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vendredi 26 mai 2017

Un sérieux avertissement d'extinction massive ; la désoxygénation des océans


Si le ridicule ne tue pas, comment se fait-il que l'humanité ai déclenché une extinction massive?
     Les scientifiques sonnent l'alarme (qui devrait être générale)

Nous parlons toujours d'indicateurs climatiques, tel le taux de CO2, la hausse des températures, le nombre croissant d'événements météo extrêmes, etc. mais ce sont des indicateurs de changements climatiques.
La désoxygénation des océans est un indicateur d'extinction massive.

Plus l'eau est chaude et moins elle contient d'oxygène et les océans se réchauffent très rapidement comme on l'a vu dans ce récent article ; soit l'équivalent thermique de 12 bombes atomiques comme celle qui a détruit Hiroshima à chaque seconde... révèlent les nouvelles données.
Earth nullschool (19 mai 2017) Anomalies de température des surfaces océaniques comparés à la moyenne quotidienne (1981-2011).
Ça vaut la peine de lire ce que dit Wikipédia au sujet de l'Océan.

Les océans occupent 70,8% de la surface de notre planète et ils sont essentiels pour tout ce qui vit car, entre autres, environ 60% de l'oxygène (les estimations varient de 50% à 75%) que la vie utilise est produite par le phytoplancton dans les océans. Depuis les années 1950, on estime que 40% du phytoplancton a disparu, très probablement à cause de l'acidification des océans (un autre signal d'extinction massive) qui sont 30% plus acides comparés aussi à la même époque. Leur taux d'acidité augmente d'environ 5% par décennie et c'est le CO2 qui en est le principal responsable et le SO2 produit par la combustion du charbon dans une faible mesure, mais souvenons-nous des pluies acides.

Le taux d'oxygène dissout dans les océans décroît de façon plus qu'inquiétante, et la diminution s'accélère. Le taux d'oxygène des océans décroit plus rapidement que leur température monte. Tout l'oxygène dans les océans provient de la surface.

La couleur bleue montre un faible taux d'oxygène.

Il y a une autre cause à la désoxygénation des océans, ce sont les rejets agricoles et principalement, les nitrates utilisés dans les engrais. Cela favorise ainsi la croissance d'algues, parfois toxiques, qui consomment une grande quantité d'oxygène lors de leur décomposition qui se fait en masse.
Invasion d'algues causée par les rejets agricoles et le réchauffement.
Une eau de surface plus chaude capture moins d'oxygène de l'atmosphère que de l'eau plus froide. De plus, l'eau de surface plus chaude accroît la stratification et ainsi les eaux profondes reçoivent moins d'oxygène ; il y a moins de circulation verticale lorsqu'il y a une couverture d'eau trop chaude.

Rappelons que lors de l'extinction Permien-trias il y a 250 millions d'années, 95% des espèces marines dans les océans se sont éteintes, et plus de 70% des espèces terrestres, incluant beaucoup de végétation. La désoxygénation représente presque certainement le plus grand risque pour tout ce qui vit.

Le dr. Peter Ward, spécialiste des extinctions massives, dit que les extinctions massives dues au réchauffement du climat débutent dans les océans et se propagent sur terre, et nous savons aussi que l'oxygène devient très rare sur la planète dans ce type d'extinction massive. On dit aussi que ce sont les créatures pesant moins de 3 kg qui ont le plus de chance de survie dans des conditions d’extinctions massives.

Ce sujet, finalement reconnu urgent, a été discuté pour la première fois à la COP22 de Marrakech en novembre 2016 (Bilan de la COP22).
La désoxygénation des océans est ce qui produit les mortelles zones mortes dont j'ai déjà parlé dans des articles antérieurs. Quand ces zones se forment ou se déplacent, toute la vie qui s'y retrouve piégée meurt, suffoquée. On retrouve souvent des milliers de créatures marines mortes sur les plages parfois à cause de ces zones mortes, parfois à cause d'une éclosion d'algues toxiques.

