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vendredi 8 décembre 2023

Réchauffement global ̶̶̶ Ce qu'on ne vous dit pas

Note : j'ai décidé d'écrire des articles plus courts au lieu de ne pas écrire du tout.

«Réchauffement global» ou «changement climatique»?

On utilise indifféremment les deux expressions, mais il y a pourtant une différence importante.

Le climat, et donc la météo, ne s'opère dans la troposphère, la couche la plus basse de l’atmosphère et qui ne mesure que 12 Km d'épaississeur en moyenne. Environ 15 km à l'équateur et environ  8 Km. aux pôles. (Les raisons : l'air chaud occupe plus de volume et aussi, la rotation de la Terre cause une sorte de bourrelet sur l'équateur. C'est aussi à cause de cette rotation que notre planète est une sphère un peu aplatie aux pôles.)

👉 Le réchauffement global quant à lui tient compte de toutes les composantes de la planète : les océans, le sol (continents), les glaces et bien sûr, la troposphère.

«Ne tenir compte que de la température de la troposphère au niveau du sol équivaut à ignorer 97,7% du «réchauffement global».

Actuellement, le réchauffement climatique mesuré est près de 1,5°C et on dépassera les 2°C dans 20 à 25 ans (environ).

Source: GIEC Rapport AR4 de 2007

Bref, le «changement climatique» est une conséquence du «réchauffement global».
Il m'a fallu écouter/lire beaucoup de scientifiques avant de comprendre cette distinction et la dernière a été par le très réputé Prof. James Hansen. 
Vidéo en Anglais sur YouTube ou l’excellent article en Français de Global-Climat.

Petit calcul simple 

Si 1,5°C = 2,3%
Quel serait la le réchauffement mesuré si toute cette chaleur y était transférée?
100%÷2.3%=43.47 
Donc multiplier 1,5°C par 43.47 = 65,217°C 
C'est une simple règle de trois qui donne une bonne approximation et c'est moins compliqué que de calculer les zeta-joules accumulés et de les convertir en degrés C de réchauffement.

Cette étude en Anglais Grantham Institute Briefing paper No 14 datant de septembre 2015 dit que si on pouvait transférer la chaleur accumulée de l'océan à notre mince troposphère, que la température  moyenne de celle-ci serait plus chaude de 36°C.
C'est très bien expliqué et avec les zêta-joules pour les amateurs avertis. 

«Réchauffement global» 

Pour mesurer la totalité du réchauffement global, les physiciens calculent la quantité de chaleur que la Terre reçoit du soleil versus la quantité mesurée du rayonnement calorique (chaleur/infrarouge) retournée vers l'espace.
Des satellites mesurent ce rayonnement à la surface de la tropopause, une mince couche entre la troposphère et la stratosphère.

La différence est exprimée en watts par mètre carré, ce qui donne le «forçage radiatif».
«En 2022, le forçage radiatif mesuré total était de 3,4 watts par mètre carré et de 
1,798 en 1979.» 
Le watt, de symbole W, est l'unité dérivée de puissance ou de flux énergétique (dont le flux thermique). Un watt équivaut à un joule par seconde. 
Puisse qu'on parle d'effet de serre on parle donc de retenue continuelle de chaleur, de nuit comme de jour. 

Mais il y a le jumeau du problème climatique, l’acidification des océans, causée par le CO2 et aux conséquences au moins aussi graves pour la vie sur cette Terre, mais dont on évite astucieusement de nous parler aux merdias corporatifs.
J'en parle un peu dans cet article «Le taux d'oxygène dans notre atmosphère diminue». Mais je devrais en reparler. C'est de la chimie, je m'y connais moins.

Quelques points 

  • Grâce à l'étude des climats antérieurs (paléoclimatologie), nous savons que jamais autant de CO2 n'a été injecté aussi rapidement dans la troposphère et les océans. Au moins 10 fois plus rapidement selon les estimations.
  • Que jamais la Terre ne s'est réchauffée aussi rapidement depuis qu'il y a de la vie sur cette planète
  • Le taux moyen de CO2 pour 2022 était de 419 PPM
  • Si on ramène tous les gaz à effet de serre à la valeur du CO2=1, nous sommes à 523 PPM d'équivalent (CO2eq) pour l'année 2022
  • La chaleurs dans les océans s’accumule au rythme équivalent à 5 bombes du genre Hiroshima  à la seconde

Prochain article : L'effet de serre  ̶̶̶  mesures, calculs et explications scientifiques

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vendredi 14 août 2020

La hausse du niveau des océans s'accélère...

La hausse moyenne du niveau des océans est passée de 3,3mm par an à 4,5mm par an au cours de la décennie 2009-2019.

Source principale : https://johnenglander.net/sea-level-rising-2-1-2-times-faster/

 
Les deux causes

  • l’accroissement de la température provoque la dilatation de l'eau qui est responsable, pour une partie, de la hausse du niveau des océans. On devrait dire «l'océan» puisque qu'ils sont liés, ne font qu'un.
  • Le plus grand responsable, c'est évidemment le fonte des calottes glaciaires  (Antarctique et Groenland)... qui s'accélère.

Il faut savoir que c'est de la hausse du niveau «moyen» dont nous parlons. Les températures, les courants, la géographie, les hausses de masses terrestres, comme la Suède, ou les baisses, comme en Indonésie, influencent le niveau «local» des océans.

La masse étant ce dont émerge ce qu'on nomme gravité, la perte de masse (glaciaire) de l'Antarctique et du Groenland va faire diminuer le niveau des océans autour de ces lieux. 

Le sol du continent Antarctique a la particularité d'être sous le niveau de la mer en bien des endroits, comme en témoigne cette carte réalisée en 2019 par une équipe de chercheurs de l'université California, Irvine

Jusqu'à deux km sous le niveau de l'océan et un km au-dessus, C'est le poids de la glace accumulée au cours de centaines de milliers d'années qui écrase la croûte terrestre.

Par surcroît, en perdant cette masse de glace qui enfonce le sol sous-jacent, cela provoque un rebond, et les terres sous ces deux endroits vont avoir tendance à s'élever au fil du temps. C'est le rebond postglaciaire.

C'est sur l'équateur que la hausse de niveau des océans sera la plus marquée. L'eau, comme tout fluide sur un globe en rotation, a tendance à s'accumuler davantage à l'équateur.

Ce graphique montre la hausse probable du niveau des océans en fonction de nos émissions de gaz qui piègent la chaleur de l'atmosphère, les «gaz à effet de serre». Nous suivons actuellement la trajectoire rouge.

Projection se la haiise du nivean des océans selon nos émissions de GES

Quelques notes

  • La hausse du niveau des océans ne peut que continuer de s'accélérer.
  • Cette hausse connaîtra des périodes de montée subite de l'ordre de 1 mètre ou 2 en une décennie ou deux.
  • Cette hausse affecte la circulation verticale causant notamment des manques de nutriments en surface.
  • Les grands courants océaniques seront aussi affectés, ce qui aura des impacts sur les climats locaux et les pêcheries.
  • Il est très difficile de prévoir quantité et vitesse de la hausse du niveau des océans car la mécanique de perte de masse des calottes glaciaires est un processus fort complexe :  «ça peut être 60cm ou 5 mètres pour 2100» dit un célèbre climatologue.

