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dimanche 21 février 2016

(Des Signes de Catastrophes à Venir) Pas d'Hiver en Arctique pour 2016 et Janvier 2016 Le Mois le Plus Chaud Depuis 1880


Ceci est une traduction/adaptation de l'article "No Winter For the Arctic in 2016 — NASA Marks Hottest January Ever Recorded" parue sur robertscribbler.com

D'abord, je m'excuse pour mon absence prolongée. J'espère gagné en régularité au fil des prochaines semaines, et en qualité aussi.

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     Les scientifiques sont atterrés, et nous devrions l'être nous aussi
Lien externe vers cet article
en Anglais

La Terre est accablée de chaleur. On le voit très bien avec les écarts de température élevées qu'on observe en Arctique depuis quelques mois et qui sont de loin sans aucun précédent... C'est étrange et angoissant
[NDT :Étrange car une hausse si rapide n'était pas prévue par la grande majorité des climatologistes qui se fient à des modèles numérique qu'on sait incomplet et qu'on ne sait au juste comment compléter pour rendre plus réaliste, mais le savoir progresse.
Il progressera moins en Australie, continent durement touché par les changements climatiques. Le Gvt. Australien, sous la pression du lobby du charbon, licencie 110 climatologistes. Lien externe en Anglais .]

Je dirais, selon mon point de vue, que l'hiver est en voie de disparition. Ce à quoi on assiste ces temps-ci, c'est le début de la fin de l'hiver tel que nous le connaissons, voire connaissions pour les plus âgés...
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     Le mois de janvier, le plus chaud mois depuis 1880 Mais en Arctique, c'est totalement insensé

Peu importe qui observe l'Arctique : scientifiques, environnementalistes. spécialistes des dangers émergents (guerres, épidémies, mouvement géologiques, etc.), les passionnés de météo et/ou de climat jusqu'aux habitants de ces régions déstabilisés de bien des façons par par l'état du climat qui y change si rapidement qu'on dit que c'est exceptionnellement exceptionnel lien externe en Anglais.

Nous sommes, nous devrions tous, être très préoccupés par la situation qui s'y développe. Les émissions de CO2 produites par nos activités industrielles et notre mode de consommation se chiffrent aujourd'hui à 405 paries par millions dans notre atmosphère
(sans oublier les autres gaz à effet de serre que nous émettons : CH4, CFC, N2O)ce qui donne nviron 500ppm en équivalent CO2e, moyenne pondérée qui inclue les autres GES) forcent notre planète à se réchauffer très rapidement et amplifie le réchauffement de l'Arctique ; l'un des pires endroits où cela pourrait se produire. 
Article antérieur qui explique les GES et leur mécanisme


[NDT : Pourquoi l'Arctique se réchauffe-t-il si vite? Simple physique : l'air chaud monte et l'air froid descend et aussi, parce que du méthane s'échappe de l'Arctique et son effet de serre se concentre d'abord sur l'Arctique.]
Article antérieur : Le méthane, l'Arme fatale des changements climatiques
Non seulement janvier 2016 est-il le mois le plus chaud jamais observé dans des 136 années de données météo globales qu'on retrouve à la NASA. Lien externe en Anglais.
Non seulement janvier a-t-il atteint le plus grand écart par rapport à la moyenne pour un seul mois, soit 1,13°C au dessus de la moyenne du 20e siècle établie par la NASA ; mais janvier 2016 s'établit à +1,38°C (à seulement 0,12°C de la limite dangereuse basée sur la moyenne de 1880, de 1,5°C établie lors de la COP21 en décembre dernier!!!)

[NDT: Il faut ajouter 0,2C si on veut comparer avec le véritable début de l'ère industriel, l'an 1750.] 
     Nous sommes donc à +1,58°C de réchauffement global moyen depuis le début de notre ère industrielle!!!

 
Cette carte des anomalies globales de température de la NASA qu'amplifie El Nino (lui même amplifié par le réchauffement global) suggère que la chaleur s'est déplacée vers le Nord jusque dans l'Arctique en passant au travers le courant Jet polaire fortement affaibli (article antérieur sur le courant Jet), autre conséquence du réchauffement global depuis les continents américain et européen.
Source de l'image : NASA GISS.
Bien que dans l'ensemble, et ce malgré la chaleur dominante d'El Niño dans les zones tropicales, les écarts extrêmes se retrouvent en Arctique, comme on ne peut manquer de la remarquer sur la carte. Là, en Arctique, où le pergélisol dégèle en émettant un fort supplément de gaz à effet de serre (CO2 et méthane) dans le Grand-nord Canadien, en Sibérie, dans le nord du Groenland. En bref, partout  dans le cercle arctique au nord du 70e parallèle, les températures ont étés en moyenne de 4°C à 13°C au dessus des normales pourt out le mois de janvier 2016. Tout cela sans soleil car le soleil ne se lève pas sur l'Arctique en hiver.