Zones mortes ou qui subissent une diminution notable du taux d'oxygène.

Dans cette étude (en Anglais), on prévoit que les zones mortes seront "largement répandues" vers 2030-2040. Dans celle-ci (aussi en Anglais), on dit que la désoxygénation des océans à l'époque du Jurassique a duré 1 million d'années.

Ces zones mortes se retrouvent souvent près des côtes car c'est là que l'eau est généralement la plus chaude. On remarque une grande zone désoxygénée autour de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve. Il y a quelques mois, on a rapporté des milliers de poissons et crustacés morts (article source)sur la côte Ouest de la Nouvelle-Écosse, on comprend maintenant pourquoi.

     Sulfure d'hydrogène

Ces zones mortes sont souvent envahies par des colonies de bactéries qui produisent du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel même à faible concentration (seulement 200 ppm) et qui se répand aussi dans l'atmosphère. Ce gaz ne se retrouve pas que dans les océans, on en retrouve aussi dans les égouts et c'est aussi un risque important dans les fermes porcines et plus précisément près des fosses à purin.
Joggeur décédé en Bretagne : intoxication au sulfure d’hydrogène confirmée.

Émissions de sulfure d'hydrogène le long de la côte Namibienne en 2010
     Les procédés qui mènent à une extinction massive causé par un réchauffement global

Personne ne peut prévoir de date ou d'année, ce n'est pas comme avec un météorite ou une comète. Seule certitude, à moins qu'on ne trouve un remède miracle, la 6e extinction massive de l'histoire de la Terre est en route et nous sommes dans la galère.

  • Émissions de gaz à effet de serre, pincipalement du CO2 de source volcanique en ce qui concerne les extinctions précédentes et qui se fait sur des milliers, voir des dizaines de milliers d'années (nous avons réussi à faire ça en moins de 300 ans et beaucoup plus intensément depuis 1950-1975)
  • Et/ou émissions de méthane si l'Arctique s'est trop réchauffée
  • Ce CO2 provoque le réchauffement climatique et l'acidification des océans
  • Le réchauffement des océans cause une baisse du taux d'oxygène dans les océans
  • Les zones mortes océaniques se développent, se multiplient et prennent de l'ampleur
  • L'acidification des océans provoque la mort lente du phytoplancton, principal générateur d'oxygène de la planète
  • Les zones mortes émettent du sulfure d'hydrogène qui tue aussi bien sur terre que dans l'eau
  • La production d'oxygène cesse presque totalement 
      La liste des articles anglophones qui m'ont servi de sources d'information

http://climatenewsnetwork.net/warming-waters-risk-damage-by-nitrite-pollution/

https://www.sciencedaily.com/releases/2016/04/160427150914.htm

https://www.sciencedaily.com/releases/2017/05/170504104346.htm

https://www.sciencedaily.com/releases/2017/02/170215131546.htm

https://www.sciencedaily.com/releases/2017/05/170512081327.htm

http://www.fasterthanexpected.com/2017/05/10/ocean-oxygen-decline-greater-than-predicted/

http://www.fasterthanexpected.com/2017/05/08/carbon-pollution-is-suffocating-ocean-life-and-speeding-up-the-next-mass-extinction/

Et bien sûr les conférences de Peter Ward sur You Tube.

mercredi 24 mai 2017

Le réchauffement climatique va aussi nous amener des famines

Article source de Climate Central

Les impacts des changements climatiques, la météo imprévisible et souvent extrême combiné à des températures plus élevées devraient réduire de 23% la production mondiale de maïs, de blé, de riz et de soja dans les années 2050, selon une nouvelle analyse.
Champ de maïs. Photo : Andrew Seaman/flickr
L'étude, qui a examiné le prix et la production de ces quatre grandes cultures de 1961 à 2013, prévient également que, d'ici 2030, la production pourrait être réduite de 9%.

