Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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vendredi 14 août 2020

La hausse du niveau des océans s'accélère...

La hausse moyenne du niveau des océans est passée de 3,3mm par an à 4,5mm par an au cours de la décennie 2009-2019.

Source principale : https://johnenglander.net/sea-level-rising-2-1-2-times-faster/

 
Les deux causes

  • l’accroissement de la température provoque la dilatation de l'eau qui est responsable, pour une partie, de la hausse du niveau des océans. On devrait dire «l'océan» puisque qu'ils sont liés, ne font qu'un.
  • Le plus grand responsable, c'est évidemment le fonte des calottes glaciaires  (Antarctique et Groenland)... qui s'accélère.

Il faut savoir que c'est de la hausse du niveau «moyen» dont nous parlons. Les températures, les courants, la géographie, les hausses de masses terrestres, comme la Suède, ou les baisses, comme en Indonésie, influencent le niveau «local» des océans.

La masse étant ce dont émerge ce qu'on nomme gravité, la perte de masse (glaciaire) de l'Antarctique et du Groenland va faire diminuer le niveau des océans autour de ces lieux. 

Le sol du continent Antarctique a la particularité d'être sous le niveau de la mer en bien des endroits, comme en témoigne cette carte réalisée en 2019 par une équipe de chercheurs de l'université California, Irvine

Jusqu'à deux km sous le niveau de l'océan et un km au-dessus, C'est le poids de la glace accumulée au cours de centaines de milliers d'années qui écrase la croûte terrestre.

Par surcroît, en perdant cette masse de glace qui enfonce le sol sous-jacent, cela provoque un rebond, et les terres sous ces deux endroits vont avoir tendance à s'élever au fil du temps. C'est le rebond postglaciaire.

C'est sur l'équateur que la hausse de niveau des océans sera la plus marquée. L'eau, comme tout fluide sur un globe en rotation, a tendance à s'accumuler davantage à l'équateur.

Ce graphique montre la hausse probable du niveau des océans en fonction de nos émissions de gaz qui piègent la chaleur de l'atmosphère, les «gaz à effet de serre». Nous suivons actuellement la trajectoire rouge.

Projection se la haiise du nivean des océans selon nos émissions de GES

Quelques notes

  • La hausse du niveau des océans ne peut que continuer de s'accélérer.
  • Cette hausse connaîtra des périodes de montée subite de l'ordre de 1 mètre ou 2 en une décennie ou deux.
  • Cette hausse affecte la circulation verticale causant notamment des manques de nutriments en surface.
  • Les grands courants océaniques seront aussi affectés, ce qui aura des impacts sur les climats locaux et les pêcheries.
  • Il est très difficile de prévoir quantité et vitesse de la hausse du niveau des océans car la mécanique de perte de masse des calottes glaciaires est un processus fort complexe :  «ça peut être 60cm ou 5 mètres pour 2100» dit un célèbre climatologue.

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Nouvelle étude dans cet article sur l'excellent blogue de Claude Granpey

Risque de disparition brutale de la calotte antarctique (Occidentale) avec hausse spectaculaire du niveau des océans // Risk of Antarctic Ice Sheet collapse and dramatic sea level rise

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samedi 18 juillet 2020

Les incroyables feux dans le cercle Arctique -- Emballement climatique?


Au cours des mois de juin 2019 et 2020, il y a eu plus de feux dans le cercle Arctique que le total de tous les mois de juin des 16 années précédentes.
Vidéo source en Anglais : Climate Change Scorching the Arctic (le réchauffement climatique embrase l'Arctique)
L'Arctique se réchauffe environ trois fois plus rapidement (source en Anglais) que la moyenne globale. Il n'est plus ce qu'il était il y a à peine 40 ans.
Anomalie de températures (°C) des mois de juin 2019 et 2020  comparé à la moyenne des juin de 1950 à 1980.
Source https://data.giss.nasa.gov/gistemp/maps/
Le Canada et l'Europe sont déjà à 2°C de réchauffement, comme bien d'autres régions...
Canada 2,3°C
Europe 2°C
C'est exceptionnel la rapidité du réchauffement que l'on observe dans l'Arctique, c'est en ligne avec les pires prévisions basées sur nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et qui sont déterminés par notre consommation...
 «Quand le pire des scénarios est la routine habituelle»
RCP8.5 (en rouge) trajectoire courante de nos émissions de gaz à effet de serre
Quand vous voyez/entendez «émissions de carbone», ça veut dire CO2, CH4 (pas de suie sans feu)
Vague de chaleur sibérienne
Un autre nouveau record de chaleur, il a fait 38°C en Sibérie

La Presse : La canicule en Sibérie «presque impossible» sans le changement climatique --

La probabilité d'une telle vague de chaleur est de 1 sur 80 000.
Étude en Anglais, voire Table 4: Results of statistical analysis of Siberian region observations.