[NDT : depuis 1981 en moyenne globale, la Terre n'a pas connu un seul mois sous les températures normales moyennes d'avant ; vous être nés quand?]
[NDT : Revoici la même carte, mais basée sur la moyenne des température de 1880. 1880, c'est l'année de référence utilisée par le GIEC pour mesurer la cible de la limite sécuritaire aux réchauffement global qui a été revue à la baisse de 2°C à 1,5°C lors de la COP21 récemment tenue à Paris.]


On remarque sur l'échelle que le maximum est passé de 12,9°C à 18,3°C!

Plus on se rapproche du pôle Nord, plus les anomalies de température sont élevées. Au Nord de la ligne du 80e parallèle, les moyennes de température sont de +7,4°C par rapport à la moyenne (celle de 1951 à 1980 et non celle de 1880).
Pour janvier et février 2016, la région au nord du 80e parallèle, les températures les plus chaudes jamais enregistrées. Les températures se sont maintenues entre -15°C et -25°C, des températures comme
celles qu'on devrait typiquement observé vers la fin d'avril, soit dans trois mois... Image : NOAA.
 [ NDT : Même si la moyenne de réchauffement globale s'établit actuellement à 1,38°C par rapport à 1880, l'Arctique s'est réchauffée, sur une base annuelle, de 5°C à 9°C, certaines régions y étant nettement plus sensibles au réchauffement.]

Pour ce qui est de l'hiver 2016 en particulier, il semble quasi-certain à ce moment que l'Arctique ne connaisse aucune de ses conditions météo typiques hivernales. Selon la NOAA, la première moitié de février 2016 a connu ces records de température partitionnant normalement au printemps. Les régions les plus froides de l’Hémisphère nord n'ont pas connu d'hiver en 2016. C'est comme si la folle tempête qui s'est abattue sur L'Arctique en décembre dernier avait limité les thermomètres à ne montrer que des températures très printanières.
Lien externe et en Anglais vers Arctic-news au sujet de la formidable tempête de décembre 2015.


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     El Niño s'est connecté une voie directe au pôle Nord

Pourquoi tout cela est il si mauvais augure? 


Ce serait déjà plutôt terrible si toute cette chaleur n'affectait que la hausse des océans en accélérant la fonte du Groenland, de millimètres en centimètres puis en mètres... Article antérieur sur la montée du niveau des océans  Ce serait tout aussi terrible si cela n'affecterait que l’albédo rendant l'Arctique sombre au lieu de blanc et lui donnant ainsi la capacité d'absorber de plus en plus de chaleur.
La différence est marquée et mes récentes lectures de Janvier 2016 m'affirment que la réflectivité (albédo) de l'océan Arctique serait finalement de moins de 3% (et non 6% comme sur l'image)
selon la Dre. Jennifer Francis et son équipe.
[ NDT : Si vous voulez en savoir plus, consulter cet autre article antérieur, L'océan Arctique et l'importance majeure de sa glace maritime  
Autre note très importante : en avril 2015, le réchauffement global moyen atteignait 0.9°C. Même pas un an plus tard et nous en sommes à 1,38°C!!!. À ce rythme, 2°C arrivera pour ou vers l'an 2020 ou 2025 au maximum et sera très rapidement dépassé.]

Comme déjà expliqué ailleurs dans ce blogue, le dégel du pergélisol produit du méthane et/ou du CO2 selon l’oxygène gazeux disponible dans le milieu ; la production de ces gaz est attribuée aux microbes qui décomposent la matière organique dans le pergélisol lorsque celui-ci dégèle et cela représente un risque presqu'impossible à appréhender. Cela aggraverait grandement la déjà très dangereuse situation dans laquelle on s'est mise avec nos propres émissions de gaz à effet de serre (aussi connus sous l'abréviation GES), en injectant jusqu'à 1,300 milliards de tonnes métriques (en CO2 et équivalent méthane) dont au moins la moitié se retrouverait en peu de temps dans notre atmosphère. Lien externe en Anglais.

Ce qui serait (sera) tout aussi terrible de conséquences quand toute cette chaleur en Arctique altérera davantage le courant Jet circumpolaire. Voire cette excellent simulation sur les modifications que le réchauffement climatique a causé au courant Jet circumpolaire.

