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dimanche 7 juin 2020

Des températures élevées déclenchent à nouveau une fonte majeure au Groenland

Les records de chaleur sont de plus en plus fréquents dans l'Arctique, qui se réchauffe (au moins) 2 fois plus vite que la moyenne globale.

RÉSUMÉ : Anglais

SOURCE : Scientific American
Dans cette vue aérienne, l'eau de fonte forme un lac sur de la glace flottante coincée dans le fjord de glace d’Ilulissat pendant un temps exceptionnellement chaud le 30 juillet 2019 près d’Ilulissat, au Groenland.
Crédit : Sean Gallup Getty Image

Traduction du résumé

Extrait : «Un important événement de fonte se déroule au Groenland cette semaine.»

Avec des températures près de 20 degrés Fahrenheit plus élevées que d’habitude dans certaines régions, la partie sud de la calotte glaciaire fond à son plus haut taux cette saison.

Selon les prévisions, la fonte du dôme sud du Groenland, l’une des plus hautes altitudes de la calotte glaciaire, pourrait être la plus forte depuis 1950.

La fonte hâtive ce printemps, la faible accumulation de neige dans certaines régions et le potentiel de forts systèmes météorologiques à haute pression plus tard cet été ont tous donné lieu à des signaux d’alarme. Les scientifiques prêtent une attention particulière après la perte record de glace de l’été dernier, un événement que les scientifiques s’attendent à voir se produire plus fréquemment alors que l’Arctique continue de se réchauffer.

Les scientifiques définissent généralement le début de la saison de fonte comme la première période de trois jours au cours de laquelle on observe la fonte sur au moins 5 % de la calotte glaciaire. Cette année, cette période a commencé le 13 mai, soit près de deux semaines plus tôt en moyenne au cours des dernières décennies. La fonte a coïncidé avec une vague de chaleur dans une grande partie de l’Arctique. La Sibérie et le centre de l’Arctique ont été certaines des régions les plus durement touchées. Mais les températures ont également monté en flèche dans certaines parties du Groenland, après un début de mois autrement froid.

Au même moment, la neige a commencé à disparaître rapidement le long des marges de la calotte glaciaire, exposant la roche et la glace nues. Le manque de neige est un facteur qui augmente la possibilité d’une année de fonte supérieure à la moyenne, selon Jason Box, un expert en glace de la Commission géologique du Danemark et du Groenland.

NDT : «Il est probable (de 50%~70%) que d’autres vagues de chaleur soient en route. Ce type d'événement augmente rapidement en durée et en intensité.»

Selon Judah Cohen, directeur des prévisions saisonnières de la firme d’analyse Atmospheric and Environmental Research (Recherche Atmosphérique et Environnementale), les prévisions du modèle suggèrent de systèmes de haute pression sur le Groenland cet été. Les systèmes à haute pression sont souvent associés au réchauffement de la calotte glaciaire.

Graphique montrant la fonte du Groenland. La ligne bleue va au 5 Juin 2020.

Source : https://nsidc.org/greenland-today/greenland-surface-melt-extent-interactive-chart/
La banquise (glace de mer) Arctique fond rapidement, toujours à cause des températures élevées de l'atmosphère et de l'océan Arctique.
Source : https://nsidc.org/arcticseaicenews/charctic-interactive-sea-ice-graph/
«Ce qui se produit en Arctique ne reste pas dans l’Arctique»
Ça affecte tout : la météo, la salinité et le niveau des océans, des insectes aux oiseaux aux mammifères marins, la pêcherie, la couche d'ozone, dégel du pergélisol et ses multiples impacts...

À lire : Bilan de température globale pour mai 2020 (mise à jour)

Note 1°F =0,56°C (il faut convertir 33°F en °C pour voir)


Merci de partager, c'est écrit pour informer.

jeudi 26 janvier 2017

Chaleur Anormale en Antarctique, Fonte en Surface, Fissures Géantes dans les Plates-Formes de Glace - Les Signes Plus Troublants d'un Monde Basculant Dans le Chaos Climatique

Traduction de l'article de Robert Scribbler : Abnormal Antarctic Heat, Surface Melt, Giant Cracks in Ice Shelves — More Troubling Signs of a World Tipping Toward Climate Chaos.

Merci à Robert Scribbler pour son autorisation à traduire cet article.

Tout le long de ses côtes et du haut des glaciers jusqu'au fond sous-marin des plate-formes de glace, l'Antarctique est en train de fondre. Des températures de surface au-dessus du point de congélation pendant l'été austral de 2016-2017 ont entraîné la formation de nombreuses mares de fonte sur la surface tout autour du périmètre de l'Antarctique. De grandes fissures se creusent à travers les plates-formes de glace de l'Antarctique tandis que les courants océaniques plus chauds font fondre les glaciers imposants par en-dessous. L'image d'ensemble est celle d'une région gelée à l'importance critique subissant des changements rapides en raison du réchauffement forcé de notre planète par l'homme - un réchauffement qui a amené l'Antarctique à un point de basculement, pour de telles modifications fondamentales à la glace Antarctique, est maintenant susceptible d'entraîner un taux accéléré de l'élévation du niveau des océans dans le monde entier.

