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vendredi 14 août 2020

La hausse du niveau des océans s'accélère...

La hausse moyenne du niveau des océans est passée de 3,3mm par an à 4,5mm par an au cours de la décennie 2009-2019.

Source principale : https://johnenglander.net/sea-level-rising-2-1-2-times-faster/

 
Les deux causes

  • l’accroissement de la température provoque la dilatation de l'eau qui est responsable, pour une partie, de la hausse du niveau des océans. On devrait dire «l'océan» puisque qu'ils sont liés, ne font qu'un.
  • Le plus grand responsable, c'est évidemment le fonte des calottes glaciaires  (Antarctique et Groenland)... qui s'accélère.

Il faut savoir que c'est de la hausse du niveau «moyen» dont nous parlons. Les températures, les courants, la géographie, les hausses de masses terrestres, comme la Suède, ou les baisses, comme en Indonésie, influencent le niveau «local» des océans.

La masse étant ce dont émerge ce qu'on nomme gravité, la perte de masse (glaciaire) de l'Antarctique et du Groenland va faire diminuer le niveau des océans autour de ces lieux. 

Le sol du continent Antarctique a la particularité d'être sous le niveau de la mer en bien des endroits, comme en témoigne cette carte réalisée en 2019 par une équipe de chercheurs de l'université California, Irvine

Jusqu'à deux km sous le niveau de l'océan et un km au-dessus, C'est le poids de la glace accumulée au cours de centaines de milliers d'années qui écrase la croûte terrestre.

Par surcroît, en perdant cette masse de glace qui enfonce le sol sous-jacent, cela provoque un rebond, et les terres sous ces deux endroits vont avoir tendance à s'élever au fil du temps. C'est le rebond postglaciaire.

C'est sur l'équateur que la hausse de niveau des océans sera la plus marquée. L'eau, comme tout fluide sur un globe en rotation, a tendance à s'accumuler davantage à l'équateur.

Ce graphique montre la hausse probable du niveau des océans en fonction de nos émissions de gaz qui piègent la chaleur de l'atmosphère, les «gaz à effet de serre». Nous suivons actuellement la trajectoire rouge.

Projection se la haiise du nivean des océans selon nos émissions de GES

Quelques notes

  • La hausse du niveau des océans ne peut que continuer de s'accélérer.
  • Cette hausse connaîtra des périodes de montée subite de l'ordre de 1 mètre ou 2 en une décennie ou deux.
  • Cette hausse affecte la circulation verticale causant notamment des manques de nutriments en surface.
  • Les grands courants océaniques seront aussi affectés, ce qui aura des impacts sur les climats locaux et les pêcheries.
  • Il est très difficile de prévoir quantité et vitesse de la hausse du niveau des océans car la mécanique de perte de masse des calottes glaciaires est un processus fort complexe :  «ça peut être 60cm ou 5 mètres pour 2100» dit un célèbre climatologue.

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Nouvelle étude dans cet article sur l'excellent blogue de Claude Granpey

Risque de disparition brutale de la calotte antarctique (Occidentale) avec hausse spectaculaire du niveau des océans // Risk of Antarctic Ice Sheet collapse and dramatic sea level rise

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jeudi 12 avril 2018

1,5 ° C de réchauffement dans seulement une décennie?


  Article original en Anglais par David Spratt

Merci à Michel-Pierre Colin pour la traduction



Les Accords de Paris
mettent le monde sur le
chemin de 3,4 ° C de
réchauffement pour 2100.
(Climate Action Tracker)
Le réchauffement planétaire de 1,5 °C est imminent, probablement dans une décennie à partir de maintenant. C'est la conclusion étonnante à tirer d'un certain nombre d'études récentes, examinées ci-dessous.

Comment atteindre un réchauffement de 1,5 ° C dans une décennie à compter de maintenant avec l'objectif de l'Accord de Paris 2015 de “maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter l’accroissement de température à 1,5°C ?” En peu de mots, ça ne se peut pas.

Le texte de l'accord de Paris était une solution politique dans laquelle de grands mots masquaient des actes inadéquats. Les engagements nationaux volontaires de réduction des émissions depuis Paris placent désormais le monde sur une trajectoire de réchauffement de 3,4°C d'ici 2100 et de plus de 5°C si l'on prend en compte les risques élevés incluant les boucles de rétroaction dans le cycle du carbone.

