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vendredi 26 janvier 2018

Le courant-jet a perdu le Nord et on en a des preuves en Europe

La météo extrême étroitement liée aux fluctuations du courant-jet

On observe de plus en plus d'événements météo extrêmes en Europe (et partout ailleurs). Il est normal dans le contexte du réchauffement climatique actuel que le  courant-jet, principal moteur météo et qui propulse d’une façon générale les systèmes météo d’Ouest en Est dans notre hémisphère soit de plus en plus variable.
Introduction
Le courant-jet (rivière d'air qui circule au-dessus de l'hémisphère Nord à environ 10km d'altitude) ralentit à cause du réchauffement climatique et cela lui fait faire des ondulations Nord-Sud nommées ondes de Rossby de plus en plus amplifiées.

Dans certaines conditions, selon leur nombre en fait, les ondes de Rossby se bloquent en place et les systèmes météo associés font alors du sur-place, parfois pour de longues périodes, et c'est ce qui explique, en partie, certaines sécheresses ou des périodes de pluie prolongées, ou encore, ce qui explique aussi que plusieurs tempêtes de suite suivent plus ou moins la même trajectoire. Je me rappelle l'hiver 2013-2014 au cours de laquelle cinq des plus fortes tempêtes de l'histoire du Royaume-Uni y ont déferlé et de la sécheresse au Portugal )été 2017) qui a causé des feux de forêts extrêmes pour ne citer que deux exemples qui me viennent en mémoire.

Mais la météo peut aussi passer rapidement d'un extrême à l'autre, comme de sécheresses à pluie diluviennes en peu de temps, surtout à la périphérie du courant-jet.

Les événements météo extrêmes ont des répercussions importantes sur l'agriculture. C'est sans doute l'impact le plus important du réchauffement climatique.
  • Cette animation montre l'accroissement de la variabilité du courant-jet et le développement d'ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) suite au réchauffement climatique.

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Des données sur le courant-jet remontant à 1725

La nouvelle étude est la première reconstruction historique de la trajectoire du courant-jet sur ces régions qui remonte à avant le 20e siècle. Les anneaux de croissances des arbres sont encore venus au secours des chercheurs car ils sont des témoins fiables du passé et ils ont raconté leur histoire qui remonte jusqu’en 1725.

On voit dans cette étude que depuis environ 1960, des fluctuations croissantes de la trajectoire du courant-jet dans la portion de l’Atlantique Nord coïncident avec des événements météo extrêmes en Europe, tels canicules ou même sécheresses, tempêtes et inondations.


La partie de l'anneau de croissance annuelle qui se forme vers la fin de la saison de croissance se nomme "bois final". La densité du "bois final" reflète les températures au mois d'août de l'année où la croissance a eu lieu.
  • Résumé graphique : Cinq renseignements que peuvent fournir les anneaux de croissance des arbres
Ressources naturelles Canada
La Dre. Valerie Trouet, auteure principale de l’étude dit : « Nous avons découvert que la position du courant-jet au-dessus de l’Atlantique Nord durant l’été a été la cause principale d’extrêmes climatiques en Europe depuis près de 300 ans ».

Ayant 290 ans de données relatant la position du courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont déterminé que les ondulations Nord/Sud de la trajectoire du courant-jet sont devenues plus fréquentes depuis la deuxième moitié du 20e siècle.

"Depuis 1960, il y a eu plus d'années au cours desquelles le courant-jet s'est trouvé dans une position extrême. Quand la portion Atlantique-Nord du courant-jet se retrouve dans une positon très au Nord, les Îles Britannique et l'Ouest de l'Europe subissent une vague de chaleur alors que le sud-est de l'Europe essuie de fortes pluies déclenchant des inondations" ajoute la Dre. Trouet.

Lorsque le courant-jet est dans une position extrême Sud, la situation s'inverse : l'Ouest de l'Europe reçoit des pluies anormalement intenses alors que le sud-est de l'Europe se retrouve avec des températures trop chaudes causant sécheresses et feux de forêts.
Le Nord est en haut, l'Ouest à gauche et l'Est à droite :-)
Les canicules, les sécheresses et les inondations affectent les populations" dit la Dre. Trouet. "Ces vagues de chaleur et ces sécheresses se produisent en plus du réchauffement climatique ; c'est un coup double".

Les événements météo extrêmes en été sur le centre-Ouest Américain (et les autres régions) sont eux aussi associés à des trajectoires anormales trop au Nord ou trop au Sud du courant-jet écrivent les auteurs.

NDT On parle des ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) de plus en plus fortes quand on parle de positions ou de trajectoires du courant-jet.

Le froid extrême et les fortes chutes de neige au cours de cet hiver (2015) sur les Nord-Est de l'Amérique et la chaleur extrême causant une forte sécheresse en Californie où il y a eu un autre nouveau record d'incendies de forêts et broussailles sont aussi liés à la trajectoire anormale du courant-jet au cours de l'hiver. dit-elle.

L'étude. "Recent enhanced high-summer North Atlantic Jet variability emerges from three-century context," (la variabilité accrue du courant-jet au-dessus de l'Atlantique Nord au plus fort de l'été émerge d'un contexte de trois siècles) par Mme. Trouet l'auteure principale) et M. Meko de l'Université d'Arizona et F. Babst de Institut fédéral (Suisse) de recherches WSL. La recherche est parue dans le journal "Nature Communications" le 12 janvier 2017

Lors d'une visite en Belgique chez sa famille au cours du pluvieux été de 2012, Valerie Trouet a jeté un coup d'oeil à la carte météo qui montrait de fortes pluies sur le Nord-Ouest de l'Europe et chaleur extrême et sécheresse sur le Nord-Est de la Méditerranée. "J'avais vu exactement la même carte avec mes données des anneaux de croissance des arbres, dit-elle. Les anneaux de croissance des arbres révélaient que des températures plus chaudes près de la Méditerranée se produisaient au même moment où le temps était frais sur les Îles Britanniques, et vice-versa.

D'autres chercheurs avaient mesuré la densité du "bois final" d'arbres des Îles Britanniques et de la région Nord-Est de la Méditerranée pour des anneaux de croissance formées de 1978 jusqu'en 1725.
Credit: © JLV Image Works / Fotolia
De nos jours, on fait du carotte d'arbres pour lire les anneaux de croissance ; plus besoin de couper les arbres. Source CNRS
Parce que la température en août des ces deux régions montre la position estivale dur courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont utilisé les données fournies par les anneaux de croissance pour déterminer la position du courant-jet au cours de chacune de ces années. Pour ce qui est de la position du courant-jet de 1979 à ce jour, ils ont utilisé les données des observations météo.

Il y avait un débat à savoir si la variabilité du courant-jet était due au réchauffement climatique parce que les données d'observations (satellitaires) ne remontaient qu'à 1979, une période jugée trop courte pour pointer "statistiquement" du doigt le réchauffement climatique. Cette étude démontre que la variabilité du courant-jet s'est particulièrement accrue depuis 1960.