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Nouvelle étude dans cet article sur l'excellent blogue de Claude Granpey

Risque de disparition brutale de la calotte antarctique (Occidentale) avec hausse spectaculaire du niveau des océans // Risk of Antarctic Ice Sheet collapse and dramatic sea level rise

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vendredi 26 janvier 2018

Le courant-jet a perdu le Nord et on en a des preuves en Europe

La météo extrême étroitement liée aux fluctuations du courant-jet

On observe de plus en plus d'événements météo extrêmes en Europe (et partout ailleurs). Il est normal dans le contexte du réchauffement climatique actuel que le  courant-jet, principal moteur météo et qui propulse d’une façon générale les systèmes météo d’Ouest en Est dans notre hémisphère soit de plus en plus variable.
Introduction
Le courant-jet (rivière d'air qui circule au-dessus de l'hémisphère Nord à environ 10km d'altitude) ralentit à cause du réchauffement climatique et cela lui fait faire des ondulations Nord-Sud nommées ondes de Rossby de plus en plus amplifiées.

Dans certaines conditions, selon leur nombre en fait, les ondes de Rossby se bloquent en place et les systèmes météo associés font alors du sur-place, parfois pour de longues périodes, et c'est ce qui explique, en partie, certaines sécheresses ou des périodes de pluie prolongées, ou encore, ce qui explique aussi que plusieurs tempêtes de suite suivent plus ou moins la même trajectoire. Je me rappelle l'hiver 2013-2014 au cours de laquelle cinq des plus fortes tempêtes de l'histoire du Royaume-Uni y ont déferlé et de la sécheresse au Portugal )été 2017) qui a causé des feux de forêts extrêmes pour ne citer que deux exemples qui me viennent en mémoire.

Mais la météo peut aussi passer rapidement d'un extrême à l'autre, comme de sécheresses à pluie diluviennes en peu de temps, surtout à la périphérie du courant-jet.

Les événements météo extrêmes ont des répercussions importantes sur l'agriculture. C'est sans doute l'impact le plus important du réchauffement climatique.
  • Cette animation montre l'accroissement de la variabilité du courant-jet et le développement d'ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) suite au réchauffement climatique.

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Des données sur le courant-jet remontant à 1725

La nouvelle étude est la première reconstruction historique de la trajectoire du courant-jet sur ces régions qui remonte à avant le 20e siècle. Les anneaux de croissances des arbres sont encore venus au secours des chercheurs car ils sont des témoins fiables du passé et ils ont raconté leur histoire qui remonte jusqu’en 1725.

On voit dans cette étude que depuis environ 1960, des fluctuations croissantes de la trajectoire du courant-jet dans la portion de l’Atlantique Nord coïncident avec des événements météo extrêmes en Europe, tels canicules ou même sécheresses, tempêtes et inondations.


La partie de l'anneau de croissance annuelle qui se forme vers la fin de la saison de croissance se nomme "bois final". La densité du "bois final" reflète les températures au mois d'août de l'année où la croissance a eu lieu.
  • Résumé graphique : Cinq renseignements que peuvent fournir les anneaux de croissance des arbres
Ressources naturelles Canada
La Dre. Valerie Trouet, auteure principale de l’étude dit : « Nous avons découvert que la position du courant-jet au-dessus de l’Atlantique Nord durant l’été a été la cause principale d’extrêmes climatiques en Europe depuis près de 300 ans ».

Ayant 290 ans de données relatant la position du courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont déterminé que les ondulations Nord/Sud de la trajectoire du courant-jet sont devenues plus fréquentes depuis la deuxième moitié du 20e siècle.

"Depuis 1960, il y a eu plus d'années au cours desquelles le courant-jet s'est trouvé dans une position extrême. Quand la portion Atlantique-Nord du courant-jet se retrouve dans une positon très au Nord, les Îles Britannique et l'Ouest de l'Europe subissent une vague de chaleur alors que le sud-est de l'Europe essuie de fortes pluies déclenchant des inondations" ajoute la Dre. Trouet.

Lorsque le courant-jet est dans une position extrême Sud, la situation s'inverse : l'Ouest de l'Europe reçoit des pluies anormalement intenses alors que le sud-est de l'Europe se retrouve avec des températures trop chaudes causant sécheresses et feux de forêts.
Le Nord est en haut, l'Ouest à gauche et l'Est à droite :-)
Les canicules, les sécheresses et les inondations affectent les populations" dit la Dre. Trouet. "Ces vagues de chaleur et ces sécheresses se produisent en plus du réchauffement climatique ; c'est un coup double".

Les événements météo extrêmes en été sur le centre-Ouest Américain (et les autres régions) sont eux aussi associés à des trajectoires anormales trop au Nord ou trop au Sud du courant-jet écrivent les auteurs.

NDT On parle des ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) de plus en plus fortes quand on parle de positions ou de trajectoires du courant-jet.

Le froid extrême et les fortes chutes de neige au cours de cet hiver (2015) sur les Nord-Est de l'Amérique et la chaleur extrême causant une forte sécheresse en Californie où il y a eu un autre nouveau record d'incendies de forêts et broussailles sont aussi liés à la trajectoire anormale du courant-jet au cours de l'hiver. dit-elle.

L'étude. "Recent enhanced high-summer North Atlantic Jet variability emerges from three-century context," (la variabilité accrue du courant-jet au-dessus de l'Atlantique Nord au plus fort de l'été émerge d'un contexte de trois siècles) par Mme. Trouet l'auteure principale) et M. Meko de l'Université d'Arizona et F. Babst de Institut fédéral (Suisse) de recherches WSL. La recherche est parue dans le journal "Nature Communications" le 12 janvier 2017

Lors d'une visite en Belgique chez sa famille au cours du pluvieux été de 2012, Valerie Trouet a jeté un coup d'oeil à la carte météo qui montrait de fortes pluies sur le Nord-Ouest de l'Europe et chaleur extrême et sécheresse sur le Nord-Est de la Méditerranée. "J'avais vu exactement la même carte avec mes données des anneaux de croissance des arbres, dit-elle. Les anneaux de croissance des arbres révélaient que des températures plus chaudes près de la Méditerranée se produisaient au même moment où le temps était frais sur les Îles Britanniques, et vice-versa.

D'autres chercheurs avaient mesuré la densité du "bois final" d'arbres des Îles Britanniques et de la région Nord-Est de la Méditerranée pour des anneaux de croissance formées de 1978 jusqu'en 1725.
Credit: © JLV Image Works / Fotolia
De nos jours, on fait du carotte d'arbres pour lire les anneaux de croissance ; plus besoin de couper les arbres. Source CNRS
Parce que la température en août des ces deux régions montre la position estivale dur courant-jet, Mme Trouet et ses collègues ont utilisé les données fournies par les anneaux de croissance pour déterminer la position du courant-jet au cours de chacune de ces années. Pour ce qui est de la position du courant-jet de 1979 à ce jour, ils ont utilisé les données des observations météo.