Un autre article à consulter parue ici, sur le Climatoblogue : Alerte : Le Courant Jet se Disloque


7 février 2016. Des ondulations Nord-Sud de très forte amplitude du courant Jet, On voit une de ces ondulations  descendre très profondément sur l'ouest de l'Amérique du nord et une autre sur l'Europe, ce qui amène la chaleur des basses latitudes jusqu'en Arctique. Au fur et à mesure que l'amplification polaire (expression qui signifie que les pôles, et plus particulièrement le pôle Nord), se réchauffent plus vite que la moyenne globale et qui s'est accélérée vers de nouveaux extrêmes pendant décembre et janvier. Il devient évident qu'un des anciens rôles d'El Niño, celui de renforcer le courant Jet circumpolaire s'est
carrément inversé. Image Earth Nullschool



Tristement, tous ces événements ne sont pas théoriques, ce  sont des observations. La couverture de glace sur l'Arctique bat en retraite à un rythme sans précédent lui aussi comme on peut le voir sur l'image ci-dessous, courtoisie de Sam Carana, tiré de son article en Anglais sur Arctic-news.


Mais, que se passerait-il si l'accumulation de toute cette chaleur en Arctique, causée principalement par notre surconsommation de combustibles fossiles avait d'autres effets? Que se passerait-il si cette masse d'eau surchauffée qui est la base, les pieds, de ce monstrueux géant qu'est El Niño pouvait transférer toute sa chaleur équatoriale vers l'Arctique? Que se passerait-il si le courant Jet circumpolaire devenait si faible,  que même un puissant El Niño ne pourrait plus l'accéléré (en accroissant le différentiel de température entre l'équateur et le pôle Nord, le courant Jet devrait être accéléré). Que se passerait-il si les fortes ondulations Nord-Sud du courant Jet (on parle toujours du même), exceptionnellement anormales elles aussi, se propageaient jusqu'au coeur de l'Arctique et y amèneraient encore plus de chaleur alors que notre globe est déjà à son plus chaud depuis au moins un demi-million d'années? (Et que le réchauffement actuel se produit au moins dix fois (et parfois 100) plus rapidement que tous ceux que nous avons analysés.) En cette période de changement climatiques abruptes, en cet instant géologique, la chaleur et l'humidité de l'océan Pacifique ont atteint des sommets insoupçonnés sous les effets combinés du réchauffement climatique et de ce monstrueux El Niño.
[NDT : Et nous sommes vraisemblablement  acculés car tout recul semble impossible, enfin, pas dans les délais nécessaires selon plusieurs scientifiques (Climatologistes, Biologistes, Botanistes, Physiciens etc.) Il faut se débattre très fort et maintenant pour éviter le pire ; et le pire est bien pire que vous pourriez l'imaginer. (Demandez-le moi si vous voulez vraiment le savoir, encore plus si vous êtes de La Presse ou du Le Devoir.)


Que se passerait-il si l'extrême chaleur de l'équateur pouvait passer directement au pôle Nord?

Ce que nous verrions serait une accélération vers les (extrêmes encore) dangers de l'Arctique décrit plus haut ; ce que nous verrions, ce serait un couplage de  l'amplification Arctique avec le maximum de la variabilité naturelle qu'est El Niño. En ce qui concerne le non-hiver actuel dans l’Arctique, nous venons de l’expérimenter pour la première fois, certainement pas la dernière ; ni restera-t-elle ni la plus chaude bien longtemps dans les records...

(Les dangers de l'Arctique : Selon le paléoclimatologiste Paul Beckwith de l'université d’Ottawa, on pourrait voir la température moyenne globale grimper (très rapidement)  jusqu'à +9°C et possiblement jusqu'à cinq fois plus en Arctique.)


Les scientifiques sont atterrés, normal qu'ils le soient. Nous devrions tous être atterrés.
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En complément, une entrevue avec la Dre. Jennifer Francis, une sommité sur le courant Jet. C'est en Anglais.

     Pour avoir les sous-titres en Français, il vous faut
1- Clic sur le bouton CC
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (La traduction est imparfaite)
NB. Il m'arrive de devoir mettre sur pause pour avoir le temps de lire/comprendre la traduction automatisée qui n'est pas très exacte.


