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vendredi 8 décembre 2023

Réchauffement global ̶̶̶ Ce qu'on ne vous dit pas

Note : j'ai décidé d'écrire des articles plus courts au lieu de ne pas écrire du tout.

«Réchauffement global» ou «changement climatique»?

On utilise indifféremment les deux expressions, mais il y a pourtant une différence importante.

Le climat, et donc la météo, ne s'opère dans la troposphère, la couche la plus basse de l’atmosphère et qui ne mesure que 12 Km d'épaississeur en moyenne. Environ 15 km à l'équateur et environ  8 Km. aux pôles. (Les raisons : l'air chaud occupe plus de volume et aussi, la rotation de la Terre cause une sorte de bourrelet sur l'équateur. C'est aussi à cause de cette rotation que notre planète est une sphère un peu aplatie aux pôles.)

👉 Le réchauffement global quant à lui tient compte de toutes les composantes de la planète : les océans, le sol (continents), les glaces et bien sûr, la troposphère.

«Ne tenir compte que de la température de la troposphère au niveau du sol équivaut à ignorer 97,7% du «réchauffement global».

Actuellement, le réchauffement climatique mesuré est près de 1,5°C et on dépassera les 2°C dans 20 à 25 ans (environ).

Source: GIEC Rapport AR4 de 2007

Bref, le «changement climatique» est une conséquence du «réchauffement global».
Il m'a fallu écouter/lire beaucoup de scientifiques avant de comprendre cette distinction et la dernière a été par le très réputé Prof. James Hansen. 
Vidéo en Anglais sur YouTube ou l’excellent article en Français de Global-Climat.

Petit calcul simple 

Si 1,5°C = 2,3%
Quel serait la le réchauffement mesuré si toute cette chaleur y était transférée?
100%÷2.3%=43.47 
Donc multiplier 1,5°C par 43.47 = 65,217°C 
C'est une simple règle de trois qui donne une bonne approximation et c'est moins compliqué que de calculer les zeta-joules accumulés et de les convertir en degrés C de réchauffement.

Cette étude en Anglais Grantham Institute Briefing paper No 14 datant de septembre 2015 dit que si on pouvait transférer la chaleur accumulée de l'océan à notre mince troposphère, que la température  moyenne de celle-ci serait plus chaude de 36°C.
C'est très bien expliqué et avec les zêta-joules pour les amateurs avertis. 

«Réchauffement global» 

Pour mesurer la totalité du réchauffement global, les physiciens calculent la quantité de chaleur que la Terre reçoit du soleil versus la quantité mesurée du rayonnement calorique (chaleur/infrarouge) retournée vers l'espace.
Des satellites mesurent ce rayonnement à la surface de la tropopause, une mince couche entre la troposphère et la stratosphère.

La différence est exprimée en watts par mètre carré, ce qui donne le «forçage radiatif».
«En 2022, le forçage radiatif mesuré total était de 3,4 watts par mètre carré et de 
1,798 en 1979.» 
Le watt, de symbole W, est l'unité dérivée de puissance ou de flux énergétique (dont le flux thermique). Un watt équivaut à un joule par seconde. 
Puisse qu'on parle d'effet de serre on parle donc de retenue continuelle de chaleur, de nuit comme de jour. 

Mais il y a le jumeau du problème climatique, l’acidification des océans, causée par le CO2 et aux conséquences au moins aussi graves pour la vie sur cette Terre, mais dont on évite astucieusement de nous parler aux merdias corporatifs.
J'en parle un peu dans cet article «Le taux d'oxygène dans notre atmosphère diminue». Mais je devrais en reparler. C'est de la chimie, je m'y connais moins.

Quelques points 

  • Grâce à l'étude des climats antérieurs (paléoclimatologie), nous savons que jamais autant de CO2 n'a été injecté aussi rapidement dans la troposphère et les océans. Au moins 10 fois plus rapidement selon les estimations.
  • Que jamais la Terre ne s'est réchauffée aussi rapidement depuis qu'il y a de la vie sur cette planète
  • Le taux moyen de CO2 pour 2022 était de 419 PPM
  • Si on ramène tous les gaz à effet de serre à la valeur du CO2=1, nous sommes à 523 PPM d'équivalent (CO2eq) pour l'année 2022
  • La chaleurs dans les océans s’accumule au rythme équivalent à 5 bombes du genre Hiroshima  à la seconde

Prochain article : L'effet de serre  ̶̶̶  mesures, calculs et explications scientifiques

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vendredi 27 juillet 2018

Été 2018 : Canicule sur presque tout l'hémispère Nord | des explications


À la mémoire de Michel-Pierre Colin, ami et collaborateur exceptionnel du Climatoblogue.
Merci pour tes efforts et ton soutien malgré la maladie qui te rongeait
Que ta mémoire nous serve d'exemple en ces temps où nous en aurons tous tellement besoin.
Ton ami Jack
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La vague de chaleur qui a, et fait encore suffoquer la majorité de l'hémisphère Nord est sans précédent et porte la signature de nos émissions de gaz à effet de serre ; peut-être pas en totalité, mais dans son étendue, son intensité et sa durée.

Attendez-vous à ce que ce genre d’événement se répète et s'amplifie, c'est ce qui est prévu.

Source : science alert .com

Comparons les températures de juin 1976 avec celles de juin 2018.


Juin 1976
En degrés C

Juin 2018
Source USGS

Dans environ une quinzaine d'années nous aurons plus ou moins le même écart (0,5°C) entre juin 2018 et disons juin 2033. Le réchauffement climatique s'accélère très rapidement. Ça aura pris un peu moins de 150 ans pour faire grimper la température moyenne globale de 1°C (2016), mais ça en prendra moins de 30 ans pour dépasser les 2°C...

Depuis mai 2012, alors que nous étions à 0,85°C de réchauffement, je suis de près et intensément, les progrès de la science et l'actualité climatique : les nouvelles études scientifiques et prévisions, les événements météo extrêmes, les mouvements du courant-jet, etc. Au début, ce qui allait se passer vers la fin du siècle me préoccupait grandement, mais cet été est une démarcation ; nous franchissons un seuil climatique. L'effet de 400 ppm de CO2 (+les autres GES) se fait sentir. En équivalent CO2, nous sommes à plus de 492 ppm.

Il y a quelques mois, j'ai aussi appris que nous savons désormais que 1,5°C de réchauffement global moyen est aussi dangereux que ce qu'on croyait que 2°C de réchauffement global moyen nous apporterait. J'en parlerai dans un prochain article.

Pas d'El Niño ni de La Niña en cours, ce système est actuellement au neutre. Mais les probabilités d'un El Niño prochain sont doubles de ce qu'elles sont «naturellement». Nos émissions de gaz à effet de serre étant certainement la cause de la probabilité accrue, rien d'autre ne peut l'expliquer, comme pour cette vague de chaleur qui enveloppe l’hémisphère nord.
Simple principe physique élémentaire : les gaz à effet de serre augmentent la température du système climatique.
Cette chaleur accrue est de l'énergie supplémentaire.
Plus d'énergie = plus d'activité, c'est ce qui rend la météo plus chaotique, violente et imprévisible tout en déréglant les composantes du système climatique.
Mais le savoir progresse et des observations combinées à des analyses pointues permettent de voir émerger et de comprendre les mécanismes en cause.
1e observation, le courant-jet est plus lent et fait des méandres plus prononcés
2e au lieu de circuler, les ondulations de courant-jet se bloquent plus fréquemment pour des périodes anormalement longues
3e le courant-jet se disloque
4e ces phénomènes sont plus fréquents en été, car le courant-jet est toujours plus faible l'été
5e l'amplification arctique (article explicatif) est plus prononcé en hiver qu'en été.
Donc, l’Arctique est comparativement plus chaud (que sa moyenne) l'hiver, car l'air chaud du Sud s'y transporte plus facilement en hiver, ce qui pousse le froid vers le Sud et explique nos hivers récents avec du froid qui descend parfois très au sud. L'été : l'air chaud (toutes proportions gardées), tend moins à se déplacer vers l'Arctique.
Merci aux journaliste du Washington post qui n'hésitent pas à parler avec lucidité et professionnalisme du réchauffement climatique, malgré l’administration (ou est-ce un régime?) #Trump.
Difficile de prévoir ce que fera le courant-jet de l'hémisphère nord dans le futur, mais chose certaine, il ne reprendra pas son cour avant des dizaines de millénaires, c'est un minimum et c'est idem pour toute la biosphère, une mince couche de 25 kilomètres autour du globe et qui contient toute la Vie présente et future...

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Il faut rappeler la dangerosité des vagues de chaleur qui provoquent des décès, un ralentissement économique et de terribles incendies de forêts. L'impact sur la biodiversité terrestre et océanique est colossal.