     Surface fondue visible par satellite

Pendant la période de 2016 à 2017, les températures de surface de l'Antarctique variaient entre 0,5°C et 1°C au-dessus de la moyenne 1979 à 2000 (en Anglais) pour la majeure partie de l'été de l'hémisphère sud. (En 2015, l'Antarctique s'était réchauffé de 3°C par rapport à 1960.) Bien que ces anomalies pour cet énorme continent glacé paraissent faibles à première vue, elles se sont traduites par des périodes de températures locales jusqu'à 20°C au-dessus de la moyenne. En conséquence, les mesures autour de l'Antarctique le long et près de la zone côtière se sont élevées au-dessus du point de congélation à de nombreuses reprises. Ces périodes de temps beaucoup plus chauds que la normale ont à leur tour précipité des épisodes très répandus de fonte superficielle.

code d'intégration vidéo <iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/92S91DcIxsk" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
L'échelle représente le taux de variation de l'épaisseur, rouge = diminution, bleu = augmentation. Source : Volume Loss from Antarctica’s Ice Shelves is Accelerating/Sciencemag.org.
Ci-dessus, la carte du changement de volume causé par la fonte en Antarctique montre l'amincissement au long des différentes plates-formes de glace côtières de 1994 à 2012 qui fournit une bonne référence géographique pour les plates-formes de glace qui connaissent une fonte en surface ou une formation sévère de crevasses. La plate-forme de glace Amery [AME], la plate-forme de glace Roi Baudouin [BAU] et la plate-forme de glace Lazarev [LAZ], stables jusqu'en 2012, ont toutes fait l'objet d'une très grande fonte de surface cet été. Pendant ce temps les plates-formes de glace Larsen C [LAC] et Brunt [BRU] présentent de grandes crevasses qui menacent de les déstabiliser. La perte de volume des barrières de glace s'accélère (en Anglais).

NOTE : les plates-formes de glace sont souvent nommées "barrières de glace" en Français car elles servent à retenir glaciers et inlandsis (gigantesques glaciers) sur le continent ; lorsqu'elles disparaîtront, les glaciers et inlandsis pourront glisser plus rapidement ver la mer et aunsi accélérer grandement la hausse du niveau des océans.

Cette année, une région en particulier a vu des températures atteindre plus de 0°C de façon constante : la vallée dans laquelle les glaciers Lambert, Mellor et Fisher se déversent dans la plate-forme de glace Amery (en Anglais). Là, le réchauffement a entraîné la formation de multiples grands bassins de fonte en surface. L'image ci-dessous est une vue par un satellite de la NASA du 22 janvier [2017] d'une section approximativement de 160 km x 65 km de cette zone d'épanchement glaciaire. Les zones bleues sont des bassins de fonte, dont certains mesurent jusqu'à 5 km x 32 km.


La plate-forme de glace Amery est l'une des plus importantes de l'Antarctique Est. Comme beaucoup de plates-formes de glace de l'Antarctique, Amery est en train de fondre, avec environ 46 milliards de tonnes de glace perdues par cette seule plate-forme seule à chaque année (en Anglais). Comme avec d'autres plates-formes de glace de l'Antarctique, la fonte d'Amery se fait surtout par le dessous, sous la surface de l'océan et est causée par le réchauffement des eaux océaniques. Cependant, au cours des dernières années, une surface considérable fond sur les glaciers alimentant Amery qui ont probablement aussi contribué à des pertes importantes de volume de la plate-forme.

De grands bassins de fonte jusqu'à 32 Km de longueur couvrent les glaciers qui se répandent dans la plate-forme de glace Amery le 22 janvier 2017.
Source de l'image: LANCE MODIS.
La fonte de surface pour Amery est devenue une caractéristique de plus en plus répandue depuis 2013, avec la fonte de 2017 au 22 Janvier la plus étendue pour chacune des cinq dernières années dans cette région. L'Antarctique Est a rarement vu de grands événements de fonte avant les années 2000, ainsi le réchauffement de cette année et les grands bassins de fonte en sont une caractéristique exceptionnelle. Alors que le réchauffement basique est souvent la cause des plus grandes pertes de masse, la fonte de surface peut agir comme un coin géant introduit dans les plats-formes de glace, aidant à les briser. Le coincement provoqué par la fonte des glaciers peut également augmenter leur vitesse de déplacement vers l'avant à mesure que la quantité de chaleur augmente et que les points où les glaciers entrent en contact avec le sol se lubrifient.

En se déplaçant en direction du Nord vers la Terre de Dronning Maud le long de la côte de l'Antarctique Est, nous trouvons une autre région de bassins de fonte sur la plate-forme de glace du Roi Baudouin (en Anglais). Presque aussi répandue et étendue que la fonte des glaciers sur la plate-forme Amery, la fonte au Roi Baudouin n'est pas moins impressionnante et inquiétante.
La plate-forme de glace du Roi Baudouin montre une fonte étendue sur une bande de 40 milles de son coin sud-ouest en janvier 2017. Source de l'image: LANCE MODIS.
La zone de fonte la plus grande montre un réseau de lacs de fonte presque continu le long d'une diagonale de 65 km de large près du point de contact sud-ouest de la plate-forme de glace avec le continent de l'Antarctique Est. Une partie plus petite de la masse fondue apparaît comme des taches bleu-clair à environ 97 km à l'ouest de la plus grande zone de fonte dans l'image ci-dessus (pour référence, le bord inférieur du cadre de l'image représente environ 400 km).

Contrairement à la surface glaciaire près de Amery, la fonte sur le Roi Baudouin se produit directement au-dessus de la plate-forme de glace flottante. Cette forme de fonte ajoute des contraintes plus importantes car les lourds bassins d'eau peuvent agir comme des coins qui creusent des espaces entre les parties de la glace. Des exemples antérieurs de lacs de fonte sur de vastes surfaces se sont produits en conjonction avec la rupture rapide des plates-formes de glace de Larsen le long de la péninsule antarctique. En comparant les années passées dans le dossier satellite, nous constatons que cette région du Roi Baudouin a été susceptible à la fonte depuis au moins 2013. Cependant, l'étendue de la fonte 2017 est la plus grande dans le dossier satellite pour cette période de l'année.

La prochaine plate-forme de glace à l'ouest du Roi Baudouin, la plate-forme de glace de Lazarev (en Anglais), montre la fonte étendue le long de ce qui semblent être différents dispositifs de scindage sortant d'un espace ouvert sur l'océan où la plate-forme de glace est en contact avec le continent.