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De la part du Climatoblogue, moi.
En terminant, j'aimerais bien vous proposer des solutions... mais à part de vous conseiller fortement de devenir principalement végétarien, d'acheter localement, de réduire votre consommation en énergie (même une lampe électrique produit de la chaleur qui ne peut plus s'échapper de notre atmosphère à cause des gaz à effet de serre que nous y avons, inconsciemment jusqu'à ce jour, accumulés), il reste à convaincre votre entourage, faire des pressions sociales et/ou politiques.
Mais ça, c'est seulement si la Vie vous intéresse...

Une solution bien temporaire serait d'envoyer dans la stratosphère des particules fines pour imiter l'effet des volcans et procurer ainsi un refroidissement en diminuant la quantités de lumière solaire frappant la Terre, mais cela n'est pas directement rentable économiquement, c'est une dépense que l'Humanité devra se payer d'une façon ou d'une autres.
Retirer du carbone de l'atmosphère ne ferait rien pour réduire l'acidification des océans ; un péril d'extinction massive à lui seul,  et en plus aucune technologie n'est encore développée même si le GIEC la propose dans ses scénarios RPC, et ce ne serait encore qu'une dépense puisqu'il faudrait, d'une façon ou d'une autre enfouir tout ce foutu CO2 profondément dans le sol une fois extrait ; un défi d’ingénierie nécessitant plus de ressources que l'agriculture mondiale ou l'extraction minière mondiale et qui ne générerait aucun profit ; impossible à envisager dans l'économie actuelle.
Donc, je n'ai pas de solution miracle à vous proposer, mais faites quand même votre maximum pour limiter vos émissions de gaz à effet de serre. La Vie, et même possiblement la vôtre en dépend! Les changements climatiques ne peuvent que continuer à s'amplifier, à s'accélérer et causer le pire que vous puissiez imaginer. Mes centaines d'heures d'écoute et de lecture par des scientifiques m'en ont fermement convaincu.

À votre demande, je peux vous diriger vers ces conférences sur vidéo et ces écrits. Il y a déjà pas mal d'information sur le Climatoblogue, mais il y en a beaucoup plus ailleurs et c'est presqu'exclusivement en Anglais.
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Comme à l'habitude, je vous demande de bien vouloir partager cet article avec votre public G+ et sur les autres réseaux sociaux évidemment. La donne est simple, j'écris et vous partagez :-)

     Merci pour votre intérêt et pour votre aimable coopération.

jeudi 16 juillet 2015

Une Autre Très Mauvaise Nouvelle Climatique — Nous Sommes Déjà à Mi-Chemin du 2°C de la Limite au Réchauffement Global


Traduction/adaptation de l'article "Halfway to 2 C — According to NASA, We Just Blew Past an Ominous Milestone" parue ici: https://robertscribbler.wordpress.com/2015/07/16/halfway-to-2-c-according-to-nasa-we-just-blew-past-an-ominous-milestone/

Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.
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      2°C

     C'est la limite au réchauffement depuis le début de l'ère industrielle (1880) que le GIEC dit que nous ne devrions pas dépasser afin de prévenir les pires conséquences du réchauffement causés par notre civilisation alimentée aux combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz). On dit de cette limite de 2°C que c'est la limite sécuritaire, pourtant, rien n'est sécuritaire à cette limite (plusieurs scientifiques disent que 2°C est une garantie de cataclysme planétaire à plus ou moins long terme) et que nous devrions vraiment limiter le réchauffement à 1,5°C au maximum.

J'écoute une entrevue du Professeur Peter Wadhams, un expert du réchauffement de l'Arctique et de ses conséquences (https://www.youtube.com/watch?v=8xdOTyGQOso) qui dit que la limite de 2°C est une utopie et qu'en 2100, la planète se sera réchauffée de 4°C ou 5°C, surtout à cause de la fonte des glaces sur l'océan Arctique (voir cet article antérieur). Il dit aussi que la fonte du Groenland à elle seule va apporter au moins 5 mètres de hausse au niveau des océans. Plusieurs abondent dans son sens.

     1°C

C'est la quantité de réchauffement global atteinte depuis le début de l'ère industrielle au cours de la première moitié de l'année 2015 selon les dernières données de la NASA. En d'autres mots, les températures des premiers six mois de 2015 ont entrouvert la porte aux pires monstres climatiques en réserve...

