Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

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vendredi 27 juillet 2018

Été 2018 : Canicule sur presque tout l'hémispère Nord | des explications


À la mémoire de Michel-Pierre Colin, ami et collaborateur exceptionnel du Climatoblogue.
Merci pour tes efforts et ton soutien malgré la maladie qui te rongeait
Que ta mémoire nous serve d'exemple en ces temps où nous en aurons tous tellement besoin.
Ton ami Jack
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La vague de chaleur qui a, et fait encore suffoquer la majorité de l'hémisphère Nord est sans précédent et porte la signature de nos émissions de gaz à effet de serre ; peut-être pas en totalité, mais dans son étendue, son intensité et sa durée.

Attendez-vous à ce que ce genre d’événement se répète et s'amplifie, c'est ce qui est prévu.

Source : science alert .com

Comparons les températures de juin 1976 avec celles de juin 2018.


Juin 1976
En degrés C

Juin 2018
Source USGS

Dans environ une quinzaine d'années nous aurons plus ou moins le même écart (0,5°C) entre juin 2018 et disons juin 2033. Le réchauffement climatique s'accélère très rapidement. Ça aura pris un peu moins de 150 ans pour faire grimper la température moyenne globale de 1°C (2016), mais ça en prendra moins de 30 ans pour dépasser les 2°C...

Depuis mai 2012, alors que nous étions à 0,85°C de réchauffement, je suis de près et intensément, les progrès de la science et l'actualité climatique : les nouvelles études scientifiques et prévisions, les événements météo extrêmes, les mouvements du courant-jet, etc. Au début, ce qui allait se passer vers la fin du siècle me préoccupait grandement, mais cet été est une démarcation ; nous franchissons un seuil climatique. L'effet de 400 ppm de CO2 (+les autres GES) se fait sentir. En équivalent CO2, nous sommes à plus de 492 ppm.

Il y a quelques mois, j'ai aussi appris que nous savons désormais que 1,5°C de réchauffement global moyen est aussi dangereux que ce qu'on croyait que 2°C de réchauffement global moyen nous apporterait. J'en parlerai dans un prochain article.

Pas d'El Niño ni de La Niña en cours, ce système est actuellement au neutre. Mais les probabilités d'un El Niño prochain sont doubles de ce qu'elles sont «naturellement». Nos émissions de gaz à effet de serre étant certainement la cause de la probabilité accrue, rien d'autre ne peut l'expliquer, comme pour cette vague de chaleur qui enveloppe l’hémisphère nord.
Simple principe physique élémentaire : les gaz à effet de serre augmentent la température du système climatique.
Cette chaleur accrue est de l'énergie supplémentaire.
Plus d'énergie = plus d'activité, c'est ce qui rend la météo plus chaotique, violente et imprévisible tout en déréglant les composantes du système climatique.
Mais le savoir progresse et des observations combinées à des analyses pointues permettent de voir émerger et de comprendre les mécanismes en cause.
1e observation, le courant-jet est plus lent et fait des méandres plus prononcés
2e au lieu de circuler, les ondulations de courant-jet se bloquent plus fréquemment pour des périodes anormalement longues
3e le courant-jet se disloque
4e ces phénomènes sont plus fréquents en été, car le courant-jet est toujours plus faible l'été
5e l'amplification arctique (article explicatif) est plus prononcé en hiver qu'en été.
Donc, l’Arctique est comparativement plus chaud (que sa moyenne) l'hiver, car l'air chaud du Sud s'y transporte plus facilement en hiver, ce qui pousse le froid vers le Sud et explique nos hivers récents avec du froid qui descend parfois très au sud. L'été : l'air chaud (toutes proportions gardées), tend moins à se déplacer vers l'Arctique.
Merci aux journaliste du Washington post qui n'hésitent pas à parler avec lucidité et professionnalisme du réchauffement climatique, malgré l’administration (ou est-ce un régime?) #Trump.
Difficile de prévoir ce que fera le courant-jet de l'hémisphère nord dans le futur, mais chose certaine, il ne reprendra pas son cour avant des dizaines de millénaires, c'est un minimum et c'est idem pour toute la biosphère, une mince couche de 25 kilomètres autour du globe et qui contient toute la Vie présente et future...

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Il faut rappeler la dangerosité des vagues de chaleur qui provoquent des décès, un ralentissement économique et de terribles incendies de forêts. L'impact sur la biodiversité terrestre et océanique est colossal.

«Bien que le reste de la main-d'œuvre se trouve dans des bureaux et des magasins climatisés, ils ne sont pas à l'abri des répercussions économiques du changement climatique. D'ici 2028, le changement climatique coûtera 360 milliards de dollars par an, soit environ la moitié de la croissance attendue de l'économie, selon le Fonds écologique universel. Une grande partie de ceci est due aux coûts de santé.»
Extrait de cet article en Anglais.
Traduction Google du même article.


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Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande cette entrevue de Michael Mann et Jennifer Francis, deux scientifiques du climat de renommée internationale.


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mardi 24 janvier 2017

Science en Direct : Un Nouveau Feedback Amplificateur Découvert en Arctique

La Dre. Jennifer Francis, spécialiste de
l'Arctique et du courant Jet.
La Dre. Jennifer Francis, spécialiste du courant-Jet, semble avoir découvert un "feedback" dans l'Arctique qui expliquerait en partie pourquoi l'Arctique se réchauffera encore plus rapidement que le reste de la planète.


Le vrai terme est "self-reinforcing feedback loop" ;  boucle de rétroaction renforcée ou positive. L'exemple le plus simple d'un "feedback climatique" est la glace sur l'Arctique : moins il y en a et plus de rayonnement solaire est absorbé par l'eau au lieu d'être réfléchi vers l'espace ; plus le rayonnement solaire est absorbé par l'eau, plus l'eau devient chaude ; plus elle devient chaude, moins il y a de glace pour réfléchir le rayonnement solaire vers l'espace et plus ce dernier est absorbé par l'eau, plus elle se réchauffe et moins il y a de glace et... ainsi de suite.

Si je dis "science en direct", c'est qu'il s'agit d'une nouvelle hypothèse de travail basé sur des observations récentes qui devrait expliquer une partie du réchauffement accéléré de l'Arctique dans le futur.