Le résultat de Paris est une trajectoire d'émissions qui continue d'augmenter pendant encore quinze ans, même s'il est clair que "si la limite de 1,5°C ne doit pas être dépassée chaque année, le budget est déjà dépassé aujourd'hui ". Il y a deux ans, le professeur Michael E. Mann a noté : «Et qu'en est-il de la stabilisation à 1,5°C ? Nous sommes déjà à découvert. "

En effet, les scénarios d'émissions associés à l'objectif de Paris montrent que le réchauffement «dépassera» l'objectif de 1,5°C d'un demi-degré avant d’y revenir en refroidissant d'ici la fin du siècle. Ces scénarios reposent indûment sur la technologie BECCS (bioénergie avec capture et stockage du carbone) qui n'a pas fait ses preuves et serait appliquée dans la seconde moitié du siècle, parce que l'Accord de Paris n’inclut pas les fortes réductions d'émissions qui sont requises dès maintenant.

Le réchauffement climatique moyen est maintenant de 1,1°C au-dessus de la fin du XIXe siècle, et le taux de réchauffement devrait s'accélérer en raison des niveaux record d'émissions de gaz à effet de serre et parce que les efforts visant à nettoyer certaines des centrales électriques les plus polluantes au monde réduisent les émissions d’aérosols (principalement les sulfates) qui ont un impact de refroidissement à très court terme.
Aérosols : particules qui masquent partiellement le réchauffement climatique.

Alors maintenant, en 2018, la référence de 1,5°C de réchauffement est seulement à une décennie de distance ou même moins, selon les preuves de multiples sources des chercheurs sur le climat:

1,5°C de réchauffement plus dangereux qu'on croyait pour 2°C? À vous de voir


HENLEY et KING : En 2017, les chercheurs Ben Henley et Andrew King de Melbourne ont publié : “Trajectoires vers la cible de 1,5°C de Paris: Modulation par l'Oscillation Interdécenale du Pacifique” (Trajectories toward the 1.5°C Paris target: Modulation by the Interdecadal Pacific Oscillation (IPO)) à propos de l'impact de l'IPO sur le réchauffement futur. L'IPO est caractérisée par des fluctuations de la température à la surface de la mer et par des changements de pression au niveau de la mer dans le nord et le sud de l'océan Pacifique, qui se produisent sur un cycle de 15 à 30 ans. Dans la phase positive de l'IPO, les températures de surface sont plus chaudes en raison du transfert de la chaleur des océans vers l'atmosphère. L'IPO a été dans une phase négative depuis 1999 mais des prévisions récentes laissent penser qu'elle passe maintenant à une phase positive. Les auteurs ont constaté que «en l'absence d'influences externes de refroidissement, telles que des éruptions volcaniques, le point médian de la dispersion des projections de température dépasse l'objectif de 1,5°C avant 2029, basé sur les températures relatives à 1850-1900». Plus précisément, «une transition vers la phase positive de l'IPO (phénomène El Nino) conduirait à un dépassement de la cible autour de 2026 » et «si l'océan Pacifique reste dans sa phase décennale négative (La Nina), la cible sera atteinte environ 5 ans plus tard, en 2031 ».
La température projetée augmente avec l’IPO en mode positif (rouge) et en mode négatif (bleu) (Henley et King, 2017).

JACOB et autres : Un ensemble de quatre scénarios d'émissions futures connus sous le nom de trajectoires de concentration représentatives (Representative Concentration Pathways RCP), ont été utilisés depuis 2013 comme guide pour la recherche et la modélisation du climat. Les quatre trajectoires, connues sous le nom de RCP 2.6, 4.5, 6 et 8.5, sont basées sur le déséquilibre énergétique total dans le système énergétique d'ici à 2100. RCP8.5 est la plus élevée, et représente la trajectoire d'émission actuelle. Dans “Impacts Climatiques en Europe Sous un Réchauffement Planétaire de +1,5°C” (Climate Impacts in Europe Under +1.5°C Global Warming), publié cette année, Daniela Jacob et ses co-chercheurs ont trouvé que le monde devrait probablement dépasser le seuil de +1,5°C autour de 2026 pour RCP8.5, et “pour la trajectoire intermédiaire RCP4.5 le centre des estimations se situe dans une fenêtre relativement étroite vers 2030. Selon toute probabilité, cela signifie qu'un monde à +1,5°C est imminent."