«Bien que le reste de la main-d'œuvre se trouve dans des bureaux et des magasins climatisés, ils ne sont pas à l'abri des répercussions économiques du changement climatique. D'ici 2028, le changement climatique coûtera 360 milliards de dollars par an, soit environ la moitié de la croissance attendue de l'économie, selon le Fonds écologique universel. Une grande partie de ceci est due aux coûts de santé.»
Extrait de cet article en Anglais.
Traduction Google du même article.


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Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande cette entrevue de Michael Mann et Jennifer Francis, deux scientifiques du climat de renommée internationale.


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jeudi 12 avril 2018

1,5 ° C de réchauffement dans seulement une décennie?


  Article original en Anglais par David Spratt

Merci à Michel-Pierre Colin pour la traduction



Les Accords de Paris
mettent le monde sur le
chemin de 3,4 ° C de
réchauffement pour 2100.
(Climate Action Tracker)
Le réchauffement planétaire de 1,5 °C est imminent, probablement dans une décennie à partir de maintenant. C'est la conclusion étonnante à tirer d'un certain nombre d'études récentes, examinées ci-dessous.

Comment atteindre un réchauffement de 1,5 ° C dans une décennie à compter de maintenant avec l'objectif de l'Accord de Paris 2015 de “maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l’accroissement de température à 1,5°C ?” En peu de mots, ça ne se peut pas.

Le texte de l'accord de Paris était une solution politique dans laquelle de grands mots masquaient des actes inadéquats. Les engagements nationaux volontaires de réduction des émissions depuis Paris placent désormais le monde sur une trajectoire de réchauffement de 3,4°C d'ici 2100 et de plus de 5°C si l'on prend en compte les risques élevés incluant les boucles de rétroaction dans le cycle du carbone.

Le résultat de Paris est une trajectoire d'émissions qui continue d'augmenter pendant encore quinze ans, même s'il est clair que "si la limite de 1,5°C ne doit pas être dépassée chaque année, le budget est déjà dépassé aujourd'hui ". Il y a deux ans, le professeur Michael E. Mann a noté : «Et qu'en est-il de la stabilisation à 1,5°C ? Nous sommes déjà à découvert. "

En effet, les scénarios d'émissions associés à l'objectif de Paris montrent que le réchauffement «dépassera» l'objectif de 1,5°C d'un demi-degré avant d’y revenir en refroidissant d'ici la fin du siècle. Ces scénarios reposent indûment sur la technologie BECCS (bioénergie avec capture et stockage du carbone) qui n'a pas fait ses preuves et serait appliquée dans la seconde moitié du siècle, parce que l'Accord de Paris n’inclut pas les fortes réductions d'émissions qui sont requises dès maintenant.

Le réchauffement climatique moyen est maintenant de 1,1°C au-dessus de la fin du XIXe siècle, et le taux de réchauffement devrait s'accélérer en raison des niveaux record d'émissions de gaz à effet de serre et parce que les efforts visant à nettoyer certaines des centrales électriques les plus polluantes au monde réduisent les émissions d’aérosols (principalement les sulfates) qui ont un impact de refroidissement à très court terme.
Aérosols : particules qui masquent partiellement le réchauffement climatique.

Alors maintenant, en 2018, la référence de 1,5°C de réchauffement est seulement à une décennie de distance ou même moins, selon les preuves de multiples sources des chercheurs sur le climat:

1,5°C de réchauffement plus dangereux qu'on croyait pour 2°C? À vous de voir


HENLEY et KING : En 2017, les chercheurs Ben Henley et Andrew King de Melbourne ont publié : “Trajectoires vers la cible de 1,5°C de Paris: Modulation par l'Oscillation Interdécenale du Pacifique” (Trajectories toward the 1.5°C Paris target: Modulation by the Interdecadal Pacific Oscillation (IPO)) à propos de l'impact de l'IPO sur le réchauffement futur. L'IPO est caractérisée par des fluctuations de la température à la surface de la mer et par des changements de pression au niveau de la mer dans le nord et le sud de l'océan Pacifique, qui se produisent sur un cycle de 15 à 30 ans. Dans la phase positive de l'IPO, les températures de surface sont plus chaudes en raison du transfert de la chaleur des océans vers l'atmosphère. L'IPO a été dans une phase négative depuis 1999 mais des prévisions récentes laissent penser qu'elle passe maintenant à une phase positive. Les auteurs ont constaté que «en l'absence d'influences externes de refroidissement, telles que des éruptions volcaniques, le point médian de la dispersion des projections de température dépasse l'objectif de 1,5°C avant 2029, basé sur les températures relatives à 1850-1900». Plus précisément, «une transition vers la phase positive de l'IPO (phénomène El Nino) conduirait à un dépassement de la cible autour de 2026 » et «si l'océan Pacifique reste dans sa phase décennale négative (La Nina), la cible sera atteinte environ 5 ans plus tard, en 2031 ».
La température projetée augmente avec l’IPO en mode positif (rouge) et en mode négatif (bleu) (Henley et King, 2017).

JACOB et autres : Un ensemble de quatre scénarios d'émissions futures connus sous le nom de trajectoires de concentration représentatives (Representative Concentration Pathways RCP), ont été utilisés depuis 2013 comme guide pour la recherche et la modélisation du climat. Les quatre trajectoires, connues sous le nom de RCP 2.6, 4.5, 6 et 8.5, sont basées sur le déséquilibre énergétique total dans le système énergétique d'ici à 2100. RCP8.5 est la plus élevée, et représente la trajectoire d'émission actuelle. Dans “Impacts Climatiques en Europe Sous un Réchauffement Planétaire de +1,5°C” (Climate Impacts in Europe Under +1.5°C Global Warming), publié cette année, Daniela Jacob et ses co-chercheurs ont trouvé que le monde devrait probablement dépasser le seuil de +1,5°C autour de 2026 pour RCP8.5, et “pour la trajectoire intermédiaire RCP4.5 le centre des estimations se situe dans une fenêtre relativement étroite vers 2030. Selon toute probabilité, cela signifie qu'un monde à +1,5°C est imminent."

KONG ET WANG : Dans une étude sur le changement estimé du pergélisol, “Responses and changes in the permafrost and snow water equivalent in the Northern Hemisphere” dans un scénario de réchauffement de 1,5°C, les chercheurs Ying Kong et Cheng-Hai Wang utilisent la moyenne d'un ensemble de multiples modèles provenant de 17 modèles climatiques globaux, avec des résultats montrant que le seuil de réchauffement de 1,5°C sera atteint en 2027, 2026 et 2023 sous les trajectoires respectives RCP2.6, RCP4.5, RCP8.5. Sur la trajectoire actuelle RCP8.5 à fortes émissions, la superficie estimée du pergélisol sera réduite de 25,55% ou de 4,15 millions de kilomètres carrés à 1,5°C de réchauffement.

XU et RAMANTHAN : Une étude récente par Yangyang Xu et Veerabhadran Ramanathan, “Well below 2°C : Mitigation strategies for avoiding dangerous to catastrophic climate changes” (Bien en-dessous de 2°C: Stratégies d'atténuation pour éviter des changements climatiques dangereux à catastrophiques), a examiné les risques haut de gamme ou «fat-tail» du changement climatique, dans une analyse des risques existentiels dans un monde en réchauffement. L'un des deux scénarios de base utilisés, appelé Baseline-Fast, supposait une réduction de 80% de l'intensité énergétique des combustibles fossiles d'ici 2100 par rapport à l'intensité énergétique en 2010. Dans ce scénario, le niveau de dioxyde de carbone atmosphérique avait atteint 437 parties par million (ppm) en 2030 et le réchauffement était de 1,6°C, ce qui suggère que le 1,5°C était dépassé aux environs de 2028. L'étude est discutée plus en détail ici.

ROGELJ et autres : Dans “Scénarios visant à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 1,5°C” (Scenarios towards limiting global mean temperature increase below 1.5°C), Joeri Rogelj et ses co-chercheurs établissent les futures émissions et le réchauffement sur la base de cinq «Trajectoires socio-économiques partagées» (Shared Socioeconomic Pathways SSP). Celles-ci "présentent cinq mondes futurs possibles qui diffèrent en matière de population, de croissance économique, de demande d'énergie, d'égalité et d'autres facteurs", selon CarbonBrief . Les quatrième et cinquième trajectoires représentent le monde dans lequel nous vivons actuellement: SSP4 est un monde de «forte inégalité», tandis que SSP5 est un monde de «croissance économique rapide» et de «modes de vie énergivores». Si nous regardons ces trajectoires tracées par rapport aux températures projetées, alors SSP5 dépasse 1,5°C en 2029 et SSP4 en 2031.