On remarque que l'atmosphère de l'Arctique contient maintenant de plus en plus de vapeur d'eau ; un puissant gaz à effet de serre, et même si la vapeur d'eau ne survit pas plus de deux semaines dans l’atmosphère, il y en a toujours de la nouvelle parce que la planète est plus chaude ; parce que les océans sont de plus en plus chauds, ils s'évaporent de plus en plus et ça explique du même coup pourquoi les pluies torrentielles augmentent en fréquence et en intensité.

On voit sur l'image ci-dessous la vapeur d'eau qu'on retrouve en Arctique ; c'est tout simplement incroyable. Tout ce qui est de couleur cyan est de l'humidité. Difficile d'en imaginer plus car la majorité de la superficie de l'Arctique montre un taux d'humidité relative supérieur à 90%.
Allez voir : https://earth.nullschool.net/fr/

     Puisque c'est en direct, commençons au début

C'est Jennifer Francis qui parle :
Dès le début, 2016 a été une année bizarre. Nous voyons un nouveau "feedback" se développer parce que l'Arctique si chaud a un effet sur le courant Jet et vice-versa. L'arctique surchauffée au début de l'automne force le courant-Jet a développer des ondulations (anormales) Nord-Sud ; ça fait longtemps que nous étudions cela.
Le courant-Jet d'avant (disons 2005) est semblable à la ligne rouge, les ondulations Nord-Sud, phénomène plutôt récent, sont nommées "ondes de Rossby".
Voici à quoi ressemble le courant-Jet le 23 janvier 2017 à 16:30 heure de New York. Rien à voir avec le courant-Jet en rouge sur l'image plus haut. Il est tordu, fractionné, dédoublé... Il ressemble à un zombie de lui-même.
Source (à visiter/explorer) : Earth.nullschool.net
La Dre. Francis poursuit :
Ces ondulations plus fortes du courant-Jet transportent plus de chaleur et d'humidité dans l'Arctique. C'est évident la chaleur fait fondre plus de glace, mais cette humidité est une pièce importante de l'histoire.

Nous voyons en 2016 des taux jamais vu d'humidité en Arctique. Cette vapeur d'eau a son importance car c'est un très puissant gaz à effet de serre, elle ajoute donc (beaucoup) au réchauffement. En plus, cette vapeur d'eau forme des nuages qui sont aussi très efficaces à réchauffer la couche la plus basse de l'atmosphère.

Il y a donc toute cette vapeur d'eau qui a été transportée depuis le Sud par ce courant Jet aux ondulations trop fortes à laquelle s'ajoute l'humidité causée par l'évaporation car il n'y a plus de glace sur l'océan (Arctique). C'est donc un coup double au réchauffement de l'Arctique que porte la vapeur d'eau. La partie "feedback" de l'histoire : parce que l'Arctique est demeuré si chaud tout au long de l'automne...

Avec l'air de quelqu'un qui n'en revient tout simplement pas, elle poursuit :
C'était fou ; il a fait quelques fois jusqu'à 20°C de plus que la moyenne, ce qui accroît le ralentissement du courant-Jet et lui fait faire des oscillations qui apportent plus d'air chaud et ajoute encore plus d'humidité dans l'Arctique.

On voit donc cette boucle de rétroaction positive qui commence à entrer en scène dans le réchauffement accéléré de l'Arctique et qui semble bien avoir joué un rôle déterminant dans le réchauffement observé cet automne (et cet hiver) en Arctique.

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     Quand il fait chaud au pôle Nord. il fait froid en Sibérie et/ou en Amérique

Premièrement, situons-nous : il faut savoir où est le 50e parallèle (latitude 50N), il est identifié sur la carte.
Merci à Géocaps
Prenez le temps d'observer le graphique ci-dessous en vous souvenant de la position du 50e parallèle. On remarque que lorsque la température monte dans l'Arctique, qu'il fait plus froid en Amérique et/ou en Sibérie. Comme nous l'avons déjà dit récemment, quand il fait chaud au pôle Nord, cela pousse (ou scinde parfois en deux) le vortex polaire vers le Sud.
Source : le Washington post
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      À savoir sur le courant-Jet

J'ai déjà écrit quelques articles sur le courant-Jet, il faut en retenir ceci.

  • Ce qui alimente le courant Jet, c'est l'écart de température entre l'équateur et les pôles ; plus cette différence est faible, plus le courant ralentit et fait des méandres de plus en plus prononcés.
  • Le courant-Jet est comme le principal moteur météo, c'est lui qui forme (ou cause la formation) et sépare les anticyclones et les dépressions dans l'hémisphère Nord.
  • À cause de la diminution de l'écart des températures, le courant Jet Arctique peut se disloquer et même traverser l'équateur, surtout l'été (car l'écart des températures est encore plus faible).
  • Le courant-jet Austral (du pôle Sud) commence lui aussi à faire des ondulations Nord-Sud ; l’Antarctique se réchauffant moins rapidement que l'Arctique. L’Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis 1960.
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     Détails sur la vapeur d'eau (humidité)

  • La vapeur d'eau est un gaz à effet de serre très puissant. Au total, la vapeur d'eau compte pour 50% de l’augmentation du réchauffement, mais la vapeur se produit en réaction au réchauffement causé par le CO2.
  • La quantité de vapeur d'eau dans l’atmosphère est déterminé par la température ; s’il n'y avait pas de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, la quantité de vapeur d'eau dans l’atmosphère n'aurait pas augmenté.
  • La vapeur d'eau a une durée de vie d'environ une semaine alors que le CO2 dure jusqu'à des millénaires dans l'atmosphère.
  • À chaque degré de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, cela ajoute assez de vapeur d'eau (7%) pour faire grimper le réchauffement d'un degré supplémentaire.

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Cet article est une adaptation de l'entrevue réalisée par Nick Breeze que je remercie sincèrement. La vidéo originale est ici.

mercredi 29 juin 2016

Alerte No 2 : Le Courant Jet Arctique Très Sévèrement Disloqué

Basé sur l'article (pas une traduction) "Gigantic Gravity Waves to Mix Summer With Winter? Wrecked Jet Stream Now Runs From Pole-to-Pole" et aussi basé sur l'excellente présentation vidéo de Paul Becwith.
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques. Son blogue possède un grand nombre d'articles. Si vous comprenez l'Anglais ou êtes capable de vous accommoder de https://translate.google.fr/ visitez le.