C'est donc virtuellement impossible sans prendre en compte le réchauffement global de cause humaine (anthropique), comme on ne peut pas gagner à la loto sans acheter de billet.
Nous avons acheté des milliers de gigatonnes de billets pour cette loto là.
La ligne d'arbres
«À cause du réchauffement climatique, il y a de plus en plus de végétation en Arctique»

On entend souvent dire que la ligne d'arbres progresse vers le nord. C'est vrai, mais pas partout. C'est un processus qui nous semble lent, mais qui est incroyablement rapide à l'échelle des temps géologique.

Le faible ensoleillement, la basse température et des sols pas très favorables expliquent cette apparente lenteur.
Les arbres y poussent très lentement. Celui qu'examine Boelman a environ 15 ans.
Photo via Kevin Krajick. Source en Anglais

Le sol dans le cercle Arctique
Oui, c'est du pergélisol (de plusieurs types)

Il est en voie de dégeler (non, ce n'est pas de la fonte) en émettant de plus en plus de gaz à effet de serre et amplifiant ainsi notre urgent problème de réchauffement global (qui induit les changements climatiques).

Mais parlons de ce qui y brûle, la végétation.
La toundra et la taïga sont principalement des zones de végétation.

La toundra est une tourbière (sol à très forte teneur en matière organique) qui se compacte à force de geler et dégeler en surface depuis quelques millions d'années (cycles glaciaires et saisons). Le réchauffement permet à plus de végétation (herbes, arbustes etc.) d'y pousser, mais les vagues de chaleur extrême les assèche rapidement.
La fumée blanche s’élève de la toundra en feu devant les montagnes Baird en Alaska en 2013. Photo : Western Arctic National Parklands. Source en Anglais
«Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique»
Une image satellite capture la fumée des feux de forêt de l’Alaska et du Canada qui descendent dans le Lower 48.Photo : NOAA

Il y a des arbres dans la taïga et comme dans la forêt Boréale, on y retrouve principalement des conifères capables de résister au gel (ils ne poussent qu'un à trois mois par an, selon leur latitude, espèce, sol et climat/météo).

Les feux
Le réchauffement climatique augmente aussi la probabilité de feux.

La végétation tend à s'assécher et s'enflamme plus facilement.
Et les feux accélèrent le réchauffement. C'est un feedback, un accélérateur qui auto-accélère...

Les orages croissants déclenchent les feux
Hausse des feux causés par la foudre dans l’Arctique alors que la région se réchauffe. 

Source en Anglais : Scientific American Lightning-Caused Fires Rise in Arctic as the Region Warms

«±80 % des incendies sur cette région sont causés par la foudre.»

Il y a environ 15 à 20 ans, je me souviens avoir vu lors d'un reportage, une entrevue de deux chasseurs Inuits qui avaient été témoins de leur premier orage estival, avec éclairs et tout. Ils savaient ce que c'était parce qu'ils avaient vu ça à la télé, mais pas plus... (mettez-vous à leur place dix secondes)

Dans cet article en Anglais, on y parle d'un rare orage sur la toundra survenue le 17 juin 2014. L'article continu...
... En 2007, un coup de foudre a déclenché un incendie de forêt, surnommé l’incendie de la rivière Anaktuvuk. L’incendie a duré des semaines, brûlant environ 400 miles carrés de toundra. L’incendie a rejeté environ deux millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cette valeur dépasse la quantité de CO2 absorbée par la toundra arctique au cours des 25 dernières années.

Les feux zombies?
Un autre phénomène de plus en plus fréquent

C'est simplement un feu qui a continué de brûler dans le sol au cours de l'hiver et qui redémarre dès les premiers jours de printemps. Les hivers y sont de plus en plus courts, moins froid et les printemps hâtifs sont aussi plus chauds.
Et dans certaines régions, les précipitations ont tendance à diminuer.

La végétation morte qui recouvre le sol peut être très épaisse, plus de deux mètres en certains endroits, c'est ce qui permet à ces feux de couver très tout l'hiver.

Source en Anglais : The Rise of Zombie Fires (La montée des feux de zombies)

Et la forêt Boréale?
n'est elle aussi plus un puits (réserve, accumulateur) de carbone

Elle aussi devient émettrice de gaz à effet de serre à cause de l'ampleur des feux (et des vagues de chaleur) qui la dévastent. C'est à l'image  de ce qui se passe dans les forêts tropicales mentionnées dans ce ce long précédent article.