KONG ET WANG : Dans une étude sur le changement estimé du pergélisol, “Responses and changes in the permafrost and snow water equivalent in the Northern Hemisphere” dans un scénario de réchauffement de 1,5°C, les chercheurs Ying Kong et Cheng-Hai Wang utilisent la moyenne d'un ensemble de multiples modèles provenant de 17 modèles climatiques globaux, avec des résultats montrant que le seuil de réchauffement de 1,5°C sera atteint en 2027, 2026 et 2023 sous les trajectoires respectives RCP2.6, RCP4.5, RCP8.5. Sur la trajectoire actuelle RCP8.5 à fortes émissions, la superficie estimée du pergélisol sera réduite de 25,55% ou de 4,15 millions de kilomètres carrés à 1,5°C de réchauffement.

XU et RAMANTHAN : Une étude récente par Yangyang Xu et Veerabhadran Ramanathan, “Well below 2°C : Mitigation strategies for avoiding dangerous to catastrophic climate changes” (Bien en-dessous de 2°C: Stratégies d'atténuation pour éviter des changements climatiques dangereux à catastrophiques), a examiné les risques haut de gamme ou «fat-tail» du changement climatique, dans une analyse des risques existentiels dans un monde en réchauffement. L'un des deux scénarios de base utilisés, appelé Baseline-Fast, supposait une réduction de 80% de l'intensité énergétique des combustibles fossiles d'ici 2100 par rapport à l'intensité énergétique en 2010. Dans ce scénario, le niveau de dioxyde de carbone atmosphérique avait atteint 437 parties par million (ppm) en 2030 et le réchauffement était de 1,6°C, ce qui suggère que le 1,5°C était dépassé aux environs de 2028. L'étude est discutée plus en détail ici.

ROGELJ et autres : Dans “Scénarios visant à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 1,5°C” (Scenarios towards limiting global mean temperature increase below 1.5°C), Joeri Rogelj et ses co-chercheurs établissent les futures émissions et le réchauffement sur la base de cinq «Trajectoires socio-économiques partagées» (Shared Socioeconomic Pathways SSP). Celles-ci "présentent cinq mondes futurs possibles qui diffèrent en matière de population, de croissance économique, de demande d'énergie, d'égalité et d'autres facteurs", selon CarbonBrief . Les quatrième et cinquième trajectoires représentent le monde dans lequel nous vivons actuellement: SSP4 est un monde de «forte inégalité», tandis que SSP5 est un monde de «croissance économique rapide» et de «modes de vie énergivores». Si nous regardons ces trajectoires tracées par rapport aux températures projetées, alors SSP5 dépasse 1,5°C en 2029 et SSP4 en 2031.

Température moyenne mondiale projetée pour cinq voies socio-économiques partagées (CarbonBrief)

SCHURER et autres : Dans “Interprétations de la cible climatique de Paris” (Interpretations of the Paris climate target), Andrew Schurer et ses collègues démontrent que le GIEC utilise une définition de la température moyenne à la surface du globe qui sous-estime la quantité de réchauffement au niveau préindustriel. La sous-estimation est d'environ 0,3°C, et un chiffre plus élevé inclut l'effet du calcul du réchauffement pour la couverture mondiale totale plutôt que pour la couverture pour laquelle des observations sont disponibles et le réchauffement à partir d'une vraie période pré-industrielle plutôt qu’à partir de la fin du XIXe siècle, comme base de référence. Si leurs découvertes étaient appliquées, le réchauffement serait maintenant de 1,3°C ou plus, et atteindre le repère de 1,5°C ne serait plus qu'à une demi-décennie seulement.