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Pour ceux et celles qui ont manqué l'alerte no 1 l'an dernier :
Alerte : Le Courant Jet se Disloque 

 

Les vents zonal équatoriaux de haute altitude, (c'est-à-dire ouest-est) basculent sauvagement depuis des records d’anomalies positives vers des records d'anomalies négatives (Oscillations quasi biennales) en seulement 3 mois, ce que démontre ce graphique. Des variations si extrêmes peuvent engendrer de ces vagues gravitationnelles atmosphériques encore plus puissante, ce qui va accroître la propagation de l'air tropical vers les pôles ; enfin, surtout vers l'Arctique.

Source : Sam Lillo

Les vagues de gravité (celles du type des grandes vagues atmosphériques qui tendent à déplacer l'air depuis les tropiques vers les pôles sont très puissantes) et deviennent de plus en plus grandes à mesure que le réchauffement semble s'amplifier.

 

Ainsi, le courant Jet redéfinit toutes ses frontières. Il traverse maintenant l'équateur à trois endroits (au moment ou je rédige cet article), Incroyable, inconcevable, et s'unit avec le courant Jet Antarctique . Comme plusieurs qui connaissent le climat et la météo, j'en suis estomaqué.

Le courant Jet Arctique traverse l'équateur à 3 endroits (29 juin 16:00)
Image : Earth Nullschool

Le système climatique est devenu instable et je crois qu'on vient de franchir la première étape vers la phase de climat chaotique. Il faut cependant noter que ce dérèglement du courant jet se produit en été, moment au cours duquel l'écart des températures entre l'Équateur et l'Arctique est à son plus bas.

 

C'est aussi cette année que la glace sur l'océan Arctique est à son plus bas niveau record et c'est idem pour les surfaces enneigées. Ce n'est donc pas une coïncidence si le courant Jet est à ce point disloqué. Du temps il y avait de la glace à l'année longue sur l'Arctique, cela ne pouvait se produire.

 

L'air plus chaud monte plus haut que l'air froid, donc, l’Équateur devrait servir de barrière. Mais l'Arctique s’étant réchauffée, la barrière n'est plus assez haute pour contrer l'air Arctique maintenant plus chaud. Aussi, le phénomène La Nina commence à se former dans le Pacifique. La Nina, c'est le contraire d'El Nino ; c'est une zone d'eau froide qui s'étend au même endroit, à l'ouest de l'Amérique latine. Ces deux phénomènes sont en fait une oscillation, mais plus plutôt irrégulière. 

 

On comprend donc que là où il y a de l'eau froide, que l'air est donc moins chaud et monte donc moins haut, réduisant ainsi la hauteur de cette barrière équatoriale dont je parlais plus haut. Voyons donc où le courant traverse maintenant l'équateur... Les encerclements en rouge sur l'image ci-dessous montrent les zones où l'eau est plus froide, et c'est plus ou moins au-dessus de ces zones d'eau plus froide que la moyenne que le courant Jet traverse l'Équateur.

La Nina, c'est cette longue zone bleue (eau froide) à l'ouest de l'Amérique latine. Image : Earth nulschool

Cela devrait grandement affecter les saisons, éventuellement ; des bouts d'été pendant les hivers et vice-versa. D'ailleurs, il fait anormalement frais dans la région du Québec où je demeure, un creux du courant Jet nous surplombe et c'est ce qui apporte de l'air frais venu de l'Arctique.


Cette image-ci à deux fonctions ; la première est de vous montrer ce que le flux zonal (horizontal) par rapport au flux méridional (vertical). Aussi, le rouge peut servir à démontrer la trajectoire du courant Jet avant que l'impact des réchauffements climatique ne devienne sévère, et l'orangé démontre comment il ondule nettement plus du nord au sud.

 La modification du courant Jet est une de ces nombreuses boucles à rétroaction positive, c'est-à-dire accélère le réchauffement puisque les zones froides, les pôles, ne sont plus protégé par ces barrières que ce sont les courants Jet ; ils se réchauffent beaucoup plus rapidement que le reste. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis 1960 et c'est aux environs du double pour l'Arctique.


Un courant Jet si déstructuré ne peut que rendre la météo encore plus chaotique, ce qui va impacter les récoltes, accroître le nombre et l'intensité d'événements météo violents ; bref, les courants Jet sont les principaux moteurs météo et s'ils sont à ce point disloqué, nous en subirons les conséquences... Après tout, c'est de notre faute, volontaire ou non.

 

Merci de partager mes articles : je les écris pour informer les gens et j'ai besoin de vous pour en informer davantage.


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Nous sommes au seuil d'une catastrophe capable d'exterminer au moins 50% des espèces vivantes, dont la nôtre, et afin de tenter de contrer le réchauffement climatique, cela exige la mise en place d'un plan d'action d'ensemble et efficace comme décrit dans ce plan d'action climatique (en Anglais mais traduisible).

dimanche 21 février 2016

(Des Signes de Catastrophes à Venir) Pas d'Hiver en Arctique pour 2016 et Janvier 2016 Le Mois le Plus Chaud Depuis 1880


Ceci est une traduction/adaptation de l'article "No Winter For the Arctic in 2016 — NASA Marks Hottest January Ever Recorded" parue sur robertscribbler.com

D'abord, je m'excuse pour mon absence prolongée. J'espère gagné en régularité au fil des prochaines semaines, et en qualité aussi.

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     Les scientifiques sont atterrés, et nous devrions l'être nous aussi
Lien externe vers cet article
en Anglais

La Terre est accablée de chaleur. On le voit très bien avec les écarts de température élevées qu'on observe en Arctique depuis quelques mois et qui sont de loin sans aucun précédent... C'est étrange et angoissant
[NDT :Étrange car une hausse si rapide n'était pas prévue par la grande majorité des climatologistes qui se fient à des modèles numérique qu'on sait incomplet et qu'on ne sait au juste comment compléter pour rendre plus réaliste, mais le savoir progresse.
Il progressera moins en Australie, continent durement touché par les changements climatiques. Le Gvt. Australien, sous la pression du lobby du charbon, licencie 110 climatologistes. Lien externe en Anglais .]