Bassins de fonte de 16 km) de long, visibles à la surface de la plate-forme de glace de Lazarev. Source de l'image: LANCE MODIS.
Au cours des dernières années, l'ouverture sur l'océan - visible sous la forme d'une section sombre vers le centre de l'image ci-dessus - s'est lentement agrandi. Là, l'eau de l'océan a progressivement occupé une partie de plus en plus grande du point de contact terrestre de Lazarev. En attendant, de 2013 à 2017, les bassins de fonte ont tendu à rayonner autour de cette région entrouverte le long des fissures dans la structure de la plate-forme de glace pendant l'été car les températures de l'air ont monté au-dessus de zéro.

Cette année, la fonte semble être assez étendue avec deux bassins de fonte parallèles long de 16 km et remplissant le dispositif de crevasses avec de nombreux bassins de fonte plus petits intercalés. L'espace océanique ouvert combiné avec des crevasses remplissant ce qui est maintenant l'eau de fonte saisonnière donne l'impression d'ensemble d'une structure plutôt faible. 


     Les plates-formes de glace se fissurent

Bien que les secteurs situés sur ou près des plates-formes de glace d'Amery, du Roi Baudouin et de Lazarev présentent les caractéristiques de fonte en surface les plus évidents, de grands bassins de fonte se sont aussi formés près de la plate-forme de glace de Fimbul. Des bassins se sont également formés lors d'un événement de vent de Föhn (en Anglais) près de la Langue de Glace de Drygalski (en Anglais). Même si de telles circonstances de fonte de surface deviennent une caractéristique évidente dans l'Antarctique, au moins deux grandes plate-formes de glace ont été traversées par des fissures croissantes qui menaçaient leur stabilité.

L'une de ces fissures, qui a connu une expansion rapide, a contraint l'équipe de recherche britannique Halley VI à évacuer sa base d'opérations sur la plate-forme de glace flottante de Brunt. Ce fossé, qui n'a progressé que graduellement vers la fin de 2016, a doublé sa longueur en moins de trois mois. Son gouffre béant menaçait de couper l'expédition de la partie continentale de l'Antarctique et de la mettre à la dérive en mer, obligeant à une évacuation précoce par précaution (en Anglais).

 
Vidéo d'un drone de la fissure de la plate-forme de glace de Brunt qui a connu une croissance rapide. D'octobre à début janvier, la fissure a doublé, passant de 22 kilomètres à 44 kilomètres de long. Source vidéo: Antarctic Survey (en Anglais).

Pendant ce temps, une grosse fissure qui causera bientôt le vêlage d'un iceberg de 5,180 km/2 qui se détachera de la plate-forme de glace de Larsen C, s'est récemment allongée de 10 km passant à 160 km de long. Le morceau de glace de la taille du Connecticut n'est retenu que par un lien de 24 à 32 km. Avec la perte de ce très grand segment de glace, les chercheurs craignent que Larsen C puisse se déstabiliser pour
succomber aux sorts de Larsen A et Larsen B - se briser en milliers d'icebergs et flotter en se répandant dans l'océan Austral.

     Les signes de fonte annoncent la déstabilisation à venir car les températures au-dessus du point de congélation approchent

Avec tant de grands bassins d'eau de fonte et de fissures liées à la fonte se formant dans les plates-formes de glace de l'Antarctique, il est intéressant de considérer que ces barrières servent de bouchon retenant de grands glaciers hors de l'océan. Et comme plus de plates-formes fondent et se déstabilisent, plus vite ces glaciers se déplaceront et plus vite les océans du monde s'élèveront.

Tant d'étendues de fonte et tant de fissurage des plates-formes de glace de l'Antarctique sont des signes d'avertissement clairs. Et si suffisamment de plates-formes de glace venaient à disparaître, alors les taux d'élévation du niveau de la mer pourraient atteindre plusieurs mètres pendant ce siècle.

Beaucoup d'endroits le long de la côte de l'Antarctique verront 5-15°C au-dessus de la moyenne des températures de surface cette semaine, une continuation d'une forte pression superficielle de fonte pour l'été austral de 2016-2017.
source: Climate Reanalyzer.
Cette semaine, on prévoit encore plusieurs jours avec des températures au-dessus ou tout près du point de congélation le long des régions côtières de l'Antarctique Est et Ouest, de sorte que l'étonnante pression à la fonte due à la chaleur excessive de l'atmosphère devrait continuer à jouer pendant au moins les sept prochains jours alors que l'été Austral se poursuit. Comme la pression à la fonte qui provient du réchauffement de l'océan sous les plates-formes de glace - c'est maintenant la caractéristique de toute une année pour de nombreux endroits.

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Liens source en Anglais:


Climate Reanalyzer
Volume Loss from Antarctica’s Ice Shelves is Accelerating
LANCE MODIS
Antarctic Survey
Rapidly Growing Crack in Brunt Ice Shelf Forces Evacuation of Halley Research Station
Larsen C Ice Shelf Crack Just Grew By Another 6 Miles
Did Föhn Winds Just Melt 2 Miles of Antarctic Surface Ice in Just One Day?

Robert Scribbler remercie :
Shawn Redmond
Jeremy in Wales
Colorado Bob

mercredi 11 janvier 2017

Réchauffement climatique, fonte de la banquise et des calottes polaires : Actualités brûlantes de l’arctique et de l’antarctique !

Article par Yoann de docuclimat, un site à ajouter à vous favoris avec qui c'est un plaisir d'unir mes forces.
Comprendre pour mieux agir ; s'unir pour mieux informer.
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Les dernières actualités sont « brûlantes » pour le pôle sud et le pôle nord (faible extension record des deux banquises, températures record dans le cercle Arctique, dislocation de plateformes glaciaires,…) ! Malheureusement, des études scientifiques parues ces derniers mois sur l’Arctique et L’Antarctique ne peuvent que nous inciter à nous inquiéter bien plus pour notre futur et à ne pas être optimiste !