CONSÉQUENCES : Dans leur article de 2017 sur les risques climatiques catastrophiques, Xu et Ramanathan ont défini 1,5°C comme une référence pour un changement climatique «dangereux», comparé au repère de 2°C de la note politique conventionnée. Mais même cette note inférieure peut être trop optimiste, compte tenu des impacts que nous avons constatés aux deux pôles au cours de la dernière décennie. Quoi qu'il en soit, en considérant la réalité imminente de l'indice de référence de 1,5°C, il est important de considérer ce qui est en jeu:

  • Dans une décennie et à 1,5 ° C, nous pourrions bien avoir été témoins d'un Arctique libre de glace de mer en été, une circonstance qui, il y a tout juste deux décennies, n’était pas supposée se produire avant une centaine d'années. Les conséquences seraient dévastatrices.
  • En 2012, James Hansen, directeur scientifique de la NASA, a déclaré à Bloomberg : « Notre plus grande inquiétude est que la perte de la banquise en Arctique ne menace gravement le passage de deux autres points de basculement: l'instabilité potentielle de la calotte glaciaire du Groenland et les hydrates de méthane... Ces deux points de basculement auraient des conséquences pratiquement irréversibles sur des échelles de temps pertinentes pour l'humanité. » Un article de recherche très réputé publié en 2012 estimait que « le seuil de réchauffement conduisant à un état monostable, essentiellement un état sans glace, est de l'ordre de 0,8-3,2°C, avec la meilleure estimation de 1,6°C » pour la calotte glaciaire du Groenland.
  • En 2015, les chercheurs ont examiné les dommages aux éléments du système - y compris la sécurité de l'eau, les sols pour les cultures de base, les récifs coralliens, la végétation et les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO - au fur et à mesure que la température augmente. Ils y ont trouvé tous les dégâts du changement climatique dans des catégories vulnérables comme les récifs coralliens, la disponibilité en eau douce et la vie végétale pourraient arriver avant que le réchauffement de 2°C ne soit atteint, et une grande partie avant 1,5°C de réchauffement.
  • En 2009, des scientifiques australiens ont contribué à un important document de recherche qui a montré que la préservation de plus de 10% des récifs coralliens dans le monde nécessiterait de limiter le réchauffement à moins de 1,5°C. Des recherches récentes ont montré que l'augmentation du réchauffement océanique autour de la Grande Barrière de Corail en 2016, qui a entraîné la perte de la moitié du récif, a une probabilité de 31% de se produire n’importe quelle année au niveau actuel de réchauffement. En d'autres termes, une décoloration sévère et une perte de corail sont probables en moyenne tous les 3-4 ans, alors que les coraux mettent 10-15 ans à se remettre de tels événements.
  • Il est prouvé qu'une élévation globale de la température de 1,5°C est susceptible de provoquer un dégel généralisé du pergélisol en continu jusqu'à 60° de latitude nord. À 1,5°C, la perte de zone de pergélisol est estimée à quatre millions de kilomètres carrés
  • La fréquence des événements extrêmes d'El Niño devrait doubler par 1,5°C de réchauffement.
  • À 1,5°C, il est très probable que des conclusions publiées pour la première fois en 2014, à savoir que des sections de l' inlandsis Antarctique occidental aient déjà dépassé leur point de basculement pour une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres, auront été confirmées.
  • Il y a quatre ans, les scientifiques ont constaté que «le recul de la glace dans le secteur de la mer d'Amundsen en Antarctique de l'Ouest n’était plus stoppable, avec des conséquences majeures: le niveau de la mer augmenterait de 1 mètre dans le monde entier… Sa disparition enclenchera probablement l’effondrement du reste de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest, ce qui entraînera une augmentation du niveau de la mer comprise entre 3 et 5 mètres. Un tel événement déplacera des millions de personnes dans le monde. “Eric Rignot, chercheur de pointe sur la cryosphère s’étonne :" Vous regardez l'Antarctique occidental et vous pensez: c'est toujours là ?”
  • À 1,5°C, une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres et peut-être des dizaines de mètres aura été bloquée dans le système. Dans les climats passés, des niveaux de dioxyde de carbone d'environ 400 ppm (que nous avons dépassés il y a trois ans) ont été associés à des niveaux de la mer autour de 25 mètres au-dessus du présent niveau. Et il y a six ans, le Prof. Kenneth G. Miller a noté que "l'état naturel de la Terre avec les niveaux actuels de dioxyde de carbone est celui d’avec des niveaux de mer d'environ 20 mètres plus haut qu'aujourd'hui".