Température moyenne mondiale projetée pour cinq voies socio-économiques partagées (CarbonBrief)

SCHURER et autres : Dans “Interprétations de la cible climatique de Paris” (Interpretations of the Paris climate target), Andrew Schurer et ses collègues démontrent que le GIEC utilise une définition de la température moyenne à la surface du globe qui sous-estime la quantité de réchauffement au niveau préindustriel. La sous-estimation est d'environ 0,3°C, et un chiffre plus élevé inclut l'effet du calcul du réchauffement pour la couverture mondiale totale plutôt que pour la couverture pour laquelle des observations sont disponibles et le réchauffement à partir d'une vraie période pré-industrielle plutôt qu’à partir de la fin du XIXe siècle, comme base de référence. Si leurs découvertes étaient appliquées, le réchauffement serait maintenant de 1,3°C ou plus, et atteindre le repère de 1,5°C ne serait plus qu'à une demi-décennie seulement.

CONSÉQUENCES : Dans leur article de 2017 sur les risques climatiques catastrophiques, Xu et Ramanathan ont défini 1,5°C comme une référence pour un changement climatique «dangereux», comparé au repère de 2°C de la note politique conventionnée. Mais même cette note inférieure peut être trop optimiste, compte tenu des impacts que nous avons constatés aux deux pôles au cours de la dernière décennie. Quoi qu'il en soit, en considérant la réalité imminente de l'indice de référence de 1,5°C, il est important de considérer ce qui est en jeu:

  • Dans une décennie et à 1,5 ° C, nous pourrions bien avoir été témoins d'un Arctique libre de glace de mer en été, une circonstance qui, il y a tout juste deux décennies, n’était pas supposée se produire avant une centaine d'années. Les conséquences seraient dévastatrices.
  • En 2012, James Hansen, directeur scientifique de la NASA, a déclaré à Bloomberg : « Notre plus grande inquiétude est que la perte de la banquise en Arctique ne menace gravement le passage de deux autres points de basculement: l'instabilité potentielle de la calotte glaciaire du Groenland et les hydrates de méthane... Ces deux points de basculement auraient des conséquences pratiquement irréversibles sur des échelles de temps pertinentes pour l'humanité. » Un article de recherche très réputé publié en 2012 estimait que « le seuil de réchauffement conduisant à un état monostable, essentiellement un état sans glace, est de l'ordre de 0,8-3,2°C, avec la meilleure estimation de 1,6°C » pour la calotte glaciaire du Groenland.
  • En 2015, les chercheurs ont examiné les dommages aux éléments du système - y compris la sécurité de l'eau, les sols pour les cultures de base, les récifs coralliens, la végétation et les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO - au fur et à mesure que la température augmente. Ils y ont trouvé tous les dégâts du changement climatique dans des catégories vulnérables comme les récifs coralliens, la disponibilité en eau douce et la vie végétale pourraient arriver avant que le réchauffement de 2°C ne soit atteint, et une grande partie avant 1,5°C de réchauffement.
  • En 2009, des scientifiques australiens ont contribué à un important document de recherche qui a montré que la préservation de plus de 10% des récifs coralliens dans le monde nécessiterait de limiter le réchauffement à moins de 1,5°C. Des recherches récentes ont montré que l'augmentation du réchauffement océanique autour de la Grande Barrière de Corail en 2016, qui a entraîné la perte de la moitié du récif, a une probabilité de 31% de se produire n’importe quelle année au niveau actuel de réchauffement. En d'autres termes, une décoloration sévère et une perte de corail sont probables en moyenne tous les 3-4 ans, alors que les coraux mettent 10-15 ans à se remettre de tels événements.
  • Il est prouvé qu'une élévation globale de la température de 1,5°C est susceptible de provoquer un dégel généralisé du pergélisol en continu jusqu'à 60° de latitude nord. À 1,5°C, la perte de zone de pergélisol est estimée à quatre millions de kilomètres carrés
  • La fréquence des événements extrêmes d'El Niño devrait doubler par 1,5°C de réchauffement.
  • À 1,5°C, il est très probable que des conclusions publiées pour la première fois en 2014, à savoir que des sections de l' inlandsis Antarctique occidental aient déjà dépassé leur point de basculement pour une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres, auront été confirmées.
  • Il y a quatre ans, les scientifiques ont constaté que «le recul de la glace dans le secteur de la mer d'Amundsen en Antarctique de l'Ouest n’était plus stoppable, avec des conséquences majeures: le niveau de la mer augmenterait de 1 mètre dans le monde entier… Sa disparition enclenchera probablement l’effondrement du reste de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest, ce qui entraînera une augmentation du niveau de la mer comprise entre 3 et 5 mètres. Un tel événement déplacera des millions de personnes dans le monde. “Eric Rignot, chercheur de pointe sur la cryosphère s’étonne :" Vous regardez l'Antarctique occidental et vous pensez: c'est toujours là ?”
  • À 1,5°C, une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres et peut-être des dizaines de mètres aura été bloquée dans le système. Dans les climats passés, des niveaux de dioxyde de carbone d'environ 400 ppm (que nous avons dépassés il y a trois ans) ont été associés à des niveaux de la mer autour de 25 mètres au-dessus du présent niveau. Et il y a six ans, le Prof. Kenneth G. Miller a noté que "l'état naturel de la Terre avec les niveaux actuels de dioxyde de carbone est celui d’avec des niveaux de mer d'environ 20 mètres plus haut qu'aujourd'hui".

Clairement, comme l'ont écrit l'ancien chef de la NASA sur le climat, James Hansen, et ses co-auteurs l'année dernière,
«le monde a dépassé la cible appropriée pour la température mondiale». Ils ont noté le danger que les cibles de 1,5°C et 2°C sont loin au-dessus de la plage de température de l’ère de l'Holocène (civilisation humaine), et que si de tels niveaux de température sont autorisés à long terme, ils stimuleront des rétroactions amplificatrices "lentes" qui ont le potentiel d’échapper au contrôle de l'humanité. Par conséquent, "limiter la période et l'ampleur de l'excursion de température au-dessus de l'échelle de l’Holocène est crucial pour éviter une forte stimulation des rétroactions lentes".

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David Spratt ajoute (et je suis de son avis)
Et dans toutes ces preuves, qu'est-ce qui m'inquiète le plus? D'après mon expérience, à quelques exceptions près, ni les responsables des politiques climatiques ni les défenseurs de l'action climatique n'ont une compréhension raisonnable de l'imminence de ces 1,5°C et de ses conséquences.
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samedi 24 mars 2018

Le réchauffement climatique est ici et est pire et plus rapide que prévu

Le problème est que le dernier rapport du GIEC est paru en 2013 et qu'il est désormais obsolète. Il s'avère que nous avons beaucoup appris sur notre climat depuis. Le réchauffement climatique s'est rapidement amplifié et ses conséquences se font ressentir avec beaucoup plus d'intensité.

Ces nouvelles informations donnent une image de plus en plus urgente de la nécessité de réduire les émissions combustibles fossiles au maximum. Si seulement nous avions commencé en 1992... (vidéo)

Le prochain rapport du GIEC ne paraîtra qu'en 2022 et à cause des procédures lentes, la science qu'il publiera sera déjà vieille d'au moins un an. Et à cause du processus de révision, on doit encore s'attendre à des évaluations parfois trop conservatrices.

Ce graphique paru en 2013 est déjà obsolète. Nous savons maintenant que les pires prévisions du GIEC sont les plus justes.
Les modèles climatiques utilisés dans ces rapports vieillissent rapidement. Depuis les années 1970, ils ont systématiquement sous-estimé le taux de réchauffement de la planète . Certaines des plus récentes évaluations exhaustives de la science climhttp://leclimatoblogue.blogspot.ca/2016/10/la-terre-depasse-le-max-dabsortion.htmlatique, y compris le rapport spécial sur les sciences climatiques approuvé par la Maison-Blanche, incluent de nouvelles sections effrayantes sur les « surprises climatiques » comme les sécheresses et les ouragans simultanés qui ont de lourdes conséquences. 
Notre rapport sur le climat de 600 pages en un seul tweet :
  • C'est vrai
  • C'est nous
  • C'est sérieux
  • Et la fenêtre de temps pour empêcher les impacts dangereux se ferme rapidement
    - Katharine Hayhoe (climatologue) (@KHayhoe) 11 août 2017
«Les rétroactions positives (cycles d'auto-renforcement ou "feedback") dans le système climatique ont le potentiel d'accélérer le changement climatique induit par l'homme», dit une section du Climate Science Special Report , et même de dérégler le système climatique de la Terre, en partie ou en totalité, le faire basculer dans de nouveaux états qui sont très différents de ceux expérimentés dans un passé récent (les derniers 10 000 ans). »
Rien de tout cela n'était inclus dans le dernier rapport du GIEC.