Le prochain rapport du GIEC ne paraîtra pas avant 2022, or avec le progrès constant de la science climatologique et paléoclimatologique, les études se font de plus en précises sur notre climat actuel, son passé et son évolution possible… et au cours de ces dernières années les preuves d’un possible brusque changement du climat, à cause de nos émissions de gaz à effet de serre, s’accumulent ! Pendant ce temps là les politiques tergiversent, entretenant leurs liens avec des multinationales qui n’ont aucun intérêt à ce que nous prenions en compte l’urgence de changer de société et les climatosceptiques se régalent

Je vous transmets ainsi en vrac des articles à partager autant que possible autour de vous, et notamment une sélection de deux articles plus qu’inquiétants et qui nous devraient nous encourager à nous mobiliser en conséquence face au réchauffement climatique !
dessin-cartoon-banquise-2
1er article, parue le 10 Janvier 2017, issu du site de la revue « Pour la Science » :
La calotte polaire Groenlandaise plus instable qu’on ne le pensait.
Extrait : « L’analyse d’échantillons de sédiments marins et du socle rocheux groenlandais suggère que la calotte glaciaire du Groenland a complétement disparu pendant de longues périodes au cours du dernier million d’années. 

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[…]  Ainsi, il semble que la calotte glaciaire groenlandaise, de plusieurs kilomètres d’épaisseur au centre, peut fondre et se reconstituer très vite à l’échelle géologique. Or au cours du dernier million d’années, la température moyenne de la Terre a été égale ou supérieure à celle d’aujourd’hui au moins deux fois, pendant les périodes interglaciaires précédent l’actuelle. La dernière remonte à 125000 ans ; la température était alors un degré au-dessus de celle juste avant la révolution industrielle et la fonte de la calotte groenlandaise avait fait monter le niveau des océans de 7 à 8 mètres. L’autre période interglaciaire remonte à 400000 ans, avec des températures moyennes de deux degrés au-dessus de la valeur préindustrielle ; la fonte de la calotte groenlandaise et d’une partie de l’Antarctique avait fait alors monter le niveau des mers de 10 mètres. Une fonte rapide qui s’est probablement produite au moins deux fois en moins d’un million d’années…

Ainsi, à l’échelle géologique, la calotte glaciaire groenlandaise est très instable. Et les deux degrés d’augmentation de la température moyenne d’ici la fin du siècle fixés comme limite souhaitable lors de la COP21 sont suffisants pour la faire fondre de nouveau. Et encore, cette limite de deux degrés suppose que l’on mette tout en oeuvre pour stabiliser le réchauffement du climat… « 
l-immense-lac-glaciaire-au-groenland_71900_w460

2ème article, parue le 8 Janvier, issu de l’excellent blog « Global Climat » :
Le réchauffement moderne reproduirait les bouleversements passés de l’Antarctique

Extrait : « Il y a environ 15 000 ans, l’océan autour de l’Antarctique a connu une brusque élévation de son niveau de plusieurs mètres alors que la surface de la mer était froide autour du continent blanc. Cela pourrait se reproduire car les conditions actuelles présentent certaines similitudes, selon une étude parue dans le magazine Scientific Reports.

La fin de la dernière glaciation nous offre peut-être un analogue des tendances climatiques futures, avec un réchauffement important, un renforcement des vents d’ouest et leur migration vers le pôle, ainsi qu’une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique.

Dans des études antérieures, les scientifiques avaient trouvé des indices de huit événements de fusion massive dans les sédiments en haute mer autour de l’Antarctique. Cela s’est produit au cours de la transition entre la dernière période glaciaire et la période chaude actuelle. La fonte la plus importante a eu lieu il y a 14 700 ans, lors de l’événement dit « impulsion de fonte 1A ». Il s’agit d’un événement de brusque élévation du niveau de la mer, qui aurait atteint 20 mètres en moins de 500 ans et peut-être même en moins de 200 ans. »
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Source des deux articles :
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-la-calotte-groenlandaise-plus-instable-qu-on-ne-le-pensait-37948.php
Le réchauffement moderne reproduirait les bouleversements passés de l’Antarctique


Nous sommes la première espèce sur Terre qui possède la possibilité d’avoir conscience de son environnement dans sa globalité, de nos interactions (pour l’instant catastrophiques) avec notre environnement et de l’influence fondamentale qu’à ce dernier sur nos vies et la pérennité de l’espèce humaine… Qu’en faisons-nous réellement de cette intee de la banquise et des calottes polaires : Actualités brûlantes de l’arctique et de l’Antarctique ! dessin-cartoon-banquise-1

Sinon, j’imagine des extraterrestres qui visiteraient notre planète d’ici quelques milliers d’années et qui effectueraient des études archéologiques et paléoclimatologiques. Nous désigneraient-ils vraiment comme l’espèce la plus intelligente sur Terre ?…

Les animaux et pieuvres ont une intelligence impressionnante que nous découvrons de plus en plus, ils ne menacent pas leur avenir et vivent en corrélation étroite avec les ressources limitées de leur environnement. Peut-être serait-il temps de regarder du côté du reste du vivant pour retrouver un peu d’humilité !

Il est temps de comprendre aussi l’urgence de lutter contre celles et ceux qui s’obstinent à détruire notre environnement pour toujours plus de profits ou d’intérêts politiques à court terme et l’importance d’agir collectivement pour nous réinsérer au sein de la nature, et non détruire l’environnement qui nous fait vivre !