Il y avait un débat à savoir si la variabilité du courant-jet était due au réchauffement climatique parce que les données d'observations (satellitaires) ne remontaient qu'à 1979, une période jugée trop courte pour pointer "statistiquement" du doigt le réchauffement climatique. Cette étude démontre que la variabilité du courant-jet s'est particulièrement accrue depuis 1960.

Avec la découverte d'arbres beaucoup plus vieux dans les Balkans et sur les Îles Britanniques afin de reconstruire la position du courant-jet jusqu'à mille ans dans le passé. Valerie Trouet espère aussi reconstruire la trajectoire du courant-jet sur le Nord du Pacifique qui influence le climat et la météo en Amérique du Nord.

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Article source en Anglais
https://www.sciencedaily.com/releases/2018/01/180112091209.htm


Articles connexes :
Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre

Le Vortex Polaire vu de près : ou pourquoi fait-il si froid sur une grande partie de l'Amérique

jeudi 4 janvier 2018

Le Vortex Polaire vu de près : ou pourquoi fait-il si froid sur une grande partie de l'Amérique


S'il fait anormalement froid sur une grande partie du continent Américain, c'est qu'il fait anormalement chaud en Arctique. 
C'est quoi le Vortex Polaire?
"Le vortex polaire stratosphérique est une région d'air à grande échelle qui est contenu par un puissant courant-jet d'Ouest en Est et qui ceinture la région polaire. Le vortex polaire se forme lors de la nuit Arctique qui dure six mois aux pôles. Le vortex polaire (masse d'air cyclonique) s'étend de la tropopause, la ligne de démarcation entre la stratosphère et la troposphère (couche de l'atmosphère terrestre située au plus proche de la surface), traverse la stratosphère et s'étend jusque dans la mésosphère (au-dessus de 50 km). De faibles concentrations d'ozone et de basses températures sont associées à l'air à l'intérieur du vortex."
Source : NASA
Normalement, le Vortex polaire était d'une seule pièce et maintenu en place sur l’Arctique par le courant-jet. Mais le réchauffement climatique a affaibli le courant-jet et lui fait faire de fortes ondulations Nord-Sud (ondes de Rossby) qui parfois demeurent bloquées en place, ce qui permet à des systèmes météo de demeurer stationnaires.

C'est ce qui se produit cet hiver et c'est aussi ce qui permet à d'autres systèmes météo de prolonger des sécheresses comme en Californie et au Portugal, ou encore, à d'autres systèmes météo de déverser des quantités jamais vues de pluie.

Vortex polaire vu à environ 31 km d'altitude (10hPa) au-dessus de l'Arctique).
Notez la distorsion et la boucle en formation dans la zone supérieure gauche.
Source : Earth Nullschool à 10 hPa
Cette carte en date du 2 janvier 2018 représente les anomalies de température à 2 mètres d'altitude basée sur la moyenne de 1979 à 2000, et non pas la moyenne de base des GIEC et COP de 1880 à 1910. Par rapport à cette moyenne de 1880-1910, nous sommes actuellement à un peu de 1°C de réchauffement global moyen que les scientifiques, pas les économistes, jugeaient dangereux même dans les années 1980. C'est au moins 2°C en Arctique selon des estimations très conservatrices et c'est suffisant pour faire fondre la presque totalité de l'inlandsis Groenland.

"Les courants-jet polaires sont les principaux moteurs météo."

Source : Wikipedia
 Ça fait quelques semaines que ces zones de températures (systèmes météo) n'ont presque pas bougé. Cela veut dire que les ondes de Rossby du courant-jet sont bloquées en place. On pourrait y superposer la carte du courant-jet pour expliquer le tout en un clin-d'oeil. C'est tout de suite évident au-dessus de la Californie et de la Colombie-Britannique par exemple

Ce qui se passe en Arctique ne reste pas en Arctique
(Il a même neigé en Floride)
Source : Climate Reanalyser
Les ondes de Rossby de plus en plus prononcées dans le courant-jet se répercutent jusque dans la stratosphère et c'est ce qui cause probablement les distorsions et le scindage, ou parfois en deux ou plusieurs parties, du Vortex polaire Arctique, dont une partie descend encore cette année jusque sur le sud du continent Américain.

Voici le courant-jet au même moment vu depuis environ 10 km au-dessus du sol. Voyez à quel point il est déstructuré à cause du réchauffement climatique.
Les deux X jaunes sur l'image indiquent une division du courant-jet, signe d'un blocage à ces positions. Source : Earth Nullschool à 250 hPa
+ de réchauffement global = + de plus intenses turbulences locales
Le vortex polaire arctique et "son" courant-jet, on peut en effet dire que le courant-jet est une partie intégrante du vortex polaire, ou vice-versa.
À gauche, un vortex polaire et un courant-jet plutôt "normal". À droite, un courant-jet 'malade" et un vortex polaire scindé en plusieurs parties observé le 5 janvier 2014.
Source : NOAA
Ci-dessous, ce schéma représente les ondes de Rossby du courant-jet (malade) et les zones de températures associées : brun=chaud, bleu=froid. Les creux de vagues descendent vers le Sud et les crêtes remontent vers le Nord.

Comme le dit la Dre, Jennifer Francis :
"La vitesse Ouest-Est du courant-jet a chuté en 2012 lorsque la banquise a atteint un minimum record. Ce n'est probablement pas une coïncidence..."

C'est aussi parce que l'Arctique se réchauffe plus rapidement que tout le reste du globe que le courant-jet développe des ondes de Rossby (Nord-Sud) de plus en plus forte et aussi qu'elles se bloquent, pour parfois pour de longues périodes. Répétons que c'est la différence de température entre l'équateur et les pôles qui alimente les courant-jets polaires (il y en a un au pôle Sud). Cet écart diminuant affaiblit le courant-jet.

Le froid actuel sur l'Amérique est une répétition des quatre ou cinq dernières années, mais comme on la vu tout aussi récemment, l'Arctique a été frappée de vagues de chaleur dépassant la moyenne de plus de 20°C.

Merci pour vos riches enseignements Dre. Jennifer Francis


Pendant ce temps en Europe...

Voyez la bande de température très anormalement chaude en Russie...
Source : Climate Reanalyser


Voyez la bande du courant-jet au-dessus de la Russie. C'est elle qui y apporte la température anormalement chaude vue ci-dessus.

La situation très confuse du courant-jet au-dessus de l'Europe. Quand le courant-jet, ou de ses parties, remonte du Sud vers le Nord, c'est de la chaleur des tropiques qu'il y transporte.

Le courant-jet dédoublé est un signe que ce dernier est ploqué en place pour une "relativement longue période". La situation en Europe est donc l'inverse de celle aux USA ; il y fait anormalement chaud, surtout en Sibérie.
Je n'ai pas souvent vu le courant-jet si déstructuré...
 

2017 l'année la plus chaude sans El Nino

2017 s'est classée à quelques dixièmes de degrés de moins que 2016, année d'un super El Nino (plus gros et plus chaud) et un peu au-dessus de 2015. Le 1er super El Nino a eu lieu en 1983 et le second super El Nino s'est produit en 1998.
1,5°C semble absolument inévitable, même si c'est permis de rêver...