"Nouveau" Les événements climatiques extrêmes en forte recrudescence selon un rapport européen.

Nous sommes déjà  à ~1°C de réchauffement comparé à la moyenne de 1850-1900 (début de l'ère industrielle) et ~1,2°C comparé à 1750 (la véritable mesure de l'ère préindustrielle). Il est déjà probable à plus de 95% que nous dépasserons les 1,5°C même si nous réduisions drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre demain matin. Malgré une légère baisse de l'activité solaire, la température moyenne grimpe, et elle grimpe très rapidement dans l'Arctique.

Progression de la température moyenne globale.
L'ensoleillement qui atteint notre planète est en très lente diminution mais jamais assez pour causer un âge glaciaire au cours des prochains siècles. C'est mesuré en Watts par mètre carré au cours des décennies.

En fait, un grand nombre de choses ont changé dans notre compréhension du système climatique de la Terre depuis le rapport 2013 du GIEC. Voici quelques points importants:
  1. L'élévation du niveau de la mer va être bien pire que ce que nous pensions. Lors de la dernière évaluation du GIEC, le scénario le plus défavorable pour l'élévation du niveau de la mer au cours de ce siècle était d'environ un mètre. La prévision est maintenant d'environ 2,4 mètres. C'est en grande partie parce que :
  1. Les calottes glaciaires massives de l'Antarctique pourraient s'effondrer beaucoup plus rapidement que nous le pensions. Des mécanismes d'effondrement récemment découverts dans certains des glaciers les plus grands et les plus vulnérables de la planète dans l'inlandsis antarctique occidental commencent à attirer l'attention de la communauté scientifique. Si ces mécanismes venaient à se concrétiser au cours des prochaines décennies, ils libéreraient suffisamment d'eau de fonte pour inonder toutes les villes côtières de la planète, le Bangladesh et plusieurs îles.
  1. Les événements météo extrêmes prévus se produisent et peuvent maintenant être liés au changement climatique en temps réel. De l'Arctique aux tropiques, les incendies de forêt, les tempêtes intenses et autres phénomènes météorologiques extrêmes ont été de plus en plus féroces ces dernières années et le changement climatique a joué un rôle mesurable. Un rapport de 2016 des Académies nationales des sciences a ouvert les vannes, pour ainsi dire, du domaine naissant de l' attribution de d'événements météo extrêmes. De l'ouragan Harvey de l'an dernier aux inondations du mois dernier dans le Massachusetts, presque tous les événements météorologiques ont révélé une relation traçable avec le changement climatique causé par l'homme.
  1. Le réchauffement planétaire de 1,5 degré Celsius est une quasi-certitude. Un prochain rapport spécial du GIEC dira que la réalisation de l'objectif de 1,5 degré - l'un des engagements les plus ambitieux de l'accord de Paris semble «extrêmement improbable» Les sources d'énergie sans carbone arrivent sur le marché environ 10 fois trop lentement . À ce stade, il faudrait probablement de la géo-ingénierie pour ralentir le rythme du réchauffement climatique . Les chercheurs ont commencé à tester des moyens de le faire.
  1. Nous avons déjà perdu des écosystèmes entiers, notamment des récifs coralliens. Au cours d'un événement El Niño record en 2015, le monde a perdu de vastes étendues de corail dans un événement de blanchiment mondial « différent de tout ce que nous avons jamais vu ». Plus de 90% des coraux disparaîtront d'ici 2050 sans de drastiques réductions de nos. Cela signifie que l'une des plus riches réserves de biodiversité de la planète est déjà menacé.
Je vais en rajouter

  1. Les forêts meurent et émettent du CO2 au lieu d'en absorber (Source en Anglais)
  2. L'acidification des océans causée par nos émissions de CO2 les ont rendu 30% plus acide et la majorité des organismes qui se fabrique une carapace éprouve des difficultés. La majorité de l'oxygène dans notre atmosphère provient du microscopique phytoplancton dont 40% est déjà disparu. Le taux d'acidification est sans précédent depuis (au moins) 65 millions d'années.
  3. Le pergélisol dégèle en émettant méthane et CO2, ce qui amplifie et accélère le réchauffement.
  4. Les banquises fondent littéralement à vue d'oeil, ce qui permet aux océans d'absorber plus de chaleur amplifiant ainsi le réchauffement surtout aux pôles.
  5. La circulation thermohaline faiblit, ce grand courant océanique surnommée "le grand convoyeur", un important régulateur climatique et un élément vital de la faune marine ralentit plus vite que prévu et risque de s'arrêter avec des conséquences néfastes sur le climat du nord de l'Europe. Vidéo explicative en Anglais par Michel E. Mann.
  6. Le réchauffement accéléré des océans, 93% de la chaleur s'engouffre dans les océans. Si on extrayait la chaleur engouffrée dans les océans à cause du réchauffement climatique sur la période 1950 à 2008, il a été calculé que ce qu'on nomme réchauffement global moyen (température moyenne près de la surface) serait de 35°C plus élevé. L'eau peut emmagasiner beaucoup plus de chaleur que l’air le peut.
Carte du réchauffement global moyen pour la période 2016-2017 comparé à la moyenne 1880-1905. On voit que l'Arctique s'est réchauffé jusqu'à 6,8°C alors que la moyenne globale s'établit à ~1°C. Ce réchauffement accéléré de l'Arctique a, et aura, des conséquences importantes sur le climat, le niveau des océans, sur la faune et la flore locale, des espèces envahissantes y sont déjà observées, les espèces locales déclinent, les Inuit subissent des conséquences qui bouleversent leur vie...

COP21

Les politiciens se sont donnés des tapes dans le dos et... les promesses non contraignantes qu'ils ont prises nous garantissent, à la condition qu'ils les respectent, de 3°C à 3,5°C de réchauffement global moyen. Donc, au moins le triple en Arctique et ~5°C en Antarctique, sans oublier le réchauffement accéléré des océans, principale cause de la fonte des glaciers de l'Antarctique et de la mort des coraux.


Le taux de croissance de nos émissions de CO2 a ralenti un peu depuis 2011.
Nous en avons quand même émis 32.5 milliards de tonnes en 2017 seulement.


Les émissions de méthane aussi à la hausse, proviennent principalement des installations de gaz naturel et des élevages de bovins.
L'accélération amorcée en 2008 coïncide avec l'arrivée en masse du fracking.

En conclusion

Nous somme mal barrés! Nos gouvernements n'ont rien fait de significatif depuis 1992 sauf que de faire semblant qu'ils s'occupent du problème seulement parce que c'est bon pour leur "image". Récemment, une lettre signée par 20 000 scientifiques à réitérer l'urgence qu'il y a à agir. Plus ça va, plus il est urgent de freiner nos émissions de gaz à effet de serre et de cesser de détruire l'environnement parce que c'est pareil comme de mettre le feu à notre maison alors que nous ne pouvons pas en sortir.

À ce qu'il paraît, ce n'est pas non plus une technologie inexistante ou un plan qui ne fonctionne que sur papier qui va prévenir l’emballement du réchauffement climatique causant la destruction de la biosphère. Nous sommes trop nombreux à surconsommer ou à vouloir le faire.
Notre agriculture et notre eau dépendent de notre climat, y a-t-il plus essentiel?

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Articles antérieurs sur des sujets connexes


Merci de partager nos articles, ils sont écrits pour informer

samedi 18 novembre 2017

#COP23 De l'inutilité des COP

Désolé pour mon absence, c'est la Vie ça aussi.
J'ai passé les 5 à 6 dernières années à apprendre et comprendre le réchauffement climatique. Au cours des derniers 30 mois, j'ai tenté de vous l'expliquer sur ce blogue.  J'en ai appris beaucoup et j'espère que vous aussi. Le plus important à retenir est qu'il faut agir.
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Le climat de la Terre est remarquablement stable depuis 10 000 ans, c'est ce qui a permis l'émergence de l'agriculture et conséquemment, la venue de civilisations. Mais combien de degrés de réchauffement suffisent pour déstabiliser l'équilibre climatique? Et possiblement pour toujours, sans possibilité de retour en arrière...