«La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Source La Presse : «La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Note : l'article ne mentionne pas que les arbres mourant de chaleur ou d'infestation d'insectes émettent aussi du CO2... Que les feux sont de plus en plus chaud, jusqu'au point de parfois stériliser le sol jusqu'au socle rocheux.


Et on s'en doutait bien...
Radio Canada : Le pergélisol est maintenant un émetteur de carbone

En terminant...
Répartition des stocks mondiaux de carbone organique dans les principales régions terrestres.

Brun = sol
Vert = végétation

La figure montre clairement que le sol capte plus de deux fois le carbone organique capturé par la végétation, à l’exception de la forêt tropicale, où un peu plus de carbone organique est contenu dans la végétation. Une grande partie des stocks de carbone organique de la forêt boréale et du pergélisol sont contenus dans les tourbières.
Source en Anglais https://esdac.jrc.ec.europa.eu/content/soil-atlas-northern-circumpolar-region

 Ce que dit l'Atlas Climatique du Canada : Les incendies de forêt et le changement climatique

Extrait : Quand il considère ce qui attend le Canada, Flannigan dit simplement « qu’il y aura beaucoup plus d’incendies dans l’avenir et nous ferions mieux de nous y habituer ». De plus en plus de Canadiens vivent, travaillent et jouent dans les forêts canadiennes. Cela signifie que davantage de personnes risquent d’être touchées par des incendies de plus en plus importants - même catastrophiques. « Est-ce que #FortMcMurray était un cas isolé ? » Flannigan dit en méditant « les cieux, non »

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En conclusion
les puits de carbone qu'étaient les sols et les forêts sont en voie de devenir des émetteurs de carbone (CO2, CH4 et suie) de plus en plus importants.


La suie (carbone noir) émise par ces incendies contribue au réchauffement, pollue, et accélère la fonte des surfaces gelées lorsqu'elle s'y dépose.
 
Dans ces conditions, le climat ne peut que se réchauffer à un rythme de plus en plus rapide avec les conséquences terribles que l'on peut facilement imaginer et qui commencent à peine à nous frapper... à moins qu'on prenne des mesures plutôt drastiques immédiatement = consommer moins et davantage supporter les actions et les groupes qui participent à la lutte.
 
La semaine dernière, j'ai lu et entendu quelques prévisions. Ça se résume à ceci : à 4°C de réchauffement global moyen :
on estime qu'au maximum, 1 milliard d'humains pourraient vivre, ou survivre, dans des conditions extrêmement difficiles (famines, conflits, météo souvent intenable, migration massive et effondrement de la biosphère (si ça ne se produit pas avant).
Sans l'ombre d'un doute, nous avons grand besoin de courage
Aimez la Vie, elle a grand besoin de force


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C'est écrit pour informer et
il faut en parler

vendredi 15 décembre 2017

D'importantes poussées de la montée du niveau des océans sont à prévoir... pour "bientôt"


Afin d'éviter la confusion, trois définitions avant de commencer
Banquises : glace de surface qui flotte sur l’océan et dont la surface varie au gré des saisons (et dont la fonte n'influence pas "en théorie" le niveau des océans). Mais si on est pointilleux, les marées plus fortes car plus d'eau est mobilisée et aussi l'inévitable expansion thermique de l'eau, ajoutent au niveau des océans.

Calottes glaciaires : très grand glacier de plus de 50 000 kilomètres carrés recouvrant une portion de la croûte terrestre et d'une épaisseur de plusieurs centaines de mètres voire de plusieurs kilomètres ; maintenant nommées "inlandsis". Ce sont l'Antarctique et le Groenland.


Plates-formes, plateaux  et barrières de glace sont la même chose et retiennent les glaciers bordant les deux inlandsis.
Le réchauffement climatique de cause humaine est une expérience en temps réel au cours de laquelle d'étonnantes surprises, parfois catastrophiques, nous attendent à chaque détour.
Des témoins du passé

Nous savons, grâce aux vestiges de coraux et d'autres indices, qu'il y a eu à la fin de la dernière déglaciation débutée il y a ~20 000 ans alors que des glaciers d'environ 4km d'épaisseur recouvraient le Canada (et une partie du Nord de l'Europe) jusqu'à New York et qui s'est terminée il y a ~10 000 ans, qu'il y a eu parfois de subites poussées de la montée du niveau des océans. Les récifs coralliens meurent quand il y a trop d'eau au-dessus d'eux, car ils doivent recevoir un minimum d'ensoleillement pour survivre et croître.
L’écosystème récifal est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus productif de la planète.
Source en Français à visiter.
C'est en étudiant à haute résolution les vestiges de récifs coralliens le long de la côte Texane qui sont morts lors de la dernière déglaciation à cause de la hausse du niveau des océans, que Pankaj Khanna, auteur principal de cette étude en Anglais, a fait ces découvertes. Il a aussi été interviewé par Alex Smith de Radio Ecoshock, une émission (anglophone) que je rate rarement.