Avec la découverte d'arbres beaucoup plus vieux dans les Balkans et sur les Îles Britanniques afin de reconstruire la position du courant-jet jusqu'à mille ans dans le passé. Valerie Trouet espère aussi reconstruire la trajectoire du courant-jet sur le Nord du Pacifique qui influence le climat et la météo en Amérique du Nord.

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Article source en Anglais
https://www.sciencedaily.com/releases/2018/01/180112091209.htm


Articles connexes :
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mardi 24 janvier 2017

Science en Direct : Un Nouveau Feedback Amplificateur Découvert en Arctique

La Dre. Jennifer Francis, spécialiste de
l'Arctique et du courant Jet.
La Dre. Jennifer Francis, spécialiste du courant-Jet, semble avoir découvert un "feedback" dans l'Arctique qui expliquerait en partie pourquoi l'Arctique se réchauffera encore plus rapidement que le reste de la planète.


Le vrai terme est "self-reinforcing feedback loop" ;  boucle de rétroaction renforcée ou positive. L'exemple le plus simple d'un "feedback climatique" est la glace sur l'Arctique : moins il y en a et plus de rayonnement solaire est absorbé par l'eau au lieu d'être réfléchi vers l'espace ; plus le rayonnement solaire est absorbé par l'eau, plus l'eau devient chaude ; plus elle devient chaude, moins il y a de glace pour réfléchir le rayonnement solaire vers l'espace et plus ce dernier est absorbé par l'eau, plus elle se réchauffe et moins il y a de glace et... ainsi de suite.

Si je dis "science en direct", c'est qu'il s'agit d'une nouvelle hypothèse de travail basé sur des observations récentes qui devrait expliquer une partie du réchauffement accéléré de l'Arctique dans le futur.

On remarque que l'atmosphère de l'Arctique contient maintenant de plus en plus de vapeur d'eau ; un puissant gaz à effet de serre, et même si la vapeur d'eau ne survit pas plus de deux semaines dans l’atmosphère, il y en a toujours de la nouvelle parce que la planète est plus chaude ; parce que les océans sont de plus en plus chauds, ils s'évaporent de plus en plus et ça explique du même coup pourquoi les pluies torrentielles augmentent en fréquence et en intensité.

On voit sur l'image ci-dessous la vapeur d'eau qu'on retrouve en Arctique ; c'est tout simplement incroyable. Tout ce qui est de couleur cyan est de l'humidité. Difficile d'en imaginer plus car la majorité de la superficie de l'Arctique montre un taux d'humidité relative supérieur à 90%.
Allez voir : https://earth.nullschool.net/fr/

     Puisque c'est en direct, commençons au début

C'est Jennifer Francis qui parle :
Dès le début, 2016 a été une année bizarre. Nous voyons un nouveau "feedback" se développer parce que l'Arctique si chaud a un effet sur le courant Jet et vice-versa. L'arctique surchauffée au début de l'automne force le courant-Jet a développer des ondulations (anormales) Nord-Sud ; ça fait longtemps que nous étudions cela.
Le courant-Jet d'avant (disons 2005) est semblable à la ligne rouge, les ondulations Nord-Sud, phénomène plutôt récent, sont nommées "ondes de Rossby".
Voici à quoi ressemble le courant-Jet le 23 janvier 2017 à 16:30 heure de New York. Rien à voir avec le courant-Jet en rouge sur l'image plus haut. Il est tordu, fractionné, dédoublé... Il ressemble à un zombie de lui-même.
Source (à visiter/explorer) : Earth.nullschool.net
La Dre. Francis poursuit :
Ces ondulations plus fortes du courant-Jet transportent plus de chaleur et d'humidité dans l'Arctique. C'est évident la chaleur fait fondre plus de glace, mais cette humidité est une pièce importante de l'histoire.

Nous voyons en 2016 des taux jamais vu d'humidité en Arctique. Cette vapeur d'eau a son importance car c'est un très puissant gaz à effet de serre, elle ajoute donc (beaucoup) au réchauffement. En plus, cette vapeur d'eau forme des nuages qui sont aussi très efficaces à réchauffer la couche la plus basse de l'atmosphère.

Il y a donc toute cette vapeur d'eau qui a été transportée depuis le Sud par ce courant Jet aux ondulations trop fortes à laquelle s'ajoute l'humidité causée par l'évaporation car il n'y a plus de glace sur l'océan (Arctique). C'est donc un coup double au réchauffement de l'Arctique que porte la vapeur d'eau. La partie "feedback" de l'histoire : parce que l'Arctique est demeuré si chaud tout au long de l'automne...

Avec l'air de quelqu'un qui n'en revient tout simplement pas, elle poursuit :
C'était fou ; il a fait quelques fois jusqu'à 20°C de plus que la moyenne, ce qui accroît le ralentissement du courant-Jet et lui fait faire des oscillations qui apportent plus d'air chaud et ajoute encore plus d'humidité dans l'Arctique.

On voit donc cette boucle de rétroaction positive qui commence à entrer en scène dans le réchauffement accéléré de l'Arctique et qui semble bien avoir joué un rôle déterminant dans le réchauffement observé cet automne (et cet hiver) en Arctique.

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     Quand il fait chaud au pôle Nord. il fait froid en Sibérie et/ou en Amérique

Premièrement, situons-nous : il faut savoir où est le 50e parallèle (latitude 50N), il est identifié sur la carte.
Merci à Géocaps
Prenez le temps d'observer le graphique ci-dessous en vous souvenant de la position du 50e parallèle. On remarque que lorsque la température monte dans l'Arctique, qu'il fait plus froid en Amérique et/ou en Sibérie. Comme nous l'avons déjà dit récemment, quand il fait chaud au pôle Nord, cela pousse (ou scinde parfois en deux) le vortex polaire vers le Sud.
Source : le Washington post
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      À savoir sur le courant-Jet

J'ai déjà écrit quelques articles sur le courant-Jet, il faut en retenir ceci.

  • Ce qui alimente le courant Jet, c'est l'écart de température entre l'équateur et les pôles ; plus cette différence est faible, plus le courant ralentit et fait des méandres de plus en plus prononcés.
  • Le courant-Jet est comme le principal moteur météo, c'est lui qui forme (ou cause la formation) et sépare les anticyclones et les dépressions dans l'hémisphère Nord.
  • À cause de la diminution de l'écart des températures, le courant Jet Arctique peut se disloquer et même traverser l'équateur, surtout l'été (car l'écart des températures est encore plus faible).
  • Le courant-jet Austral (du pôle Sud) commence lui aussi à faire des ondulations Nord-Sud ; l’Antarctique se réchauffant moins rapidement que l'Arctique. L’Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis 1960.
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     Détails sur la vapeur d'eau (humidité)

  • La vapeur d'eau est un gaz à effet de serre très puissant. Au total, la vapeur d'eau compte pour 50% de l’augmentation du réchauffement, mais la vapeur se produit en réaction au réchauffement causé par le CO2.
  • La quantité de vapeur d'eau dans l’atmosphère est déterminé par la température ; s’il n'y avait pas de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, la quantité de vapeur d'eau dans l’atmosphère n'aurait pas augmenté.
  • La vapeur d'eau a une durée de vie d'environ une semaine alors que le CO2 dure jusqu'à des millénaires dans l'atmosphère.
  • À chaque degré de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, cela ajoute assez de vapeur d'eau (7%) pour faire grimper le réchauffement d'un degré supplémentaire.