Nous savons que si le réchauffement se stabilisait à 1°C, que c'est déjà suffisant pour faire grimper le niveau des océans de 5 à 9 mètres et d'accroître significativement la probabilité d'événements météos extrême : La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe

Sans l'ombre d'un doute, il y a ce risque que nous observons actuellement de déclencher des boucles à rétroaction positives, c'est à dire  qui accélèrent le réchauffement climatique et déclencheront, tôt ou tard. d'autres boucles à rétroaction positives vers un réchauffement de plus en plus puissant et rapide, jusqu'à...
Le déstabiliser au point de déclencher une 6e extinction de masse... 
Nous sommes sur la trajectoire qui garantit beaucoup plus que 2°C de réchauffement global moyen, le double ou le triple. Rappelons que le réchauffement s'est accéléré davantage depuis l'an 2000 et que ce que l'on nomme «la grande accélération» en science climatique débute en 1950.
On voit que le climat se refroidissait très lentement et que depuis le début de l'industrialisation (1850), qu'il se réchauffe très rapidement à cause de nos émissions de gaz à effet de serre. Notez «la grande accélération» depuis 1950.
Jamais la Terre ne s'est réchauffée si rapidement
.
Ça fait (au moins) 25 années que tous nos politiciens et industriels savent que nous détruisons notre maison, la biosphère (une très mince couche d’environ 25km d’épaisseur autour de la planète Vie) et ils ne font toujours rien, sauf de faire semblant qu’ils s’en préoccupent… en faisant un max de profits. On doit croire qu'ils sont mal informés?

Ça fait 25 années que Severn Cullis-Suzuki a parlé avec beaucoup d’aplomb à nos représentants lors du sommet de la terre tenu à Rio en 1992. Elle avait 12 ans à l’époque. Écoutez-la attentivement et sachez qu'il y a d’autres jeunes qui poussent sur les poussifs.

Et ça fait depuis 1965 que le président Américain de l’époque (et conséquemment presque tous les autres de l'Occident) a été averti des risques du réchauffement global comme on l’appelait à l’époque, car ceux avec une bonne longue vue (métaphore pour instruments & méthode scientifiques) voyaient déjà la fumée des catastrophes climatiques à venir. Aujourd’hui par contre, environs 70% des Américains sont convaincus de la réalité du changement climatique et près de 50% de sa dangerosité et dont la civilisation moderne est la seule cause, parce que nous utilisations à outrance des combustibles fossiles, principalement de la part des riches : nous les occidentaux. Article à lire

Les profits sont une dépendance mortelle... pour les autres.

La pétrolière EXXON savait dès 1981, suite à des conclusions de ses chercheurs, que les émissions de CO2 causées par le fait de brûler des combustibles fossiles aurait des conséquences désastreuses sur le climat et donc sur l'ensemble de la vie. Oubliez vos théories conspirationnistes farfelues, souvent soutenues par l'industrie des combustibles car : EXXON savait

Si les taux atmosphérique de CO2 et de méthane (CH4) augmentent à un taux catastrophique, c'est qu'il y a deux causes : notre consommation augmente sans qu'on se soucie des impacts, parce que les puits de carbone (végétation, sols et océans) en absorbent de moins en moins et même commencent émettent des quantités de plus en plus importantes. Nous avons dépassé la limite de ce que la nature peut absorber : la Biosphère fait une indigestion.

Les promesses de la COP21 étaient vides, la preuve, elles nous garantissent 3°C à 5°C de réchauffement global moyen selon la trajectoire actuelle (pas 1,5 à 2°C) : ce sera donc le double ou le triple Arctique et en Antarctique avec de sévères conséquences catastrophiques pour bien des gens et pour d'autres créatures vivantes avec lesquelles nous partageons cette plus qu’exceptionnelle espace de vie.

Nos émissions de CO2 augmentent encore au lieu de diminuer comme le démontre le graphique suivant tiré de cette étude scientifique (en Anglais)


Rien n'est plus dangereux que de donner l'illusion de s'occuper du problème et de ne rien faire. Imaginez si les pompiers ne faisaient que semblant d'éteindre le feu qui ravage votre maison? La situation actuelle n'est pas la faute de tous les humains, mais des plus riches et de ceux qui veulent vivre comme les plus riches et qui consomment sans penser aux autres être vivants.
Si on laisse faire nos politiciens, ils vont tous nous tuer.
Chris Hedges

Le cri d’alarme de quinze mille scientifiques sur l’état de la planète

«La Terre est notre seule maison»

15 364 scientifiques de 184 pays lancent un cri d’alarme sur l’état catastrophique de la biosphère. Ils étaient 1 700 à le faire en 1992 pour le « Sommet de la Terre ». Ceux et celles qui ne sont pas inquiets pour l’avenir de leurs enfants ont la tête profondément enfoncée dans leur petit nombril ou dans le sable… bitumineux. Par surcroît, la population mondiale a gonflé de 2 milliards d’humains depuis 1992.
Le «tweet» du scientifique Jason Box a frappé dans le mille et a fait des vagues. C'est un glaciologue qui passe sa vie à étudier les mécanismes de la fonte du Groenland disait :
«Quand votre boulot quotidien est la fin de la civilisation humaine»

Voici 13 de leurs recommandations qu’on devrait juger essentielles pour la survie de la Vie

Les transitions vers la durabilité peuvent s’effectuer sous différentes formes, mais toutes exigent une pression de la société civile, des campagnes d’explications fondées sur des preuves, un leadership politique et une solide compréhension des instruments politiques, des marchés et d’autres facteurs. Voici – sans ordre d’urgence ou d’importance – treize exemples de mesures efficaces et diversifiées que l’humanité devrait prendre pour opérer a transition vers la durabilité :
  1. privilégier la mise en place de réserves naturelles marines et terrestres interconnectées, correctement financées et correctement gérées, destinées à protéger une proportion importante des divers habitats terrestres, marins et aériens.
  2. préserver les services rendus par la nature via les écosystèmes en stoppant la conversion et la destruction des forêts, prairies et autres habitats originels ;
  3. restaurer sur une grande échelle les communautés végétales, notamment les prés et les forêts ;
  4. ré-ensauvager des régions abritant des espèces endémiques, particulièrement les prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire loups, lions requins, etc.), afin de rétablir la dynamique et les processus écologiques ;
  5. développer et adopter des instruments politiques adéquats pour lutter contre la destruction de la faune, le braconnage, l’exploitation et le trafic des espèces menacées ;
  6. réduire le gaspillage alimentaire par l’éducation et l’amélioration des infrastructures ;
  7. promouvoir une réorientation du régime alimentaire vers une nourriture d’origine essentiellement végétale ;
  8. réduire encore le taux de fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à l’éducation et à des services de planning familial, particulièrement dans les régions où ces services manquent encore ;
  9. multiplier les sorties en extérieur pour les enfants afin de développer leur sensibilité à la nature, et d’une manière générale améliorer l’appréciation de la nature dans toute la société ;
  10. désinvestir dans certains secteurs (pétroliers, pesticides, armements) et cesser certains achats afin d’encourager un changement environnemental positif ;
  11. concevoir et promouvoir de nouvelles technologies vertes et se tourner massivement vers les sources d’énergie renouvelables et durables tout en réduisant progressivement les aides financières à la production d’énergie des combustibles fossiles ;
  12. revoir notre économie afin de réduire les inégalités sociaux-économiques et faire en sorte que les prix, les taxes et les dispositifs incitatifs prennent en compte le coût total réel de nos habitudes de consommation pour protéger l’environnement ;
  13. déterminer à long terme une taille de population humaine (actuellement 7,5 milliards) soutenable et scientifiquement défendable tout en s’assurant du soutien des pays et des responsables des sociétés de ce monde pour atteindre cet objectif vital (sans les exterminer bien sûr).
Voir le document original en Anglais. 

En bref, il faut s’éduquer soi-même. Nous aurions besoin de 5 planètes  habitables pour vivre tous comme les Canadiens, les Américains ou les Australiens et nous sommes tous sur la seule et unique Terre.

Vous avez entendu parler de la présumée limite de 2°C qu'il ne faudrait pas dépasser?