Merci de partager, c’est écrit pour informer.

Articles connexes :
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Pouvez vous imaginer le Groenland sans glace?
 
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Comme un marcheur sur une corde raide, le climat vacille, perpétuellement à la recherche d'un équilibre, mais plus il se réchauffe, plus il vacille...
Si ça peut vous intéresser, je vous recommande de vous familiariser quelque peu avec ces sites pour que vous puissiez mieux voir et comprendre la globalité des systèmes météo.

Earth Nullschool Disponible en Français. Il faut cliquer sur le mot "EARTH' pour accéder au menu qui contient plusieurs options 

Climate Reanalyser Seulement en Anglais. Offre des trucs comme l'écart de température terrestre à 2 mètres au-dessus du sol que Earth Nullscholl n'a pas et le menu par pointage change trop facilement, mais bon, faut faire avec...

Windy.com  Un troisième site dans le même style que je recommande

À nous de changer le monde : Ça commence par moi 

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vendredi 15 décembre 2017

D'importantes poussées de la montée du niveau des océans sont à prévoir... pour "bientôt"


Afin d'éviter la confusion, trois définitions avant de commencer
Banquises : glace de surface qui flotte sur l’océan et dont la surface varie au gré des saisons (et dont la fonte n'influence pas "en théorie" le niveau des océans). Mais si on est pointilleux, les marées plus fortes car plus d'eau est mobilisée et aussi l'inévitable expansion thermique de l'eau, ajoutent au niveau des océans.

Calottes glaciaires : très grand glacier de plus de 50 000 kilomètres carrés recouvrant une portion de la croûte terrestre et d'une épaisseur de plusieurs centaines de mètres voire de plusieurs kilomètres ; maintenant nommées "inlandsis". Ce sont l'Antarctique et le Groenland.


Plates-formes, plateaux  et barrières de glace sont la même chose et retiennent les glaciers bordant les deux inlandsis.
Le réchauffement climatique de cause humaine est une expérience en temps réel au cours de laquelle d'étonnantes surprises, parfois catastrophiques, nous attendent à chaque détour.
Des témoins du passé

Nous savons, grâce aux vestiges de coraux et d'autres indices, qu'il y a eu à la fin de la dernière déglaciation débutée il y a ~20 000 ans alors que des glaciers d'environ 4km d'épaisseur recouvraient le Canada (et une partie du Nord de l'Europe) jusqu'à New York et qui s'est terminée il y a ~10 000 ans, qu'il y a eu parfois de subites poussées de la montée du niveau des océans. Les récifs coralliens meurent quand il y a trop d'eau au-dessus d'eux, car ils doivent recevoir un minimum d'ensoleillement pour survivre et croître.
L’écosystème récifal est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus productif de la planète.
Source en Français à visiter.
C'est en étudiant à haute résolution les vestiges de récifs coralliens le long de la côte Texane qui sont morts lors de la dernière déglaciation à cause de la hausse du niveau des océans, que Pankaj Khanna, auteur principal de cette étude en Anglais, a fait ces découvertes. Il a aussi été interviewé par Alex Smith de Radio Ecoshock, une émission (anglophone) que je rate rarement.

Sa recherche démontre qu'au cours de la dernière déglaciation, il y a eu des périodes de 10 à 20 ans au cours desquelles la hausse du niveau des océans a eu d'importantes poussées de 20 mm à 40 mm par année et il affirme aussi que ça peut se produire n'importe quand dans les conditions actuelles.
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Il y a des âges glaciaires et interglaciaires. Ces variations climatiques, comme on le voit ci-dessous, résultent des cycles orbitaux, nommés cycles de Milankovitch.
ppM = parties par Milliard pour le CH4 (méthane), en rouge
ppm = parties par million pour le CO2 (dioxyde de carbone), en bleu

Il est à noter que le taux de CO2 atmosphérique varie de 140 ppm à 280 ppm au cours de ces cycles. Quand il l'a dépassé, comme lors de l'extinction Permienne, les émissions de CO2, alors causées par une activité volcanique intense et longue de milliers d'années, ont fait grimper la température globale et l'acidité des océans à des niveaux intolérables pour soutenir la Vie de cette époque : 95% des espèces marines y ont disparu de même que 75% des espèces terrestres.

Nov 2017 : nos émissions de CO2 atteignent plus 406,58 ppm  (source) et ça monte et le taux de méthane aussi grimpe (source).
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Au cours de la dernière déglaciation, le taux de montée du niveau des océans a atteint 20 mètres en moins de 500 ans et peut-être même en moins de 200 ans (Wikipedia).
Hausses abruptes du niveau des océans sont nommées en Anglais Melt water pulses (poussées d'eau de fonte).

     De nos jours

Le taux moyen actuel de la hausse du niveau des océans est de 3,4mm/an (NASA), une augmentation de 50% par rapport à avant 1993. Le réchauffement actuel se déroule 10 fois plus rapidement que tout ce que la nature, si laissée à elle-même, a pu produire au cours des dernières 65 millions d'années (source en Anglais).
En blanc, hausse du niveau des océans combinée.
En vert, contribution du Groenland
En jaune, contribution de l'Antarctique
20 ans à 50 mm par an = 1 mètre de hausse du niveau des océans! 
Il y a ~11 000 en Antarctique...

Ces profondes cicatrices laissées sur le fond marin à la même époque où sont morts les coraux mentionnés plus haut, montrent les traces qu'ont laissées les icebergs qui se sont rapidement détachés du glacier Pine Island.
Dans cet article en Anglais, on explique que l'eau  de 1°C à 2°C de plus chaude que la moyenne locale a fait tripler le taux de fonte de quatre glaciers en Antarctique. Les plateaux de glace étalés sur la mer devant ces glaciers sont  en train de se désintégrer, un a même presque totalement disparu depuis l'arrivée d'eau plus chaude. La fonte et l'écoulement de ces 4 "petits" glaciers provoqueront à eux seuls, une hausse de 1,2 mètre du niveau des océans.
Rappelons que 93% du réchauffement s'engouffre dans les océans
Une cascade d'icebergs

La partie Ouest de l'inlandsis Antarctique est la première qui rejoindra la mer. C'est celle dont nous parlons dans cet article.

Tant qu'ils sont là, les plateaux de glace étalés sur la mer devant les glaciers en bordure des calottes glaciaires agissent un peu comme un bouchon sur une vaste bouteille de champagne.

La vraie question est "quand". La vraie réponse est "beaucoup plus tôt que prévu".
On pense donc que d'ici 20 à 50 ans, ces six glaciers feront, à eux seuls, monter le niveau des océans de plus de 2 mètres, possiblement de 4 mètres...
En novembre 2009, le taux maximum d'écoulement était ~8,33 mètres par an. Suite à l'arrivée d'eau plus chaude vers 2015, la vitesse maximale d'écoulement des quatre glaciers est de 4 Km/an.
Quand on vous dit que ça s'accélère exponentiellement...
La majorité de ces quatre glaciers repose sur du sol à environ 600,46 mètres sous le niveau de l'océan. Ce qu'on vient de dire ne concerne qu'une très petite partie de l'Antarctique, voyez la partie gauche de la carte et le minuscule carré de la zone de ces quatre "petits" glaciers. Notez les autres zones de fonte sans oublier que le Groenland fond presque 50% plus rapidement.