Je dirais, selon mon point de vue, que l'hiver est en voie de disparition. Ce à quoi on assiste ces temps-ci, c'est le début de la fin de l'hiver tel que nous le connaissons, voire connaissions pour les plus âgés...
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     Le mois de janvier, le plus chaud mois depuis 1880 Mais en Arctique, c'est totalement insensé

Peu importe qui observe l'Arctique : scientifiques, environnementalistes. spécialistes des dangers émergents (guerres, épidémies, mouvement géologiques, etc.), les passionnés de météo et/ou de climat jusqu'aux habitants de ces régions déstabilisés de bien des façons par par l'état du climat qui y change si rapidement qu'on dit que c'est exceptionnellement exceptionnel lien externe en Anglais.

Nous sommes, nous devrions tous, être très préoccupés par la situation qui s'y développe. Les émissions de CO2 produites par nos activités industrielles et notre mode de consommation se chiffrent aujourd'hui à 405 paries par millions dans notre atmosphère
(sans oublier les autres gaz à effet de serre que nous émettons : CH4, CFC, N2O)ce qui donne nviron 500ppm en équivalent CO2e, moyenne pondérée qui inclue les autres GES) forcent notre planète à se réchauffer très rapidement et amplifie le réchauffement de l'Arctique ; l'un des pires endroits où cela pourrait se produire. 
Article antérieur qui explique les GES et leur mécanisme


[NDT : Pourquoi l'Arctique se réchauffe-t-il si vite? Simple physique : l'air chaud monte et l'air froid descend et aussi, parce que du méthane s'échappe de l'Arctique et son effet de serre se concentre d'abord sur l'Arctique.]
Article antérieur : Le méthane, l'Arme fatale des changements climatiques
Non seulement janvier 2016 est-il le mois le plus chaud jamais observé dans des 136 années de données météo globales qu'on retrouve à la NASA. Lien externe en Anglais.
Non seulement janvier a-t-il atteint le plus grand écart par rapport à la moyenne pour un seul mois, soit 1,13°C au dessus de la moyenne du 20e siècle établie par la NASA ; mais janvier 2016 s'établit à +1,38°C (à seulement 0,12°C de la limite dangereuse basée sur la moyenne de 1880, de 1,5°C établie lors de la COP21 en décembre dernier!!!)

[NDT: Il faut ajouter 0,2C si on veut comparer avec le véritable début de l'ère industriel, l'an 1750.] 
     Nous sommes donc à +1,58°C de réchauffement global moyen depuis le début de notre ère industrielle!!!

 
Cette carte des anomalies globales de température de la NASA qu'amplifie El Nino (lui même amplifié par le réchauffement global) suggère que la chaleur s'est déplacée vers le Nord jusque dans l'Arctique en passant au travers le courant Jet polaire fortement affaibli (article antérieur sur le courant Jet), autre conséquence du réchauffement global depuis les continents américain et européen.
Source de l'image : NASA GISS.
Bien que dans l'ensemble, et ce malgré la chaleur dominante d'El Niño dans les zones tropicales, les écarts extrêmes se retrouvent en Arctique, comme on ne peut manquer de la remarquer sur la carte. Là, en Arctique, où le pergélisol dégèle en émettant un fort supplément de gaz à effet de serre (CO2 et méthane) dans le Grand-nord Canadien, en Sibérie, dans le nord du Groenland. En bref, partout  dans le cercle arctique au nord du 70e parallèle, les températures ont étés en moyenne de 4°C à 13°C au dessus des normales pourt out le mois de janvier 2016. Tout cela sans soleil car le soleil ne se lève pas sur l'Arctique en hiver.

[NDT : depuis 1981 en moyenne globale, la Terre n'a pas connu un seul mois sous les températures normales moyennes d'avant ; vous être nés quand?]
[NDT : Revoici la même carte, mais basée sur la moyenne des température de 1880. 1880, c'est l'année de référence utilisée par le GIEC pour mesurer la cible de la limite sécuritaire aux réchauffement global qui a été revue à la baisse de 2°C à 1,5°C lors de la COP21 récemment tenue à Paris.]


On remarque sur l'échelle que le maximum est passé de 12,9°C à 18,3°C!

Plus on se rapproche du pôle Nord, plus les anomalies de température sont élevées. Au Nord de la ligne du 80e parallèle, les moyennes de température sont de +7,4°C par rapport à la moyenne (celle de 1951 à 1980 et non celle de 1880).
Pour janvier et février 2016, la région au nord du 80e parallèle, les températures les plus chaudes jamais enregistrées. Les températures se sont maintenues entre -15°C et -25°C, des températures comme
celles qu'on devrait typiquement observé vers la fin d'avril, soit dans trois mois... Image : NOAA.
 [ NDT : Même si la moyenne de réchauffement globale s'établit actuellement à 1,38°C par rapport à 1880, l'Arctique s'est réchauffée, sur une base annuelle, de 5°C à 9°C, certaines régions y étant nettement plus sensibles au réchauffement.]

Pour ce qui est de l'hiver 2016 en particulier, il semble quasi-certain à ce moment que l'Arctique ne connaisse aucune de ses conditions météo typiques hivernales. Selon la NOAA, la première moitié de février 2016 a connu ces records de température partitionnant normalement au printemps. Les régions les plus froides de l’Hémisphère nord n'ont pas connu d'hiver en 2016. C'est comme si la folle tempête qui s'est abattue sur L'Arctique en décembre dernier avait limité les thermomètres à ne montrer que des températures très printanières.
Lien externe et en Anglais vers Arctic-news au sujet de la formidable tempête de décembre 2015.


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     El Niño s'est connecté une voie directe au pôle Nord

Pourquoi tout cela est il si mauvais augure? 