2°C est l'idée d’un économiste Américain des années 1970 et qui a réussi à survivre au GIEC sans aucune analyse scientifique rigoureuse??? Non! L’économie n’est pas une science, c’est beaucoup plus comme une religion car il faut «croire en la valeur de l’argent» sinon, le système s’écroule comme une religion désuète et est aussi basée sur une fausse prémisse : les gens consomment rationnellement alors que c'est le contraire que le marketing démontre. À ce rythme, l'économie va s'écrouler tôt ou tard de toute façon et je suis conscient que rendu à ce point, ce sera catastrophique pour tous.
L’économie, cette nouvelle "religion" prétend que sa croissance est essentielle : rien ne peut grandir indéfiniment.
Le physicien James Hansen soutenait que même un seul degré C de réchauffement serait dangereux  car il provoque 5 à 9 mètres de hausse du niveau des océans (si on se stabilisait à 1°C) et une météo très chaotique : est-ce un risque acceptable? La Très Controversée Étude du Célèbre James Hansen et son Équipe
L'argent ne se mange ni se boit, et ne donne pas la Vie
Nous sommes en train de dépasser allègrement le 1°C. Il faut voir les conséquences actuelles. La Terre a Dépassé le Max d'Absortion Carbone – Sans que Personne ne le Remarque

Il n'y a pas que le climat de l'atmosphère et le taux de CO2

Les océans sont une composante maîtresse du système climatique. Ils absorbent 93% de la chaleur et 50% du CO2. On oublie toujours l’acidification des océans qui détruit le phytoplancton, principale source d'oxygène (40% de disparu à cause de l'acidification) de la biosphère. L’acidification s'attaque à tout ce qui a une coquille ou un exosquelette, des huîtres aux crabes en passant par le krill.
Le taux d'oxygène de notre atmosphère diminue
La toile de fond de la vie océanique se désagrège...
Comme on le constate, le taux de méthane, qui se mesure en parties par milliard et non en parties par million. On estime que le méthane représente 50% du réchauffement climatique causé par le CO2, mais cet écart diminue car le taux de méthane augmente nettement plus rapidement...
Pourquoi le taux de méthane augmente-t-il si rapidement?
Il y a de plus en plus d'élevages de bovinés (qui produisent 11% plus de méthane que ce qu'on pensait il y a moins d'un an).

Les importantes fuites des installations de gaz naturel. L’Oklahoma, état Américain où se fait beaucoup de fracturation hydraulique pour extraire du gaz naturel émet autant de méthane que tout le reste des états sur le continent.
 En surplus, le nombre de tremblements de terre annuelle y est passé de 3 à plus de 500 à cause de la fracturation hydraulique. Article parue dans Le Monde

J’ai souvent parlé du méthane de l'Arctique. Je m’informe à plusieurs sources et apparemment, la « bombe méthane de l’Arctique » est réelle et a un puissant potentiel de réchauffement climatique ; c'est nous qui l'amorçons et ce qu'on tente de désamorcer, c'est la panique, pas la bombe!

L’arctique se réchauffe au moins plus de deux fois plus rapidement, jusqu’à 7°C à Barrow, Alaska comparé à 1°C de réchauffement global moyen. Le méthane s’échappe de plus en plus du pergélisol (terrestre et sous-marin) Arctique. Les estimations sont que d’ici 2100, il pourrait s’échapper de 50 à 250 gigatonnes de de méthane et de CO2, ce qui amplifierait rapidement le réchauffement climatique, déjà très grave.

Le méthane qui s'échappe du pergélisol Arctique à mesure qu'il dégèle...
Et ça, à environ 0.95°C de réchauffement atmosphérique global moyen...
J'aimerais bien savoir où c'en est rendu en 2017 avec 1°C et des hivers encore plus courts et secouées de vagues de chaleur jamais vu en Arctique.
Les scientifiques ont découvert une soixantaine de boucles qui amplifient et accélèrent un réchauffement climatique (boucles à rétroaction) ; il y a aussi des boucles à rétroaction qui refroidissent le climat en période de glaciation, mais même la prochaine période glaciaire prévue pour dans 30 000 à 50 000 ans ne se produira pas à cause de notre insouciance. En plus, la décomposition de la matière organique produit de la chaleur, un accélérateur de plus nommé «la bombe compost».
N.B. Les boucles à rétroaction positives réchauffent le climat, les négatives le refroidissent.

Souvenez vous que pour chaque degré de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, il s’ajoute assez de vapeur d’eau pour doubler le réchauffement : 1° devient 2°, un truc souvent oublié ou ignoré.

Une des plus dangereuses boucles à rétroactions est possiblement la «bombe méthane». Si le méthane s’enflamme à la sortie, ça ne fait que du CO2, sinon, le méthane est un puissant gaz à effet de serre et pourrait multiplier et accélérer de beaucoup le réchauffement climatique.
« Nous sommes la cause du réchauffement climatique, nous devons maintenant être la solution» et j’ajouterais «coûte que coûte».

Quelques boucles à rétroactions du système climatique

  • La diminution des banquises Arctique et Antarctique : au lieu de réfracter 94% de la chaleur du soleil, la réduction des banquise permet à 93% de la chaleur de pénétrer dans les océans ;
  • le réchauffement augmente le nombre et l'intensité des feux de forêts qui émettent du CO2 et accélèrent le réchauffement ;
  • la chaleur assèche les sols ce qui fait mourir la végétation qui dégage du CO2 ;
    le réchauffement fait fondre les glaciers qui ne reçoivent plus assez de neige, fondent en exposant du sol, ce qui accélère aussi le réchauffement
  • le réchauffement provoque de l'évaporation et la vapeur d'eau est aussi un puissant gaz à effet de serre (la vapeur d'eau ne tient pas plus de 12 jours et tombe sous forme de précipitations, mais le réchauffement la remplace en continu
  • la glace qui fond dégage aussi de la chaleur
  • le réchauffement fait fondre le pergélisol qui dégage soit du CO2 (si de l'oxygène est présente), soit du méthane dans le cas contraire

Et il y en aurait une soixantaine de ces boucles à rétroactions d'identifiées.
 
Les seules exemples d’une surdose de CO2 et/ou du méthane ont résulté en des extinctions, certaines massives (plus de 50% des espèces ont disparu à jamais.

Une chanson de circonstances...

Chaque année dans le monde, 5 300 milliards de nos dollars sont dépensés par les États pour soutenir les énergies fossiles, selon les estimations du Fonds monétaire international (Article source)

ABSOLUMENT INSENSÉ!!!

La maison Blanche était à la COP23 pour promouvoir le charbon, le gaz naturel (méthane) et le nucléaire.

Vidéo en Anglais : https://www.youtube.com/watch?v=EcbRyJQVLKU
Des protecteurs-activistes bien intentionnés sont allés y faire une petite protestation... Donc, Trump et ses acolytes les poursuivent en justice pour terrorisme!!!
Qui sont les véritables terroristes dans cette histoire??? (et dans bien d'autres).

P.S. Si vous désirez comprendre pourquoi les pôles se réchauffent plus vite, voir cet article antérieur.

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Si c'est pas toi, qui? Si pas maintenant, quand?
Le temps nous manque : 25 ans d'inaction et de promesses vides et de faux semblants de la part des élus. La survie de vos enfants et petits enfants dépend désormais de vous, ainsi que celle de millions d'espèces animales et végétales.
Comment faire partie de la solution...
Ça commence par moi

samedi 22 juillet 2017

Les étapes du processus de la 6e extinction massive qui se déroule sous nos yeux... fermés

Nous sommes entrés de plein-pied dans l'âge des conséquences ; il n'est plus question de changements climatiques, mais de  "dérèglements climatiques".
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Vous venez peut-être d'apprendre que nous sommes en période d'extinction massive? Des médias de masse l'ont annoncé récemment mais ça fait longtemps que ceux qui observent la Vie dans son ensemble savent qu'elle décline de plus en plus rapidement, C'est nous, notre avidité et notre insouciance, qui avons amorcé cette 6e extinction massive de l'histoire de la vie pluricellulaire sur Terre...

On pourrait dire que cela a commencé avec le célèbre Dodo - c'est c'était un oiseau qui ne volait pas et habitait l'île Maurice, un peu à l'Est de Madagascar dans l'océan Indien. Les marins s'y arrêtaient pour principalement y faire des provisions de... viande de Dodo. L'extermination de cet oiseau s'est achevé vers 1662 alors que les premiers rapports (de source Hollandaise) de son existence remontent à 1598. En l'espace de seulement 64 ans, ce rare et étrange oiseau a été exterminé par l'homme.

Les tortues des Galâpagos ont aussi été massacrées pour les mêmes raisons. Avez-vous entendu parler de la tortue Georges le Solitaire?
Le célèbre Dodo Edwards, peint par Savery en 1626. Wikipedia Anglais
Un autre exemple, la Tourte voyageuse qui par centaines de milliers, noircissaient le ciel en Amérique du Nord. On estime leur nombre entre 3 et 5 milliards.
Source : https://fr.vikidia.org/wiki/Tourte_voyageuse

Cet oiseau, dont le nom est à l'origine du mot "tourtière" a lui aussi été exterminé très rapidement après l'arrivée massive d'Occidentaux sur le sol du continent Américain au 18e siècle. Le zoologiste Albert Hazen Wright signala en 1914 que la toute dernière représentante de l'espèce, une femelle baptisée Martha, était morte dans sa cage au zoo de Cincinnati dans l'Ohio le 1er de la même année : source Wikipédia Fr.

Ce n'est donc pas d’aujourd’hui que l'humanité extermine d'autres êtres vivants... quand elle ne les torture pas ; même les êtres de sa propre espèce. Vous êtes certain que notre intelligence est un si grand atout? À moins que ce soit parce que c'est moins compliqué de ne pas s'en servir = simplicité primaire.

