauffement Climatique : où en sommes-nous ? où allons nous ?

Au début de 2015, nous étions à 0,85°C de réchauffement global moyen. Aujourd'hui, fin 2016, nous atteignons 1,2°C de réchauffement. C'est une hausse fulgurante et imprévue. De toute évidence, le GIEC a sérieusement sous-estimé la réactivité du climat terrestre par rapport à nos émissions de GES (gaz à effet de serre), principalement le CO2 et le méthane CH4, mais aussi l'oxyde nitreux provenant de l'agriculture et les CFC (Chlorofluorocarbure) et HFC (Hydrofluorocarbure), deux gaz principalement utilisés dans la réfrigération et la climatisation.

Après 134 ans nous avions atteint 0,85°C et moins de deux ans après nous en sommes à 1,2°C. À ce rythme, on pourrait atteindre 1,5°C, une des limites fixées à la COP21 voici un an, en seulement 4 ou 5 ans. De même nous dépasserons les 2°C dans moins de 15 ans. Au point où nous en sommes, toutes les prévisions relatives aux changements climatiques sont largement dépassées ; il n'est pas exclu qu'on dépasse les 2°C d'ici une seule décennie. Tous les scientifiques et observateurs du climat restent sans voix devant la hausse si brutale du réchauffement cette année, on croyait impossible une telle hausse des températures.

     Comment expliquer une si rapide hausse des températures en moins de 2 ans?

- Les gaz à effet de serre GES
Nous savons depuis le 18e siècle grâce aux travaux de Fourrier et ceux de John Tyndall, que les GES retiennent une partie de la chaleur sur Terre au lieu qu’elle puisse être évacuée vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les GES agissent exactement comme une couverture isolante et retiennent la chaleur sur notre planète.


Source du tableau, Wikipédia Anglais
Quand on déstabilise le système climatique d'une planète comme nous le faisons, celui-ci réagit en développant des boucles auto-amplificatrices qui accélèrent et amplifient le réchauffement ; une soixantaine de ces boucles ont été identifiées. Quand j'ai commencé ce blogue en avril 2015, il y en avait seulement une trentaine d'identifiées. Autrement dit, le réchauffement climatique dont le genre humain est à l'origine, s'emballe beaucoup plus vite qu'on ne le croyait il y a seulement 2 ans…

- L'évaporation, certainement la plus puissante boucle auto-amplificatrice
Plus il fait chaud, plus il y a d'évaporation de l’eau et la vapeur d'eau est aussi un très puissant gaz à effet de serre. Chaque degré Celsius de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. Source : GIEC en Anglais (IPCC) Au total, la vapeur d"eau représente 95% des GES.
C'est l'une des nombreuses raisons pour laquelle le réchauffement est exponentiel (il s'accélère de plus en plus rapidement). Il y a à ce jour un peu plus de 4 % de vapeur d’eau qu'auparavant dans l'atmosphère et ça continue d'augmenter. Cependant, la vapeur d'eau a une très courte durée de vie de deux semaines au maximum, par contre le CO2 par exemple perdure (partiellement) dans l'atmosphère pendant des [dizaines de] millénaires.

- Fonte de la banquise
Une autre importante boucle auto-amplificatrice est la fonte des glaces marines et la diminution de l'enneigement. La glace et la neige réfléchissent la chaleur du soleil vers l'espace et donc, moins il y a de glace et de neige, plus le rayonnement solaire réchauffe l'eau de l’océan, des sols et donc l'air, ce qui fait évidemment grimper la température. L'eau de l'océan Arctique est aujourd'hui tellement chaude, qu’actuellement à la mi-novembre, la banquise ne se forme pas dans l'Arctique. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis les années 1960 et sa superficie de glaces maritimes a drastiquement diminué cette année. La réflectivité des surfaces se nomme "Albédo". Si la Terre perd 1 % de son albédo, cela provoque autant de réchauffement, soit environ 3°C, que de doubler le taux de CO2, dans notre atmosphère.
Source : National snow and ice data center
- Le méthane de l'Arctique
La fonte du pergélisol au bord de l’océan Arctique s'accélère et ainsi permet l’éruption du CO2 et du méthane, ce qui amplifie et accélère le réchauffement. Le pergélisol se prolonge sur le fond de l'océan Arctique, là où se trouve d'immenses quantités d'hydrate de méthane (molécules de méthane prises dans des cages de glaces). Ces hydrates de méthane gagnent 160 fois leur volume lorsque la cage de glace fond [et libère le méthane sous forme gazeuse].