Un bombardier de lutte aux feux de forêt Canadair CL 415 en plein travail sur un des 5105 feux de forêt au Canada en 2015, à la suite d'intenses vagues de chaleur et de longues périodes sans pluie. (Source inconnue)
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Selon le GISS de la NASA, juin 2015 égalait le record du mois de juin le plus chaud, celui de 1998, depuis les 135 années d'enregistrement des données climatiques mondiale, soit depuis 1880 et selon la moyenne du 20e siècle calculé par la NASA.
  • juin a été + 0,71°C au dessus de la moyenne
  • mai à + + 0,73°C (le 4e mois de mai le plus chaud)
  • avril à 0,71C (a égalé le 3e avril le plus chaud)
  • mars à + 0,91°C (le 2e plus chaud)
  • février à + 0,89°C (le plus chaud des février)
  • et janvier à + 0,81°C (le 2e janvier le plus chaud)

La  moyenne combinée de ces six premiers mois de 2015 est de 0,80°C supérieure à la moyenne du 20e siècle. Ça, c'est une incroyable quantité d'excès de chaleur — +0.18°C au dessus du niveau de 1998 (le dernier El Niño) et de + 0,05°C au dessus de 2014, l'année la plus chaude jamais enregistrée.

Mais le plus important, c'est la première fois qu'on se maintient à 1°C au dessus du niveau de 1880. Une mesure de mauvais présage à mi-chemin de la limite catastrophique du 2°C (proposée par des économistes) du GIEC, mais qui inquiète grandement la presque majorité des scientifiques qui travaillent sur le climat et la biodiversité. Nous devrions à tout prix éviter cette limite, mais est-il déjà trop tard?

     Juin montre déjà des signes de pattern de températures d'El Niño.
Anomalies de températures pour le record de chaleur de juin 2015
Source : GISS  NASA

En regardant cette carte des anomalies de température, nous voyons de larges zones de +2 à +4°C au dessus des moyennes qui s"étendent sur tout l’hémisphère Nord vers le pôle Nord. La première des ces zones se propage depuis l'Asie Occidentale (Ouest). Elle couvre la majorité de la région de la mer Caspienne vers le Nord, cette région montre deux zones d'anomalies de chaleur intense allant jusqu'à +4,7°C. La deuxième de ces zones découle du El Niño qui est en plein développement dans l'Est du Pacifique, passe au dessus du "Blob" (amas) d'eau chaude dans le Nord-Est du Pacifique, envahi l'Alaska et le Pacifique Nord-Ouest et pénètre dans les mers de Beaufort et des Tchouktches. Cette zone révèle aussi de larges étendues avec des températures de +2 à +4°C au dessus des moyennes.

Dans l'ensemble, la majeure partie de notre planète a montré des températures au dessus des moyennes avec seulement une zone tout juste au Sud du Groenland, une autre petite zone un peu à l'Ouest du "Blob" qui est situé tout près de l'Alaska (voir cet article sur le "Blob") ainsi qu'une zone un peu plus froide sur la partie Ouest de l’Antarctique.
Les anomalies zonales ont commencé à montrer la signature d'El Niño en juin. Noter que le gain de la chaleur équatoriale est presque égal à celui de l'hémisphère Nord.
Source : GISS  NASA
La planète est en voie de transition vers les conditions climatiques d'El Niño et nous devrions nous attendre à observer un réchauffement relatif dans la zone équatoriale et d'un léger refroidissement aux pôles. Durant le moi de juin, nous avons remarqué que l'équateur s'était réchauffé d'une anomalie substantielle de +1,2°C. L'Antactique (-90 à -60 sur le graphique) a suivi le pattern El Niño et s'est refroidi de -0,4 à -1,2°C alors qu'en Arctique (60 à 90 sur le graphique), la température s'est réchauffée de +0,9 à +1,4°C... Il est probable que l'Arctique se soit réchauffée à cause des gaz à effet de serre, CO2 et méthane qui s'y concentrent à cause des émissions de la toundra qui dégèle et du méthane s'échappant aussi du fond marin. C'est à suivre...

En fin de compte, tout autour du globe depuis la latitude 50 et allant vers le Nord, les températures ont été largement au dessus de la moyenne dans la mesure zonale. Un signal clair et puissant de chaleur pour juin 2015.
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     Avec El Niño qui continue à gagner en force, on doit s'attendre à encore plus de chaleur

Avec les six premiers mois de 2015 derrière nous et El Niño qui continue d'amasser de l'énergie (chaleur) dans le Pacifique, il apparaît quasi certain que 2015 sera une autre année record de chaleur. Aussi, encore plus de réchauffement devrait être au rendez-vous.