Ce serait déjà plutôt terrible si toute cette chaleur n'affectait que la hausse des océans en accélérant la fonte du Groenland, de millimètres en centimètres puis en mètres... Article antérieur sur la montée du niveau des océans  Ce serait tout aussi terrible si cela n'affecterait que l’albédo rendant l'Arctique sombre au lieu de blanc et lui donnant ainsi la capacité d'absorber de plus en plus de chaleur.
La différence est marquée et mes récentes lectures de Janvier 2016 m'affirment que la réflectivité (albédo) de l'océan Arctique serait finalement de moins de 3% (et non 6% comme sur l'image)
selon la Dre. Jennifer Francis et son équipe.
[ NDT : Si vous voulez en savoir plus, consulter cet autre article antérieur, L'océan Arctique et l'importance majeure de sa glace maritime  
Autre note très importante : en avril 2015, le réchauffement global moyen atteignait 0.9°C. Même pas un an plus tard et nous en sommes à 1,38°C!!!. À ce rythme, 2°C arrivera pour ou vers l'an 2020 ou 2025 au maximum et sera très rapidement dépassé.]

Comme déjà expliqué ailleurs dans ce blogue, le dégel du pergélisol produit du méthane et/ou du CO2 selon l’oxygène gazeux disponible dans le milieu ; la production de ces gaz est attribuée aux microbes qui décomposent la matière organique dans le pergélisol lorsque celui-ci dégèle et cela représente un risque presqu'impossible à appréhender. Cela aggraverait grandement la déjà très dangereuse situation dans laquelle on s'est mise avec nos propres émissions de gaz à effet de serre (aussi connus sous l'abréviation GES), en injectant jusqu'à 1,300 milliards de tonnes métriques (en CO2 et équivalent méthane) dont au moins la moitié se retrouverait en peu de temps dans notre atmosphère. Lien externe en Anglais.

Ce qui serait (sera) tout aussi terrible de conséquences quand toute cette chaleur en Arctique altérera davantage le courant Jet circumpolaire. Voire cette excellent simulation sur les modifications que le réchauffement climatique a causé au courant Jet circumpolaire.

Un autre article à consulter parue ici, sur le Climatoblogue : Alerte : Le Courant Jet se Disloque


7 février 2016. Des ondulations Nord-Sud de très forte amplitude du courant Jet, On voit une de ces ondulations  descendre très profondément sur l'ouest de l'Amérique du nord et une autre sur l'Europe, ce qui amène la chaleur des basses latitudes jusqu'en Arctique. Au fur et à mesure que l'amplification polaire (expression qui signifie que les pôles, et plus particulièrement le pôle Nord), se réchauffent plus vite que la moyenne globale et qui s'est accélérée vers de nouveaux extrêmes pendant décembre et janvier. Il devient évident qu'un des anciens rôles d'El Niño, celui de renforcer le courant Jet circumpolaire s'est
carrément inversé. Image Earth Nullschool



Tristement, tous ces événements ne sont pas théoriques, ce  sont des observations. La couverture de glace sur l'Arctique bat en retraite à un rythme sans précédent lui aussi comme on peut le voir sur l'image ci-dessous, courtoisie de Sam Carana, tiré de son article en Anglais sur Arctic-news.


Mais, que se passerait-il si l'accumulation de toute cette chaleur en Arctique, causée principalement par notre surconsommation de combustibles fossiles avait d'autres effets? Que se passerait-il si cette masse d'eau surchauffée qui est la base, les pieds, de ce monstrueux géant qu'est El Niño pouvait transférer toute sa chaleur équatoriale vers l'Arctique? Que se passerait-il si le courant Jet circumpolaire devenait si faible,  que même un puissant El Niño ne pourrait plus l'accéléré (en accroissant le différentiel de température entre l'équateur et le pôle Nord, le courant Jet devrait être accéléré). Que se passerait-il si les fortes ondulations Nord-Sud du courant Jet (on parle toujours du même), exceptionnellement anormales elles aussi, se propageaient jusqu'au coeur de l'Arctique et y amèneraient encore plus de chaleur alors que notre globe est déjà à son plus chaud depuis au moins un demi-million d'années? (Et que le réchauffement actuel se produit au moins dix fois (et parfois 100) plus rapidement que tous ceux que nous avons analysés.) En cette période de changement climatiques abruptes, en cet instant géologique, la chaleur et l'humidité de l'océan Pacifique ont atteint des sommets insoupçonnés sous les effets combinés du réchauffement climatique et de ce monstrueux El Niño.
[NDT : Et nous sommes vraisemblablement  acculés car tout recul semble impossible, enfin, pas dans les délais nécessaires selon plusieurs scientifiques (Climatologistes, Biologistes, Botanistes, Physiciens etc.) Il faut se débattre très fort et maintenant pour éviter le pire ; et le pire est bien pire que vous pourriez l'imaginer. (Demandez-le moi si vous voulez vraiment le savoir, encore plus si vous êtes de La Presse ou du Le Devoir.)


Que se passerait-il si l'extrême chaleur de l'équateur pouvait passer directement au pôle Nord?

Ce que nous verrions serait une accélération vers les (extrêmes encore) dangers de l'Arctique décrit plus haut ; ce que nous verrions, ce serait un couplage de  l'amplification Arctique avec le maximum de la variabilité naturelle qu'est El Niño. En ce qui concerne le non-hiver actuel dans l’Arctique, nous venons de l’expérimenter pour la première fois, certainement pas la dernière ; ni restera-t-elle ni la plus chaude bien longtemps dans les records...

(Les dangers de l'Arctique : Selon le paléoclimatologiste Paul Beckwith de l'université d’Ottawa, on pourrait voir la température moyenne globale grimper (très rapidement)  jusqu'à +9°C et possiblement jusqu'à cinq fois plus en Arctique.)


Les scientifiques sont atterrés, normal qu'ils le soient. Nous devrions tous être atterrés.
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En complément, une entrevue avec la Dre. Jennifer Francis, une sommité sur le courant Jet. C'est en Anglais.

     Pour avoir les sous-titres en Français, il vous faut
1- Clic sur le bouton CC
2- Clic sur l'engrenage puis sur sous-titres
3- Clic sur Traduire et une nouvelle fenêtre apparaît
4 Choisir Français (La traduction est imparfaite)
NB. Il m'arrive de devoir mettre sur pause pour avoir le temps de lire/comprendre la traduction automatisée qui n'est pas très exacte.