Sources de méthane dans le cercle arctique :
Pergélisol terrestre : 1700 Gt gigatonnes
Pergélisol sous-marin sur le Plateau oriental Sibérien : 1750 Gt gigatonnes dont 50 Gt gigatonnes sont dans un état précaire qui pourraient se retrouver dans l'atmosphère presque d'un seul coup si le fond marin se déstabilisait "un peu". Évidemment, ce serait le chaos en commençant par l'écroulement de l’agriculture = famine largement répandue et tout ce qui s'en suit.
Source, ces 6 vidéos réalisés par leclimatologue Paul Beckwith de l'université d'Ottawa.
Il y a actuellement environ 5 gigatonnes de méthane dans notre atmosphère. Un relâchement de seulement 15 Gt gigatonnes de méthane sur une période de dix ans réchaufferait la planète plus que tout le CO2 qu'il y a en ce moment. Ce serait un cataclysme que la plupart d'entre nous ne peuvent imaginer.
Les concentrations de méthane dans l’atmosphère de l'Arctique sont à la hausse depuis au moins l'an 2007...

- Végétation
La végétation terrestre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006. Voir : "La Terre a Dépasséle Max d'Absorption Carbone – Sans que Personne ne le Remarque.

 À elle seule, cette réduction d’absorption de CO2 par les végétaux terrestres équivaut, pour le moment, aux émissions de CO2 de la Chine ; ce phénomène va évidemment aller en s'amplifiant lui-aussi. C'est pour cette raison que le taux de CO2 grimpe maintenant plus rapidement que nos émissions qui ont presque plafonné depuis 2014.
Il faut rappeler que la déforestation, souvent par le feu, se fait encore à grande échelle ; apparemment, il faut planter des palmiers à huile à la grandeur de la planète pour faire encore plus de malbouffe et de bio-carburants qui accroissent les émissions de CO2 plutôt que de les faire descendre comme le marketing vantant les bio-carburants essaie de nous le faire croire… Source : Biofuels increase, rather than decrease,heat-trapping carbon dioxide emissions

- Amplification polaire
La température en Arctique grimpe en moyenne de 2°C par décennie. Le phénomène de l'amplification polaire (pourquoi les pôles se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète) est assez bien connu. L'eau chaude venant des régions équatoriales est transportée vers les pôles via les courants marins, notamment par le "Grand convoyeur" (circulation thermohaline). C'est principalement l'eau chaude qui fait fondre les plates-formes qui retiennent les inlandsis (immenses glaciers) par en dessous.
Autre cause, l'air chaud prend plus de volume que l'air froid, ainsi la couche basse de l'atmosphère, la troposphère, est donc plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles et l'air chaud peut ainsi "couler" vers les pôles, ce qui cause l'affaiblissement des courants Jet et augmente leurs ondulations Nord-Sud, ce qui en retour dérègle les saisons et déplace les zones pluvieuses. La sécheresse en Californie est en grande partie attribuable au dérèglement du courant jet de l'hémisphère Nord.
Qui dit réchauffement des pôles dit fonte du Groenland et de l’Antarctique et donc une augmentation de plus en plus rapide du niveau des océans est inévitable. 


Peu importe ce que nous ferons, la fonte du Groenland et celle d'une grande portion de l'Antarctique sont inévitables. Il est à noter que cette hausse aura certainement des soubresauts lorsque de grandes quantités de glaces glisseront d'un seul coup dans l'océan, surtout en Antarctique.
Je viens de lire cet article en Anglais qui décrit des vents nouvellement découverts en Antarctique ; ces vents descendent les montagnes en érodant rapidement la couche de neige et laisse derrière de nombreux petits lacs qui accroissent le taux de fonte.
Un autre effet, attendu celui-là, est que l'eau de fonte du Groenland se répand au sud de celui-ci. Cette masse d'eau douce qui flotte à la surface de l'Atlantique nord bloque partiellement, pour le moment, la circulation thermohaline dont le courant du Gulf Stream fait partie. Ce qui a des conséquences sur le climat et est dévastateur pour la vie marine.