L'El Niño en développement semble être passablement sur la même voie que celui de 1997-1998 en ce qui a trait au timing et à l'intensité probable. En se basant sur ces rudimentaires similitudes, nous sommes à peu près sur la même tendance, climatologiquement parlant, qu'en juillet 1997. Durant l'El Niño1997-1998, les températures globales n'ont pas vraiment commencé à grimper significativement avant l'automne 1997 jusqu'à l'été 1998. En se basant sur cette présomption, si le transfert de chaleur de l'océan vers l'atmosphère pour l'El Niño actuel se poursuit, on doit s'attendre à des températures (et des événements météo) encore plus extrêmes qu'actuellement à l'automne et se poursuivant pour les une ou deux premières saisons de 2016.
Les simulations faites par la NOAA projettent des résultats plutôt extrêmes. Si nous voyons des niveaux de températures aussi élevées dans le centre du Pacifique, les records de températures de 2014 et des six premiers mois de 2015 seront laissés loin derrière. Source : NOAA CPC

En regardant les prévisions pour juillet, il y a un genre d'avertissement ; ce mois est typiquement plus frais globalement car le forçage des gaz à effet de serre est moindre. Cela est du au fait que les gaz à effet de serre sont concentrés dans l'hémisphère Nord et ces gaz à effet de serre sont plus efficaces à piéger la chaleur pendant la nuit et durant l'hiver. Ainsi, on pourrait observer une légère baisse des des températures en juillet légèrement sous le seuil de celles de juin. Mais si cet El Niño s'en mêle comme les modèles le prédisent, il est probable qu'on verra d'autres records de chaleur tomber et cela fera monter les températures vers des limites dangereuses pour toute la période depuis août 2015 jusqu'au printemps 2016.

Souhaitons, car c'est tout ce qu'on peut faire, qu'on ne se rapprochera pas trop de la limite de 2°C. Ça devient vraiment effarant ce qui se passe...

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Il y a 18 mois, quand j'ai commencé à suivre de près les changements climatiques, le réchauffement global s'établissait  à 0,85°C.
Si la tendance actuelle se maintient (à moins qu'elle n'accélère comme d’habitude) à 0,3°C à chaque trois ans, nous aurons atteint la limite de 2°C dans dix à douze ans ouvrant toute grande la porte à ce qu'il y a de pire pour la Vie sur Terre.
Il faut appliquer ce plan le plus rapidement possible et mettre en place des mesures de Géoingénierie des que possible.

jeudi 18 juin 2015

Pas de Pause — La Température va Grimper Rapidement

Article original "Pause? What a Joke. The Reality is Global Temperatures are Skyrocketing." paru sur : https://robertscribbler.wordpress.com/2015/06/15/pause-what-a-joke-the-reality-is-global-temperatures-are-skyrocketing/
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.

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Aujourd'hui, la NASA annonce que les cinq premiers mois de 2015 sont les plus chauds jamais enregistrés pour cette même période au cours des années, et ce par une marge très significative.

Selon la division GISS (Goddard Institute for Space Studies) de la NASA, le mois de Mai 2015 a été de 0,71°C plus chaud que la moyenne du 20ième siècle. Cela égale 2012 pour le deuxième mois de Mai le plus chaud depuis 1880, année où on a commencé officiellement à tenir des registres sur les températures.


Mais ce qui sort vraiment de l'ordinaire, c'est qu'une fois qu'on fait la moyenne ; Janvier (+0,75°C) Février (+0,82°C) Mars (+0,84°C) Avril (+0,71°C) et Mai à (0,71°C), les cinq premiers mois de l'année sont 0,766C plus chaud que la ligne de base (moyenne) du 20e siècle. C'est environ 0,96°C plus chaud que les valeurs de 1880. Nous approchons rapidement du seuil de 1°C et des impacts climatiques encore plus dangereux que cela représente. 


[NDT : Plusieurs climatologues et physiciens voulaient que le GIEC pose la limite du réchauffement global à 1°C et non à 2°C. Cela n'a pas été annoncé sur le site du GIEC mais apparemment, la limite serait tombée à 1,5°C il y a moins de deux semaines (voir cette vidéo) suite à des discussions avec les pays pauvres. Cependant, un effort international immense (et très peu probable) serait nécessaire pour maintenir sous cette limite. Ce n'est pas moi qui le dit.]

 Graphique de NASA GISS avec une étoile ajoutée pour marquer le
réchauffement des 5 premier mois de 2015 (See also here.)