Le glacier Pine Island, situé dans l'Ouest de l'Antarctique, a vu sa fonte et sa vitesse d’écoulement s'accélérer de façon fulgurante depuis 2015, ce qui fait dire aux glaciologues que la fonte des calottes est beaucoup plus rapide, et imprévisible, que toutes leurs prévisions.
Un iceberg de 267 km carrés s'est détaché du glacier Pine Island fin septembre 2017.

Depuis le début des observations en 1947 et jusqu'en 2015, la barrière de glace de ce glacier n'avait presque pas bougé. Mais depuis 2015, elle recule à toute vitesse ce qui permettra au glacier de s'écouler de plus en plus rapidement vers la mer : un exemple parmi d'autres.
Depuis 1950, nous sommes dans l'ère climatique moderne de "la grande accélération"
Le Pine Island et le Thwaites, d'une épaisseur de 3 km et d'une superficie équivalente à celle du Texas (696 241 km2), fondent et s'avancent de plus en plus rapidement dans l'océan vont nous apporter 3,35 mètres de hausse du niveau des océans. Leurs barrières de glace sont très affaiblis et leur vitesse d'écoulement s'accélère comme le montre le diagramme suivant. La fonte et la descente vers les océans de ces glaciers ne sera que le début car une partie de l’inlandsis  suivra rapidement, tout comme pour les autres glaciers longeant l'Antarctique et le Groenland.

De gauche à droite : le Pine Island, le Thwaites et les quatre petits mentionnés plus haut.
Si on compare la fonte des calottes glaciaires à un véhicule automobile, ce dernier aurait plusieurs accélérateurs.

Mécanisme de fonte des inlandsis

À mesure que les barrières de glace fondent et se brisent, le poids de l'inlandsis propulse ces glaciers vers l'océan de plus en plus rapidement.

Vu que ces glaciers ont une formidable hauteur, leurs falaises, de plus en plus hautes, s'écroulent sous leurs propres poids au fur et à mesure qu'elles dépassent la "ligne de sol" (grounding line), qui elle recule parce que les glaciers fondent principalement par le dessous, toujours à cause de l'eau plus chaude qui s'y engouffre.
Réactions en chaînes :
  • les plateaux disparaissent
  • les glaciers suivent en accélérant le pas
  • les inlandsis suivent en faisant de très grands pas
Ce scénario-catastrophe pourrait être amoindri seulement si nous réduisons drastiquement, et dès maintenant, nos émissions de gaz à effet de serre. Idéalement. il aurait fallu débuter cette réduction dès les premières alertes lancées par les scientifiques en 1965. sinon, dès le début des années 1990.

Ce glacier, comme les autres et l'inlandsis derrière fait environ 3km de haut. 
On nous fait croire que le temps,  c'est de l'argent, mais on ne nous dit pas que le climat, c'est la Vie.
Au Groenland, le Jakobshavn, un imposant glacier, a perdu sa barrière de glace et recule de 20 mètres par jour. C'est ce qui se prépare pour le Pine Island, le Thwaites et les autres. On a fait des modèles basés sur l'effondrement de ce glacier afin de prévoir tes taux de fonte et d'écoulement des six glaciers de l'Antarctique mentionnés. Par souci de conservatisme, ils ont coupé les données de 50% : pas pour des motifs scientifiques.


Depuis bien avant l'apparition des humains, les gigatonnes de glace se sont accumulées sur le continent Antarctique ont fait descendre la majorité du continent sous le niveau des eaux. Ces six glaciers sont sur une pente qui remonte vers l'océan et donc, l'eau plus chaude y pénètre plus profondément, accélérant fonte et l'avance des glaciers. La perte des plateaux de glace envoie des signaux aux inlandsis jusqu'à 900 kilomètres à l'intérieur de s'écouler dans la direction des barrières disparues (excellent article en Français).
On voit ici comment et à quelles vitesses l'inlandsis Antarctique s'écoule. La partie où il y a du rouge et de bleu, c'est "l'Ouest de l'Antarctique".

À deux mètres de hausse du niveau des océans, c'est 12 millions de personnes qui seraient déplacées... seulement aux États-Unis.

Même des villes comme Montréal, Québec et Chicoutimi pour ne parler que du Québec que je connais bien, sont menacées bien qu'elles ne soient pas à proprement parler des "villes côtières". Car lorsque le niveau des océans aura monté de deux mètres, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay verront la même augmentation ; simple physique des vases communicants que nous avons apprise à l'école.

En plus, les ports, des parties de routes côtières ainsi que plusieurs aéroports de part le monde deviendront inutilisables. Comment seront acheminés les biens et principalement la nourriture? Habituez-vous à consommer local.

Et quand l'eau salée monte, elle contamine les sols beaucoup plus loin que le rivage, ce qui rendra l’agriculture impossible dans des endroits comme au Bangladesh  et contaminera, comme on le voit déjà en Floride et chez des populations insulaires les puits dans lesquels l'eau potable est puisée.

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vendredi 30 juin 2017

Un changement climatique non maîtrisé

English translation below 

 Article par Michel-Pierre Colin que je remercie cordialement


Aux États-Unis, une oligarchie politico-économique élue a choisi de sacrifier le genre humain pour son profit immédiat, sur l’autel du changement climatique, en se retirant de l’accord de Paris de décembre 2015 sur le climat.

Cette annonce a eu pour effet immédiat de resserrer les liens des quelques 200 autres pays signataires, l’Union Européenne et la Chine en tête. Les Universités Américaines, les plus grandes villes, et une trentaine d’États américains poursuivent l’effort, avec l'objectif clair de “Make Our Planet Great Again”, rendre à notre planète sa grandeur, selon les termes du Président de la république E. Macron. Reste à examiner s’il est toujours possible, et à quelles conditions, de combattre le changement climatique pour que les générations futures puissent encore vivre sur notre planète.

De la nature humaine

Les biologistes décrivent les êtres humains comme une espèce prédatrice et colonisatrice. Elle croît jusqu'à envahir son environnement entièrement qu'elle épuise peu à peu. Lorsqu’il est totalement épuisé elle se met en quête d’envahir un nouvel environnement qui lui soit propice. Mais aujourd'hui l’homme a envahi toute la planète et l’a en grande partie épuisée.

Le comportement de l’homme fait avant tout qu'il trouve “naturel” de se préoccuper de son seul intérêt propre, et qu'il trouve majoritairement tout aussi “naturel” de se désintéresser du bien collectif commun qu'il a l’habitude de confier aux politiques. Ceux-ci ont institué un système démocratique (ou pas) qui s’assimile à une domination du peuple par une élite économique déconnectée de l’opinion majoritaire. La dépendance de cette élite à l'argent et aux profits est responsable de l'extinction massive des espèces en cours.