Sa recherche démontre qu'au cours de la dernière déglaciation, il y a eu des périodes de 10 à 20 ans au cours desquelles la hausse du niveau des océans a eu d'importantes poussées de 20 mm à 40 mm par année et il affirme aussi que ça peut se produire n'importe quand dans les conditions actuelles.
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Il y a des âges glaciaires et interglaciaires. Ces variations climatiques, comme on le voit ci-dessous, résultent des cycles orbitaux, nommés cycles de Milankovitch.
ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge
ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu

Il est à noter que le taux de CO2 atmosphérique varie de 140 ppm à 280 ppm au cours de ces cycles. Quand il l'a dépassé, comme lors de l'extinction Permienne, les émissions de CO2, alors causées par une activité volcanique intense et longue de milliers d'années, ont fait grimper la température globale et l'acidité des océans à des niveaux intolérables pour soutenir la Vie de cette époque : 95% des espèces marines y ont disparu de même que 75% des espèces terrestres.

Nov 2017 : nos émissions de CO2 atteignent plus 406,58 ppm  (source) et ça monte et le taux de méthane aussi grimpe (source).
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Au cours de la dernière déglaciation, le taux de montée du niveau des océans a atteint 20 mètres en moins de 500 ans et peut-être même en moins de 200 ans (Wikipedia).
Hausses abruptes du niveau des océans sont nommées en Anglais Melt water pulses (poussées d'eau de fonte).

     De nos jours

Le taux moyen actuel de la hausse du niveau des océans est de 3,4mm/an (NASA), une augmentation de 50% par rapport à avant 1993. Le réchauffement actuel se déroule 10 fois plus rapidement que tout ce que la nature, si laissée à elle-même, a pu produire au cours des dernières 65 millions d'années (source en Anglais).
En blanc, hausse du niveau des océans combinée.
En vert, contribution du Groenland
En jaune, contribution de l'Antarctique
20 ans à 50 mm par an = 1 mètre de hausse du niveau des océans! 
Il y a ~11 000 en Antarctique...

Ces profondes cicatrices laissées sur le fond marin à la même époque où sont morts les coraux mentionnés plus haut, montrent les traces qu'ont laissées les icebergs qui se sont rapidement détachés du glacier Pine Island.
Dans cet article en Anglais, on explique que l'eau  de 1°C à 2°C de plus chaude que la moyenne locale a fait tripler le taux de fonte de quatre glaciers en Antarctique. Les plateaux de glace étalés sur la mer devant ces glaciers sont  en train de se désintégrer, un a même presque totalement disparu depuis l'arrivée d'eau plus chaude. La fonte et l'écoulement de ces 4 "petits" glaciers provoqueront à eux seuls, une hausse de 1,2 mètre du niveau des océans.
Rappelons que 93% du réchauffement s'engouffre dans les océans
Une cascade d'icebergs

La partie Ouest de l'inlandsis Antarctique est la première qui rejoindra la mer. C'est celle dont nous parlons dans cet article.

Tant qu'ils sont là, les plateaux de glace étalés sur la mer devant les glaciers en bordure des calottes glaciaires agissent un peu comme un bouchon sur une vaste bouteille de champagne.

La vraie question est "quand". La vraie réponse est "beaucoup plus tôt que prévu".
On pense donc que d'ici 20 à 50 ans, ces six glaciers feront, à eux seuls, monter le niveau des océans de plus de 2 mètres, possiblement de 4 mètres...
En novembre 2009, le taux maximum d'écoulement était ~8,33 mètres par an. Suite à l'arrivée d'eau plus chaude vers 2015, la vitesse maximale d'écoulement des quatre glaciers est de 4 Km/an.
Quand on vous dit que ça s'accélère exponentiellement...
La majorité de ces quatre glaciers repose sur du sol à environ 600,46 mètres sous le niveau de l'océan. Ce qu'on vient de dire ne concerne qu'une très petite partie de l'Antarctique, voyez la partie gauche de la carte et le minuscule carré de la zone de ces quatre "petits" glaciers. Notez les autres zones de fonte sans oublier que le Groenland fond presque 50% plus rapidement.