Si 2015 devait se maintenir sur cette trajectoire, la mesure finale serait où se trouve l'étoile rouge sur l'image ci-haut. Avec la première moitié de Juin montrant de +0,7°C à +0,85° au-dessus de la moyenne du 20e siècle et un El Niño qui gagne en puissance dans l'océan Pacifique sur l'équateur, il apparaît fort probable, et il est même presque certain que le réchauffement de l'atmosphère pourrait maintenir la tendance actuelle et même la dépasser d'ici la fin de l'année.
La NOAA (National Oceanographic and Atmospheric Agency) a récemment démontré que le réchauffement avait gardé son rythme ; qu'il n'y avait pas eu de ralentissement dans le réchauffement global entre 1998 jusque vers 2013 comme on le croyait. Voir cet article antérieur sur le Climatoblogue. Car si on compare les nouvelles données, +0,76° est 0,15°C plus chaud que 1998, l'année du super El Niño, cela efface le ralentissement qu'on croyait voir avant la récente étude.

Ce ralentissement présumé a longtemps servi de cheval de bataille aux groupuscules (et trolls) financés par l'industrie des combustibles fossiles (notamment par les 2 frères Koch) qui dénient les changements climatiques. Ils clamaient que l'effet réchauffant des gaz à effet de serre était en pause ou même que le réchauffement n'était pas causé par les gaz à effet de serre et toutes sortes d'autres conn... choses.
 

Ils prétendaient aussi que le climat était beaucoup moins sensible que le consensus de 3 ECS et 6 ESS (qui dit à la base qu'à chaque fois qu'on double la quantité de CO2 dans l'atmosphère, que la température monte de 3°C à court terme et de 6°C après plusieurs siècles (selon le taux de 280 ppm de CO2 avant l'ère industrielle). Cette prétention a été elle aussi démontrée fausse dans cet excellent rapport publié plus tôt ce mois-ci par la NOAA (en Anglais).

Extrait du communiqué de presse de la NOAA du 4 Juin au sujet de leur résultat de recherche :

Une nouvelle étude publiée en ligne aujourd’hui dans le journal Science montre que le taux de réchauffement global durant les 15 dernières années a été aussi rapide, ou plus rapide, qu'observé au cours de la dernière moitié du 20ième siècle. L'étude réfute la notion qu'il y a eu un ralentissement ou "hiatus" du taux de réchauffement ces dernières années.
Il y a eu, comme on devait s'y attendre, plusieurs réactions enflammées et virulentes de la part des médias et des politiciens qui dénient les changements climatiques qui ne méritent pas d'être mentionné à ce moment précis (AW et BT j'aurai quelque chose pour vous plus tard cette année).
[NDT : Cet article a été rédigé aux USA où le mouvement de ceux qui nient les changements climatiques est bien financé et organisé par les intérêts de l'industrie des combustibles fossiles, frères Koch en tête. Je ne sais pas qui sont AW et BT sinon que ce sont certainement des personnalités dans le camp de ceux qui nient malgré toutes les évidences les changements climatiques. Personnellement, si j'étais chef d'entreprise, je m'assurerais de pouvoir faire de l'argent en évitant la fin du monde. On en revient encore à la psychopathie puisque c'est vraiment ce que c'est...]

Mais les données de la NOAA sont étonnamment claires comme cela est démontré dans le graphique ci-dessous.
      L'accumulation de Chaleur dans les Océans S'accélère elle Aussi
De toute évidence, n'importe quel observateur rationnel qui surveille l'accumulation de chaleur dans les premiers 2000 mètres des océans, ou encore la rapidité croissante à laquelle se déstabilisent les glaciers du Groenland et de l'Antarctique savait déjà que le hiatus auquel les autres faisaient référence était une sorte de farce malsaine.

Les océans capturent beaucoup plus de chaleur émise par le rayonnement solaire, mais nos émissions de gaz à effet de serre empêchent cette chaleur de retourner vers l'espace (sous forme de radiations infrarouges comme nous l'avons vu dans cet article). L'océan peut retenir beaucoup plus de chaleur que l'atmosphère ; effectivement, les océans retiennent 93,4% de toute la chaleur en surplus. C'est une immense quantité de chaleur dont le destin est d'accélérer la fonte aux pôles et d'envahir l'atmosphère.
Contenu global de la chaleur dans les océans tel que fourni par la NOAA NODC qui montre l'extraordinaire accumulation de la chaleur avec une inquiétante tendance à la hausse à la fin du graphique.

Cette dernière partie du graphique indique clairement que le réchauffement des océans aussi s'accélère de plus en plus rapidement. C'est une de ces nombreuses courbes qui donne un profond malaise à ceux qui suivent l'évolution de changements climatiques causé par l'accumulation de nos gaz à effet de serre à un rythme au moins 6 fois plus rapide que toute l'histoire de la Terre a connu.