Agissons au plus vite ! Partagez ces deux articles autour de vous !
Yoann du blog docuclimat
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Voir aussi une sélection d’autres articles importants sur la situation actuelle en Arctique et Antarctique (études climatiques, paléoclimatologiques, missions scientifiques en cours ou en projet, etc…) :
Lorsque la « bombe » méthane explosera, l’homme aura du souci à se faire
Antarctique, visualisez l’iceberg géant qui se détache du continent
Ce seul glacier pourrait faire grimper le niveau des eaux de 3,50 mètres
Une année record en Arctique (bilan de l’année 2016)
Les extraordinaires anomalies de l’Arctique
Ces deux glaciers de l’Antarctique qui inquiètent particulièrement les scientifiques
Réchauffement climatique : « Nous avons passé le point de non-retour » indique une nouvelle étude
Montée de la mer : au minimum 6 mètres
Bien que sublimes, ces lacs bleus qui sont apparus en Antarctique inquiètent énormément les scientifiques. Et vous allez vite comprendre pourquoi
Un vent mystérieux fait fondre l’antarctique
A la recherche de la plus ancienne glace sur Terre en Antarctique – Mission scientifique de l’Institut Polaire Français
Des scientifiques du monde entier embarquent en Antarctique observer les effets du changement climatique
Projet de Jean Louis Etienne : Le Polar Pod pour étudier l’océan Austral
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Voir aussi ici les documentaires référencés sur mon blog à propos de l’arctique et de l’antarctique :
https://docuclimat.wordpress.com/documentaires-en-streaming-par-categories/
Et des liens pour suivre l’évolution de notre climat, de l’arctique et de l’antarctique :
https://docuclimat.wordpress.com/liens-utiles-pour-suivre-la-meteo-et-le-climat/
Voici un graphique évocateur du Réchauffement climatique en cours et qui va en s’accélérant :
spirale-mort
Pour finir, voici dans quel état je me sens en ce moment… Je vous laisse partager mon sentiment avec cette magnifique musique :

samedi 19 novembre 2016

Réchauffement Climatique : où en sommes-nous ? où allons nous ?

Au début de 2015, nous étions à 0,85°C de réchauffement global moyen. Aujourd'hui, fin 2016, nous atteignons 1,2°C de réchauffement. C'est une hausse fulgurante et imprévue. De toute évidence, le GIEC a sérieusement sous-estimé la réactivité du climat terrestre par rapport à nos émissions de GES (gaz à effet de serre), principalement le CO2 et le méthane CH4, mais aussi l'oxyde nitreux provenant de l'agriculture et les CFC (Chlorofluorocarbure) et HFC (Hydrofluorocarbure), deux gaz principalement utilisés dans la réfrigération et la climatisation.

Après 134 ans nous avions atteint 0,85°C et moins de deux ans après nous en sommes à 1,2°C. À ce rythme, on pourrait atteindre 1,5°C, une des limites fixées à la COP21 voici un an, en seulement 4 ou 5 ans. De même nous dépasserons les 2°C dans moins de 15 ans. Au point où nous en sommes, toutes les prévisions relatives aux changements climatiques sont largement dépassées ; il n'est pas exclu qu'on dépasse les 2°C d'ici une seule décennie. Tous les scientifiques et observateurs du climat restent sans voix devant la hausse si brutale du réchauffement cette année, on croyait impossible une telle hausse des températures.

     Comment expliquer une si rapide hausse des températures en moins de 2 ans?

- Les gaz à effet de serre GES
Nous savons depuis le 18e siècle grâce aux travaux de Fourrier et ceux de John Tyndall, que les GES retiennent une partie de la chaleur sur Terre au lieu qu’elle puisse être évacuée vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les GES agissent exactement comme une couverture isolante et retiennent la chaleur sur notre planète.


Source du tableau, Wikipédia Anglais
Quand on déstabilise le système climatique d'une planète comme nous le faisons, celui-ci réagit en développant des boucles auto-amplificatrices qui accélèrent et amplifient le réchauffement ; une soixantaine de ces boucles ont été identifiées. Quand j'ai commencé ce blogue en avril 2015, il y en avait seulement une trentaine d'identifiées. Autrement dit, le réchauffement climatique dont le genre humain est à l'origine, s'emballe beaucoup plus vite qu'on ne le croyait il y a seulement 2 ans…

- L'évaporation, certainement la plus puissante boucle auto-amplificatrice
Plus il fait chaud, plus il y a d'évaporation de l’eau et la vapeur d'eau est aussi un très puissant gaz à effet de serre. Chaque degré Celsius de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. Source : GIEC en Anglais (IPCC) Au total, la vapeur d"eau représente 95% des GES.
C'est l'une des nombreuses raisons pour laquelle le réchauffement est exponentiel (il s'accélère de plus en plus rapidement). Il y a à ce jour un peu plus de 4 % de vapeur d’eau qu'auparavant dans l'atmosphère et ça continue d'augmenter. Cependant, la vapeur d'eau a une très courte durée de vie de deux semaines au maximum, par contre le CO2 par exemple perdure (partiellement) dans l'atmosphère pendant des [dizaines de] millénaires.

- Fonte de la banquise
Une autre importante boucle auto-amplificatrice est la fonte des glaces marines et la diminution de l'enneigement. La glace et la neige réfléchissent la chaleur du soleil vers l'espace et donc, moins il y a de glace et de neige, plus le rayonnement solaire réchauffe l'eau de l’océan, des sols et donc l'air, ce qui fait évidemment grimper la température. L'eau de l'océan Arctique est aujourd'hui tellement chaude, qu’actuellement à la mi-novembre, la banquise ne se forme pas dans l'Arctique. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis les années 1960 et sa superficie de glaces maritimes a drastiquement diminué cette année. La réflectivité des surfaces se nomme "Albédo". Si la Terre perd 1 % de son albédo, cela provoque autant de réchauffement, soit environ 3°C, que de doubler le taux de CO2, dans notre atmosphère.
Source : National snow and ice data center
- Le méthane de l'Arctique
La fonte du pergélisol au bord de l’océan Arctique s'accélère et ainsi permet l’éruption du CO2 et du méthane, ce qui amplifie et accélère le réchauffement. Le pergélisol se prolonge sur le fond de l'océan Arctique, là où se trouve d'immenses quantités d'hydrate de méthane (molécules de méthane prises dans des cages de glaces). Ces hydrates de méthane gagnent 160 fois leur volume lorsque la cage de glace fond [et libère le méthane sous forme gazeuse].