Les résultats proviennent du fait que les chercheurs et les leaders mondiaux continuent à avertir que la sécurité alimentaire deviendra un problème de plus en plus difficile à relever face à la montée des températures et aux conditions météorologiques extrêmes, en combinant les populations croissantes et avec la volatilité des prix alimentaire.

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Ceci dit, depuis quelques années, nous avons vu de plus en plus de  pays comme la Russie souffrir d'une importante perte de récolte il y a quelques années, même les prairies canadiennes y sont passées et ça se répète dans d'autres pays ; l'Afrique subit actuellement sa pire sécheresse, ailleurs, c'est le gel qu'on subit hors saison, les pluies diluviennes et les invasions d'insectes nuisibles. 

La sécurité alimentaire sera un enjeu majeur d'abord pour les plus pauvres, puisque le prix des denrées va grimper (parfois fortement), mais l'insécurité alimentaire s'étendra éventuellement à toutes les couches de la population à l'exception d'une minorité une minorité de riches, comme d'habitude... On peut se consoler en se disant que l'argent ne se boit ni ne se mange. C'est indéniable que le réchauffement va se poursuivre, même si c'est irrégulièrement. Un jour, ce sera leur tour...
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Les rapports sont consternants, car le blé et le riz sont deux des principales sources de calories au monde, et les diminutions dans ces cultures de base pourraient ajouter au total actuel de 795 millions de personnes souffrant de la faim et de plus de 2 milliards de personnes ayant des déficiences en éléments nutritifs. Et la population mondiale qui augmente...
Il y a quelques façons pour cultiver le riz, mais les terrasses au Bali sont spectaculaires.
D'autres prévoient que ce qui va causer le plus de décès à mesure que les changements climatiques deviendront importants, c'est la famine. Les océans aussi sont en déclin et en difficulté. Et dans certains pays, on gaspille 35% de la nourriture...

     Les changements climatiques = climat plus chaotique

Un exemple parmi d'autres :Vergers : le gel détruit la future récolte

Presque toute la récolte des vignes et au moins la moitié de celle des abricots est perdue : Le gel a dévasté des cultures en Valais
Un exemple de chaos climatique : Zimbabwe: après la sécheresse, des inondations font 246 morts.

Dans le Nordeste brésilien, une sécheresse sans fin.
Les familles du Nunavut, les plus touchées par l’insécurité alimentaire au Canada


     Un bref rappel

Les plantes à fruits, comme fraises, tomates etc. fleurissent moins, ou pas du tout, quand la température nocturne dépasse 20°C. Plus c'est chaud et moins elles fleurissent.

      4°C

Il y a peu de recherches qui sont faites afin d'étudier ce qui se produit après 2°C de réchauffement global, dans la "zone dangereuse" des changements climatiques.

Le Met Office au royaume a fait des simulations afin de mieux comprendre ce qui se produira à 4°C de réchauffement. Ils prévoient que les récoltes seront réduites de 40%, mais d'autres pensent que les végétaux auront beaucoup de difficulté à supporter toute cette chaleur. Dans ce cas, 4°C ne sera qu'un bref passage car la végétation mourante ajoutera encore plus de CO2, on l'observe déjà en certains endroits...
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C'est ce qui nous attend tous si nous continuons tous de ne rien faire ; nous devons agir!

samedi 20 mai 2017

Le pergélisol, la suite : "On croyait que..."

On va parler du pergélisol pendant longtemps, ça réserve sûrement des surprises, comme celle-ci.

     Le lieu

Réserve mondiale de semences du Svalbard
Source : Wikipédia

La réserve mondiale de semences est là pour parer les coups durs, très durs, frisant l'apocalypse. Elle sert à conserver à l'abri de presque tout, des millions de semences. Photo : John Mcconnico/AP
La Réserve mondiale de semences du Svalbard est une chambre forte souterraine sur l'île norvégienne du Spitzberg destinée à conserver dans un lieu sécurisé des graines de toutes les cultures vivrières de la planète et ainsi de préserver la diversité génétique.