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Cet article est une adaptation de l'entrevue réalisée par Nick Breeze que je remercie sincèrement. La vidéo originale est ici.

dimanche 14 août 2016

Les Dangereuses Probabilités Climatiques

Un voyage en avion, ça vous tente?
Il faut bien sur signer un contrat, voyons la section "risques".
Il y a 66% de probabilités que nous nous rendions à destination et donc, une chance sur trois que l'on "crash"; c'est-à-dire atteindre et dépasser le limite de 2°C. (Ouais, ils ont dit 1,5°C à la COP21, mais seulement si c'est possible.)
Il y a aussi de très fortes chances que nous subissions de fortes tempêtes et des chaleurs accablantes ; des épidémies risquent aussi de frapper passagers et équipage.
Donc, plusieurs d'entre vous, passagers et membres d'équipage, n'arriveront pas à destination... Plusieurs autres seront blessés et/ou malades si on s'y rend "en sécurité".
Surprise, vous êtes déjà à bord, l'avion a quitté la piste et nous avons le regret de vous informer qu'il n'y a pas de capitaine à bord.
La destination, c'est bien sûr les 2°C de limite arbitraire au réchauffement par rapport à la moyenne des températures de la période 1850-1910 (qui, je me répète, n'est pas la période pré-industrielle que les climatologues (sérieux) tel Michael Mann estiment à l'an 1750. Il faut ajouter 0,3°C au réchauffement si on se base sur l'an 1750.
Frappé par la grêle en vol.
Ce sont là les probabilités d'atteindre les 2°C basés sur le dernier rapport du GIEC (2013-2014). Depuis, les températures ont continué de grimper et le cap des 1°C a été passé sous silence. Nous avoisinons maintenant 1,15°C par rapport à la moyenne utilisée par le GIEC. Il faut savoir qu'il y a eu un "super El Nino" en 2015 tout comme en 1998 et que ce phénomène évacue une partie de la chaleur qui s'engouffre d'abord dans les océans. Le réchauffement au cours du El Nino a accéléré de façon foudroyante.

      Où va la chaleur?
Merci à Sam Carana et Arctic-news pour ce graphique un grand nombre d'articles plus intéressant les uns que les autres.
20% du réchauffement observé s'est produit au cours de la dernière année seulement. Quand j'ai débuté ce blogue le 12 avril 2015, nous étions à 0,9°C et des poussières de réchauffement.

La température globale mensuelle s'est continuellement maintenue au-dessus de la moyenne depuis 1985, ni sur la moyenne, ni au-dessous. Donc, si vous 31 ans ou moins, vous n'avez jamais connu un climat "normal"... et n'en connaîtrez jamais!

Je répète, il n'y a pas d'ère glaciaire en vue comme voudrait vous le faire croire l'industrie des combustibles fossiles. Même celle que nous amène les cycles orbitaux dans environ 50 000 années n'aura pas lieu car il y a beaucoup trop de gaz à effet de serre, et il y en aura encore beaucoup trop pour la permettre. L'étude qui explique est en Anglais bien sur, vous pouvez utiliser le service de traduction Google : https://translate.google.fr/
vous n'avez qu'à coller le lien de l'article dans la fenêtre de gauche.

Si vous croyez qu'il existe une technologie applicable pour solutionner ce méga-problème, je vous réfère à cet article antérieur, consultez au moins la vidéo.

Nous sommes donc en croisière sur une galère ; il faudrait bien que tout le monde se mette à ramer afin que nous ne tombions pas en bas de notre planète Terre. Le GIEC et la COP21 nous disent qu'ils faut éviter à tout prix les 2°C de réchauffement, mais si me lisez régulièrement, vous savez que l'entente (pas encore signée par la grande majorité des pays) nous garantit au moins 3,5°C de réchauffement global moyen. Mais la Nature a ses caprices et ses surprises ; il y a un potentiel pour 10°C de réchauffement qui pourrait se produire très rapidement, possiblement sur 10 ans. Bien sur, 10°C est la limite maximum, mais d'ici 20 ans, 5°C est très possible.
L'humanité est dans ce petit vaisseau, tombera-telle dans l'oubli?
Ce qui est inacceptable cependant, c'est l'attitude irresponsable des décideurs à la COP21 (et des 20 autres COP).

33% de probabilités qu'on arrive à 2°C. Prendriez-vous un avion avec vos enfants si le voyagiste vous faisait part de telles probabilités? Mais ces probabilités ne sont pas seulement pour vous, elles valent pour tous les humains, nous sommes tous dans le même avion (ou galère).

Aussi, ces probabilités sont du langage politique destiné à rassurer les masses ; autrement dit, ce sont au mieux des vœux pieux si on est poli, et ce sont des mensonges si on n'a pas peur de la réalité.

Voilà, ce sont les chances qu'ils prennent pour nous avec nos vies, toutes nos vies.

Chris Hedges, célèbre journaliste Américain a dit ceci alors qu'il parlait du réchauffement climatique :
Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.



mercredi 9 septembre 2015

Bataille Climatique Dans l'Océan Pacifique


Traduction/adaptation de l'article "Hothouse Monsters Clash: Godzilla El Nino Pummels Pacific’s Hot Blob.
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.
Son blogue possède un grand nombre d'articles. Si vous comprenez l'Anglais ou êtes capable de vous accommoder de https://translate.google.fr/ visitez le.
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L'El Niño, maintenant surnommé le "El NIño Godzilla" à cause de son caractère monstrueux qui ne cesse de grandir s'en prend au "Blob" (gigantesque zone d'eau anormalement chaude dans le Pacifique Nord près de l'Alaska).

Deux monstres nés des changements climatiques se livrent un combat mortel sur des milliers de kilomètres dans les eaux de l'océan Pacifique. Dans un monde réchauffé par l'Humanité, c'est une bataille épique  que se livrent ces deux Goliath océaniques et atmosphériques — L'El Niño Godzilla versus le gigantesque "Blob" chaud du Pacifique.

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La Crête Ridiculement Résiliente (surnommée RRR pour Ridiculously Resilent Ridge en Anglais est une ondulation du courant Jet bloquée en place sur la partie Ouest du continent américain) est une zone "bloquante" de haute pression qui empêche les autres systèmes météos de pénétrer dans cette zone et est apparemment causée par le "Blob" qui se vautre sur place ; l'air chaud qui s'en dégage causerait, avec d'autres facteurs la zone de haute pression impénétrable. 