Le glacier Pine Island, situé dans l'Ouest de l'Antarctique, a vu sa fonte et sa vitesse d’écoulement s'accélérer de façon fulgurante depuis 2015, ce qui fait dire aux glaciologues que la fonte des calottes est beaucoup plus rapide, et imprévisible, que toutes leurs prévisions.
Un iceberg de 267 km carrés s'est détaché du glacier Pine Island fin septembre 2017.

Depuis le début des observations en 1947 et jusqu'en 2015, la barrière de glace de ce glacier n'avait presque pas bougé. Mais depuis 2015, elle recule à toute vitesse ce qui permettra au glacier de s'écouler de plus en plus rapidement vers la mer : un exemple parmi d'autres.
Depuis 1950, nous sommes dans l'ère climatique moderne de "la grande accélération"
Le Pine Island et le Thwaites, d'une épaisseur de 3 km et d'une superficie équivalente à celle du Texas (696 241 km2), fondent et s'avancent de plus en plus rapidement dans l'océan vont nous apporter 3,35 mètres de hausse du niveau des océans. Leurs barrières de glace sont très affaiblis et leur vitesse d'écoulement s'accélère comme le montre le diagramme suivant. La fonte et la descente vers les océans de ces glaciers ne sera que le début car une partie de l’inlandsis  suivra rapidement, tout comme pour les autres glaciers longeant l'Antarctique et le Groenland.

De gauche à droite : le Pine Island, le Thwaites et les quatre petits mentionnés plus haut.
Si on compare la fonte des calottes glaciaires à un véhicule automobile, ce dernier aurait plusieurs accélérateurs.

Mécanisme de fonte des inlandsis

À mesure que les barrières de glace fondent et se brisent, le poids de l'inlandsis propulse ces glaciers vers l'océan de plus en plus rapidement.

Vu que ces glaciers ont une formidable hauteur, leurs falaises, de plus en plus hautes, s'écroulent sous leurs propres poids au fur et à mesure qu'elles dépassent la "ligne de sol" (grounding line), qui elle recule parce que les glaciers fondent principalement par le dessous, toujours à cause de l'eau plus chaude qui s'y engouffre.
Réactions en chaînes :
  • les plateaux disparaissent
  • les glaciers suivent en accélérant le pas
  • les inlandsis suivent en faisant de très grands pas
Ce scénario-catastrophe pourrait être amoindri seulement si nous réduisons drastiquement, et dès maintenant, nos émissions de gaz à effet de serre. Idéalement. il aurait fallu débuter cette réduction dès les premières alertes lancées par les scientifiques en 1965. sinon, dès le début des années 1990.

Ce glacier, comme les autres et l'inlandsis derrière fait environ 3km de haut. 
On nous fait croire que le temps,  c'est de l'argent, mais on ne nous dit pas que le climat, c'est la Vie.
Au Groenland, le Jakobshavn, un imposant glacier, a perdu sa barrière de glace et recule de 20 mètres par jour. C'est ce qui se prépare pour le Pine Island, le Thwaites et les autres. On a fait des modèles basés sur l'effondrement de ce glacier afin de prévoir tes taux de fonte et d'écoulement des six glaciers de l'Antarctique mentionnés. Par souci de conservatisme, ils ont coupé les données de 50% : pas pour des motifs scientifiques.


Depuis bien avant l'apparition des humains, les gigatonnes de glace se sont accumulées sur le continent Antarctique ont fait descendre la majorité du continent sous le niveau des eaux. Ces six glaciers sont sur une pente qui remonte vers l'océan et donc, l'eau plus chaude y pénètre plus profondément, accélérant fonte et l'avance des glaciers. La perte des plateaux de glace envoie des signaux aux inlandsis jusqu'à 900 kilomètres à l'intérieur de s'écouler dans la direction des barrières disparues (excellent article en Français).
On voit ici comment et à quelles vitesses l'inlandsis Antarctique s'écoule. La partie où il y a du rouge et de bleu, c'est "l'Ouest de l'Antarctique".

À deux mètres de hausse du niveau des océans, c'est 12 millions de personnes qui seraient déplacées... seulement aux États-Unis.

Même des villes comme Montréal, Québec et Chicoutimi pour ne parler que du Québec que je connais bien, sont menacées bien qu'elles ne soient pas à proprement parler des "villes côtières". Car lorsque le niveau des océans aura monté de deux mètres, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay verront la même augmentation ; simple physique des vases communicants que nous avons apprise à l'école.

En plus, les ports, des parties de routes côtières ainsi que plusieurs aéroports de part le monde deviendront inutilisables. Comment seront acheminés les biens et principalement la nourriture? Habituez-vous à consommer local.