Ce site a été choisi parce que le climat et la géologie du Spitzberg se prêtent parfaitement à un tel projet de conservation et que les pays scandinaves sont fortement impliqués dans ce dernier. Creusée  dans le pergélisol (permafrost), l'inauguration officielle a eu lieu le



Hege Njaa Aschim, du gouvernement Norvégien à qui appartient la chambre forte. Il se demande aussi si le phénomène va escalader.
En effet, il y a de bonnes chances.
Des boites de plastique contenant les semences dans "la chambre forte" Photo : Jens Buttner/dpa/Alamy
Les gestionnaires de la chambre forte ont pris des mesures préventives, incluant des travaux majeurs pour imperméabilise la chambre forte qui est un tunnel long de 100 mètres qui s'enfonce dans la montagne. On va aussi creuser des tranchées dans la montagne afin de diriger les eaux de fonte et de pluie loin de la chambre forte. Ils ont aussi retiré de l'équipement électrique de la chambre forte qui produisait un peu de chaleur et y ont installé des pompes en cas d'inondation future.

Aschim ajoute qu'il n'y a pas d'autres options que de trouver des solutions pour assurer la sécurité de cette chambre forte à long terme : "Nous devons trouver des solutions. C'est une immense responsabilité que nous prenons très au sérieux. Nous faisons ceci pour l'humanité".



dimanche 7 mai 2017

Un tour complet du pergélisol (mis à jourle 1er juin 2020)

Le pergélisol représente un important risque climatique qui est, de par sa nature, difficilement quantifiable. Son dégel va relâcher d'importantes quantités de gaz à effet de serre : du CO2 et du méthane. Le méthane qui possède un très puissant et rapide potentiel de réchauffement, s'oxyde en CO2 au fil des ans. Ce pergélisol est congelé depuis environ 300 000 ans.

On distingue  le pergélisol sous-marin et le pergélisol terrestre. Nous avons vu le pergélisol sous-marin dans cet article. Il ne représente apparemment plus un risque aussi élevé ou imminent que lorsqu'on le surnommait "la bombe méthane". Mais il faut continuer de l'étudier et le surveiller de près.

Le pergélisol (terrestre) couvre un cinquième de la surface du globe, principalement en Arctique. Il y en a un peu en Antarctique et aussi en altitude en-dessous de certains glaciers. Il est qualifié de pergélisol s'il reste gelé pendant deux années de suite ou plus.

Si le pergélisol représente un important risque climatique, c'est qu'il contient beaucoup de matière organique de source végétale qui, en se  décomposant, émet du méthane quand il n'y a pas d'oxygène disponible pendant la décomposition (comme en milieu humide), ou qui émet du CO2 quand de l'oxygène est disponible pour la décomposition (à l'air libre). La décomposition est faite par des milliards de milliards de bactéries, il faut le rappeller.

Plusieurs articles au sujet du pergélisol et du méthane sont parus depuis quelques mois. Commençons par celui-ci :

7 000 imposantes bulles de méthane dans le sol Sibérien prête à exploser (en Anglais).
Quand des hydrates de méthane explosent, ça laisse parfois des cratères semblables à celui-ci. Il paraît qu'il y aura bientôt des cratères similaires dans l’Arctique canadien et en Alaska car la Sibérie se réchauffe plus rapidement.
Le méthane se retrouve sous deux formes : à l'état de bulles de gaz ou contenu dans de complexes cages de glace que l'on appelle hydrate de méthane, c'est la glace qui brûle. Ces hydrates de méthane se forment sous haute pression (profondément dans l'océan ou le sol) et/ou s'il fait assez froid, et donc même dans le pergélisol terrestre.

On considère que les cratères comme celui ci-dessus sont causés par des hydrates de méthane. Car quand ceux-ci fondent, ils explosent pour occuper 168 fois leurs volume : 1 mètre cube devient donc 168 mètres cubes en un instant, ce qui est plutôt explosif.