C'est ce système qui a causé tant de désastres sur la côte ouest américaine, de l'Alaska à la Californie pour la majeure partie des deux à trois dernières années, comme la terrible sécheresse en Californie — la pire en au moins 1200 ans. La Crête Ridiculement Résiliente est aussi impliquée dans les feux de forêt qui ont ravagé toute la côte ouest du continent Nord-américain — incluant les forêts pluvieuses des états de Washington et de l'Orégon.

Source nullschool.net, carte des vents publiée sur robertscribbler.com
La Crête Ridiculement Résiliente (RRR) diminue d'intensité car elle est attaquée par une série de tempêtes générées par El Niño. On voit les cyclones (tempêtes) se diriger vers le "Blob" et donc la Crête Ridiculement Résiliente du courant Jet du même coup.
La RRR est un système lié au réchauffement climatique qui fait fondre la glace sur l'Arctique et qui du même coup force le réchauffement des eaux dans le Pacifique nord-ouest bien au-dessus des températures typiques (voir ici, ici et ici)

[NDT La Dre. Jennifer Francis a démontré que la fonte de la glace maritime sur l'Arctique est ce qui cause le dérèglement du courant Jet car cela réduit l'écart de température entre l'Équateur et l'Arctique, ce qui le ralentit et lui fait faire des ondulations nord-sud qui peuvent se bloquer en place comme la RRR le fait depuis plus de deux ans au dessus de la côte ouest de l'Alaska.]

Un réchauffement extrême et sans précédent de l'eau a formé un "Blob" chaud s'étirant sur une surface de plusieurs milliers de kilomètres carrés ; accompagné d'un assèchement de l'air. (93,4% de l'excès de chaleur va dans les océans.)

C'est un tyran atmosphérique implacable engendré par la chaleur océanique et atmosphérique responsable d'un grand nombre de désastres (principalement sécheresses et feux de forêt, mais aussi d'inondations en Alaska l'hiver dernier par exemple). Un système de haute pression (anticyclone) si puissant qu'il a projeté des tempêtes du Pacifique de leur trajectoire habituelle très loin vers le nord, jusque dans l'Arctique.

Mais maintenant, la Crête Ridiculement Résiliente commence à faiblir. Sa longue ondulation vers le nord s'est retirée de l'Alaska. Des tempêtes intenses, propulsées par un El Niño rivalisant de puissance avec celui de 1997-1998 (le plus puissant jamais observé),
encerclent et malmènent les abords de la crête, et donc l'Alaska et le Pacifique nord-ouest, et sont en train de refroidir l'eau surchauffée du "Blob" par le processus nommé "Tansport d'Ekman". 
[NDT : Il faut noter que l'excès de chaleur de l'eau va se transmette à l'atmosphère. C'est ce que font les ouragans et typhons, ils puisent la chaleur des océans et le rejettent dans l'atmosphère au rythme équivalent en énergie d'au moins une bombe atomique d'Hiroshima par seconde.]
La baisse de la température de l'eau causée par l'activité des tempêtes commence à refroidir le nord-est de l'océan pacifique dans la région qui a été dominée par le "Blob" d'eau trop chaude au cours des dernières années. C'est une condition qui mine le soutien de la RRR. Les tempêtes générées par El Niño dans le sud vont apparemment continuer de se lancer vers cette réserve de chaleur océanique.
Source image : Earth Nullschool.sur
https://robertscribbler.com

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     Parenthèse...

À titre comparatif seulement, l'image ci-dessous provient d'un de mes articles paru le 7 mai dernier.
Sur l'image récente du haut, on remarque bien les zones bleutées dans la région du "Blob" qui indiquent un refroidissement substantiel et date de peu.
MAIS la zone d'eau chaude au large de la Californie s'est agrandie de beaucoup comparée à l'image du bas et il y a encore beaucoup d'eau chaude dans la Pacifique comme on le remarque sur l'image plus récente du haut, C'est vrai que l'été achève et qu'il a fait très très chaud...

Source image : Earth Nullschool pour le Climatobloque par A.Randomjack.

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Que le "Blob" se refroidisse est un signe précurseur de l'effondrement de la Crête Ridiculement Résiliente (RRR) ; et avec les tempêtes fortes et fréquentes qui s'annoncent pour l'automne, à cause d'El Niño bien sur, on devrait assister à un déclin allant en s'accélérant de la Crète Ridiculement Résiliente qui a causé tant de dégâts. Et comme les températures ne cessent de grimper vers les 2°C à 2,3°C au dessus de la moyenne dans la zone 3.4 d'El Niño, comme vu dans le rapport de la NOAA la semaine dernière, cela assure un train de tempêtes qui vont aller frapper le "Blob" et la Crête Ridiculement Résiliente pour les achever. 

Comme l'a dit Ricky Rood sur Weather Underground la semaine dernière, c'est Godzilla vervus le "Blob". À ce stade, c'est Godzilla (El Niño) qui semble avoir l'avantage. Une fois le "Blob" vaincu, plus rien n'empêchera des tempêtes fort probablement exceptionnelles de balayer la côte ouest du continent nord-Américain au cours de l'automne et de l'hiver qui viennent. Mais selon de récentes études scientifiques, il y a une forte probabilité que le "Blob" se reforme une fois l'El Niño vers la fin de 2016. Pour la côte ouest, cela signifierait un cercle vicieux alternant sécheresses et inondations. Un pattern des plus inquiétants et dangereux intrinsèquement lié aux changements climatiques que nous causons.

samedi 30 mai 2015

Ma Recontre Personnelle Avec les Changements Climatiques

Un soir, j'ai vu un homme aux nouvelles. Il avait une tête de terrifié ferroviaire ; à Lac-Mégantic, il avait vu le train dévaler la pente vers le centre du village. Il avait compris que le train ne pourrait freiner ni tourner ; qu'il allait dérailler et exploser, qu'il y aurait des morts, qu'une tragédie allait se passer devant ses yeux… Il a crié et a même du hurler pour tenter d'avertir les gens, de sauver des vies...

Accident ferroviaire de Lac-Mégantic



Crédit image : The Gazette

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J'avais déjà entendu parler un peu de Réchauffement Global et de Changements Climatiques, mais comme tous, j'étais concentré sur le quotidien ; le mien bien sur. J'avais, j'en suis sur, entendu dire que des gens s'en occupaient. L'ONU et son GIEC faisaient des rapports et des conférences et je pensais donc à mes p'tit­s bobos que je pansais. 

Un jour, il y a environ deux ans, j'entends dire que la glace maritime dans l'Arctique a sérieusement diminué, mais ils ne donnent aucun détail. J'essaie de trouver des détails en Français et je m’exaspère : cherchons encore en Anglais. J'essaie quelques mots clés sans rien déverrouiller... Je veux des nouvelles de l'Arctique, alors je tape "Arctic news" et j’arrive ici : http://arctic-news.blogspot.ca/ et il y a  là des réponses à des questions que je n'avais jamais imaginé. Je suis descendu explorer ce savoir, accroché à la Science.