Clairement, comme l'ont écrit l'ancien chef de la NASA sur le climat, James Hansen, et ses co-auteurs l'année dernière,
«le monde a dépassé la cible appropriée pour la température mondiale». Ils ont noté le danger que les cibles de 1,5°C et 2°C sont loin au-dessus de la plage de température de l’ère de l'Holocène (civilisation humaine), et que si de tels niveaux de température sont autorisés à long terme, ils stimuleront des rétroactions amplificatrices "lentes" qui ont le potentiel d’échapper au contrôle de l'humanité. Par conséquent, "limiter la période et l'ampleur de l'excursion de température au-dessus de l'échelle de l’Holocène est crucial pour éviter une forte stimulation des rétroactions lentes".

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David Spratt ajoute (et je suis de son avis)
Et dans toutes ces preuves, qu'est-ce qui m'inquiète le plus? D'après mon expérience, à quelques exceptions près, ni les responsables des politiques climatiques ni les défenseurs de l'action climatique n'ont une compréhension raisonnable de l'imminence de ces 1,5°C et de ses conséquences.
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vendredi 15 décembre 2017

D'importantes poussées de la montée du niveau des océans sont à prévoir... pour "bientôt"


Afin d'éviter la confusion, trois définitions avant de commencer
Banquises : glace de surface qui flotte sur l’océan et dont la surface varie au gré des saisons (et dont la fonte n'influence pas "en théorie" le niveau des océans). Mais si on est pointilleux, les marées plus fortes car plus d'eau est mobilisée et aussi l'inévitable expansion thermique de l'eau, ajoutent au niveau des océans.

Calottes glaciaires : très grand glacier de plus de 50 000 kilomètres carrés recouvrant une portion de la croûte terrestre et d'une épaisseur de plusieurs centaines de mètres voire de plusieurs kilomètres ; maintenant nommées "inlandsis". Ce sont l'Antarctique et le Groenland.


Plates-formes, plateaux  et barrières de glace sont la même chose et retiennent les glaciers bordant les deux inlandsis.
Le réchauffement climatique de cause humaine est une expérience en temps réel au cours de laquelle d'étonnantes surprises, parfois catastrophiques, nous attendent à chaque détour.
Des témoins du passé

Nous savons, grâce aux vestiges de coraux et d'autres indices, qu'il y a eu à la fin de la dernière déglaciation débutée il y a ~20 000 ans alors que des glaciers d'environ 4km d'épaisseur recouvraient le Canada (et une partie du Nord de l'Europe) jusqu'à New York et qui s'est terminée il y a ~10 000 ans, qu'il y a eu parfois de subites poussées de la montée du niveau des océans. Les récifs coralliens meurent quand il y a trop d'eau au-dessus d'eux, car ils doivent recevoir un minimum d'ensoleillement pour survivre et croître.
L’écosystème récifal est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus productif de la planète.
Source en Français à visiter.
C'est en étudiant à haute résolution les vestiges de récifs coralliens le long de la côte Texane qui sont morts lors de la dernière déglaciation à cause de la hausse du niveau des océans, que Pankaj Khanna, auteur principal de cette étude en Anglais, a fait ces découvertes. Il a aussi été interviewé par Alex Smith de Radio Ecoshock, une émission (anglophone) que je rate rarement.

Sa recherche démontre qu'au cours de la dernière déglaciation, il y a eu des périodes de 10 à 20 ans au cours desquelles la hausse du niveau des océans a eu d'importantes poussées de 20 mm à 40 mm par année et il affirme aussi que ça peut se produire n'importe quand dans les conditions actuelles.
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Il y a des âges glaciaires et interglaciaires. Ces variations climatiques, comme on le voit ci-dessous, résultent des cycles orbitaux, nommés cycles de Milankovitch.
ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge
ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu

Il est à noter que le taux de CO2 atmosphérique varie de 140 ppm à 280 ppm au cours de ces cycles. Quand il l'a dépassé, comme lors de l'extinction Permienne, les émissions de CO2, alors causées par une activité volcanique intense et longue de milliers d'années, ont fait grimper la température globale et l'acidité des océans à des niveaux intolérables pour soutenir la Vie de cette époque : 95% des espèces marines y ont disparu de même que 75% des espèces terrestres.