- L'Arctique aujourd'hui
Ces jours-ci, la température en Arctique est très anormalement élevée. Sur l'image ci-dessous, on voit que, par rapport à la moyenne des températures de l'an 1979 à 2000, la température est jusqu'à 20°C plus élevée sur une assez grande superficie. Si on considère tout le cercle arctique, la température moyenne y est supérieure de 6,42°C. Bref, ce sont des températures quasi estivales qu'on y observe.
Image : Climate reanalyser temp anomaly 17 nov 2016
La fonte des banquises se poursuit. Ce graphique montre l'étendu globale des deux banquises : Arctique et Antarctique.
Source : Arctic-news
- Océans
Les océans absorbent 93,4% de la chaleur. Si toute cette chaleur se retrouvait dans l'atmosphère, la température moyenne globale serait de 35°C plus élevée. Toute cette chaleur réduit grandement la teneur en oxygène (sous forme de gaz dissout) dans les océans, ce qui en retour engendre des zones mortes et souvent toxiques ; on sait qu'il y a à ce jour environ 500 de ces zones. À la COP22, on parle pour la première fois de ce très grave phénomène qu'est la désoxygénation des océans.

L'excès de chaleur et les eaux de ruissellement agricole favorisent les éclosions d'algues toxiques qui déciment aussi des créatures marines de toutes sortes. C'est pour ces raisons qu'on retrouve chaque semaine des centaines ou des milliers de créatures marines mortes, incluant des oiseaux bien sûr ; et c'est sans oublier les innombrables victimes du plastique, des sonars et du bruit qui désoriente nombre de mammifères marins.
Les événements El Nino, les cyclones et tempêtes tropicales transfèrent une importante quantité de chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère, mais la température des océans continue de croître rapidement.

- Les glaciers
À La Paz en Bolivie, il y a pénurie d'eau car les glaciers environnants ont perdu 40 % de leur masse au cours des 3 dernières décennies ; la ville est pour ainsi dire à sec ; les trois barrages de rétention sont presque totalement vides car l'eau ne coule presque plus depuis les glaciers environnants. Le même phénomène se produit, ou se produira bientôt, presque partout où il y a des glaciers comme dans les Alpes et l'Himalaya [au Tibet]. Pour être au courant de la situation climatique, ce sont les études scientifiques qu'il faut suivre et les plus sérieux chroniqueurs climatiques très majoritairement anglophones.
Source :
Receding glaciers in Bolivia leave communities at risk.
En ce qui concerne les Alpes, les géologues ont remarqué que les sommets gagnaient en hauteur. L'explication est simple ; à mesure que les glaciers fondent, ça équivaut à une perte de poids et la croûte terrestre, soulagée de ce poids, remonte, phénomène qu'on nomme "rebond isostatique".
Le même phénomène se produit, lentement, partout où il y a une fonte de glace suffisamment importante. Ce phénomène va certainement engendrer quelques tremblements de terre et, si on considère les grandes masses terrestres que sont l'Antarctique et le Groenland, leurs rebonds isostatiques va aussi contribuer à faire grimper le niveau des océans.

- La Niña
Nous sommes actuellement en phase La Niña qui est l'inverse du El Niño. Au lieu que ce soit de l'eau chaude qui s'étale sur l'équateur dans le Pacifique, c'est de l'eau plus froide que la normale. Néanmoins, La Niña fait réchauffer les pôles davantage, comme si ceux-ci n'étaient pas déjà assez chaud… Contrairement au super El Niño qui s'est terminé ce printemps, c'est une assez timide La Niña qui s'est installée.

La Nina, c'est la bande d'eau plus froide que la normale et qui s'étend sur l"équateur à l'ouest du Pérou, exactement au même endroit où se produit El Nino. Source : Earth nullschool
- 400 ppm de CO2
Le cap des 400 ppm de CO2 a été dépassé en 2016 et continue d'augmenter, tout comme nos autres émissions de GES.
[Je rappelle qu'e] En ce qui concerne le CO2, cela prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n'atteigne son plein potentiel de réchauffement. Pour ce qui est du méthane, principalement émis par le bétail [nos animaux d'élevage] et les zones polaires, son potentiel de réchauffement est de 150 fois celui du CO2 pendant ses dix premières années dans l'atmosphère, mais il décroît avec le temps. Son action chauffante est instantanée.