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De la part du Climatoblogue, moi.
En terminant, j'aimerais bien vous proposer des solutions... mais à part de vous conseiller fortement de devenir principalement végétarien, d'acheter localement, de réduire votre consommation en énergie (même une lampe électrique produit de la chaleur qui ne peut plus s'échapper de notre atmosphère à cause des gaz à effet de serre que nous y avons, inconsciemment jusqu'à ce jour, accumulés), il reste à convaincre votre entourage, faire des pressions sociales et/ou politiques.
Mais ça, c'est seulement si la Vie vous intéresse...

Une solution bien temporaire serait d'envoyer dans la stratosphère des particules fines pour imiter l'effet des volcans et procurer ainsi un refroidissement en diminuant la quantités de lumière solaire frappant la Terre, mais cela n'est pas directement rentable économiquement, c'est une dépense que l'Humanité devra se payer d'une façon ou d'une autres.
Retirer du carbone de l'atmosphère ne ferait rien pour réduire l'acidification des océans ; un péril d'extinction massive à lui seul,  et en plus aucune technologie n'est encore développée même si le GIEC la propose dans ses scénarios RPC, et ce ne serait encore qu'une dépense puisqu'il faudrait, d'une façon ou d'une autre enfouir tout ce foutu CO2 profondément dans le sol une fois extrait ; un défi d’ingénierie nécessitant plus de ressources que l'agriculture mondiale ou l'extraction minière mondiale et qui ne générerait aucun profit ; impossible à envisager dans l'économie actuelle.
Donc, je n'ai pas de solution miracle à vous proposer, mais faites quand même votre maximum pour limiter vos émissions de gaz à effet de serre. La Vie, et même possiblement la vôtre en dépend! Les changements climatiques ne peuvent que continuer à s'amplifier, à s'accélérer et causer le pire que vous puissiez imaginer. Mes centaines d'heures d'écoute et de lecture par des scientifiques m'en ont fermement convaincu.

À votre demande, je peux vous diriger vers ces conférences sur vidéo et ces écrits. Il y a déjà pas mal d'information sur le Climatoblogue, mais il y en a beaucoup plus ailleurs et c'est presqu'exclusivement en Anglais.
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Comme à l'habitude, je vous demande de bien vouloir partager cet article avec votre public G+ et sur les autres réseaux sociaux évidemment. La donne est simple, j'écris et vous partagez :-)

     Merci pour votre intérêt et pour votre aimable coopération.

mercredi 9 septembre 2015

Bataille Climatique Dans l'Océan Pacifique


Traduction/adaptation de l'article "Hothouse Monsters Clash: Godzilla El Nino Pummels Pacific’s Hot Blob.
Merci à Robert Scribbler auteur et propriétaire de ce blogue https://robertscribbler.wordpress.com pour l’accord donné à la traduction et l'adaptation de cet excellent article et à l'utilisation de ses images et graphiques.
Son blogue possède un grand nombre d'articles. Si vous comprenez l'Anglais ou êtes capable de vous accommoder de https://translate.google.fr/ visitez le.
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L'El Niño, maintenant surnommé le "El NIño Godzilla" à cause de son caractère monstrueux qui ne cesse de grandir s'en prend au "Blob" (gigantesque zone d'eau anormalement chaude dans le Pacifique Nord près de l'Alaska).

Deux monstres nés des changements climatiques se livrent un combat mortel sur des milliers de kilomètres dans les eaux de l'océan Pacifique. Dans un monde réchauffé par l'Humanité, c'est une bataille épique  que se livrent ces deux Goliath océaniques et atmosphériques — L'El Niño Godzilla versus le gigantesque "Blob" chaud du Pacifique.

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La Crête Ridiculement Résiliente (surnommée RRR pour Ridiculously Resilent Ridge en Anglais est une ondulation du courant Jet bloquée en place sur la partie Ouest du continent américain) est une zone "bloquante" de haute pression qui empêche les autres systèmes météos de pénétrer dans cette zone et est apparemment causée par le "Blob" qui se vautre sur place ; l'air chaud qui s'en dégage causerait, avec d'autres facteurs la zone de haute pression impénétrable. 

C'est ce système qui a causé tant de désastres sur la côte ouest américaine, de l'Alaska à la Californie pour la majeure partie des deux à trois dernières années, comme la terrible sécheresse en Californie — la pire en au moins 1200 ans. La Crête Ridiculement Résiliente est aussi impliquée dans les feux de forêt qui ont ravagé toute la côte ouest du continent Nord-américain — incluant les forêts pluvieuses des états de Washington et de l'Orégon.

Source nullschool.net, carte des vents publiée sur robertscribbler.com
La Crête Ridiculement Résiliente (RRR) diminue d'intensité car elle est attaquée par une série de tempêtes générées par El Niño. On voit les cyclones (tempêtes) se diriger vers le "Blob" et donc la Crête Ridiculement Résiliente du courant Jet du même coup.
La RRR est un système lié au réchauffement climatique qui fait fondre la glace sur l'Arctique et qui du même coup force le réchauffement des eaux dans le Pacifique nord-ouest bien au-dessus des températures typiques (voir ici, ici et ici)

[NDT La Dre. Jennifer Francis a démontré que la fonte de la glace maritime sur l'Arctique est ce qui cause le dérèglement du courant Jet car cela réduit l'écart de température entre l'Équateur et l'Arctique, ce qui le ralentit et lui fait faire des ondulations nord-sud qui peuvent se bloquer en place comme la RRR le fait depuis plus de deux ans au dessus de la côte ouest de l'Alaska.]

Un réchauffement extrême et sans précédent de l'eau a formé un "Blob" chaud s'étirant sur une surface de plusieurs milliers de kilomètres carrés ; accompagné d'un assèchement de l'air. (93,4% de l'excès de chaleur va dans les océans.)

C'est un tyran atmosphérique implacable engendré par la chaleur océanique et atmosphérique responsable d'un grand nombre de désastres (principalement sécheresses et feux de forêt, mais aussi d'inondations en Alaska l'hiver dernier par exemple). Un système de haute pression (anticyclone) si puissant qu'il a projeté des tempêtes du Pacifique de leur trajectoire habituelle très loin vers le nord, jusque dans l'Arctique.