James Balog
Je commence à lire et à faire le tour des articles et nouvelles. Je note tout de suite que la Science y est utilisée pour tout expliquer, ce qui me plaît, car la science, c’est rationnel et la Physique, c'est vraiment très simple. 

Donc je lis et j'en trouve aussi de plus en plus sur l'Internet, mais exclusivement en Anglais. J’apprends que les températures sont à la hausse, qu’il y a sévère diminution de la glace maritime en Arctique, que le climat est déréglé, qu’il y a des risques accrus de toutes les formes de mauvais temps, sécheresse, feux de forêt en hausse, cyclones et orages plus violents ainsi que des risques de précipitation extrêmes, que le courant Jet est déréglé ; j’apprends tout sur les gaz à effet de serre et sur GIEC et ses RCP, et que nous sommes sur la trajectoire RCP8.5 : celle sans chance de survie !

Je continue de lire et m’informer jour après jour… GIEC trop lent et trop conservateur, obstructions des grands des combustibles fossiles et désinformation, écart grandissant entre les prédictions du GIEC et les réalités observées, acidification des océans, réchauffement des eaux = diminution en oxygène dans l’eau = zones mortes. Et le réchauffement qui s’accélère…

Puis arrivent les gros maux : la sixième extinction massive est amorcée, et au rythme où personne ne fait rien d’unifié, ce sera notre destinée plus ou moins prochaine. Difficile de dire quand, mais fort possiblement avant 2100. Presque tout dépend maintenant des rétroactions et à quelle vitesse s'intensifiera le réchauffement global. La limite arbitraire du GIEC de 2°C sera dépassée en 2036, à moins que ce ne soit avant... Les éruptions d'hydrates de méthane de l'océan Arctique peuvent survenir n'importe quand, comme un accident ferroviaire, et faire grimper la température globale rapidement de quelques degrés Celsius.

J’ai appris le gros de tout cela en 3 ou 4 semaines. Je n'avais rien vu dans les médias de masses, pas un mot au sujet des changements climatiques sinon qu’au sujet des conférences qui ne mènent à rien malgré l'espoir que tous montrent avant leurs débuts. La télé, c'est pour ceux qui veulent ignorer la réalité sans le savoir. 

Typhon Hayan - Philippines
Je me sens maintenant comme ce témoin qui a vu le train dévaler vers le village de Lac-Mégantic sauf que moi, c'est le train des Changements Climatiques que je vois dévaler la pente de la destinée vers notre petit Village Global. Je comprends que ma perspective me donne une vue plus juste de ce train, de son poids, de sa trajectoire, de sa vitesse et de son moteur à accélération exponentielle. 

Il faut alerter les gens, car ce train n'a plus de freins. Peut-être que tous ensemble et avec un bon plan, que nous pourrions parvenir à le ralentir. Il faut alerter tous les habitants de notre Village Global, leur montrer ce train et leur expliquer ce qui nous attends, quitte à le dessiner...


mardi 5 mai 2015

Quelques événements météo majeurs des derniers mois - Expliqués en détail


J'aime bien parler de science climatique et l'expliquer. Mais la science climatique et la réalité sont les deux faces de la même médaille, qu'on nomme à notre époque Changements Climatiques, ou plus justement Perturbations Climatiques car le climat, après avoir changé, est nettement de plus en plus perturbé.

Pour commencer, il faut savoir que c'est le Réchauffement Global qui est à l'origine des Changements Climatiques ; plus on réchauffe un gaz ou un liquide, plus l'activité s'intensifie. On n'a qu'à faire bouillir de l'eau pour s'en apercevoir. Donc, notre atmosphère, nos mers et océans deviennent de plus en plus actifs, et c'est ce qui dérègle le climat. Nous venons depuis quelques années de passer l'étape des Changements Climatiques pour entrer dans l'ère des Changements Climatiques Abruptes ; donc, ces changements vont s'accentuer. En moyenne, l'incidence des événements météo violents va s'accroître et leurs intensité aussi, sauf en ce qui concerne les cyclones ; on prévoit que ceux-ci seront moins fréquents mais plus violents car la température des océans a beaucoup augmenté, et c'est la chaleur des eaux qui alimentent en énergie ce qu'on nomme ouragan dans l'Atlantique et typhons dans le Pacifique. Le terme cyclone s'applique aux deux.
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Depuis 1980, le nombre de catastrophes naturelles (peut-on encore les qualifier de naturels puisque l'humain en est la cause?) n'a cessé d'augmenter. Aux USA, ce nombre a tout récemment triplé. Globalement, il s'est multiplié par plus de 250% entre 1980 et 2012. Il est à noter qu'inondations et événements météo sont en général liés aux changement climatiques, alors que volcans et tremblements de terre ne le sont pas, sauf à quelques rares exceptions.

À mesure que le niveau des océans montera, plus ces deux dernières catégories seront influencées par la redistribution de la masse des eaux qui fera varier la pression sur la croute terrestre. Aussi, à mesure que la glace fondra sur le Groenland et l'Antarctique, plus ces sols auront tendance à s'élever, soulager qu'ils seront du poids de la glace qui les font enfoncer, Ce relèvement aura aussi comme effet d'ajouter à la hausse du niveaux des eaux en plus de générer des tremblements de terre et d'accroitre les risques de volcans.

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Depuis environ deux années, ceux qui suivent de près l'évolution du climat ont remarqué que les changements climatiques s'accéléraient de plus en plus rapidement (c'est l'accélération qui s'accélère). Qu'est-ce qui accélère le tout? À part bien sur l'inaction de nos décideurs.

- il y a de moins en moins de glace sur l'océan Arctique, le soleil réchauffe donc l'eau au lieu que sa lumière soit réfléchie vers l'espace, ce qui réchauffe davantage l'air et l'eau de l'Arctique et qui accélère davantage les changements climatiques. Ce phénomène est une rétroaction, moins il y a de glace, plus ça se réchauffe et plus ça se réchauffe, moins il y a de glace et ainsi de suite... : voir cet article antérieur pour plus de détails

- Il y a une importante masse d'eau chaude dans le Pacifique nord nommée "Blob".

- Dans le cercle Arctique, le méthane qui s'échappe du pergélisol en surface et celui sous le fond de l'océan Arctique en est aussi une cause. Voir cet article antérieur. et ces deux-ci de Arctic News: Le premier, et le second.

- Les nombreux incendies de forêt qui ajoutent du CO2 à nos émissions en plus de noircir la glace au Groenland, ce qui diminue son albédo et accélère aussi sa fonte, La glace qui fond ajoute aussi du CO2, qui y était piégé, à l'atmosphère.

- Tous les arbres coupés ou autrement détruits ne font plus d'ombre, n'absorbent plus de CO2 mais en émettent, et la surface libre laissée derrière absorbe plus de chaleur émise par le rayonnement solaire et libère aussi du carbone qui y était enfermé.