Et quand l'eau salée monte, elle contamine les sols beaucoup plus loin que le rivage, ce qui rendra l’agriculture impossible dans des endroits comme au Bangladesh  et contaminera, comme on le voit déjà en Floride et chez des populations insulaires les puits dans lesquels l'eau potable est puisée.

Vidéo en Anglais
Pour avoir les sous-titres en Français, il faut
1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (la traduction est imparfaite)



Trouver votre ville : Simulateur de hausse du niveau des océans

samedi 30 mai 2015

Ma Recontre Personnelle Avec les Changements Climatiques

Un soir, j'ai vu un homme aux nouvelles. Il avait une tête de terrifié ferroviaire ; à Lac-Mégantic, il avait vu le train dévaler la pente vers le centre du village. Il avait compris que le train ne pourrait freiner ni tourner ; qu'il allait dérailler et exploser, qu'il y aurait des morts, qu'une tragédie allait se passer devant ses yeux… Il a crié et a même du hurler pour tenter d'avertir les gens, de sauver des vies...

Accident ferroviaire de Lac-Mégantic



Crédit image : The Gazette

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J'avais déjà entendu parler un peu de Réchauffement Global et de Changements Climatiques, mais comme tous, j'étais concentré sur le quotidien ; le mien bien sur. J'avais, j'en suis sur, entendu dire que des gens s'en occupaient. L'ONU et son GIEC faisaient des rapports et des conférences et je pensais donc à mes p'tit­s bobos que je pansais. 

Un jour, il y a environ deux ans, j'entends dire que la glace maritime dans l'Arctique a sérieusement diminué, mais ils ne donnent aucun détail. J'essaie de trouver des détails en Français et je m’exaspère : cherchons encore en Anglais. J'essaie quelques mots clés sans rien déverrouiller... Je veux des nouvelles de l'Arctique, alors je tape "Arctic news" et j’arrive ici : http://arctic-news.blogspot.ca/ et il y a  là des réponses à des questions que je n'avais jamais imaginé. Je suis descendu explorer ce savoir, accroché à la Science.

James Balog
Je commence à lire et à faire le tour des articles et nouvelles. Je note tout de suite que la Science y est utilisée pour tout expliquer, ce qui me plaît, car la science, c’est rationnel et la Physique, c'est vraiment très simple. 

Donc je lis et j'en trouve aussi de plus en plus sur l'Internet, mais exclusivement en Anglais. J’apprends que les températures sont à la hausse, qu’il y a sévère diminution de la glace maritime en Arctique, que le climat est déréglé, qu’il y a des risques accrus de toutes les formes de mauvais temps, sécheresse, feux de forêt en hausse, cyclones et orages plus violents ainsi que des risques de précipitation extrêmes, que le courant Jet est déréglé ; j’apprends tout sur les gaz à effet de serre et sur GIEC et ses RCP, et que nous sommes sur la trajectoire RCP8.5 : celle sans chance de survie !

Je continue de lire et m’informer jour après jour… GIEC trop lent et trop conservateur, obstructions des grands des combustibles fossiles et désinformation, écart grandissant entre les prédictions du GIEC et les réalités observées, acidification des océans, réchauffement des eaux = diminution en oxygène dans l’eau = zones mortes. Et le réchauffement qui s’accélère…

Puis arrivent les gros maux : la sixième extinction massive est amorcée, et au rythme où personne ne fait rien d’unifié, ce sera notre destinée plus ou moins prochaine. Difficile de dire quand, mais fort possiblement avant 2100. Presque tout dépend maintenant des rétroactions et à quelle vitesse s'intensifiera le réchauffement global. La limite arbitraire du GIEC de 2°C sera dépassée en 2036, à moins que ce ne soit avant... Les éruptions d'hydrates de méthane de l'océan Arctique peuvent survenir n'importe quand, comme un accident ferroviaire, et faire grimper la température globale rapidement de quelques degrés Celsius.

J’ai appris le gros de tout cela en 3 ou 4 semaines. Je n'avais rien vu dans les médias de masses, pas un mot au sujet des changements climatiques sinon qu’au sujet des conférences qui ne mènent à rien malgré l'espoir que tous montrent avant leurs débuts. La télé, c'est pour ceux qui veulent ignorer la réalité sans le savoir. 

Typhon Hayan - Philippines
Je me sens maintenant comme ce témoin qui a vu le train dévaler vers le village de Lac-Mégantic sauf que moi, c'est le train des Changements Climatiques que je vois dévaler la pente de la destinée vers notre petit Village Global. Je comprends que ma perspective me donne une vue plus juste de ce train, de son poids, de sa trajectoire, de sa vitesse et de son moteur à accélération exponentielle. 