L’homme est perpétuellement en guerre avec ses semblables sous tous les prétextes possibles dont le plus ancien est la religion. Les hommes ont été incapables, en des dizaines de milliers d’années, de se débarrasser des guerres. Quand ils échouent à résoudre un problème politique ou économique un peu compliqué, la guerre devient la seule solution de dépasser les difficultés rencontrées. Les hommes sont des spécialistes pour rebâtir sur les décombres fumantes de leurs dévastations.

Par son comportement “naturel” l’homme moderne (?) détruit tous les habitats possibles qu'il a envahi, puis colonisé, mais cela ne le prémunit pas de l’extinction, car la Nature ne lui donne pas plus de garantie de survie sur le long terme qu’aux dinosaures. 

Empreinte humaine et capitalisme

L’humanité consomme 1,7 fois la capacité de la Terre à se renouveler. Faire décroître cette empreinte bien en-dessous d’une Terre est devenu une question de survie pour l’humanité. Mais, envisage-t-on une décroissance de la consommation humaine ?  

Pas du tout, car la croissance est considérée comme indispensable au système capitaliste pour payer des intérêts, des dividendes et des bonus. Même si on décidait de les supprimer au nom de la décroissance, il n’est pas sûr que l’on saurait comment s’y prendre, car nous avons fait de l'économie un dieu. 

L’incapacité de payer les intérêts d’une dette s’appelle un défaut. Quand cette incapacité est généralisée, cela s’appelle un effondrement bancaire systémique. Les banques ne se font plus confiance et ne prêtent plus ; les entreprises font faillite sous le poids des dettes. Si la loi avait séparé les banques de dépôts des banques d’investissements, le citoyen serait supposé ne pas perdre d’argent, ce qui n’est pas le cas aujourd'hui. De toute façon il n'arriverait plus à emprunter. Il doit économiser s’il veut se développer. Il ne peut se développer que sur ses économies.

Il en est de même pour les entreprises en période de décroissance : se libérer des dettes, ne plus nuire à l’environnement, dépolluer, faire du neuf avec du vieux.

On peut donc dire que la décroissance nécessaire est incompatible avec le cadre actuel d'un système purement capitaliste.
C’est pourquoi, se débarrasser du capitalisme est devenu une question de survie pour une humanité qui voudrait réduire son empreinte à un niveau soutenable.  

Les connaissances scientifiques

La croissance effrénée a enclenché l’accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, depuis longtemps le dioxyde de carbone (CO2) et plus récemment le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), et bien d'autres. Ces GES ont amené une hausse des températures moyennes, ce qu’on appelle le réchauffement climatique. En mars 2017 notre planète souffrait d’une anomalie de +1,25°C par rapport à l’ère pré-industrielle (avant 1750, définition du GIEC), plus marquée au sol en hémisphère nord à une moyenne record de 2,47°C. 

Les conséquences du réchauffement climatique sont parfaitement observables et ressenties par des phénomènes en lente croissance exponentielle : records de sécheresse, inondations, précession des saisons, baisse des récoltes de céréales et de fruits, pénurie et manque d'eau, fontes des glaciers et des pôles, dégel du Cercle polaire Arctique et du continent Antarctique, montée du niveau des océans, acidification et désoxygénation des océans, disparitions des espèces animales marines et terrestres, donc de nos chaînes alimentaires, disparition des forêts tropicales et subpolaires par la déforestation, la réallocation des sols, la sécheresse et les maladies, les feux de forêts déclenchés par la foudre, augmentation des ouragans et typhons en nombre et intensité, les nouveaux phénomènes amplificateurs induits par le réchauffement comme El Niño et les quelques 60 boucles de rétroaction positives.

Le dégel des calottes glaciaires est irréversible aux deux pôles, au Groenland, dans les glaciers et dans toutes les chaînes de montagne, l’Himalaya étant au premier rang. Au total, au moins 70 mètres de montée du niveau des océans. Mais la lenteur de l’accélération de ces dégels n’est pas brusquement visible dans nos ports et sur nos côtes par une montée de l’eau subite capable de réveiller les consciences. Tout au plus, on reconstruit les maisons sur de plus hauts pilotis et on surélève les rues comme à Miami ou à Long Island.

En Europe, les moissons d’été ont commencé en juin 2017. La sécheresse est passée par là depuis le début de l’année.

Certainement on doit stopper la production des GES, de toute origine. Tout en sachant qu’à la température actuelle, nous ne pouvons plus contrôler un éventuel relâchement de méthane stocké dans les hauts fonds qui bordent l’océan Arctique. Les 50 Gigatonnes de méthane qui sont censés s’y trouver, vont provoquer un bond des températures que les experts qualifient de catastrophique. 

Le corps humain est une centrale thermique qui se maintien à 37°C. Il échange avec l'air ambiant. Ce n'est possible que dans certaines combinaisons de température et d'humilité. Sur la Côte d'Azur le corps accepte 40°C avec une humidité de 20%. Dans les zones tropicales une humidité de 90% avec une température de 40°C sera mortel : en quelques heures, le corps humain sera "cuit" de l'intérieur comme de l'extérieur.

Les êtres humains sont parfaitement conscients de l’augmentation de tous ces phénomènes, mais ils n’arrivent pas à se représenter ni la lenteur de cette progression année après année, ni sa croissance exponentielle. Ils pensent qu'une progression lente laisse le temps de revenir plus tard sur le phénomène pour s'en occuper. Mais la progression exponentielle du phénomène va les surprendre tôt ou tard. C'est ce qui fait qu'ils sont toujours en retard dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Mais le changement climatique n’attend pas l’homme. Les effets des quelques 60 boucles amplificatrices de rétroaction positive n’ont pas été examinées en détail. Cependant on sait qu’elles sont propres à accélérer (exponentiellement) et à prolonger le réchauffement de la planète. Dès lors, le consensus des experts sur un réchauffement minimum de 3°C à 4°C, difficilement supportable pour l’être humain, sera dépassé avec certitude.

Une alerte connue et publiée fréquemment

Au cours de ces 45 dernières années, l’humanité a été alertée à de nombreuses reprises sur la catastrophe planétaire inévitable qui s’ensuivrait à vouloir poursuivre une croissance économique, énergétique, démographique, sans frein sur une planète aux ressources finies (limitées).


Il y a donc 45 ans, en 1972, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers et 14 autres chercheurs du MIT mettaient la Théorie de la Dynamique des Systèmes en équations pour modéliser la croissance. La Théorie de la Dynamique des Systèmes provient des travaux de Jay Forrester, professeur au MIT, concepteur du modèle informatique Word3. La version initiale de Word3 a été adaptée en Word3-91 et les résultats, similaires à ceux de 1972, furent publiés sous « Beyond the Limits » en 1992. Une adaptation nouvelle en Word3-03 a engendré les résultats publiés en 2004 en anglais, dont nous lisons enfin en 2012 la traduction sous “Les limites à la croissance (dans un monde fini)” qui est une traduction française de « The Limits to Growth, The 30-Year Update ». C’était la mise à jour en 2004, 32 ans après, du 1er fameux Rapport Meadows de 1972 qui fut inspiré par Aurelio Peccei, fondateur du Club de Rome. Comme en 1972, le modèle montre un effondrement situé entre 2015 et 2025.