Mais maintenant, la Crête Ridiculement Résiliente commence à faiblir. Sa longue ondulation vers le nord s'est retirée de l'Alaska. Des tempêtes intenses, propulsées par un El Niño rivalisant de puissance avec celui de 1997-1998 (le plus puissant jamais observé),
encerclent et malmènent les abords de la crête, et donc l'Alaska et le Pacifique nord-ouest, et sont en train de refroidir l'eau surchauffée du "Blob" par le processus nommé "Tansport d'Ekman". 
[NDT : Il faut noter que l'excès de chaleur de l'eau va se transmette à l'atmosphère. C'est ce que font les ouragans et typhons, ils puisent la chaleur des océans et le rejettent dans l'atmosphère au rythme équivalent en énergie d'au moins une bombe atomique d'Hiroshima par seconde.]
La baisse de la température de l'eau causée par l'activité des tempêtes commence à refroidir le nord-est de l'océan pacifique dans la région qui a été dominée par le "Blob" d'eau trop chaude au cours des dernières années. C'est une condition qui mine le soutien de la RRR. Les tempêtes générées par El Niño dans le sud vont apparemment continuer de se lancer vers cette réserve de chaleur océanique.
Source image : Earth Nullschool.sur
https://robertscribbler.com

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     Parenthèse...

À titre comparatif seulement, l'image ci-dessous provient d'un de mes articles paru le 7 mai dernier.
Sur l'image récente du haut, on remarque bien les zones bleutées dans la région du "Blob" qui indiquent un refroidissement substantiel et date de peu.
MAIS la zone d'eau chaude au large de la Californie s'est agrandie de beaucoup comparée à l'image du bas et il y a encore beaucoup d'eau chaude dans la Pacifique comme on le remarque sur l'image plus récente du haut, C'est vrai que l'été achève et qu'il a fait très très chaud...

Source image : Earth Nullschool pour le Climatobloque par A.Randomjack.

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Que le "Blob" se refroidisse est un signe précurseur de l'effondrement de la Crête Ridiculement Résiliente (RRR) ; et avec les tempêtes fortes et fréquentes qui s'annoncent pour l'automne, à cause d'El Niño bien sur, on devrait assister à un déclin allant en s'accélérant de la Crète Ridiculement Résiliente qui a causé tant de dégâts. Et comme les températures ne cessent de grimper vers les 2°C à 2,3°C au dessus de la moyenne dans la zone 3.4 d'El Niño, comme vu dans le rapport de la NOAA la semaine dernière, cela assure un train de tempêtes qui vont aller frapper le "Blob" et la Crête Ridiculement Résiliente pour les achever. 

Comme l'a dit Ricky Rood sur Weather Underground la semaine dernière, c'est Godzilla vervus le "Blob". À ce stade, c'est Godzilla (El Niño) qui semble avoir l'avantage. Une fois le "Blob" vaincu, plus rien n'empêchera des tempêtes fort probablement exceptionnelles de balayer la côte ouest du continent nord-Américain au cours de l'automne et de l'hiver qui viennent. Mais selon de récentes études scientifiques, il y a une forte probabilité que le "Blob" se reforme une fois l'El Niño vers la fin de 2016. Pour la côte ouest, cela signifierait un cercle vicieux alternant sécheresses et inondations. Un pattern des plus inquiétants et dangereux intrinsèquement lié aux changements climatiques que nous causons.

samedi 11 juillet 2015

Alerte : Le Courant Jet se Disloque


      Le courant Jet habituel
Dre. Jennifer Francis

En résumé, le courant Jet arctique est une rivière d'air qui circule autour du cercle Arctique. Avant disons 2005, le courant Jet présentait peu d'ondulations Nord-Sud et elles étaient beaucoup moins prononcées. Avec le réchauffement accéléré de l'Arctique, cela a diminué le gradient de température entre l'équateur et l'Arctique et c'est lorsque les écarts de température sont devenues trop faibles que les ondulations Nord-Sud du courant Jet sont devenues de plus en plus prononcées. La Dre. Jennifer Francis a démontré cela avec les travaux de recherche qu'elle et son équipe ont effectués il y a quelques années à peine ; et elle travaille encore sur ce sujet complexe qu'est le courant Jet dans l'ère des dérèglements climatiques.

Ils ont aussi démontré que ces oscillations se bloquaient dans des points relativement fixes et ordonnaient la météo de tout l'hémisphère Nord : sur l'Ouest du continent américain, il y a la "crête ridiculement  résiliente" (Ridiculously Resilient Ridge) et sur l'Est, le "creux terriblement tenace" (Terribly Tenacious Ttrough). Dans l'est, c'est généralement froid et nuageux et l'hiver c'est très froid anormalement longtemps ; certaines régions y sont affligées de fortes pluies ou de chutes de neige record, alors qu'à l'Ouest, c'est chaud et sec et c'est pourquoi il y a de si terribles incendies de forêt dans l'Ouest en ce moment ; la sécheresse en Californie en est aussi une des conséquences. 

À retenir : le courant Jet Arctique est le principal moteur de la météo de l’hémisphère Nord.

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     Mise à jour le 12 juillet 2015 

Je viens recevoir un réponse courriel par la Dre Jennifer Francis, qui m'affirme que le courant Jet, selon leur hypothèse de travail, se comporte comme ils le prédisent, elle complète en me disant que c'est au cours de l'été que le courant Jet est le plus désordonné. C'est donc normal que ce soit en été se produise la dislocation du courant Jet pour les premières fois.
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     La dislocation du courant Jet

Plus tôt ce mois-ci, il avait été prévu que le courant Jet allait de déplacer au-dessus de l'océan arctique au Nord de la Sibérie le 12 juillet à 12:00 UTC en un long et puissant courant de vent comme discuté dans cet article précédent (J'ai traduit dans la légende de l'image ci-dessous le texte auquel l'auteur fait référence) et comme on voit sur l'image ci-dessous.