-  La chaleur accrue en Arctique dérègle le courant Jet qu'on peut se représenter comme un rivière d'air circulant entre 100 km/h et 200 km/h à une altitude généralement comprise entre 7km et 16Km  autour du cercle Arctique.

Il faut savoir que l’Arctique s'est réchauffée d'un bon 5°C alors qu'à l'Équateur la température a à peine augmentée. Plus l'écart de température entre l'Arctique et l'Équateur s'amenuise, plus cela déstabilise le courant Jet, le déstructure et le ralentit. Malgré cela, des pointes de vitesses anormalement élevées approchant les 400 km/h ont été observées, entre autre lorsque par exemple, l'Angleterre a été frappée par de nombreuses et puissantes tempêtes hivernales ces quelques dernières années et d'autres conséquences sur lesquelles  je reviendrai plus loin.
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Une liste non exhaustive d'événements météo récents qui sortent de l'ordinaire.

Ça date de 2013, mais c'est un exemple de la force des tempêtes qui frappent l'Île Britannique régulièrement en hiver depuis quelques années.

La vidéo ci-dessous a été tournée le 10 décembre 2014 à un endroit faisant face à l'Atlantique et à une élévation de 30 mètres au dessus de l'Atlantique. Ce lieu s'appelle  Grind of the Navir, à Eshaness, Shetland, Angleterre. Merci à l'auteur qu'on retrouve sur son canal You Tube.

NOTE: Gare au volume, le niveau sonore est tès élevé.

Ci-dessous, une vidéo en accéléré du "Lake Effect" (Effet du Lac) à Cleveland, Ohio, USA situé sur la rive sud du lac Érié, un des cinq Grand-Lacs près de la frontière Canado-américaine.

Cette tempête à la ligne de démarcation très étroite a littéralement séparé la ville de Cleveland en deux dont une partie a reçu près de 30 cm de neige à un rythme soutenu, et l'autre, pas de neige sinon quelques flocons égarés.   Vidéo :TheWeeShow

  • Le 31 Mars 2015, des vents de 160 km/h qu'on rencontre dans des ouragans fouettent l'Allemagne lorsque qu'une tempête des plus puissantes frappe rarement cette région et encore moins en cette période. Normalement, cela devrait se produire vers la fin de l'été ou peu après. La même tempête a apporté des vents jusqu'à 156 km/h en Angleterre. Cette tempête a aussi frappé la Belgique et la Hollande plutôt sévèrement. Il y a eu quelques morts et des blessés et des dizaines de millions d'Euros de dégâts en plus d'inconvénients majeurs pour un grand nombre de gens ; on pense à immeubles et résidences endommagés par le vent, les arbres renversés, inondations, pannes de réseaux électriques et de communication, de nombreuses autos endommagées, services d'urgence débordés, Bref, c'est la même panoplie de conséquences lors de chaque grosses tempêtes avec quelques variantes selon chaque cas.
  • Le 11 Janvier 2015, il neige à nouveau en Arabie Saoudite, c'est à n'y rien comprendre!
  • Record absolu de chute neige sur Boston pour l'hiver 2014-2015, 2,76 mètres de neige sont tombés.

  • Autre record de chute de neige aussi battu à St John au Nouveau Brunswick près de la côte est Canadienne avec 4,74 mètres de neige reçu. Après certaines tempêtes, des gens ont du creuser des tunnels dans la neige pour sortir de chez eux et d'autres ont du sortir par des fenêtres. Encore là, quelques morts, généralement des personnes qui on pelletés trop de neige, et les autres lors d'accidents routiers. Aussi des blessés et des inconvénients qui ont durée une bonne partie de l'hiver. C'est sans compter les inondations à venir lors de la fonte de toute cette neige...
  •  Pas d'hiver en Alaska...?
  • Le 13 Mars 2015, le Super Typhon Pam de catégorie 5 frappe le Vanuatu. Une république d'une cinquantaine d'îles déjà sévèrement menacée par la hausse du niveau des océans, qui pourtant ne fait que commencer. Ce cyclone avait un diamètre de 630 km avec des vents maximum soutenus de 277 km/h selon la NASA. Il a généré des vagues de 12,1 mètres et une marée de tempête de seulement 60 cm, Pam a laissé tomber environ 22 cm de pluie, ce qui a causé des inondations et bien sur des dommages supplémentaires.
  • Inondation dans le désert d'Atacama ; le désert le plus sec sur Terre. Des décennies de pluie tombent en une journée alors que ce désert reçoit en moyenne seulement de 8mm à 15mm de pluie par année selon les régions, Vidéo ci-dessous courtoisie de RT
     

  • Le froid extrême sur une grande partie du continent nord-américain.

    La masse d'air très froid provenant de l'Arctique est en violet et bleue. J'ai précédemment expliqué que l'air froid est expulsé de l'Arctique parce que de l'air plus chaud et la chaleur qui y apporte les courants marins dus au réchauffement global monte au dessus de l'air froid, et pousse une quantité équivalente d'air froid vers le Sud.
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Comment expliquer ces perturbations météo?

Les tempêtes en Angleterre et dans le nord de l'Europe

Source : Arctic-news. http://arctic-news.blogspot.ca/
Merci à Sam Carana pour ses
enseignement et son soutien
C'est le courant Jet qui circule autour du cercle Arctique (il y a d'autre courant Jet autour du globe) qui génère la majeure partie de la météo dans presque tout l’hémisphère Nord.

On pourrait l'appeler à juste titre  le moteur Météo de l’hémisphère Nord. C'est l'écart moindre des températures entre l'Équateur et le cercle Arctique qui modifie le courant Jet, phénomène qui ne peut que s'accentuer dans le cas présent. C'est la Dre. Jennifer Francis de l'Université de Rutgers au New Jersey qui, avec son équipe, a fait cette découverte.

À cause de cela, le courant Jet a développé de larges oscillations nord-sud et se déchire ici et là au cours du temps pour se ré-assembler et se déchirer ailleurs comme on peut le constater sur l'image ci-haut. De plus, la température des océans a, et continue d'augmenter. Ces deux facteurs expliquent qu'un bon nombre de tempêtes tropicales qui normalement allaient mourir sur le continent américain, ou s'épuisaient rendus vers la Nouvelle Écosse, poursuivent maintenant une trajectoire depuis la Nouvelle Écosse et traversent l'Atlantique propulsé par le courant Jet et se rendent ainsi jusqu'en Angleterre et en Europe du nord pour y causer destruction et inondations d'une intensité hors du commun.