Sources de méthane dans le cercle arctique :
Pergélisol terrestre : 1700 Gt gigatonnes
Pergélisol sous-marin sur le Plateau oriental Sibérien : 1750 Gt gigatonnes dont 50 Gt gigatonnes sont dans un état précaire qui pourraient se retrouver dans l'atmosphère presque d'un seul coup si le fond marin se déstabilisait "un peu". Évidemment, ce serait le chaos en commençant par l'écroulement de l’agriculture = famine largement répandue et tout ce qui s'en suit.
Source, ces 6 vidéos réalisés par leclimatologue Paul Beckwith de l'université d'Ottawa.
Il y a actuellement environ 5 gigatonnes de méthane dans notre atmosphère. Un relâchement de seulement 15 Gt gigatonnes de méthane sur une période de dix ans réchaufferait la planète plus que tout le CO2 qu'il y a en ce moment. Ce serait un cataclysme que la plupart d'entre nous ne peuvent imaginer.
Les concentrations de méthane dans l’atmosphère de l'Arctique sont à la hausse depuis au moins l'an 2007...

- Végétation
La végétation terrestre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006. Voir : "La Terre a Dépasséle Max d'Absorption Carbone – Sans que Personne ne le Remarque.

 À elle seule, cette réduction d’absorption de CO2 par les végétaux terrestres équivaut, pour le moment, aux émissions de CO2 de la Chine ; ce phénomène va évidemment aller en s'amplifiant lui-aussi. C'est pour cette raison que le taux de CO2 grimpe maintenant plus rapidement que nos émissions qui ont presque plafonné depuis 2014.
Il faut rappeler que la déforestation, souvent par le feu, se fait encore à grande échelle ; apparemment, il faut planter des palmiers à huile à la grandeur de la planète pour faire encore plus de malbouffe et de bio-carburants qui accroissent les émissions de CO2 plutôt que de les faire descendre comme le marketing vantant les bio-carburants essaie de nous le faire croire… Source : Biofuels increase, rather than decrease,heat-trapping carbon dioxide emissions

- Amplification polaire
La température en Arctique grimpe en moyenne de 2°C par décennie. Le phénomène de l'amplification polaire (pourquoi les pôles se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète) est assez bien connu. L'eau chaude venant des régions équatoriales est transportée vers les pôles via les courants marins, notamment par le "Grand convoyeur" (circulation thermohaline). C'est principalement l'eau chaude qui fait fondre les plates-formes qui retiennent les inlandsis (immenses glaciers) par en dessous.
Autre cause, l'air chaud prend plus de volume que l'air froid, ainsi la couche basse de l'atmosphère, la troposphère, est donc plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles et l'air chaud peut ainsi "couler" vers les pôles, ce qui cause l'affaiblissement des courants Jet et augmente leurs ondulations Nord-Sud, ce qui en retour dérègle les saisons et déplace les zones pluvieuses. La sécheresse en Californie est en grande partie attribuable au dérèglement du courant jet de l'hémisphère Nord.
Qui dit réchauffement des pôles dit fonte du Groenland et de l’Antarctique et donc une augmentation de plus en plus rapide du niveau des océans est inévitable. 


Peu importe ce que nous ferons, la fonte du Groenland et celle d'une grande portion de l'Antarctique sont inévitables. Il est à noter que cette hausse aura certainement des soubresauts lorsque de grandes quantités de glaces glisseront d'un seul coup dans l'océan, surtout en Antarctique.
Je viens de lire cet article en Anglais qui décrit des vents nouvellement découverts en Antarctique ; ces vents descendent les montagnes en érodant rapidement la couche de neige et laisse derrière de nombreux petits lacs qui accroissent le taux de fonte.
Un autre effet, attendu celui-là, est que l'eau de fonte du Groenland se répand au sud de celui-ci. Cette masse d'eau douce qui flotte à la surface de l'Atlantique nord bloque partiellement, pour le moment, la circulation thermohaline dont le courant du Gulf Stream fait partie. Ce qui a des conséquences sur le climat et est dévastateur pour la vie marine.


- L'Arctique aujourd'hui
Ces jours-ci, la température en Arctique est très anormalement élevée. Sur l'image ci-dessous, on voit que, par rapport à la moyenne des températures de l'an 1979 à 2000, la température est jusqu'à 20°C plus élevée sur une assez grande superficie. Si on considère tout le cercle arctique, la température moyenne y est supérieure de 6,42°C. Bref, ce sont des températures quasi estivales qu'on y observe.
Image : Climate reanalyser temp anomaly 17 nov 2016
La fonte des banquises se poursuit. Ce graphique montre l'étendu globale des deux banquises : Arctique et Antarctique.
Source : Arctic-news
- Océans
Les océans absorbent 93,4% de la chaleur. Si toute cette chaleur se retrouvait dans l'atmosphère, la température moyenne globale serait de 35°C plus élevée. Toute cette chaleur réduit grandement la teneur en oxygène (sous forme de gaz dissout) dans les océans, ce qui en retour engendre des zones mortes et souvent toxiques ; on sait qu'il y a à ce jour environ 500 de ces zones. À la COP22, on parle pour la première fois de ce très grave phénomène qu'est la désoxygénation des océans.

L'excès de chaleur et les eaux de ruissellement agricole favorisent les éclosions d'algues toxiques qui déciment aussi des créatures marines de toutes sortes. C'est pour ces raisons qu'on retrouve chaque semaine des centaines ou des milliers de créatures marines mortes, incluant des oiseaux bien sûr ; et c'est sans oublier les innombrables victimes du plastique, des sonars et du bruit qui désoriente nombre de mammifères marins.
Les événements El Nino, les cyclones et tempêtes tropicales transfèrent une importante quantité de chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère, mais la température des océans continue de croître rapidement.