[... ces changements au courant Jet font que l'air chaud du Sud peut se déplacer plus facilement vers les latitudes nordiques, alors que l'air froid de l'Arctique peut se déplacer avec plus de facilité vers le Sud. Le résultat est que le gradient (différence) de température entre le pôle Nord et l'Équateur diminue, ce qui fait que ces changements au courant Jet produisent une rétroaction qui se renforce d'elle même ce qui dégrade la situation de plus en plus rapidement.]

Pendant ce temps, la situation a changé et une nouvelle prévision révèle que le courant jet se fracturera au-dessus de la Sibérie le 8 juillet 2015 12:00 UTC, ce qui résulte en une série de courants verticaux. Ceci est un tout nouveau développement dans la crise climatique qui était plutôt inconnue des modèles de prévision qui travaillaient en se basant sur un courant Jet qui se déplace horizontalement avec puissance en une mince rivière de vent autour du globe.


Une prévision plus lointaine a été ajoutée sur le panneau du bas pour le 12 juillet 2015 à 12:00 UTC et qui montre des parties du courant Jet à deux endroits : au dessus de la mer Sibérienne orientale, et au dessus de l'archipel Canadien.

La fracturation du courant jet et son alignement avec sur une longitude (verticale) au lieu d'une latitude (horizontale) est un autre développement inquiétant dans le système climatique. C'est la plus extrême des rétroactions en ce qui concerne l'Arctique, et donc de tout l'hémisphère Nord comme décrit à Feedbacks in the Arctic et nommé "Open Doors feedback" (Rétroaction Portes Ouvertes)

      "Porte Ouverte"
Le réchauffement accéléré de l'Arctique modifie le courant Jet et le vortex Polaire facilitant l'échange d'air chaud vers l'Arctique et l'échange d'air froid vers le sud.
"C'est comme laisser la porte du réfrigérateur ouverte."

Cela contribue à réduire la différence de température entre l'Arctique et l'Équateur (c'est quand cette différence était plus grande que le courant était "normal"). À mesure que l'écart va diminuer, le courant Jet sera de plus en plus disloqué et la météo de l’hémisphère Nord deviendra plus déréglée. 

D'une certaine façon, le courant Jet servait de barrière et prévenait le transfert de température. À mesure que le courant Jet se fracture, on doit en principe s'attendre à plus de vagues de chaleur, de sécheresses et à de la météo de plus en plus extrême. La rengaine habituelle que presque personne n'entend...

Le résultat est une poussée d'accélération au réchauffement de l'Arctique, déjà accéléré par la perte de glace maritime, les rivières chaudes, comme le Mackenzie, qui se jettent dans l'Arctique, à cause de la suie des incendies de forêt qui se dépose sur la neige et la glace dont le Groenland ce qui accélère leurs fonte, etc.

L'image ci-dessous révèle l'impact des rivières à l'eau chaude. Au large de la côte d'
Anadyr en Sibérie orientale (Est) les eaux on atteints une température de 15,4C le 5 juillet 2015, une anomalie particulièrement élevée de +9,2°C.


L'image ci-dessous montre elle aussi les impacts des rivières chaudes en Alaska. Une fonte rapide a eu lieu sur l'île St-Lawrence le 2 juillet 2015, comme le démontre les températures froides des eaux de surface environnantes (panneau de gauche), alors que rendu au 6 juillet 2015, la plus grande partie de cette eau froide s'est mélangée à l'eau plus chaude et remonte le détroit de Béring depuis l'océan Pacifique avec l'eau chaude venue de Sibérie et d'Alaska.

Panneau de gauche : on voit l'île en blanc entouré d'eau froide violette.
À droite, on voit que l'eau de fonte froide s'est dissipée.

L'animation du Laboratoire de Recherche Naval montre la réduction drastique de l'épaisseur de la glace maritime (en mètres) sur l'Arctique sur 30 jours à compter du 15 mai 2015.


La date est à droite en haut ==> 20150615
La bande verticale montre l'épaisseur de la glace codée en couleur


Ci-Dessous, l'image montre les températures de surface de l'océan Arctique au 7 juillet 2015.


Avec des températures si élevées sur l'océan Arctique, le danger c'est qu'à mesure que les températures augmentent, plus d'hydrates de méthane sur le fond océanique seront perturbés et les émissions de méthane continueront de s'accroitre dans l'Arctique. Des niveaux élevés de méthane sont observés depuis des années au dessus de l'océan Arctique ce qui démontre que le méthane s'échappe des hauts-fond de l'Arctique.


L'image ci-haut nous montre qu'au 6 juillet 2015 (en avant-midi) des concentration élevées de méthane au Nord du Groenland (ovale jaune). Cela peut être causé par la fonte intensive de la glace sur le Groenland, exposant ainsi des hydrates de méthane qui sont  contenues dans la glace. La déstabilisation des hydrates de méthane au Groenland est mentionné en tant que feedback#21 (Rétroaction #21) . La quantité de glace du Groenland a diminué dramatiquement au cours des dernières années, et ça semble s’accéléré  comme le démontre le graphique ci-dessous.

À un moment donné, vers 2040, le niveau des mers va se mettre à monter beaucoup plus rapidement. Le taux de fonte du Groenland triple à tous les 10 ans comme celui des immenses glaciers en Antarctique ; nous n'en sommes qu'au début.

Au cours des prochains mois, les eaux de l'océan Arctique vont certainement continuer à se réchauffer et la glace maritime accélérer son déclin. La situation ne peut que s'aggraver !
[ NDT : De plus, c'est l'été là-bas et le soleil plombe sur l'eau sombre et la chauffe au lieu que sa lumière soit réfléchie par la glace ; mais il reste très peu de glace sur l'Arctique à cause du réchauffement, ce qui va encore accélérer le réchauffement, disloqué davantage le courant Jet ce qui va aussi accélérer le réchauffement, réchauffement qui va libérer encore plus de méthane qui va encore accélérer le réchauffement. En bref, attendez-vous à beaucoup plus de réchauffement et ne vous fiez pas au GIEC qui est presque 10 ans derrière la science actuelle et dont les prévisions sont toujours les plus conservatrices et donc bien en dessous de ce que la réalité nous réserve...]

Il faut appliquer un plan le plus rapidement possible, comme ce plan-ci :  Climate Plan.