Aussi, ce gaz s'enflamme facilement, après tout, c'est du gaz naturel. Sur des lacs gelés en Arctique, on repère des bulles de méthane sous la glace, on la perce en mettant le feu et VOUF!
Nous le savons, le méthane est un très puissant gaz à effet de serre. Il est 150 fois plus puissant que le CO2 lors de ses 10 premières années dans l'atmosphère, (c'est une rumeur persistante dont j'ignore la source ; je n'ai trouvé aucune référence dans la littérature scientifique sur ce 150 fois après de multiples recherches) C'est donc ±84 fois le CO2 après 20 ans et 34 fois après 100 ans. Au fil du temps, le méthane se dégrade en CO2, vapeur d'eau et autres, rien pour améliorer notre sort.

Autre différence notable avec le CO2, l'action "effet de serre" du méthane se produit instantanément alors que ça prend une décennie avant que le CO2 n'atteigne son plein potentiel de réchauffement après avoir été émis dans l'atmosphère.

Un autre article : Un important dégel de pergélisol documenté au Canada laisse prévoir d'importantes émissions de carbone (en Anglais)

Une étude montre que 135 000 km/2 de pergélisol se détériore rapidement dans le Nord-Ouest Canadien. Il faut rappeller que les gaz à effet de serre devraient s'échapper plutôt lentement ; le dégel du pergélisol prend un certain temps et il tend a regeler lors des hivers, mais ceux-ci sont de moins en mois rigoureux.
La fonte du pergélisol altère le paysage sur de grandes distances.
À mesure que le pergélisol se désintègre, de grande quantités de boues riches en carbone sont envoyées dans les cours d'eau. La dégradation du pergélisol s'intensifie et provoque des glissements de terrain qui vont étouffer la vie dans les lacs et rivières et jusque dans l'Arctique.

De pareils changements s'opèrent aussi en Alaska, en Sibérie et en Scandinavie : le sol se dérobe.
Quand le pergélisol dégèle.
Encore une fois, c'est "plus que prévu", 20% de plus... On prévoit, selon cette étude en Anglais que "4 millions de kilomètres carrés de sol gelé pourraient être perdus pour chaque degré supplémentaire de réchauffement. Actuellement, le permafrost couvre une surface de 15 millions de km²" source Global-Climat.

Dans cet article en Anglais, on précise entre autres choses qu'il est très difficile de savoir quel pourcentage du pergélisol sera émis en gaz à effet de serre et même vers quel type de gaz ils seront décomposés. Donc, impossible de formuler des estimations valables sur le réchauffement subséquent.
C'est le moment de vous rappeler que l'Arctique se réchauffe au moins 2 fois plus rapidement que le reste de la surface du globe.
En Sibérie, c'est presque l'enfer que l'on peut contempler sous le pergélisol qui y dégèle avec une rapidité extraordinaire comparé au Canada ou à l'Alaska. C'est ce que dit cet article en Anglais d'où l'image ci-dessous a été tirée.

"L'entrée vers le monde souterrain" comme le nomme les (rares) habitants locaux. Au fond de cet effondrement de pergélisol en Sibérie, on y trouve une forêt millénaire.
On voit sur cette carte à quel point il a fait chaud en Sibérie (zone rouge sombre à droite) durant la période Janvier-Mars 2017.
2017 est la 4e année de suite de chaleur hivernale excessive pour cette partie du monde (en Anglais).
Dans le cercle arctique, il y a à peine 20 ans, les forêts étaient encore très généralement enneigées fin avril. De nos jours, les forêts flambent... incroyable! Robert Scribbler raconte l'invraisemblable dans cet article en Anglais. C'est un autre indicateur qui montre à quel point l'Arctique se réchauffe rapidement.

Cette étude scientifique (en Anglais) menée par des scientifiques du Laboratoire national Lawrence Berkeley du Département de l'énergie (Berkeley Lab), estime que les sols pourraient libérer beaucoup plus de CO2 que prévu dans l'atmosphère alors que le climat réchauffe.