D’après les auteurs, le scénario initial de 1972 se confirme toujours actuellement, bien qu’il soit basé sur des données de l’époque qui décrivent de façon réaliste la seconde moitié du 20ème siècle. On y constate un décrochage avant 2025 de la production industrielle, de la production agricole (nourriture disponible),  de l’espérance de vie, du bien-être humain et des ressources non renouvelables de la planète. Pour l'équipe Meadows, la démographie du système-Terre, marqué par l'instabilité de notre civilisation industrielle, mène à un déclin irréversible et incontrôlé à partir de 2030.

Après avoir tenté divers scénarios, les auteurs décrivent, dans un scénario n° 9, une planète qui aurait cherché, à partir de 2002, à stabiliser sa population et sa production industrielle par habitant, et qui aurait investi dans la lutte antipollution, dans la préservation des ressources non renouvelables et dans l’agriculture.

Effondrement

Nous avons vu que l’homme détruit son habitat, la Terre, et qu'il trouve cela “naturel”. Les profits des plus riches, basés sur la dette des plus pauvres, les a entraîné dans une spirale addictive aux profits, d'un capitalisme devenu incompatible avec la lutte contre le changement climatique. Les hommes ont été alertés depuis 45 ans sur l’effondrement qui devait se présenter au début du XXIème siècle, mettant en péril toutes les espèces vivantes de la planète.

Les scientifiques ont produit des centaines de rapports validés par leurs pairs et publiés dans des revues scientifiques comme Science ou Nature. Ces dernières années, plusieurs auteurs ont remis ces rapports en perspective, pour créer un véritable réveil des consciences et voici ma sélection de leurs livres :


Un consensus politique est survenu lors de la COP21 en décembre 2015 pour limiter le réchauffement entre 3°C et 4°C (efforts annoncés par l’ensemble des pays) bien que l’objectif visé officiellement soit de 2°C et si possible 1,5°C. En face de ces objectifs, les mesures de mars 2017 montraient un réchauffement global de 1,25°C par rapport à l’ère pré-industrielle, et de 2,47°C au sol en moyenne dans l’hémisphère nord. Ces chiffres sont à surveiller comme le lait sur le feu.

On sait qu’on a engendré des phénomènes d’accélération et de prolongement du réchauffement qui vont nous entraîner bien au-delà des efforts annoncés. Car nous avions déjà franchi le point de basculement des températures de réchauffement à la fin de l’épisode El Niño, en avril 2016. Au-delà de ce point de basculement on sait qu’il est impossible de revenir aux températures stables d’antan.

Depuis nous sommes entrés en zone inconnue de réchauffement, où nous ne pouvons plus prévoir à quel niveau de température cela s’arrêtera, malgré la géo-ingénierie chimérique, annoncée mais jamais déployée.

En guise de conclusion  

Il y a cependant des choses à faire sur le plan local pour créer les conditions résilientes de vie ultérieure éventuelle. Une transition vers une autre société nous oblige à travailler notre imaginaire, donc de nous faire des récits pour inverser ces spirales de violence et de pessimisme. Des récits qui rejettent toute dissonance cognitive et tout déni. Soyons les transitionneurs qui inventent leur propre avenir. Car les initiatives de transition libèrent les gens de ces sentiments d'impuissance tellement toxique et répandue dans la population. L'urgence est de reconstruire un tissu social local solide et vivant, doté d'un climat de confiance, c'est-à-dire un véritable « capital social » qui puisse servir en cas de catastrophe.

Les transitionneurs (qui pensent : « on est tous dans le même bateau ») souvent non-violents, collectivistes, appellent à une transition à grande échelle, car la vie n'a plus de sens si tout s'effondre. Pratiquant l'ouverture et l'inclusion, ils sont convaincus que l'avenir est dans les éco-villages, l'entraide et l'imaginaire de transition. Ils pensent « ensemble on va plus loin ».

Malgré tout, la transition est encore à très petite échelle pour le moment. Et il n’est pas sûr que nous ne soyons pas dépassés par des phénomènes abrupt, en croissance exponentielles, capables d’annihiler les efforts de transition à grande échelle.

Kevin Anderson, professeur d'énergie et de changements climatiques à l'Université de Manchester, soutient qu'il y a 95 % de risques que l'action contre le changement climatique ne soit pas assez robuste pour confiner la croissance du réchauffement de la Terre en dessous de l'objectif de 1,5°C-2°C. Il pense qu'il reste une petite chance de 5% de réussite possible. Paul Jorion, anthropologue et sociologue, estime que le genre humain n’est pas équipé mentalement pour faire face à ce défi qui maintenant semble le dépasser. 

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« Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Kenneth Boulding (1910-1993), président de l'American Economic Association.

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An uncontrolled climate change

In the United States, an elected political-economic oligarchy has chosen to sacrifice humanity for its immediate benefit, on the altar of climate change, by withdrawing from the December 2015 climate accord.

The announcement had the immediate effect of strengthening the ties of the 200 other signatory countries, the European Union and China at first. American Universities, the largest cities, and some thirty American states continue the effort, with the clear goal of "Make Our Planet Great Again", were the words of the French President of the Republic E. Macron. It remains to be seen whether it is still possible, and under what conditions, to combat climate change so that future generations can still live on our planet.

Human nature

Biologists describe human beings as a predatory and colonizing species. It grows until it invades its environment, which it exhausts little by little. When it is exhausted, it sets out to invade a new propitious environment. But today man has invaded the whole planet and has largely exhausted it.

Man's behavior is above all that he finds it "natural" to concern himself with his own self-interest, and that he finds mostly just as "natural" to lose interest in the common collective good he is accustomed to entrust to the politicians. They have instituted a democratic system (or not) that is assimilated to a domination of the people by an economic elite disconnected from the majority opinion.

Man is perpetually at war with his fellow men under all possible pretexts, the most ancient of which is religion. Men have been incapable, in tens of thousands years, of getting rid of wars. When they fail to solve a rather complicated political or economic problem, war becomes the only solution to overcome the difficulties encountered. Men are specialists in rebuilding on the smoking rubble of their devastation.

By his "natural" behavior man destroys all the possible habitats that he has invaded and then colonized, but this does not protect him from extinction, for Nature does not give him more guarantee of survival over the long term than the dinosaurs.

Human Footprint and Capitalism

Humanity consumes 1.7 times the capacity of the Earth to renew itself. Decreasing this footprint far below one Earth has become a matter of survival for humanity. But is there a prospect of a decrease in human consumption?

Not at all, because growth is considered indispensable to the capitalist system to pay interest, dividends and bonuses. Even if it were decided to remove them in the name of decreasing, it is not certain that one would know how to go about it.