- Les glaciers
À La Paz en Bolivie, il y a pénurie d'eau car les glaciers environnants ont perdu 40 % de leur masse au cours des 3 dernières décennies ; la ville est pour ainsi dire à sec ; les trois barrages de rétention sont presque totalement vides car l'eau ne coule presque plus depuis les glaciers environnants. Le même phénomène se produit, ou se produira bientôt, presque partout où il y a des glaciers comme dans les Alpes et l'Himalaya [au Tibet]. Pour être au courant de la situation climatique, ce sont les études scientifiques qu'il faut suivre et les plus sérieux chroniqueurs climatiques très majoritairement anglophones.
Source :
Receding glaciers in Bolivia leave communities at risk.
En ce qui concerne les Alpes, les géologues ont remarqué que les sommets gagnaient en hauteur. L'explication est simple ; à mesure que les glaciers fondent, ça équivaut à une perte de poids et la croûte terrestre, soulagée de ce poids, remonte, phénomène qu'on nomme "rebond isostatique".
Le même phénomène se produit, lentement, partout où il y a une fonte de glace suffisamment importante. Ce phénomène va certainement engendrer quelques tremblements de terre et, si on considère les grandes masses terrestres que sont l'Antarctique et le Groenland, leurs rebonds isostatiques va aussi contribuer à faire grimper le niveau des océans.

- La Niña
Nous sommes actuellement en phase La Niña qui est l'inverse du El Niño. Au lieu que ce soit de l'eau chaude qui s'étale sur l'équateur dans le Pacifique, c'est de l'eau plus froide que la normale. Néanmoins, La Niña fait réchauffer les pôles davantage, comme si ceux-ci n'étaient pas déjà assez chaud… Contrairement au super El Niño qui s'est terminé ce printemps, c'est une assez timide La Niña qui s'est installée.

La Nina, c'est la bande d'eau plus froide que la normale et qui s'étend sur l"équateur à l'ouest du Pérou, exactement au même endroit où se produit El Nino. Source : Earth nullschool
- 400 ppm de CO2
Le cap des 400 ppm de CO2 a été dépassé en 2016 et continue d'augmenter, tout comme nos autres émissions de GES.
[Je rappelle qu'e] En ce qui concerne le CO2, cela prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n'atteigne son plein potentiel de réchauffement. Pour ce qui est du méthane, principalement émis par le bétail [nos animaux d'élevage] et les zones polaires, son potentiel de réchauffement est de 150 fois celui du CO2 pendant ses dix premières années dans l'atmosphère, mais il décroît avec le temps. Son action chauffante est instantanée.

Le taux de CO2 dans notre atmosphère monte plus rapidement que nos émissions car le forêts commencent à dépérir et mourir.
-Même les nuages s'en mêlent
Les scientifiques modélisent (font des simulations) afin de prévoir l'évolution du réchauffement climatique. Mais ils réalisent ces simulations avec ce qui est connu. Nous avons beaucoup appris au sujet des nuages grâce à de très récentes recherches. Or, il s'avère que les nuages participent activement au réchauffement climatique comme nous l'avons vu dans cet article : « Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré »
En résumé :
- moins de glace dans les nuages augmente le rythme du réchauffement
- la vapeur d'eau qui remplace la glace en moins augmente le rythme du réchauffement
- la circulation des nuages s'est déplacée vers les pôles augmentant encore le rythme du réchauffement
Au total, la combinaison de ces nouveaux facteurs augmente à eux seul le rythme de réchauffement d'au moins 25 %.

- Acidification
Le CO2 et beaucoup de polluants atmosphériques sont entraînés par la pluie et rendent les océans, les cours d'eau et les sols plus acide. Aussi, nos méthodes industrialisées de culture acidifient les sols, ce qui rend, ou rendra sous peu, l'agriculture moins productive. En 1980 en Chine, ils ont mesuré le PH des sols de plusieurs types de culture. Vingt ans plus tard, ils sont retournés aux mêmes endroits pour mesurer à nouveau le PH ; celui-ci était passé de 6 à 5,2.
L'acidification est aussi un grave problème pour la vie océanique, en plus de désorienter certaines espèces de poissons, cela rend difficile la formation de la carapace pour le phytoplancton, idem pour tous les crustacés : moules huîtres, crevettes, krill et les coraux en souffrent aussi… Les océans sont 30 % plus acides qu'au début du 20e siècle. Bref, les océans se meurent, voir cet article antérieur :
Nos Océans se Meurent, Voyons Pourquoi et Comment 

- Réchauffement comparé de l’hémisphère Nord
Comme on le voit sur ce tableau, comparé au réchauffement global moyen, l’hémisphère Nord se réchauffe plus rapidement et le réchauffement sur les continents est plus élevée que la moyenne globale.

Source NOAA : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513 N.B. J'ai fait un simple calcul proportionnel pour établir le réchauffement de l’hémisphère Nord car les données officielles ne sont pas encore compilées, 2016 n'étant pas encore terminée.
- Les 18 années les plus chaude depuis 1880 se sont produites depuis 1998
Source : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513
- Niveau des océans
Vu que le taux la fonte du Groenland et de l'Antarctique augmente de façon exponentielle (il double aux 5 ans environ), cela fait grimper le niveau des océans de plus en plus rapidement. Le rythme actuel de la hausse actuelle du niveau des océans est de 3,4mm par an ces deniers temps, Avec l’ouragan Matthew, on a vu les dégâts supplémentaires causés par les marées de tempêtes conjuguées avec la hausse du niveau des océans.
Autre facteur qui rehausse le niveau des océans, c'est que l'eau plus chaude occupe plus de volume. Donc, environ 50 % des 84,8mm de hausse du niveau des océans à ce jour sont attribuables à l'expansion due à la chaleur.
La région du glacier Pine Island fond très rapidement. Le rouge montre la vitesse (vélocité de surface) à laquelle la glace se déplace vers l'océan Austral. Les plates-formes de glace longeant le continent et qui retiennent toute cette glace fondent rapidement ce qui permet aux inlandsis d'accélérer leur descente.
-Pourquoi le niveau des océans montera-t-il beaucoup plus que ce que le GIEC avait prévu ?Les prévisions du GIEC à ce sujet disent que le niveau des océans sera plus élevé d'un seul mètre en 2100. L'explication est simple, le GIEC n'a tenu compte que de l'expansion des eaux dû au réchauffement car ils ne savaient pas comment modéliser la fonte des glaces. C'est encore impossible car la fonte des glaces est un processus immensément complexe ; la glace s'assombrit ce qui la fait fondre plus rapidement car ce qui est sombre absorbe plus d'énergie, elle se fissure, forme des lacs de fonte qui s'écoulent directement au travers la glace et lubrifie ainsi les glaciers qui glissent ainsi plus rapidement vers la mer, les glaciers se répandent en plates-formes le long des côtes, et là, c'est l'eau océanique surchauffée qui les fait fondre par le dessous. La résolution des modèles est aussi trop faible pour prendre en compte tous ces détails qui font que la glace fond plus rapidement.
Voici une conférence dans laquelle un glaciologiste explique (en Anglais) tout ce dont les modèles ne tiennent pas encore compte en matière de fonte de l'Antarctique et du Groenland
La fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland est désormais inéluctable, il est trop tard pour faire marche arrière et on doit maintenant prévoir au minimum 5 à 10 mètres de hausse du niveau des océans d'ici 2100, et beaucoup plus par la suite,