Les scientifiques ont découvert qu'en réchauffant la surface du pergélisol et en profondeur jusqu'à 100 cm, sur 3 points de mesure on observe une augmentation du taux des émissions de CO2 de 34% à 37% par rapport a du pergélisol non-chauffé. Beaucoup de CO2 émis trouvait son origine dans les couches plus profondes, ce qui indique une plus grande sensibilité au réchauffement des couches profondes (celles qui vont dégeler plus tard).

Les résultats démontrent qu'il y a potentiellement une vaste incertitude en ce qui concerne les prévisions climatiques (pour la fin du siècle). Le taux d'émission de CO2 pourrait dépasser de 30% les émissions humaines. Les prévisions (du GIEC) estimaient que les sols pourraient se réchauffer de 4°C. Ce qui laisse présager d'importantes émissions de gaz à effet de serre venant du pergélisol qui pourraient facilement faire grimper la température de 2°C supplémentaire pour très possiblement dépasser les cataclysmiques 6°C de réchauffement et répandre combien de milliers de térajoules de chaleur dans les océans...

     Le pergélisol Antarctique

Le pergélisol de l'Antarctique commence aussi à dégeler, mais seulement 25% de l'Antarctique est recouvert de pergélisol (environ 3 500 000km2), il n'y a pas de pergélisol sous la glace en Antarctique. Le pergélisol se retrouve principalement dans les "Dry Valleys" (vallées sèches) près de la côte de la mer de Ross. 
Photo : Mike White
Ce pergélisol fond pour une raison hors de l'ordinaire : une diminution de la couverture nuageuse y fait augmenter le niveau d'ensoleillement et c'est cet ensoleillement supplémentaire qui fait fondre le pergélisol dans les "Dry Valleys" comme l'explique cet article en Anglais.
2010, 2011, 2012. Le retrait du pergélisol sur la falaise est évident.
Levy (l'auteur de l'étude) a documenté à l'aide d'un instrument LIDAR et de séquences photographiques un retrait rapide de la glace au sol dans la vallée de Garwood ; des taux de dégel comparables aux taux de dégel les plus faibles observés sur les côtes de l’Arctique ainsi qu'au Tibet.

En conclusion, le pergélisol dégèle presque partout. Les estimations de la contribution au réchauffement global du CO2 et du méthane qui s'échappent du pergélisol varient beaucoup pour l’horizon 2100 pour lequel on prévoit déjà 3°C à 6°C.

On commence à faire des études pointues à ce sujet. Ceci dit, le CO2 et le méthane émis par le pergélisol (terrestre) pourrait ajouter 1°C à 2°C de réchauffement sans sombrer dans l'exagération. 
Pour chaque degré de réchauffement ajouté par les gaz à effet de serre, l'accroissement de la teneur en vapeur d'eau de l'atmosphère augmente assez pour doubler le réchauffement dû aux seuls gaz à effet de serre.
     Mis à jour le 9 mai 2017

Je viens de lire cet article en Anglais dont le titre est : Nous savions tous que ça approchait : Le sol de l'Alaska relâche du CO2 dans l'atmosphère

Une nouvelle étude publiée dans le "Proceedings of the National Academy of Sciences" suggère que le pergélisol dans le Nord relâche dans l'atmosphère une quantité croissante de CO2 à mesure qu'il fond en été et est incapable de regeler en hiver comme auparavant.
Sur une grande région, nous observons un accroissement substantiel de la quantité de CO2 qui s'échappe à l'automne (quand le sol est le plus chaud suite à l'été). Nous savions tous que ça allait arriver, mais je suis étonné qu'on puisse le constater dès maintenant.
Roisin Commane, scientifique de l'atmosphère, Harvard, et auteur principal de l'étude.
     Boucle à rétroaction positive

Plus le pergélisol va relâcher des gaz à effet, plus cela va accroître le réchauffement et plus cela fera dégeler plus de pergélisol qui émettra encore plus de gaz à effet de serre causant encore plus de réchauffement.

Nous aurions vraiment dû agir plus tôt...