Le taux de CO2 dans notre atmosphère monte plus rapidement que nos émissions car le forêts commencent à dépérir et mourir.
-Même les nuages s'en mêlent
Les scientifiques modélisent (font des simulations) afin de prévoir l'évolution du réchauffement climatique. Mais ils réalisent ces simulations avec ce qui est connu. Nous avons beaucoup appris au sujet des nuages grâce à de très récentes recherches. Or, il s'avère que les nuages participent activement au réchauffement climatique comme nous l'avons vu dans cet article : « Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré »
En résumé :
- moins de glace dans les nuages augmente le rythme du réchauffement
- la vapeur d'eau qui remplace la glace en moins augmente le rythme du réchauffement
- la circulation des nuages s'est déplacée vers les pôles augmentant encore le rythme du réchauffement
Au total, la combinaison de ces nouveaux facteurs augmente à eux seul le rythme de réchauffement d'au moins 25 %.

- Acidification
Le CO2 et beaucoup de polluants atmosphériques sont entraînés par la pluie et rendent les océans, les cours d'eau et les sols plus acide. Aussi, nos méthodes industrialisées de culture acidifient les sols, ce qui rend, ou rendra sous peu, l'agriculture moins productive. En 1980 en Chine, ils ont mesuré le PH des sols de plusieurs types de culture. Vingt ans plus tard, ils sont retournés aux mêmes endroits pour mesurer à nouveau le PH ; celui-ci était passé de 6 à 5,2.
L'acidification est aussi un grave problème pour la vie océanique, en plus de désorienter certaines espèces de poissons, cela rend difficile la formation de la carapace pour le phytoplancton, idem pour tous les crustacés : moules huîtres, crevettes, krill et les coraux en souffrent aussi… Les océans sont 30 % plus acides qu'au début du 20e siècle. Bref, les océans se meurent, voir cet article antérieur :
Nos Océans se Meurent, Voyons Pourquoi et Comment 

- Réchauffement comparé de l’hémisphère Nord
Comme on le voit sur ce tableau, comparé au réchauffement global moyen, l’hémisphère Nord se réchauffe plus rapidement et le réchauffement sur les continents est plus élevée que la moyenne globale.

Source NOAA : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513 N.B. J'ai fait un simple calcul proportionnel pour établir le réchauffement de l’hémisphère Nord car les données officielles ne sont pas encore compilées, 2016 n'étant pas encore terminée.
- Les 18 années les plus chaude depuis 1880 se sont produites depuis 1998
Source : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513
- Niveau des océans
Vu que le taux la fonte du Groenland et de l'Antarctique augmente de façon exponentielle (il double aux 5 ans environ), cela fait grimper le niveau des océans de plus en plus rapidement. Le rythme actuel de la hausse actuelle du niveau des océans est de 3,4mm par an ces deniers temps, Avec l’ouragan Matthew, on a vu les dégâts supplémentaires causés par les marées de tempêtes conjuguées avec la hausse du niveau des océans.
Autre facteur qui rehausse le niveau des océans, c'est que l'eau plus chaude occupe plus de volume. Donc, environ 50 % des 84,8mm de hausse du niveau des océans à ce jour sont attribuables à l'expansion due à la chaleur.
La région du glacier Pine Island fond très rapidement. Le rouge montre la vitesse (vélocité de surface) à laquelle la glace se déplace vers l'océan Austral. Les plates-formes de glace longeant le continent et qui retiennent toute cette glace fondent rapidement ce qui permet aux inlandsis d'accélérer leur descente.
-Pourquoi le niveau des océans montera-t-il beaucoup plus que ce que le GIEC avait prévu ?Les prévisions du GIEC à ce sujet disent que le niveau des océans sera plus élevé d'un seul mètre en 2100. L'explication est simple, le GIEC n'a tenu compte que de l'expansion des eaux dû au réchauffement car ils ne savaient pas comment modéliser la fonte des glaces. C'est encore impossible car la fonte des glaces est un processus immensément complexe ; la glace s'assombrit ce qui la fait fondre plus rapidement car ce qui est sombre absorbe plus d'énergie, elle se fissure, forme des lacs de fonte qui s'écoulent directement au travers la glace et lubrifie ainsi les glaciers qui glissent ainsi plus rapidement vers la mer, les glaciers se répandent en plates-formes le long des côtes, et là, c'est l'eau océanique surchauffée qui les fait fondre par le dessous. La résolution des modèles est aussi trop faible pour prendre en compte tous ces détails qui font que la glace fond plus rapidement.
Voici une conférence dans laquelle un glaciologiste explique (en Anglais) tout ce dont les modèles ne tiennent pas encore compte en matière de fonte de l'Antarctique et du Groenland
La fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland est désormais inéluctable, il est trop tard pour faire marche arrière et on doit maintenant prévoir au minimum 5 à 10 mètres de hausse du niveau des océans d'ici 2100, et beaucoup plus par la suite,