-Le courant Jet
Comme un ivrogne, le courant Jet poursuit ses méandres qui dérèglent saisons et météo dans l'hémisphère Nord. Nous savons que la sécheresse en Californie est causée par ces méandres qui restent souvent bloqué en place provoquant aussi des hivers froid sur l'est de l’Amérique. Le courant Jet se disloque et fait des cabrioles étrangement chaotiques comme on le voit sur cette image.
Source : Earth nullschool
- Feux de Forêts
Le feu de Fort McMurray s'est produit au début du mois de mai ; normalement dans cette région le sol est encore recouvert de neige à cette date et prévient les incendies de forêts.
16 novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors saison font rage du Sud des États-Unis jusqu'au Dakota du nord et en Nouvelle Angleterre (nord-est des États-Unis). À Chattanooga au Tennessee, au moins 200 personnes ont été hospitalisés pour inhalation de fumée et troubles respiratoires. Les températures y sont bien sûr anormalement chaudes.
Source : “Surreal” U.S. Wildfires Should Not beBurning in Mid-November. Oui, c'est tout à fait surréaliste des incendies de forêts à la mi-novembre...
On se souvient que la Sibérie a aussi connu de terribles incendies de forêts cet été, idem dans les montagnes de l’Himalaya [du Tibet], dans le sud-ouest Américain et ailleurs.
Mie-novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors-saison dans les Appalaches et ailleurs aux États-Unis. Source : le chroniqueur climatique Robert Scribbler
- Parlons encore du GIEC
Dans tous les scénarios du GIEC dénommés RCP, il est fait mention "d'émissions négatives". Ce sont des technologies non encore développées et dont nous ne savons même pas si celles-ci sont possibles. Ils ont aussi un plan nommé BECCS pour : "Bio-energy with carbon capture and storage" (Bio-énergie avec capture et stockage du carbone).
Ce plan, impraticable, consisterait à faire pousser des arbres, les récolter pour les acheminer (imaginez un peu tout ce transport) vers des centrales de génération d'énergie, capturer au maximum 85% du CO2 à la sortie des cheminées, pressuriser le CO2 à le rendre au seuil de la liquéfaction pour ensuite l'enfouir profondément dans le sol. Mais pour retirer suffisamment de CO2, il faudrait cultiver ces arbres sur une superficie équivalente au double de celle de l'Inde dont la superficie est de 3 287 263 km² ; c'est le 7e plus grand pays au monde.
Aussi, enfouir tout ce CO2 hautement pressurisé dans le sol peut certainement provoquer des déstabilisations et engendrer d’innombrables tremblements de terre comme ce qu'on observe avec le "fracking", qui consiste à injecter sous haute pression de l'eau mélangée à des produits chimiques profondément dans le sol pour en faire jaillir pétrole et/ou gaz naturel. Aussi, le risque de fuite n'est vraiment pas exclu.
Voici les scénarios RCP du GIEC. Nous sommes actuellement sur les RCP 8.5 qui nous approche de 6°C pour 2100 (possiblement beaucoup plus). Pour passer à n'importe lequel des autres scénarios, les technologies et stratégies  proposées par le GIEC sont essentielles et doivent à tout prix être fonctionnelles. Un risque totalement inacceptable pris sur le dos de la jeunesse.

Voir aussi : "Nous Léguons AuxEnfants un Très Lourd Fardeau."
Une autre façon consiste à retirer le CO2 directement de l'atmosphère, et encore là, le pressuriser et l'injecter dans le sol. Mais extraire du CO2 directement de l'atmosphère est une technologie encore très incertaine et ça nécessiterait des dizaines de milliers de ces "stations" à travers le monde ; c'est encore du domaine de la fiction. Évidemment, tout cela va coûter extrêmement cher et ce sont les générations futures, s'il y en a encore, qui vont payer et souffrir gravement des changements climatiques.
Si ces plans, et d'autres qui seront très coûteux pour les générations futures ont été mis en place, c'est tout simplement pour permettre de continuer à brûler des combustibles fossiles au lieu d'entreprendre le plus tôt possible la transition vers les énergies renouvelables, ou avec moins d’émissions de CO2 comme le nucléaire.
Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande les conférences de Kevin Anderson au sujet du climat et faciles à trouver sur You Tube, ou encore sa plus récente entrevue sur Radio Ecoshock.

Il faut réduire nos émissions de CO2 depuis plus de 25 ans, nous sommes dangereusement en retard.
Note pour mes lecteurs
J'ai ralenti le rythme de publication de mes articles car j'ai presque tout dit. Si je trouve des nouvelles ou que d'autres études scientifiques importantes paraissent, je rédigerai un nouvel article pour vous tenir informé. Il y a 70 articles sur ce blogue et la grande majorité sont encore d'actualité, Merci de les partager ou de les repartager.
Merci à ceux qui collaborent à ce blogue, j'apprécie grandement votre soutient.

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En parlant du réchauffement climatique, le célèbre journaliste Américain Chris Hedges a dit : Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.