Il faut alerter les gens, car ce train n'a plus de freins. Peut-être que tous ensemble et avec un bon plan, que nous pourrions parvenir à le ralentir. Il faut alerter tous les habitants de notre Village Global, leur montrer ce train et leur expliquer ce qui nous attends, quitte à le dessiner...


mercredi 29 avril 2015

Les Prévisions Survivables du GIEC sont basées sur de la Science-Fiction

          Article original par Nick Breeze
          Publié originalement le 27 Féfrier 2015
          Sur http://www.envisionation.co.uk/
          Merci à Nick Breeze pour son accord à la traduction de son article et de sa vidéo, et  à leurs publication sur LeClimatoblogue

Les Trajectoires Représentatives des Concentrations de Gaz à Effet de Serre élaborées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC, renferment un très sombre futur pour l'humanité toute entière et une multitude de formes de Vies.
Est-ce pour cette raison que nos décideurs comprennent si mal la situation?

N.B. J'ai aussi traduit en Français les sous-titres de cette vidéo

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat dans leur dernier rapport, le AR5, a publié une série de "Trajectoires Représentatives des Concentrations de Gaz à Effet de Serre" connus sous l'acronyme RCP. Ces RCP sont des scénarios qui projettent dans le futur la hausse de la température globale moyenne basée sur différentes concentrations des gaz à effet de serre dans notre atmosphère.

Les scénarios sont présumés être tous directement liés aux émissions de CO2 ; plus on émet du carbone, plus il fera chaud. Actuellement l'Humanité est en plein sur la trajectoire du pire des cas, le RCP8.5 qui nous amènera à un réchauffement Global moyen de 2°C pour l'an 2050.
 
Comme l'a dit le professeur Schellnhuber de L'institut sur la Recherche Climatique Potsdam (PIK) (et plusieurs autres scientifiques) "La différence entre 2°C et 4°C, c'est la civilisation Humaine."


[NDT : La limite de 2°C prévue être atteinte pour 2050 selon le GIEC, mais pour 2032 selon des estimations plus récentes et des calculs plus réalistes (non linéaires), et de 4°C pour 2100 (mais il faut s'attendre à plus chaud). De par sa nature et son fonctionnement, le GIEC sous-estime généralement tout.]


En 2009, l'Union Internationale des Organisations de Recherche Forestière a délivré un rapport à l'ONU qui disait que les puits de carbone que sont les arbres, perdront leur capacité à capturer  le carbone lorsque la hausse de de la température atteindra les 2,5°C. L'écart pour les RCP 4.5 et RCP 6 nous amène au delà de 2,5C et l'idée que nous puissions survivre à la perte de capture du carbone que sont les arbres est pure illusion. 

Dans quelle situation cela nous mets il?

Des quatre RCP montré, selon les scientifiques, un seul peut nous maintenir dans un état climatique sur-vivable, et c'est le RCP2.6 qui projette un écart de température entre 0,9°C et 2,3°C. Considérant que nous sommes aujourd'hui à +0,85°C depuis avant le début de nos émissions de gaz à effet de serre de l'ère industrielle, nous sommes déjà dans la fourchette des RCP et comme l'a dit le Professeur Martin Reese :+
"Je crois que nous souhaitons tous que les cibles de réduction seront atteintes. Que l’impossibilité d'y parvenir par nos efforts actuels via les  négociations internationales encourage le pessimisme. Et je parierais honnêtement, même si cela est particulièrement triste,  que nos émissions de CO2 continueront d'augmenter année après année pour au moins les 20 prochaines années et atteindront environ 500 parties par millions." L'entente récente entre les USA et la Chine supporte les arguments du Professeur Reese.

Même si le Professeur Reese avait tort et que nous réussissions à réduire nos émissions de carbone, en y regardant de plus près, le RCP2.6 montre quelque chose de bien plus dérangeant. Dans l'image ci-dessus, le réviseur expert du GIEC SMP (Sommaire pour les Décideurs) David Tattershal, a inséré des lignes verticales pour délimiter chaque décennies de 2000 jusqu'à l'an 2100.

Il faut aussi noter que les actions concertées pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre sont programmées pour commencer juste après une hypothétique application d'un accord international présumé légal ; comme le prochain qui sera tenu à Paris en décembre de cette année.

Cesser nos émissions de CO2 ne réduit pas le carbone qu'il y a déjà dans l'atmosphère. Le total de nos émissions à ce jour est colossal. [NDT : Plus de 3000 Gigatonnes.] De plus, cela prend de 10 à 40 ans avant que le potentiel de réchauffement du CO2 soit atteint. Donc, même si nous cessions nos émissions aujourd'hui, sous savons qu'encore plus de réchauffement nous affectera. Il ne faut surtout pas ignorer les rétroactions qui amplifieront davantage le réchauffement.