-Le courant Jet
Comme un ivrogne, le courant Jet poursuit ses méandres qui dérèglent saisons et météo dans l'hémisphère Nord. Nous savons que la sécheresse en Californie est causée par ces méandres qui restent souvent bloqué en place provoquant aussi des hivers froid sur l'est de l’Amérique. Le courant Jet se disloque et fait des cabrioles étrangement chaotiques comme on le voit sur cette image.
Source : Earth nullschool
- Feux de Forêts
Le feu de Fort McMurray s'est produit au début du mois de mai ; normalement dans cette région le sol est encore recouvert de neige à cette date et prévient les incendies de forêts.
16 novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors saison font rage du Sud des États-Unis jusqu'au Dakota du nord et en Nouvelle Angleterre (nord-est des États-Unis). À Chattanooga au Tennessee, au moins 200 personnes ont été hospitalisés pour inhalation de fumée et troubles respiratoires. Les températures y sont bien sûr anormalement chaudes.
Source : “Surreal” U.S. Wildfires Should Not beBurning in Mid-November. Oui, c'est tout à fait surréaliste des incendies de forêts à la mi-novembre...
On se souvient que la Sibérie a aussi connu de terribles incendies de forêts cet été, idem dans les montagnes de l’Himalaya [du Tibet], dans le sud-ouest Américain et ailleurs.
Mie-novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors-saison dans les Appalaches et ailleurs aux États-Unis. Source : le chroniqueur climatique Robert Scribbler
- Parlons encore du GIEC
Dans tous les scénarios du GIEC dénommés RCP, il est fait mention "d'émissions négatives". Ce sont des technologies non encore développées et dont nous ne savons même pas si celles-ci sont possibles. Ils ont aussi un plan nommé BECCS pour : "Bio-energy with carbon capture and storage" (Bio-énergie avec capture et stockage du carbone).
Ce plan, impraticable, consisterait à faire pousser des arbres, les récolter pour les acheminer (imaginez un peu tout ce transport) vers des centrales de génération d'énergie, capturer au maximum 85% du CO2 à la sortie des cheminées, pressuriser le CO2 à le rendre au seuil de la liquéfaction pour ensuite l'enfouir profondément dans le sol. Mais pour retirer suffisamment de CO2, il faudrait cultiver ces arbres sur une superficie équivalente au double de celle de l'Inde dont la superficie est de 3 287 263 km² ; c'est le 7e plus grand pays au monde.
Aussi, enfouir tout ce CO2 hautement pressurisé dans le sol peut certainement provoquer des déstabilisations et engendrer d’innombrables tremblements de terre comme ce qu'on observe avec le "fracking", qui consiste à injecter sous haute pression de l'eau mélangée à des produits chimiques profondément dans le sol pour en faire jaillir pétrole et/ou gaz naturel. Aussi, le risque de fuite n'est vraiment pas exclu.
Voici les scénarios RCP du GIEC. Nous sommes actuellement sur les RCP 8.5 qui nous approche de 6°C pour 2100 (possiblement beaucoup plus). Pour passer à n'importe lequel des autres scénarios, les technologies et stratégies  proposées par le GIEC sont essentielles et doivent à tout prix être fonctionnelles. Un risque totalement inacceptable pris sur le dos de la jeunesse.

Voir aussi : "Nous Léguons AuxEnfants un Très Lourd Fardeau."
Une autre façon consiste à retirer le CO2 directement de l'atmosphère, et encore là, le pressuriser et l'injecter dans le sol. Mais extraire du CO2 directement de l'atmosphère est une technologie encore très incertaine et ça nécessiterait des dizaines de milliers de ces "stations" à travers le monde ; c'est encore du domaine de la fiction. Évidemment, tout cela va coûter extrêmement cher et ce sont les générations futures, s'il y en a encore, qui vont payer et souffrir gravement des changements climatiques.
Si ces plans, et d'autres qui seront très coûteux pour les générations futures ont été mis en place, c'est tout simplement pour permettre de continuer à brûler des combustibles fossiles au lieu d'entreprendre le plus tôt possible la transition vers les énergies renouvelables, ou avec moins d’émissions de CO2 comme le nucléaire.
Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande les conférences de Kevin Anderson au sujet du climat et faciles à trouver sur You Tube, ou encore sa plus récente entrevue sur Radio Ecoshock.