On a peine à s'imaginer l'énergie accumulée (la chaleur dans ce cas) pour produire ces phénomènes qui sont très récents en cette quantité dans notre histoire. Un résumé en Anglais avec photos du terrible hiver 2013-2014 qu'a subi l'Angleterre

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Le "Lake Effect" (Effet de lac)
 
À Cleveland en Ohio, ville située sur la rive du lac Érié,  l'un des cinq Grands Lacs dans cette région ; après un autre été encore anormalement chaud, l'eau des Grands Lacs, était particulièrement chaude. Une masse d'air froid (pas le Vortex Polaire) descend vers le sud, passe au dessus du lac Érié, condense et refroidit cette vapeur d'eau la transformant en nuages lorsque celle-ci gagne de l'altitude. Pendant cette élévation, l'eau devient cristaux de neige qui s'alourdissent rapidement grâce a toute cette vapeur d'eau disponible.
Une fois assez lourd pour que les courant ascendants ne puissent la maintenir en l'air, ils retombent en grande quantité. Le phénomène de l'effet de lac est surprenant par sa rapidité à transformer la vapeur d'en en chute de neige. Cette rapidité s'explique en 2 temps :
  1. La quantité de vapeur d'eau disponible
  2. La vitesse à laquelle se propage la masse d'air froide, vu qu'aucune montagne ou autre obstacle ne ralenti sa vitesse ni ne modifie sa trajectoire dans la région des Grands Lacs, et plus particulièrement dans la zone concernée
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 Les chutes de neige record de Boston et au Nouveau Brunswick

En ce qui concerne les records de chute de neige sur la côte est de l’Amérique du nord entre New York et la Novelle Écosse. Ils sont, à peu de choses près dus au même genre d'effet que décrit ci-haut ; sauf que le Gulf Stream le long de la côte Américano-canadienne dans l'Atlantique en plus de s'être lui aussi réchauffé a substantiellement ralentit. Ce ralentissement est causé par une masse d'eau plus douce et plus froide au centre de l’Atlantique nord. Cette eau provient principalement de la fonte du Groenland. Nous savons tout cela grâce observations satellite et aux plus de 3500 flottes robotisées ARGO Fr dispersées un peu partout dans nos mers et océans. Ainsi plus de vapeur d'eau dans une atmosphère elle aussi plus chaude et pouvant donc contenir plus d'humidité est en majeure partie responsable de ces records.
Ils ont creusé près de 8 mètres de tunnel pour retrouver leu voiture... Ouf!
L'air froid arrive donc du Nord, condense rapidement ce surcroit de vapeur d'eau en nuages et en montant dans l'atmosphère (la chaleur monte toujours) et se transforme rapidement en cristaux de neige et les vents poussent ces nuages vers la côte. Là, ils déversent leur surcharge de neige à un rythme accru lorsque comparé à la moyenne antérieure, surtout si on base cette moyenne avant les années 1980, ou avant que le glace maritime de l'océan Arctique ne se mette à fondre de façon notable ; ou dit autrement, alors que le climat était encore relativement stable.
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Le "Blob" de l'océan Pacifique explique en partie l'absence d'hiver en Alaska

Ce "Blob" d'eau chaude tout au bord de l'Alaska, de la Colombie Britannique au Canada et de quelques états Américain plus au sud. Observé depuis 2013. Le "Blob" mesure environ 1600km X 1600 mm et sa profondeur atteint les 300 mètres. Sa température est de 2,5°C supérieur à la norme et sa cause est due à son incapacité à transférer son surplus de chaleur à l'atmosphère. On dit qu'il devrait s'estomper vers la fin de 2015, mais cela m'apparaît peu probable car nous sommes en plein dans une année El Niño, qui sont toujours plus chaudes. Aussi, sa taille a doublé depuis sa détection en 2013, difficile de comprendre comment il pourrait s'estomper si rapidement. Ses effets se font sentir de quelques façons : hiver anormalement doux en Alaska avec des anomalies de température atteignant parfois +20°C, pluies intenses et inondations au lieu de neige, météo chaotique, des régions de l’Alaska, comme Anchorage, ont reçu beaucoup moins de neige que la moyenne, et la longue course de traineaux à chiens qui traverse l'Alaska d'est en ouest a du revoir son trajet et déplacer son départ 500 km plus au nord et certaines portions ont été recouverte d'un minimum de neige ramassée ailleurs... Cet hiver a été le plus chaud de l'Alaska.
Ce "Blob" a aussi un impact négatif sur la vie aquatique car cette eau est très pauvre en nutriments et la propagation de virus et de bactéries est grandement facilitée par la chaleur accrue, comme c'est toujours le cas. La faune et la flore océanique et terrestre peinent à s'adapter et survivre à cet excès de chaleur. Les éleveurs de moules de la Colombie Britannique enregistrent des pertes de production allant jusqu'à 95%.
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 Neige en Arabie Saoudite

 Je n'ai pas trouvé de rapport officiel expliquant ce phénomène, mais ce que je sais de la Physique du climat suffit amplement, mais seulement après avoir jeter un coup d'oeil sur une carte pour situer correctement l'Arabie Saoudite.

Pour mieux s'orienter, retournons au Nord et à la base de la Physique. C'est bien connu, l'air chaud monte. En sachant que le pôle Nord est le point le plus élevé dans notre hémisphère, l'air chauffé à l'équateur à tendance à se rendre vers le Nord. Cet air monte en tournant entrainée par la rotation de terre : c'est l'effet Coriolis. C'est parce que cet air chaud, qui est en plus surchauffé par le réchauffement global a lentement envahi le cercle Arctique et a commencé à y faire fondre la glace. Quelques années plus tard, l'eau elle aussi réchauffée par le même réchauffement global y est arrivé par les grands courants marins. Cet article précédent explique plus en profondeur ce qui est advenu à la glace maritime en Arctique.

Donc l'air plus chaud qui arrive en Arctique doit bien prendre sa place. Vu qu'elle est au dessus de l'air froid, elle pèse dessus et l'expulse au Sud comme la pâte à dent se son tube. Depuis le pôle Nord, le Sud est la seule direction vers laquelle on puisse aller. Cet air froid donc se propage vers le Sud, et dans ce cas-ci, vers l’Espagne et la Méditerrané. La Méditerrané étant évidemment elle aussi affecté par le réchauffement global est plus chaude et s’évapore plus rapidement.

Et comme partout ailleurs, lorsque l'air froid rencontre de la vapeur en quantité suffisante, cela fait des nuages, et si cet air est sous le point de congélation, des cristaux de neige se forment et ils doivent bien retomber lorsque le tout devient trop lourd pour être supporté par les courants ascensionnels. La neige est non seulement retombée en Arabie Saoudite car  l'Espagne et plusieurs endroits au Moyen Orient ont reçu des chutes de neige et/ou de grêle. En certains endroits, ce sont des trombes de pluie qui sont tombées ces quelques derniers hivers et cela a causé des inondations parfois catastrophiques, mais l'origine du phénomène est généralement le même : masse d'air plus froid qui passe au dessus de la Méditerranée qui condense en nuages l'humidité venant de l'évaporation, excessive à notre époque.
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Inondation dans le désert d'Atacama au Chili

Un événement rare comme celui-ci signifie que non seulement l'atmosphère était incroyablement différente de la normale, mais qu'une série d'événements étranges se sont enchainés l'un à l'autre pour créer cette tragique inondation.