Mais là, nous sommes définitivement en pleine période d'extinction massive et c'est connu depuis les années 1980. Selon les sources, le taux d'extinction actuel des espèces est aussi le des taux le plus rapide, plus rapide même qu'à l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années, et qui a duré plus longtemps que le terrible impact, car d'une part, le climat se réchauffait déjà avant la météorite et leur extinction massive était déjà en cours. D'autre part, l'extinction s'est poursuivie longtemps après l'impact. Plusieurs espèces de mammifères, dont les humains, sont des descendants directs d'une espèce de rat qui a survécu à tout ça, car petit, adaptable et vivant dans des terriers.

Le taux actuel d'extinction est environ 100 à 1 000 fois plus rapide qu'il ne l'est en période normale ; de quoi nous donner à tous la chair de poule. Rappelons tout de même que 99% de toutes les espèces animales, végétales ou autres (vie pluricellulaire), depuis plus ou moins 550 millions d'années sont disparues. Aussi à lire

Quand la Vie a fait ses débuts, c'était apparemment des cyanobactéries qui, par photosynthèse, ont fait monter le taux d'oxygène : le comburant de la vie, le carburant étant évidemment les calories ingérées.
La 6e extinction massive n'est pas diffusée à la télé ;
celle-ci vous divertit : c'est plus rentable.
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Il y a eu 5 extinctions massives depuis les débuts de la vie pluricellulaire dans la Biosphère ; une coquille de seulement une vingtaine de Km d'épaisseur et qui renferme tout ce qui Vit sur notre planète. Nous sommes le seule et unique cause de la sixième extinction de masse de l'histoire de la Terre : celle qui est en cours et que nous avons aveuglément, parfois par aveuglement volontaire, initié.
Nous devons, à n'importe quel prix, faire marche arrière ; c'est la bourse ou la Vie.

11 Février 2016 – Des centaines de poissons morts s’échouent sur les plages de l’Île Maurice. On voit aussi ce genre d'événement de plus en plus souvent. les 2 causes les plus probables sont : empoisonnement causé par des éclosions d'algues toxiques qui peuvent entraîner la mort d'humains, principalement via des fruits de mer contaminés.

Morts massives d’animaux en 2016 : plus de 60 cas en seulement 6 semaines. Source en Français.

Liste de celles survenues en 2017, c'est en Anglais.

Outre les massacres du Dodo, des Tourtes  Voyageuses, des Tortues et de bien d'autres espèces que nous avons déjà exterminées par nos armes, il y a d'autres causes pour expliquer le déclin actuel.

La perte d'habitat et la surexploitation des ressources (pêche, déforestation, chasse...) en expliquent la plus grande part ; qu'on parle de poissons, d'insectes, de végétaux, d'amphibiens, de reptiles, de mammifères ou d'oiseaux.

La pollution de différentes sources (civile, chimique, agricole, industrielle, domestique) en explique une autre grande partie... jusqu'à ce jour, car le processus d'extinction lui aussi ne peut que s'accélérer si nous ne le freinons pas.

La hausse du niveau des océans conséquente au réchauffement climatique a emporté une rare espèce de grenouilles vivant sur une toute petite île en Australie et qui a été submergée en 2015.

La réduction de la couche d'ozone a aussi décimé des variétés de grenouilles et autres amphibiens, et qui sait quoi d'autres.

Nous savons que 80% du nombre d'insectes est disparu depuis une quarantaine d'années dans plusieurs régions et ce n'est certainement pas fini ; mais qui sait combien d'espèces manquent à l'appel?


Les pesticides sont évidemment parmi les causes principales avec la perte d'habitat ; mais peut-être aussi le réchauffement climatique est-il en cause? Les études scientifiques manquent... mais nous savons qu'abeilles et bourdons sont affectés par le réchauffement climatique. Même le printemps arrive de plus en plus tôt, et beaucoup plus tôt en Arctique et on nous dit que les fleurs naissent et meurent avant que des pollinisateurs sortent de leur hibernation...
Tango pour la survie d'espèces au tempo désynchronisé.

Le nombre d'individus de milliers d'espèces décroît rapidement, et tous sont concernés par la survie ; la nôtre, mais aussi celle de tous les autres. Si une espèce clé, tel le phytoplancton, les grands prédateurs ou les insectes pollinisateurs venaient à disparaître...
La Vie est un vaste et complexe système dans lequel tout dépend de tout ; ce n'est pas une chaîne alimentaire mais une toile dans laquelle si on coupe l'un des fils, tout le reste en est affaibli et risque de ne plus se tenir.

Nous décimons la vie océanique :
  • 80% du krill se l'Antarctique est disparu ; c'est la base alimentaire de plusieurs espèces, des baleines aux pingouins en passant par les poissons.
  • 40% du phytoplancton a lui aussi disparu, et en plus d'être à la base de toute la chaîne alimentaire océanique il produit 50% de l'oxygène indispensable à la Vie sur cette planète.
  • Les coraux, les écosystèmes les plus riches et importants se meurent à un rythme qui ne peut que susciter l'angoisse.
En 2048, et seulement à cause de la surpêche, les océans ne pourront plus supporter la pêche commerciale. Il faut savoir que les superchalutiers...
  1. rejettent 40% de leurs prises, mortes ou moribondes à la mer car soit ce ne sont pas les espèces recherchées, soit pas la taille recherchée
  2. 40% des poissons dans nos marchés et supermarchés ont été pêchés illégalement (braconnage)
  3. les superchalutiers détruisent les fonds océaniques, même à de très grandes profondeurs
  4. les superchalutiers ne représentent que 2% des pêcheurs mais attrapent pus de 90% des poissons
Le filet d'un super-chalutier est assez grand pour contenir 13 Jumbo Jets.
Pêche – Les ravages des navires usines (video)

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     Et les déchets nucléaires?

Près des côtes d’Europe reposent plus de 100 000 tonnes de déchets radioactifs oubliés. Des fûts remplis de ces déchets ont longtemps été jetés par-dessus bord. Le déversement en mer de déchets radioactifs est une pratique qui a été interdite mondialement en 1993. Cependant après cela, l’industrie nucléaire a fait construire des canalisations sous-marines pour évacuer ces mêmes déchets, toujours au large mais cette fois à l’abri des regards, ou presque. 
Lire la suite sur Mr. Mondialisation


Si Homer Simpsons travaillait dans une centrale nucléaire, c'était pour éduquer les téléspectateurs sur les risques du nucléaire.



À gauche, Bart et le très célèbre "Blinky", le poisson dont la centrale nucléaire de Mr. Burns et ses déchets ont transformé en un mutant.




Sans oublier ce que les Soviétiques ont coulé dans l'océan Arctique : des sous-marins nucléaires, des réacteurs nucléaires, des conteneurs pleins de déchets nucléaires (source en Anglais).

Mais ça, c'était avant 1993, année où une entente contre le déversement de déchets radioactifs a été signée. mais comme vous venez de le lire, d'autres moyens ont apparemment été élaborés.

Des rumeurs et des débris d'avion ont amené une équipe à visiter une île perdue au large de la Colombie Britannique et à enquêter sur l'écrasement, tenue secrète par les USA d'un de leurs bombardiers nucléaires "qui se serait écrasé en sol Canadien". Selon l'enquête (bidon), les témoignages recueillis auprès d'une des membres de l'équipage, des communications radio peu avant l’écrasement de l'appareil laissent planer un fort doute qu'il y aurait une bombe atomique à bord de ce bombardier B-36 Peacemaker. Le nom de code pour ce type d'incident est "Broken Arrow" et cet incident serait le premier "Broken Arrow" (bombe atomique perdue ou égarée de l'histoire).
Le B-36 Peacemaker
Date: 10 novembre 1950
Lieu: Québec, Canada
Un B-50 a jeté une bombe Mark 4 sur le fleuve Saint-Laurent près de Rivière-du-Loup, à environ 300 milles au nord-est de Montréal. L'HE de l'arme [explosif élevé] a explosé lors de l'impact. Bien que n'ayant pas son noyau essentiel de plutonium, l'explosion a dispersé près de 100 livres (45 kg) d'uranium.
L'avion a ensuite atterri en toute sécurité sur une base de l'armée de l'air des États-Unis dans le Maine (USA).
Mais ce site en Anglais, qui ne répertorie pas cet accident ou incident dont parle le documentaire, il y en aurait eu 32 autour du globe et non pas 60 comme les prétend le documentaire et je n'ai trouvé aucune source rapportant 60 "broken arrow". Il apparaît clairement que ce documentaire ait été réalisé par des "documenteurs" : le sensationnalisme se vend toujours mieux que la réalité.
Gare aux exagérations conspirationnistes : toujours vérifier et contre-vérifier.