Il faut réduire nos émissions de CO2 depuis plus de 25 ans, nous sommes dangereusement en retard.
Note pour mes lecteurs
J'ai ralenti le rythme de publication de mes articles car j'ai presque tout dit. Si je trouve des nouvelles ou que d'autres études scientifiques importantes paraissent, je rédigerai un nouvel article pour vous tenir informé. Il y a 70 articles sur ce blogue et la grande majorité sont encore d'actualité, Merci de les partager ou de les repartager.
Merci à ceux qui collaborent à ce blogue, j'apprécie grandement votre soutient.

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En parlant du réchauffement climatique, le célèbre journaliste Américain Chris Hedges a dit : Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.

samedi 29 octobre 2016

L'étendue de la Glace Sur l'Arctique Atteint un Niveau Minimum Record Pour Octobre

Article source par Arctic-news. Merci à Sam Carana pour son accord à traduire l'article et pour l'utilisation de ses graphiques.
Traduction par Michel-Pierre COLIN. Merci.
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Depuis un certain temps, l'étendue de la banquise Arctique atteint encore son record minimum en cette période de l'année. L'image ci-dessous montre l'étendue de la banquise Arctique le 26 octobre 2016, quand sa surface est seulement de 6.801 millions de Km2.
La raison de l'étendue minimale de la banquise est la croissance des hautes températures de l'océan Arctique. Le 27 octobre 2016, l'océan Arctique a atteint 14,8°C ou 58,6°F (cercle vert près du Spitzberg ou Svalbard), 12,1°C ou 21,7°F plus chaud que la période 1981-2011, comme le montre la carte ci-dessous.

Au fur et à mesure que se rétracte la banquise, moins de rayons solaires se voient réfléchi vers l'espace, tandis que plus d'eau libre et des températures plus hautes de la surface de l'océan fait aussi que les tempêtes et cyclones deviennent plus puissants. De plus puissants cyclones font aussi monter de plus grandes quantités de vapeur d'eau des océans Pacifique et Atlantique vers l'Arctique.
Moins de banquise arctique et un océan Arctique plus chaud fait que plus de chaleur et de vapeur d'eau sont transférés de l'océan Arctique vers l'atmosphère. Les deux images ci-dessus montrent les prévisions de température pour les 1er et 2 novembre 2016. Dans les deux cas, les températures au-dessus de tout l'Arctique sont prévues d'être de 6,40°C au-dessus de la période 1979-2000.

Comme le montre ces images, les anomalies de température en beaucoup d'endroits sont au sommet de l'échelle de températures soit 20°C ou 36°F. Des températures en hausse au-dessus de l'Arctique contribuent en plus à l'augmentation de la quantité de vapeur d'eau dans l'air au-dessus de l'Arctique au taux de 7% de vapeur d'eau en plus pour chaque degré Celsius de réchauffement. Puisque la vapeur d'eau est un puissant gaz à effet de serre, elle contribue davantage à l'accélération du réchauffement dans l'Arctique.

L'image ci-dessous provenant de Climate Reanalyzer montre la hausse (fulgurante) des températures en Arctique
Dans la vidéo qui suit, le dr. Walt Meier du "NASA Goddard Space Flight Center" décrit comment l'Arctique a perdu sa glace la plus épaisse et la plus vieille au fil des années (1991 à septembre 2016).
 


Un autre danger fait que, comme l'océan Arctique devient plus chaud, plus de méthane fera éruption à partir des hydrates déstabilisés au fond de l'océan Arctique. Comme un mauvais présage, des niveaux élevés de méthane au-dessus de l'Arctique sont visibles dans l'image ci-dessus, montrant des niveaux de méthane aussi élevés que 2424 ppM le 24 octobre 2016.
Note : le méthane est évalué en partie par Milliard ppM

Pourquoi nous préoccupons nous autant du méthane? Article antérieur : Le Méthane - L'arme fatale des Changements Climatiques?

La situation est terrible et appelle une action complète et efficace, comme décrite dans le Plan climat (en Anglais).