 Et voici les conditions extraordinaires qui ont causé cette catastrophe.


La dépression "L" a été coincée entre les quatre zones de haute pression. De l'eau du Pacifique, rapidement réchauffée par une météo exceptionnellement chaude dans la région s'est évidemment évaporée et cet air humide s'est glissée vers la dépression (dépression = effet de succion) occasionnant ainsi la pluie intense responsable de l'inondation. Dans la vallée étroite, le sol désertique s'est transformé en coulée de boue dévalant à grande vitesse.

Note : une seconde inondation s'est produite moins d'un mois après celle-ci. Deux événements similaires et très exceptionnels en moins d'un mois, c'est plus qu'exceptionnel. Le premier est survenue le 25 Mars 2015 et le second le 6 Avril.


Possible que El Niño ait favorisé ce phénomène.
Voyez la bande rouge d'eau très chaude qui s'étend sur presque toute la largeur de l'océan Pacifique pour atteindre la côte Chilienne.

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Le Super-Typhon Pam

Pam a fait des dégâts importants à presque toutes les infrastructures : réseau routier, de communication, électrique, d'aqueduc et d'eaux usées. Pam a aussi détruit ou sévèrement endommagé une grande partie des bâtiments, mais surtout des résidences sur son passage en faisant aussi de nombreuses victimes et nombre de blessés en plus d'un très grand nombre de sans abri, sans nourriture et sans eau et sans médicaments. Ce qui nous permet de juger que l'aide humanitaire, souvent internationale, est urgente et essentielle lors toutes catastrophes naturelles.

La forme des îles et des fonds marins environnant ont diminués la hauteur de la marée de tempête et atténué son impact, contrairement à ce qui s'est produit avec Sandy (1000 km de diamètre) quand cet ouragan a frappé New York en 2012 alors que la marée de tempête s'est engouffré dans l'entonnoir que forme la côte a cet endroit, ce qui a fait monter son niveau de quelques mètres, de plus cela s'est produit alors que la marée était haute.

Note: je viens juste d'apprendre (3 mai 2015) études à l'appui, que la puissance des ouragans (dans l'Atlantique) a plus que doublé au cours des 30 dernières années. Il y en a moins de catégorie 1, et 2 mais ceux qu'il y a sont de catégorie 3, 4, et 5. Il apparaît que la même chose se produise avec le typhons dans le Pacifique, car ce sont les mêmes conditions générales qui prédominent. : c'est à dire réchauffement des eaux et de l'atmosphère de cause humaine, dont nos émissions de CO2 est la part la plus important.
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 Le froid persistant sur la partie est du continent américain.


Le flux zonal en rouge représente la trajectoire normale du courant Jet ; la ligne ambrée, sa trajectoire depuis quelques années, c'est à dire modifiée par le réchauffement global lorsque ce dernier s'est mis a accéléré sérieusement le réchauffement de l'Arctique vers 2008. C'est le flux méridional qui dérègle principalement la météo dans l'hémisphère Nord.

Aussi, les vagues nord/sud du courant Jet (vagues de Rossby) déformé font du surplace, ou du blocage en terme météo. C'est entre autres ce qui fait que le froid a persisté sur l'Est de l'Amérique jusqu’au Sud pendant tout l'hiver, et c'est aussi ce qui a fait que l'ouest n'a pas eu d'hiver. En fait, c'est qui explique toutes les météos qui ont tendance à s'incruster tout autour de l'hémisphère Nord et même les tempêtes qui ont balayés l'Angleterre à répétition au cours des derniers hivers. 

À titre d'exemple dans l'ouest Canadien, Calgary a eu des températures au dessus, ou près de 0°C après le début du mois de Janvier et tout le reste de l'hiver en plus de recevoir très peu de neige. On y craint, là aussi, des incendies de forêt si le manque de précipitation se poursuit, et cela aussi est du au blocage résilient du courant Jet.

La vidéo de droite montre ce qui s'est produit en Amérique du Nord cet hiver. Une autre courtoisie faite par Sam Carana pour http://arctic-news.blogspot.ca/








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La grêle : une dernière mais importante description.

J'ai récemment vu des nouvelles d’événements météo majeurs impliquant la grêle, et souvent en quantités très rarement observées. Par exemple, le 25 Avril 2015, Sydney en Australie a reçu 50 cm de grêle!!! Sept bâtiments industriels se sont écroulés, les rues se sont transformées in rivière. Pour avoir une idée de lampleur de ce désastre, vous n'avez qu'à jeter un coup d'oeil aux photos de cet article.

Comment se forme la grêle?

La grêle se forme dans les cellules orageuses, Ces cellules comme on le voit sur le graphique de droite courtoisie de la NOAA. atteignent des altitudes très élevées, plus de 15 000 mètres. La haut, l'air se maintient à une température de -50°C ou plus froide encore.

Si les cumulus, nuages qui sont la cause des pires orages et des tornades montent si haut, c'est encore selon le principe de base que la chaleur monte toujours. Mais dans ces nuages, elle monte très vite, si vite qu'elle propulse de l'air plus froid, situé en altitude, très haut.

En montant, ces courants ascendants  font aussi monter les gouttes de pluies vers le sommet du nuage. Pendant qu'elles montent, ces gouttes de pluie deviennent glace, et plus les courants ascensionnels sont puissant, plus les cristaux de glace grossissent en amassant plus d'eau à mesure qu'elles montent ou restent suspendues. Pour produire des grêlons de la grosseur d'une orange, les courant ascendant boivent  atteindre une vitesse de 200 k/h et plus de 250 km/h pour ceux de la grosseur d'un pamplemousse. Ce n'est que lorsque le poids des grêlons est suffisant pour contrer la force des courants d'air qui montent que ceux-ci redescendent. En cas de grêle ou d'avertissement de grêle, mettez-vous à l'abri et restez-y jusqu'à ce que tout danger soit écarté. La grêle peut subitement grossir sans avertissement et peut blesser ou tuer. Les grêlons tombent à une vitesse de 200 km/h

On parle d'air qui monte à grande vitesse dans les gros cumulus... Imaginez un avion pris là dedans ; ce n'est pas étonnant que même les avions de ligne évitent les orages.
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En conclusion

J'espère que vous aurez trouvé cet article intéressant malgré sa longueur. Mon but principal était de vous partager ma passion pour ce sujet tout en vous expliquant les principes de bases très simples de ces phénomènes. Assez simple en fait pour qu'un enfant puisse les comprendre. Donc, si vous connaissez des enfants ou si vous en avez, c'est le genre de chose qu'ils peuvent lire et comprendre. Le savoir, ça se partage :-)

Mon prochain article portera sur le méthane, ce très puissant gaz à effet de serre qui inquiète plusieurs personnes, dont un grand nombre de climatologistes et autres scientifiques qui suivent de près tout ce qui concerne le climat.

Merci de m'avoir lu et partagé partout sur l'Internet