Il apparaît maintenant que l’atmosphère est en voie de rattraper les océans ; le El Niño particulièrement intense va relâcher une bonne quantité de chaleur dans l'atmosphère ce qui va s'ajouter aux gaz à effet de serre, soit plus de 400 ppm de CO2 et 480 ppm en CO2e (e pour équivalent, c'est une moyenne combinée (et approximative) de tous les gaz à effet de serre).

Cela devrait tous nous inquiéter au plus haut point. Je viens de lire au sujet de l'immense marée rouge sur presque toute la côte ouest Américaine ; du jamais vu. Et ce n'est qu'un des nombreux impacts des changements climatiques.
 

lundi 8 juin 2015

Changements Climatiques : Deux Bonnes Nouvelles...?


   Jusqu'à cette semaine, je n'avais jamais vu une bonne nouvelle au sujet des changements climatiques. Et la bonne nouvelle, c'est qu'à la suite d'un débat sur le climat tenu dans 75 pays samedi dernier, le 6 Juin 2015, il paraît que 78.8% des gens sont très préoccupés par le climat, comme le dit le titre "Près de 80% des citoyens «très préoccupés» par le climat, selon l'ONU" de cet article : http://www.lapresse.ca/environnement/climat/201506/07/01-4876025-pres-de-80-des-citoyens-tres-preoccupes-par-le-climat-selon-lonu.php

L'autre bonne nouvelle, cet article-ci : http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201506/07/01-4876062-climat-les-emissions-de-la-chine-plafonneront-en-2025.php dit :
«Ce résultat suggère qu'il est de plus en plus probable que le monde évite un réchauffement mondial de plus de 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels,» 

Ça semble être de bien bonnes nouvelles en effet...
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     Près de 80% des citoyens «très préoccupés» par le climat?

Si on lit le premier article, on comprend vite que la question n'était pas un sondage effectué dans les 75 pays auprès de la population, mais auprès de 10 000 personnes "choisies" par le GIEC et/ou l'ONU pour participer à des discussions sur le sujet des changements climatiques...

Le titre de l'article "Près de 80% des citoyens «très préoccupés» par le climat, selon l'ONU" ne me donnait pourtant pas cette impression. J'ai d'abord cru qu'il  s'agissait de près de 80% de la population en générale ; ce qui n'est certainement pas le cas au Québec ni en France à tout le moins. La nouvelle est nettement moins bonne...
Vu mon implication dans la communication et mon intérêt pour la science des changements climatiques, et ce que je perçois du public en général et autour de moi, la majorité de ceux que je rencontre n'ont aucune idée de l'ampleur de la situation ni des mécanismes, pourtant simples, en cause.

Les faux débats dans les médias en ont confondu plus d'un. D'autres ont tout simplement décidé de se détourner du sujet par écoeurement de ces dialogues de sourds. Les changements climatiques sont réels et notre CO2 en est bien la cause ; il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet quand on connait un minimum de science.

Conclusion, encore un faux titre véhiculant de faux espoirs!  La très grande majorité des gens sont confondus et divisés sur le sujet des changements climatiques et préfèrent tuer le temps avec des divertissements...
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     Éviter la limite de 2°C au Réchauffement Global?

 Cela est-il possible? Apparemment, ce l'est pour des économistes car  les auteurs de ce rapport sont deux instituts de recherche de la London School of Economics (LSE). Comme beaucoup, ces gens semblent se fier uniquement à nos émissions de CO2 pour faire leur prédiction.

De un, le CO2 n'est pas le seul gaz à effet de serre, il y a le méthane, le protoxyde d'azote (oxyde nitreux) et l'ozone en basse atmosphère. En plus, il y a les CFC.

De deux, nos émissions de gaz à effet de serre ont suffisamment modifié le climat four faire fondre la glace maritime sur l'océan Arctique, ce qui a fait chuter la quantité d'énergie solaire réfléchie vers l'espace et donc, les rayons solaires réchauffent l'eau de tout l'océan Arctique. Idem avec la neige qui fond plus tôt et tombe plus tard dans le cercle arctique ; le sol sombre absorbe plus de chaleur..

Surface de neige restantes en Mai 2015.

Cette seule rétroaction (il y en a bien d'autres), qu'il est impossible d'arrêter ou à mettre en marche arrière, a la capacité de doubler le taux de réchauffement que nos gaz à effet de serre occasionnent.

Il n'y a malheureusement jamais de bonnes nouvelles du côté des changements climatiques. Au moins, nous aurons été réjouis pendant quelques instants...