Donc, comment le GIEC achèvera-t-il ces immenses réductions de Gaz à Effet de Serre?

Si nous regardons les lignes verticales du graphique précédent, c'est aux environs de 2025 que la chute prononcée du dioxyde de carbone commencera.... Les émissions accumulées ne sont non seulement réduites à zéro en 2070, mais deviennent effectivement négatives. Ce graphique montre que que le carbone est retiré de l'atmosphère par centaines de milliards de tonnes,et ce pour aussi loin que l'an 2300 afin de maintenir le réchauffement de la température moyenne globale sous les 2°C.

Ce qui rend l'idée de retirer du carbone (CDR pour Carbone Dioxide Removal) à si grande échelle si perverse, est ce discours des décideurs d'un "budget du carbone". Ceci fait référence à la quantité de carbone qui peut être brûlée avant que nous n'atteignons la limite de 2°C de réchauffement Global Moyen. Il est de toute évidence très clair que nous n'avons aucun budget de carbone d'aucune sorte à brûler. Ce budget, loin d'être en surplus, est atrocement surestimé. D'affirmer que nous avons encore quelques décennies pour brûler pétrole, charbon et gaz est d'un non sens absolu. 

Séquestrer du carbone pour des siècles et des siècles... 

Si tout ce qui est mentionné ci-haut ne déclenche aucune sonnette d'alarmes, il est peut-être temps de considérer les méthodes proposées pour sucer ces milliards de tonnes de carbone de notre atmosphère.

En Février 2015, le National Research Council (Conseil National de Recherches) des États-Unis a publié deux rapports de recherche sur les "Interventions Climatiques".

Le Dr.Nutt a conclu avec cette déclaration : "Les Stratégies pour Retirer du Dioxyde de Carbone offrent le potentiel de décroître la concentration de carbone de notre atmosphère, mais elles sont limités pour le moment par leur lent temps de réponse, par leur incapacité à être adapté à grande échelle et leur coût très élevé.


La conclusion du Dr. Nutt pointe vers des facteurs très importants sur lesquels on peut élaborer avec une rare certitude : il n'y a pas de technologie proposée pour retirer du carbone qui puisse être adapté à grande échelle qui soit capable d'aspirer des milliards de tonnes de carbone de notre atmosphère. Ça n'existe pas dans le monde réel.

Ceci a été réitérer par le Dr. Hugh Hunt du Département d'Ingénierie de l'Université de Cambridge, et qui fait remarquer : "10 milliards de tonnes de séquestration de carbone? Nous ne faisons rien à cette échelle sur cette planète ; on ne produit pas de nourriture à cette échelle, on n'extrait pas du minerais de fer à cette échelle, nous ne produisons même pas de charbon, pétrole et de gaz à cette échelle. L'extraction globale du minerais de fer est de moins d'un milliard de tonnes. Comment allons créer une technologie à partir de rien, une technologie hautement compliquée, capable du rythme de 10 milliards de tonnes d'ici 10 ans?"

Science Fiction

Ce n'est pas seulement qu'il n'y a aucune idée qui soit recherchée à un tel niveau et qui soit possiblement capable de réduire la concentration de carbone à un niveau sécuritaire d'environ 300 parties par million. C'est aussi que le niveau de financement disponible aux scientifiques pour cette recherche (et nombre d'autres) est pitoyablement insuffisant.

Ces RCP (Trajectoires selon les Émissions de gaz à effet de serre) sont utilisés par nos décideurs pour décider des actions et moyens à entreprendre dans le but de soutenir un climat sur-vivable pour nous et les générations future. Les informations fournies par le GIEC, et donc l'ONU, sur lesquelles ils se basent sont de la pure fiction.

Cela nous amène à de tristes réflexions lorsqu'on voit sur grand écran, le Président Obama et le Premier Ministre Chinois Wen Jiabao se serrant la main sur l'entente de réductions globale d'émissions de CO2 pour l'an 2030 qui nous le savons maintenant avec certitude, nous mène tout droit vers les pires cataclysmes.
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Les Changements Climatiques est la plus importante histoire de toute l'Histoire.

Elle concerne non seulement tous les Humains, mais toute Vie sur notre minuscule Terre qui erre dans le Cosmos.

C'est le seul endroit connu où la précieuse Vie s'est établie et a évolué dans une multitude de formes et couleurs que nous admirons avec émerveillement.

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