Nov 2017 : nos émissions de CO2 atteignent plus 406,58 ppm  (source) et ça monte et le taux de méthane aussi grimpe (source).
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Au cours de la dernière déglaciation, le taux de montée du niveau des océans a atteint 20 mètres en moins de 500 ans et peut-être même en moins de 200 ans (Wikipedia).
Hausses abruptes du niveau des océans sont nommées en Anglais Melt water pulses (poussées d'eau de fonte).

     De nos jours

Le taux moyen actuel de la hausse du niveau des océans est de 3,4mm/an (NASA), une augmentation de 50% par rapport à avant 1993. Le réchauffement actuel se déroule 10 fois plus rapidement que tout ce que la nature, si laissée à elle-même, a pu produire au cours des dernières 65 millions d'années (source en Anglais).
En blanc, hausse du niveau des océans combinée.
En vert, contribution du Groenland
En jaune, contribution de l'Antarctique
20 ans à 50 mm par an = 1 mètre de hausse du niveau des océans! 
Il y a ~11 000 en Antarctique...

Ces profondes cicatrices laissées sur le fond marin à la même époque où sont morts les coraux mentionnés plus haut, montrent les traces qu'ont laissées les icebergs qui se sont rapidement détachés du glacier Pine Island.
Dans cet article en Anglais, on explique que l'eau  de 1°C à 2°C de plus chaude que la moyenne locale a fait tripler le taux de fonte de quatre glaciers en Antarctique. Les plateaux de glace étalés sur la mer devant ces glaciers sont  en train de se désintégrer, un a même presque totalement disparu depuis l'arrivée d'eau plus chaude. La fonte et l'écoulement de ces 4 "petits" glaciers provoqueront à eux seuls, une hausse de 1,2 mètre du niveau des océans.
Rappelons que 93% du réchauffement s'engouffre dans les océans
Une cascade d'icebergs

La partie Ouest de l'inlandsis Antarctique est la première qui rejoindra la mer. C'est celle dont nous parlons dans cet article.

Tant qu'ils sont là, les plateaux de glace étalés sur la mer devant les glaciers en bordure des calottes glaciaires agissent un peu comme un bouchon sur une vaste bouteille de champagne.

La vraie question est "quand". La vraie réponse est "beaucoup plus tôt que prévu".
On pense donc que d'ici 20 à 50 ans, ces six glaciers feront, à eux seuls, monter le niveau des océans de plus de 2 mètres, possiblement de 4 mètres...
En novembre 2009, le taux maximum d'écoulement était ~8,33 mètres par an. Suite à l'arrivée d'eau plus chaude vers 2015, la vitesse maximale d'écoulement des quatre glaciers est de 4 Km/an.
Quand on vous dit que ça s'accélère exponentiellement...
La majorité de ces quatre glaciers repose sur du sol à environ 600,46 mètres sous le niveau de l'océan. Ce qu'on vient de dire ne concerne qu'une très petite partie de l'Antarctique, voyez la partie gauche de la carte et le minuscule carré de la zone de ces quatre "petits" glaciers. Notez les autres zones de fonte sans oublier que le Groenland fond presque 50% plus rapidement.

Le glacier Pine Island, situé dans l'Ouest de l'Antarctique, a vu sa fonte et sa vitesse d’écoulement s'accélérer de façon fulgurante depuis 2015, ce qui fait dire aux glaciologues que la fonte des calottes est beaucoup plus rapide, et imprévisible, que toutes leurs prévisions.
Un iceberg de 267 km carrés s'est détaché du glacier Pine Island fin septembre 2017.

Depuis le début des observations en 1947 et jusqu'en 2015, la barrière de glace de ce glacier n'avait presque pas bougé. Mais depuis 2015, elle recule à toute vitesse ce qui permettra au glacier de s'écouler de plus en plus rapidement vers la mer : un exemple parmi d'autres.
Depuis 1950, nous sommes dans l'ère climatique moderne de "la grande accélération"
Le Pine Island et le Thwaites, d'une épaisseur de 3 km et d'une superficie équivalente à celle du Texas (696 241 km2), fondent et s'avancent de plus en plus rapidement dans l'océan vont nous apporter 3,35 mètres de hausse du niveau des océans. Leurs barrières de glace sont très affaiblis et leur vitesse d'écoulement s'accélère comme le montre le diagramme suivant. La fonte et la descente vers les océans de ces glaciers ne sera que le début car une partie de l’inlandsis  suivra rapidement, tout comme pour les autres glaciers longeant l'Antarctique et le Groenland.