The inability to pay interest on a debt is called a default. When this disability is widespread, it is called a systemic bank collapse. Banks no longer trust and lend; The companies go bankrupt under the weight of the debts. If the law had separated the deposit banks from the investment banks, the citizen would be presumed not to lose money, which is not the case today. In any case he would no longer be able to borrow. He must save if he wants to develop.

It is the same for companies in a period of decline: to free themselves of debts, no longer harm the environment, clean up, make new with the old.

It can therefore be said that the necessary decrease is incompatible with the present framework of a purely capitalist system.
That is why getting rid of capitalism has become a matter of survival for a humanity that wants to reduce its footprint to a sustainable level.

Scientific knowledge

Rampant growth has triggered the accumulation of greenhouse gases (GHGs) in the atmosphere, carbon dioxide (CO2), and more recently methane (CH4), nitrous oxide (N2O), and many others. These GHGs have led to an increase in average temperatures, known as global warming. In March 2017, our planet suffered an anomaly of +1.25°C compared to the pre-industrial era (before 1750, IPCC definition), more pronounced on land in the northern hemisphere at a record average of 2.47°C.

The consequences of global warming are perfectly observable and experienced by slow exponential growth phenomena: drought records, floods, seasonal precariousness, reduced crops of cereals and fruits, shortages of water, melting of glaciers and poles, thawing of the Arctic Circle and the Antarctic continent, rising ocean levels, acidification and deoxygenation of the oceans, disappearance of marine and terrestrial animal species, and therefore of our food chains, disappearance of tropical and sub-polar forests through deforestation, drought and disease, forest fires triggered by lightning, increased hurricanes and typhoons in number and intensity, new wave-induced amplifier phenomena such as El Niño, and some 60 positive feedback loops.

Thawing of ice caps is irreversible at both poles, in Greenland, in glaciers and in all mountain ranges, with the Himalayas in the forefront. In total, at least 70 meters of rising sea level. But the slowness of the acceleration of these thaws is not suddenly visible in our ports and on our coasts by a surge of sudden water capable of awakening consciences. At the most, houses are rebuilt on higher piles and the streets are raised like in Miami or Long Island.

In Europe, summer harvesting began in June 2017. The drought has been there since the beginning of the year.

Certainly we must stop the production of GHGs, from any origin. Knowing that at the current temperature we can no longer control the release of methane from the shallows that border the Arctic Ocean. The 50 gigatonnes of methane that are supposed to be there will cause a surge in temperatures that experts call catastrophic.

Human beings are well aware of the increase in all these phenomena, but they can not imagine the slowness of this progression year after year nor its exponential growth. They think that a slow progression allows the time to come back later on the phenomenon to take care of it. But the exponential progression of the phenomenon will surprise them sooner or later. This is why they are always behind in the fight against global warming.

Climate change does not wait for man. The effects of most positive feedback amplifier loops were not examined in detail. However, they are known to accelerate (exponentially) and prolong global warming. Consequently, the experts' consensus on a minimum warming of 3°C to 4°C, which is difficult to bear for humans, will be exceeded with certainty.

A known and frequently published alert

Over the past 45 years, humanity has been alerted on numerous occasions to the inevitable planetary catastrophe that would ensue to pursue an economic, energetic, demographic, unrestrained growth on a planet with finite (limited) resources.


So, in 1972, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers and 14 other MIT researchers put the Theory of Systems Dynamics into equations for modeling growth. The Theory of Systems Dynamics stems from the work of Jay Forrester, a professor at MIT, the designer of the Word3 computer model. The original version of Word3 was adapted in Word3-91 and the results, similar to those of 1972, were published under "Beyond the Limits" in 1992. A new adaptation in Word3-03 resulted in the results published in 2004 in English, which we read in French in 2012 under "Les limites à la croissance (dans un monde fini)" which is a French translation of "The Limits to Growth, The 30-Year Update". It was the update in 2004, 32 years later, of the first famous Meadows Report of 1972 which was inspired by Aurelio Peccei, founder of the Club of Rome. As in 1972, the model shows a collapse between 2015 and 2025.


According to the authors, the initial scenario of 1972 is still valid, although it is based on data from the period that realistically describes the second half of the 20th century. There is a decline in industrial production, agricultural production (food availability), life expectancy, human well-being and non-renewable resources on the planet by 2025. For the Meadows team, the demography of the Earth system, marked by the instability of our industrial civilization, leads to an irreversible and uncontrolled decline from 2030 onwards.

After a series of scenarios, the authors describe in a scenario No. 9, a planet which, since 2002, would have sought to stabilize its population and industrial production per capita, and which would have invested in pollution control, conservation of non-renewable resources and in agriculture.

Collapse

We have seen that man destroys his habitat, the Earth, and finds it "natural". The profits of the wealthiest, based on the debt of the poorest, have led them into an addictive spiral of profits, a capitalism incompatible with the fight against climate change. Men have been alerted for 45 years on the collapse that was to occur at the beginning of the 21st century, jeopardizing all the living species on the planet.

Scientists have produced hundreds of peer-reviewed reports published in scientific journals such as Science or Nature. In recent years, several authors have put these reports in perspective, to create a true awakening of consciousness and here is my selection of their books:


A political consensus was reached at COP21 in December 2015 to limit warming to between 3°C and 4°C (efforts announced by all countries) although the official objective is 2°C and if possible 1.5°C. In response to these objectives, the March 2017 measures showed an overall warming of 1.25°C compared to the pre-industrial era and an average of 2.47°C on land in the northern hemisphere. These figures are to be watched like milk on the burner.

We know that we have generated phenomena of acceleration and prolongation of the warming which will lead us well beyond the announced efforts. Because we had already crossed the tipping point of the warming temperatures at the end of the El Niño episode in April 2016. Beyond this tipping point it is known that it is impossible to return to the stable temperatures of yore .

Since we have entered the unknown zone of warming, where we can not predict at what temperature level this will stop, despite chimerical geo-engineering, announced but never deployed.

As a conclusion

There are, however, things to be done at the local level to create the resilient conditions for possible future life. A transition to another society forces us to have our imagination working, so to tell stories to reverse these spirals of violence and pessimism. Stories that reject any cognitive dissonance and denial. Let us be the transitioners who invent their own future. Because transition initiatives free people from these feelings of impotence so toxic and widespread in the population. The urgent need is to rebuild a solid and vibrant local social fabric, with a climate of trust, that is to say a real "social capital" which can be used in case of disaster.

Transitioners (who think "we are all in the same boat") often non-violent, collectivist, call for a transition on a large scale, because life no longer makes sense if everything collapses. Practicing openness and inclusion, they are convinced that the future lies in eco-villages, mutual aid and the transitional imagination. They think "together we go further".

Nevertheless, the transition is still very small at the moment. And it is not certain that we are not overtaken by abrupt, exponential growth phenomena, capable of annihilating large-scale transition efforts.

Kevin Anderson, Professor of Energy and Climate Change at the University of Manchester, argues that there is a 95% risk that action against climate change is not robust enough to contain the growth of global warming below the target of 1.5°C to 2°C. He thinks there is still a small 5% chance of success. Paul Jorion, an anthropologist and sociologist, believes that mankind is not mentally equipped to face this challenge that now seems to go beyond it.