Fukushima: de l’eau radioactive va être déversée dans l’océan Pacifique

Comme si ce n'était pas aussi "notre océan".
Dans un futur plus ou moins lointain, la radioactivité va se répandre dans les océans, car certains types de radioactivité ont une très longue demi-vie. Cette radioactivité causera des mutations et des cancers pendant des dizaines de milliers d'années ou plus.

Même suite à une extinction massive et la disparition de l'Humanité, nos déchets affecteront et influenceront la Vie pour des millions d'années à venir.

Un des scénarios les plus catastrophistes serait une montée trop rapide du niveau des océans, ce qui ferait faire Fukushima à plusieurs réacteurs qui sont pour la grande majorité, situé près du niveau des océans. Le record pour le démantèlement d'un réacteur est de 15 ans, mais ça, c'était en Europe...

De nos jours, il est courant de se faire dire que le démantèlement d'un réacteur peut prendre de 30 ans (France) et de plus de 40 ans (USA) ; mais c'est à la condition qu'il y ait des fonds disponibles.

Pauvre jeunesse qui devra payer pour tout ça... et qui devra tenter de résoudre les problèmes que nous savons que nous causons depuis au moins 50 ans.
Quelle foutue absence de lucidité!

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     Extinction massive initiée par un surplus de CO2

Ce n'est pas la première fois que ça se produirait sur Terre. Mais la Terre, si laissée à elle-même, nécessite de gigantesques éruptions volcaniques durant 20 milliers d'années pour faire grimper le taux de CO2 à un niveau provoquant une extinction massive par réchauffement climatique et aussi, par acidification des océans ; car le CO2 rend les océans acides. Actuellement, plus de 30 millions de tonnes de notre CO2 sont dissoutes dans les océans à chaque jour : c'est la cause de leur acidification.


     La végétation qui disparaît amène des famines

Quand la chaleur s'accroît l’agriculture devient de plus en plus difficile: sécheresses, inondations, météo chaotique, infestations de locustes ou autres insectes, etc.

La végétation naturelle aussi souffre, ce qui a un impact sur les populations des écosystèmes.

Le réchauffement global s'établit maintenant à près de 1,2°C, ce qui ne représente que 2,3% du total du réchauffement global. Tout le reste du réchauffement (98%) et ses impacts sont méconnus du grand public.
Par exemple, le réchauffement des sols (2,1%) sur les continents accélère l'assèchement des sols, réduit leur productivité et leur fait émettre du CO2.

Nous avons vu dans cet article antérieur que le réchauffement des océans s'accélère à un rythme époustouflant. Il atteint l'équivalent thermique de 12 bombes atomique comme celle que les élus Américains (encore eux) ont lancées sur Hiroshima à la seconde.

Le réchauffement provoque la désoxygénation des océans, une des premières étapes vers une extinction massive causée par trop de CO2 dans l'atmosphère, article antérieur.

Une autre première étape qui se produit en même temps que tout le reste, c'est l'acidification des océans, car environ 50% du CO2 que émis retombe dans les océans. Un autre puits de carbone déjà trop plein...

Les océans sont aujourd’hui de 30% à 40% plus acides depuis les années 1950 et cela a des impacts dévastateurs sur toutes les créatures qui forment une carapace de carbonate pour se protéger  (L'étude scientifique, en Anglais), car l'acidité rend la formation de ces coquilles plus difficile et c'est ce qui a causé à ce jour la disparition de 30% du phytoplancton de la planète et qui rend la vie si difficile pour les éleveurs de mollusques.

Ce qui nous amène vers la diminution du taux d’oxygène de la biosphère que nous mesurons : le taux planétaire d'oxygène diminue.

Le nombre de zones mortes, c’est-à-dire sans oxygène dissout dans l'eau et où donc, la vie marine est impossible devrait occuper la "majorité des océans" (50% ou plus) vers 2050 (étude en Anglais), problème que les eaux de ruissellement agricole amplifient.
Joggeur décédé en Bretagne : intoxication au sulfure d’hydrogène confirmée.
De ces zones mortes ont déjà commencé à émettre du sulfure d’hydrogène, un gaz très mortel, même à faible concentration : 200ppm.

Si vous voyez de l'eau de cette couleur, éloignez-vous et appelez les autorités : c'est signe de présence de sulfure d'hydrogène.

Le Dr. Peter Ward surnomme le sulfure d'hydrogène "la Grande Faucheuse des extinction massives", car ce dernier se répand, comme l'oxygène le fait, tout autant dans l'eau que dans l’atmosphère et tue presque tout même à très faible concentration (200 ppm).

Présentation vidéo sur les extinctions massives (en Anglais) par le Dr. Peter Ward.


Évidemment, la production d'oxygène ne tombe pas à zéro en période d'extinction massive ; actuellement 21% du contenu de notre atmosphère, le taux global moyen d’oxygène peut descendre à 12%,
ce qui permet à quelques créatures de difficilement survivre dans un quelconque environnement. Par exemple, des requins ont survécu à l'extinction Permien/Trias qui a exterminé 95% des espèces marines et 70% des espèces terrestres.

Diminution du taux d'oxygène selon un instrument de mesure situé sur la côte Ouest des États-Unis. Source : http://scrippso2.ucsd.edu/
Article antérieur : Le taux d'oxygène dans notre atmosphère diminue...
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On ne mentionne que le taux de CO2 qui avoisine les 410 ppm (Mai 2017) : on compare généralement de mai à mai) et est toujours en croissance, principalement parce que les puits de carbone sont pleins et que la biosphère en fait une indigestion et commence elle aussi à en rejeter, car il fait déjà trop chaud... et nous n'avons pas encore commencé à réduire nos émissions de CO2, enfin, pas assez pour faire une différence appréciable.

Voici une donné intéressante :
la croissance du taux de CO2 par année.
Année__ppm/an
1959____0.96
1960____0.71
1961____0.78
1962____0.56
1963____0.57
1964____0.49
1965____1.10
1966____1.10
1967____0.61
1968 ____0.99
1969____1.32
1970____1.13
1971____0.73
1972____1.47
1973____1.46
1974____0.68
1975____1.23
1976____0.97
1977____1.92
1978____1.29
1979____2.14
1980____1.70
1981____1.15
1982____1.00
1983____1.84
1984____1.24
1985____1.63
1986____1.04
1987____2.69
1988____2.24
1989____1.38
1990____1.18
1991____0.73
1992____0.70
1993____1.22
1994____1.68
1995____1.95
1996____1.07
1997____1.98
1998____2.80 (Super El Nino)
1999____1.34
2000____1.24
2001____1.84
2002____2.38
2003____2.27
2004____1.55
2005____2.44
2006____1.77
2007____2.09
2008____1.78
2009____1.62
2010____2.44
2011____1.68
2012____2.39
2013____2.44
2014____2.00
2015____2.96
2016____2.93
Quand ça dépasse environ 2 ppm/an, c'est supérieur à la moyenne de nos émissions qui ont plafonné en 2014 selon les ventes de combustibles fossiles. :e surplus provient des puits de CO2 qui n'en absorbent plus ou même en émettent tels que la végétation et les sols et de la fonte du pergélisol.

La NOAA a publié le taux de CO2e vers juillet 2016 ; c'est une mesure qui normalise tous les autres gaz à effet de serre ; méthane, oxyde nitreux, ozone troposphérique. CFC et HFC, etc. pour les comparer au CO2. Ce taux de CO2e était alors à 490 ppm et ça n'inclue pas la vapeur d'eau (puissant gaz à effet de serre) qui double le réchauffement causé par les seuls gaz à effet de serre.
Près d'un an plus tard (aout 2017), le taux de CO2e va atteindre ou légèrement dépasser les 500 ppm...
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Il y a une solution toute simple : consommer le moins possible, vivre et consommer localement ; il faut cesser d'alimenter le monstre qui nous tue.

Il nous faut résister à la complexité involontaire ; revenir à des valeurs plus saines et plus simples et surtout, plus sociales.

Nous devons revenir à l'essentiel : la Vie.


Lectures complémentaires

Des solutions : article en Anglais

Le taux de CO2e en sept 2016 s'établissait à 490ppm (article en Anglais)

Prélude à l'extinction globale (étude en Anglais)

Le manque d'oxygène pourrait menacer la biodiversité du Saint-Laurent


ttp://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1043325/chercheurs-coriolis-oxygene-fleuve-saint-laurent



La sixième extinction de masse s'avère plus grave que prévu (journal Le Devoir)
Liste des morts massives d'animaux pour 2017 (en Anglais)