De gauche à droite : le Pine Island, le Thwaites et les quatre petits mentionnés plus haut.
Si on compare la fonte des calottes glaciaires à un véhicule automobile, ce dernier aurait plusieurs accélérateurs.

Mécanisme de fonte des inlandsis

À mesure que les barrières de glace fondent et se brisent, le poids de l'inlandsis propulse ces glaciers vers l'océan de plus en plus rapidement.

Vu que ces glaciers ont une formidable hauteur, leurs falaises, de plus en plus hautes, s'écroulent sous leurs propres poids au fur et à mesure qu'elles dépassent la "ligne de sol" (grounding line), qui elle recule parce que les glaciers fondent principalement par le dessous, toujours à cause de l'eau plus chaude qui s'y engouffre.
Réactions en chaînes :
  • les plateaux disparaissent
  • les glaciers suivent en accélérant le pas
  • les inlandsis suivent en faisant de très grands pas
Ce scénario-catastrophe pourrait être amoindri seulement si nous réduisons drastiquement, et dès maintenant, nos émissions de gaz à effet de serre. Idéalement. il aurait fallu débuter cette réduction dès les premières alertes lancées par les scientifiques en 1965. sinon, dès le début des années 1990.

Ce glacier, comme les autres et l'inlandsis derrière fait environ 3km de haut. 
On nous fait croire que le temps,  c'est de l'argent, mais on ne nous dit pas que le climat, c'est la Vie.
Au Groenland, le Jakobshavn, un imposant glacier, a perdu sa barrière de glace et recule de 20 mètres par jour. C'est ce qui se prépare pour le Pine Island, le Thwaites et les autres. On a fait des modèles basés sur l'effondrement de ce glacier afin de prévoir tes taux de fonte et d'écoulement des six glaciers de l'Antarctique mentionnés. Par souci de conservatisme, ils ont coupé les données de 50% : pas pour des motifs scientifiques.


Depuis bien avant l'apparition des humains, les gigatonnes de glace se sont accumulées sur le continent Antarctique ont fait descendre la majorité du continent sous le niveau des eaux. Ces six glaciers sont sur une pente qui remonte vers l'océan et donc, l'eau plus chaude y pénètre plus profondément, accélérant fonte et l'avance des glaciers. La perte des plateaux de glace envoie des signaux aux inlandsis jusqu'à 900 kilomètres à l'intérieur de s'écouler dans la direction des barrières disparues (excellent article en Français).
On voit ici comment et à quelles vitesses l'inlandsis Antarctique s'écoule. La partie où il y a du rouge et de bleu, c'est "l'Ouest de l'Antarctique".

À deux mètres de hausse du niveau des océans, c'est 12 millions de personnes qui seraient déplacées... seulement aux États-Unis.

Même des villes comme Montréal, Québec et Chicoutimi pour ne parler que du Québec que je connais bien, sont menacées bien qu'elles ne soient pas à proprement parler des "villes côtières". Car lorsque le niveau des océans aura monté de deux mètres, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay verront la même augmentation ; simple physique des vases communicants que nous avons apprise à l'école.

En plus, les ports, des parties de routes côtières ainsi que plusieurs aéroports de part le monde deviendront inutilisables. Comment seront acheminés les biens et principalement la nourriture? Habituez-vous à consommer local.

Et quand l'eau salée monte, elle contamine les sols beaucoup plus loin que le rivage, ce qui rendra l’agriculture impossible dans des endroits comme au Bangladesh  et contaminera, comme on le voit déjà en Floride et chez des populations insulaires les puits dans lesquels l'eau potable est puisée.

Vidéo en Anglais
Pour avoir les sous-titres en Français, il faut
1- Clic sur le bouton à gauche de l'engrenage
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (la traduction est imparfaite)



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